Thème 1 - le rire - Programme
Par Mme Vadelorge le 07 septembre 2011, 18:14 - Rire, pour quoi faire ? - Lien permanent
Problématique
Rien ne semble plus spontané que le rire : on éclate de rire, on
rit aux larmes, on en rit encore, on rit pour un rien. N'y-a-t-il dans
le rire rien de sérieux, rien de sensé, aucune intention ?
« Rire, boire et chanter ! » : on rit pour se distraire, on détend
ses muscles et ses zygomatiques. L'image du rieur est celle d'un bon
vivant qui sait conjuguer les plaisirs du corps et ceux de l'esprit.
« Plus on est de fous, plus on rit ! » : on rit douze fois moins
seul qu'en présence d'autres personnes, signe que le rire a une
fonction sociale. On rit pour communiquer, pour échanger, on invente
des blagues et des mots d'esprit dans une connivence joyeuse, on fait
rire pour séduire. Dérider autrui est une façon d'humaniser les
rapports inter-personnels.
« C'est vraiment pour rire ? » : du rire collectif au rire
d'exclusion, il n'y a qu'un pas. Le rire est souvent un rire contre
autrui. Un groupe trouve volontiers sa cohésion dans l'exclusion
railleuse et aime à désigner un bouc émissaire qui essuiera ses
plaisanteries.
« Ah, je ris de me voir si belle en ce miroir ! » : la comédie et
les humoristes nous offrent un reflet de nous-mêmes, de nos petits
travers, et nous aident à porter un autre regard sur nous-mêmes.
Castigat ridendo mores, disent les anciens.
« Battez-moi plutôt, et me laissez rire tout mon soûl ! »
(Molière, Le Bourgeois gentilhomme) : rire offre un refuge salutaire à
l'individu qui un jour a besoin de mettre une barrière entre le monde
et lui. Rire manifeste une force de subversion qui s'oppose à un
pouvoir abusif qui veut tout contrôler
Manifestation de sagesse individuelle et collective, rire ne
permet-il pas en définitive de se construire ? Savoir rire de soi,
accepter qu'on rie de soi, ne serait-ce pas autant de promesses d'une
vie sociale apaisée ?
Indications bibliographiques
Ces indications ne constituent en aucun cas un programme de
lectures. Elles proposent des pistes et des suggestions pour permettre
à chaque enseignant de s'orienter dans la réflexion sur le thème et
d'élaborer son projet pédagogique.
Littérature
Aristophane, Lysistrata.
Coluche, Et vous trouvez ça drôle ?
Pierre Dac, Dico franco-loufoque.
Pierre Desproges, Le Petit Reporter, Le Tribunal des flagrants délires.
Feydeau, La Dame de chez Maxim.
Flaubert, Madame Bovary ( première partie, chapitre 1, les élèves et la casquette de Charles Bovary).
Hugo, L'Homme qui rit (livre II, chapitre 2 ; livre VIII, chapitre 7 ; livre IX, chapitre 2).
Hugo, Notre-Dame de Paris (livre I, chapitre 5).
Jarry, Ubu Roi.
Molière, Le Malade imaginaire, Le Bourgeois gentilhomme.
Rabelais, Gargantua.
Voltaire, Dictionnaire philosophique, article Foi, section III.
Zola, Nana ( chapitre 1).
Essais
Héliane Bernard, Alexandre Faure, C'est quoi le rire ? (2009).
Raymond Devos, Matière à rire (2006).
Sigmund Freud, Le Mot d'esprit et sa relation avec l'inconscient (1905).
Aymar du Chatenet, Caroline Guillot, René Goscinny, Faire rire, quel métier ! (2009).
Jim Holt, Petite Philosophie des blagues et autres facéties (2008).
Georges Minois, Histoire du rire et de la dérision (2000).
Olivier Mongin, Éclats de rire. Variations sur le corps comique (2001).
Valère Novarina, Pour Louis de Funès (1989).
Robert Provine, Le Rire, sa vie, son œuvre : le plus humain des comportements expliqué par la science (2003).
Jean-Michel Ribes, Le Rire de Résistance, de Diogène à Charlie Hebdo (2007).
Éric Smadja, Le Rire, Que sais-je ? (1993).
Films, documents iconographiques, bandes dessinées
D. Boon, Bienvenue chez les Ch'tis (2008).
C. Chaplin, Le Dictateur (1940).
B. Edwards, The Party (1968).
M. Hazanavicius, OSS117 Rio ne répond plus (2008).
G. Lautner, Les Tontons flingueurs (1963).
P. Leconte, Les Bronzés (1978), Ridicule (1995).
J. Lewis, Docteur Jerry et Mister Love (1963).
E. Lubitsch, To be or not to be (1942).
G. Oury, Les Aventures de Rabbi Jacob (1973).
J.-M. Poiré, Le père Noël est une ordure (1982).
F. Veber, Le Dîner de cons (1998).
J. Tati, Les Vacances de Monsieur Hulot (1953), Mon oncle (1958).
L. Tirard, Le Petit Nicolas (2009).
B. Wilder, Certains l'aiment chaud (1959).
Caricaturistes du XIX° siècle : Daumier, A. Gill.
Dessins de presse contemporaine : Cabu, Siné, Plantu, Wolinski.
Bandes dessinées humoristiques : Astérix (R. Goscinny, A. Uderzo), Titeuf (ZEP).
Sites et documents internet, médias
Captations de spectacles d'humoristes : Florence Forestie, Elie Kakou, Anne Roumanoff, Elie Semoun.
Chorégraphie : Ha ! Ha ! (Maguy Marin, 2006, Centre chorégraphique national de Rillieux-la-Pape).
Émissions TV : Les Guignols de l'info ; Les Têtes à claques ; Les Jackass ; Les films en 5 secondes (par exemple « Amadeus en 5 secondes »).
Presse satirique : Charlie-Hebdo, Le Canard Enchaîné.
« Mourir de rire ! » Courrier international, supplément au n°978-979-980 du 1er au 18 août 2009.
« Pourquoi les Français ont besoin de rire », Le Figaro magazine, 3-03-2008
Vidéo INA : « Essayons de ne pas rire avant la fin d'Hamlet », La minute nécessaire de Monsieur Cyclopède - 13-02-1984
Mots clés
Fou rire - éclats de rire - rire aux anges - rire à chaudes larmes
- mourir de rire - rire sous cape - rire du bout des lèvres - rire à
gorge déployée - rire jaune.
Pince-sans-rire - boute-en-train - bouffon
Divertissement - allégresse - joie - euphorie - exultation - bonheur - insouciance - gaieté - hilarité
Comédie - farce - ironie - satire - dérision - autodérision - subversion - contestation - caricature
Se moquer - blaguer - plaisanter - caricaturer
Esprit de sérieux - sens de l'humour
Rire est le propre de l'homme - Jean qui rit, Jean qui pleure -
Mieux vaut en rire qu'en pleurer - Qui rit vendredi, dimanche pleurera
- Rira bien qui rira le dernier