{Le 7 décembre, la Compagnie Luis Jaime-Cortez nous a présenté, après l'avoir adapté, « Le Docteur Amoureux » de Molière.}

       C'est en 1658 que Molière donnait sa première représentation devant Louis XIV, il s'agissait d'une farce héritée du Pont-Neuf proche de la comédie « {Le Docteur Amoureux} » écrite lors de nuits d'insomnies vagabondes. Cette représentation jouée à la suite de {Nicomède} de Corneille permit à la troupe de Molière de s'installer à Paris. C'est donc le coup d'envoi de cette extraordinaire aventure théâtrale.

       De la Commedia dell'Arte sans masques, de la musique et un air « Hollywoodien ». La scène est cédée à Dorine et Cléante: « le Ken et la Barbie », deux amants passionnés. Mais Géronte, le père de la jeune fille a déjà   prévu de la marier à son barbon: vieux notaire riche qu'il n'a jamais rencontré, ça promet! Les deux amants montent alors tout un stratagème, aidés de leurs deux serviteurs, la pulpeuse et sensuelle Marianne et le transpirant, l'haletant, l'investi Mascarille qui assurent à merveille leur mission à coup de gestes déjantés, de danses délirantes et de quiproquos.
       Dans cette farce où le costume des « fifties » et le langage des corps parlent au spectateur, les thèmes de prédilection de Molière émergent: le mensonge des médecins ignorants, la prétention des bourgeois enrichis, le mariage forcé, mais également les relations maître/valet qui ici sont plus proches de l'amitié que de l'autorité. Et le fidèle serviteur paraît plus rusé que son maître ridiculisé puisque dupé. L'abuseur devient l'abusé.

       Cette mise en scène aux allures de conte de fées et aux acteurs bariolés nous transporte dans un univers totalement fou et biscornu.

        Dommage que le suspense soit un peu sapé dès le premier acte et que la fin s'étire en un long chant inaudible masqué par le brouhaha de la salle. Car, au fil de la pièce, on s'habitue au parti-pris d'un burlesque excentrique qui ne trahit pas la pensée de Molière.


                Bon vent à cette troupe innovante!


{{Avec : Joël Abadie, Aurélie Aloy, Quetzal Barrera, Irène Bicep, Alexandre Guais, Jonathan Hostier}}
Durée: 1h20

{{Louise-Amalia F.}}