Dès la fin du XIXème siècle, les sourds associent le handicap et le sport. Cela peut paraitre paradoxal au vu des difficultés qu’a connu cette communauté pour être acceptée dans la famille du handisport. C’est pourtant bien en 1890 qu’a lieu la première course amicale Paris-Versailles réservée aux sourds. Une décennie plus tard, en 1900, c’est le premier championnat de cyclisme pour sourds qui voit le jour. Ainsi, au début du XXème siècle, de nombreuses compétitions sont créés pour les personnes ayant perdu l’ouïe. Cela débouchera sur la fondation du premier club de l’histoire des sourds par Eugène Alcaïs, le Club Sportif des Sourds et Muets de Paris. Eugène Alcaïs, devenu sourd très jeune, s’intéresse beaucoup à l’association du sport et du handicap. Il pratique le cyclisme mais s’intéresse aussi beaucoup à l’athlétisme et au football. Le Club Sportif des Sourds et Muets deviendra ainsi un club omnisports en 1919.  Fort de cette avancée, Alcaïs acceptera la même année le poste de secrétaire général de la Fédération Sportive des Sourds et Mutilés de France (la FSSMF fondée en 1918). En 1924, il fondera cette fois ci le Comité International des Sports Silencieux qui s’occupera d’organiser les premiers « Jeux mondiaux silencieux » à Paris en 1924. Ces jeux ont vu participer 148 athlètes de 9 nations (Belgique, France, Royaume-Uni, Hongrie, Italie, Lettonie, Pays-Bas, Pologne, Roumanie) participants à 7 disciplines (athlétisme, cyclisme sur route, football, natation, plongée, tennis et tir). Une seule femme y participe. Ces jeux pour les « déshérités de l’ouïe » comme aime les appeler Alcaïs, se jouent en prémices des Jeux Olympiques de Paris en 1924 mais ne sont pas encore reconnus par le CIO.

Il est important de savoir qu’après la Grande Guerre, de nombreux regroupements de mutilés de guerre sont fondés. Ainsi le regroupement amical des mutilés est fondé en 1916 suivie par des associations nationales d’anciens combattants qui se regroupent en une Fédération Mondiale des anciens combattants (FMAC) dans les années 1920. En 1933, l’Association des Paralysés de France (APF) est fondée .Elle cherche à développer le lien social et la solidarité, et lutter contre l’exclusion sociale. Elle concerne au départ les paralysés et est reconnue d’utilité publique en 1945. Les membres de l’APF seront nombreux à rejoindre le mouvement du handisport et plusieurs de leurs membres participeront aux Jeux de Rome en 1960.