La propagande en Corée du Nord

 

 

 

Affiche représentant au centre Kim Il-Sung, le « Président éternel »

 

 

 

     La Corée du Nord a construit un véritable culte de la personnalité autour de ses dirigeants. Que ce soit Kim Il-sung, Kim Jong-Il ou plus récemment Kim Jong-Un, Tous ont bénéficié d’une immense propagande en leur faveur.

 

     Cette propagande atteint son paroxysme le 17 décembre 2011, lors de la mort du dirigeant Kim Jong-Il. Des foules de Nord-coréens se rassemblent alors dans les larmes et les cris pour rendre un dernier hommage à celui qui était appelé le « Dirigeant bien aimé ». Cette scène peut paraître surprenante à nos yeux d’occidentaux et soulève de nombreuses interrogations : le peuple Nord-coréen a-t-il reçu l’ordre de pleurer ? Pourquoi pleurer la mort d’un dictateur ? Ces pleurs semblent pourtant sincères et constitueraient le fruit d’une intense propagande qui traite non seulement des dirigeants mais aussi de thèmes variés.

 

L’art au service de la propagande

 

     Propre aux régimes totalitaires, la propagande est omniprésente en Corée du Nord. En effet, tous les moyens d’expression sont contrôlés par l’État et utilisés pour transmettre l’idéologie officielle appelée « Juche ». Ainsi, l’art nord-coréen se présente majoritairement sous forme d’affiches et de peintures, exposées dans les villes et les campagnes. Les thèmes sont variés, allant des bienfaits du socialisme en passant par l’éloge des dirigeants, sans oublier la haine envers les Américains.

 

 

 

Affiche prônant l’anti-américanisme

 

 

 

     Le cinéma est également mis au service de la propagande et est totalement contrôlé par l’État. Kim Jong-Il, grand amateur de films, explique dans son livre De l’art cinématographique que le but est de produire des films à «  grande valeur idéologique » afin d’ « imprégner les hommes de l’idéologie unique du Parti et à uniformiser toute la société selon les grandes idées du Juche ».

 

 

Des loisirs cachant une certaine forme de propagande

 

Festival d’Arirang

 

 

 

     En Corée du Nord, les activités sportives de masses (pratiquées par un grand nombre d’individus en même temps) sont très répandues. La gymnastique de masse, qui compte parmi ces activités, donne lieu à de nombreux spectacles mêlant gymnastique, danse et acrobatie.

            Le plus célèbre est le festival d’Arirang, inscrit depuis 2007 dans le livre Guiness des records comme la représentation rassemblant de plus d’artistes sur scène (plus de 100 000). Ce spectacle géant dresse le portrait d’une nation unie et heureuse, fière de son régime socialiste. Ainsi, l’histoire du pays est reconstituée à travers de véritables tableaux vivants, représentant l’occupation japonaise en passant par la réunification souhaitée des deux Corées. D’autres thèmes comme la productivité des fermes collectives, la beauté des enfants Nord-coréens sont également abordés.

               L’esthétique du spectacle facilite ainsi la transmission du message idéologique au peuple nord-coréen.

 

              Si l’on en croit les messages véhiculés par la propagande, la Corée du Nord serait un pays où il fait bon vivre, un pays uni et fier de son régime socialiste. Cette propagande est d’autant plus efficace que le pays est fermé à toutes informations venant de l’extérieur.

 

La politique internationale

 

Les relations de la Corée du Nord sont tendues avec de nombreux pays. Tout d’abord en raison de l’occupation japonaise de 1905 à 1945, les Nord-Coréens n’entretiennent, pour l’instant, aucune relation d’amitié diplomatique avec les Japonais ; les deux pays ont tenté un rapprochement qui sera anéanti en 2009 à cause d’une annonce de nouveaux tirs de fusées.

Cependant, la Corée du Nord s’est alliée avec la Chine : en effet celle-ci est le premier partenaire commercial et premier investisseur de la Corée du Nord. Leurs relations se fondent sur un traité d’amitié signé entre les deux pays en 1961, en pleine Guerre Froide.

 En ce qui concerne les Etats-Unis, les deux pays s’étaient rapprochés en 2008 grâce à la fermeture d’une centrale nucléaire coréenne ; c’est à la suite de cet événement montrant la bonne volonté des politiques nord-coréennes que les Etats-Unis ont retiré leur pays de la liste de ceux soutenant le terrorisme. La réactivation de cette centrale a fait faire un pas en arrière aux relations entre les deux pays.

Récemment, la Corée du nord a essayé d’envoyer une fusée dans l’espace afin de placer sur orbite un satellite selon l’agence officielle Nord-Coréenne. Malgré l’échec de cet envoi, les Etats-Unis, qui ont pris cette action pour une provocation, ont décidé de les dénoncer tout comme l’ONU. En effet, les Américains ont pris cet envoi pour un essai déguisé de tir de missile. La Corée du Nord  dément pourtant et affirme qu’il s’agissait d’une troisième tentative pour un satellite après celles ratées de 1998 et 2006. L’Etat a cependant refusé une visite de contrôle de l’Agence Internationale de l’Energie Atomique après avoir accepté quelques temps plus tôt grâce à un marché passé avec les Etats-Unis. La Corée du Nord devrait tenter un nouvel essai, c’est tout du moins ce que redoutent les Américains et c’est pour cette raison qu’ils ont fait savoir que la Corée du Nord s’exposerait à des sanctions plus dramatiques en cas d’une « nouvelle provocation ».

La Corée du Nord ne semble pas vouloir améliorer ses relations diplomatiques avec les Etats-Unis et d’autres états. Le régime autoritaire n’accepte d’ailleurs que peu de visites sur son territoire qu’elles soient de contrôle ou touristiques.