La conférence de Lucienne Peiry au lycée Santos Dumont devant les deux classes de terminales.

 

 

La sortie à la Maison rouge.

 

 

Présentation de quelques oeuvres marquantes par les élèves

 

 

Je vais présenter une œuvre qui se nomme Mes vœux sous filets d’Anne Messager faite de 1997 à 1999.

C’est une œuvre qui représente un cœur formé avec des cadres noirs, il y a un filet noir qui le recouvre et dans ces cadres, on peut apercevoir des photos en noir et blanc de différentes parties du corps humain.

 Je trouve que cette œuvre a une symbolique particulière, elle veut cacher voir protéger ses « vœux » par un filet noir qui pour moi, représente la peur, le vide. Elle mélange plusieurs parties du corps pour créer un côté sensuel et envoûtant, rien n’est à sa place, tout est confus pour la personne qui regarde cette œuvre, l’impossibilité de comprendre l’image du corps, on peut constater qu’il y a un mélange entre la joie et la souffrance, elle rêve de montrer, d’exprimer mais ses filets emprisonnent  ses désirs. Pour elle, l’être humain est beau et elle veut le prouver, mais le monde le maltraite et le juge, d’où le filet pour se protéger…

 

Maeva Cosnefroy

 

Lorsque l’on regarde cette œuvre, on peut voir que ce sont deux personnes qui sont liées, avec beaucoup d’émotions. On distingue énormément de couleurs, surtout du rose, du jaune et du rouge.

 Cette œuvre est faite avec des fils de laine et des bâtons, comme les couverts japonais.

 Nous pouvons avoir l’impression de voir des têtes de quilles alors qu’en réalité cela représente deux têtes d’êtres humains. Ces deux objets se serrent dans les bras, s’enlacent et ont les jambes collées. Ce sont des objets de récupération mais très bien gardés.

 Je pense que cette œuvre représente les émotions de Madame Judith Scott et qu’à travers elle, elle s’exprime car elle n’arrive pas à trouver de mots pour dire son ressenti. Comme Madame Lucienne Peiry nous l’a expliqué, Judith Scott était malade et avait une jumelle qui, elle, allait très bien. A travers cela, on peut comprendre que sa sœur lui manque plus que tout au monde et qu’elle sera à jamais liée à elle. Les bouts de ficelles atteignent les bras des deux sœurs : aucune échappatoire, elles sont réunies à jamais. C’est un cri d’amour, de tristesse et un S.O.S. qu’elle lance.

 

Besma El Kahky

 

La robe de Bonneval faite de chutes de tissus et brodée au fil de laine, confectionnée en cachette à la fin des années 30 par une femme internée dans un hôpital psychiatrique, à la suite du décès de son mari. Au premier abord, cette robe nous envahit par ses motifs colorés de couleur chaude, qui nous renvoient à la joie, à un sentiment de bonheur, à travers cet objet on admire le travail minutieux de la couturière.

 Dans un second temps, on a l’impression que la créatrice défie la mort par ce bel objet, tout en se préparant à rejoindre son bien-aimé.  Aussi en regardant cet objet, nous sommes traversés par un sentiment très étrange : entre la vie et la mort.

 

Myriam Manin

 

J’ai choisi cet objet lors de cette visite à la Maison rouge car cela m’a fait penser au vêtement d’un jeu vidéo qui se passe à la préhistoire. Aussi, lorsque j’ai vu cet objet j’ai directement pensé à un poncho, car on passe sa tête au milieu du vêtement et il cache notre corps par-devant et derrière.

 Cette tunique me fait beaucoup penser au jeu vidéo qui se nomme Far cry Primal, ce jeu fait référence à la préhistoire, on doit chasser des animaux, récolter des ressources pour survivre et construire des habitats et créer ses propres vêtements avec les objets trouvés et la peau des animaux. On peut aussi créer des armes grâce au bois et aux rochers trouvés pour survivre et tuer les tribus menaçantes, ainsi que les animaux dangereux : c’est pour cela que j’ai choisi cet objet.

 Elle me fait aussi penser à une « marque » de tribu, comme si toutes les tribus africaines devaient chacune porter les mêmes vêtements pour représenter la tribu, et montrer qu’ils viennent tous de la même famille.

 Je pense que cette tunique a été conçue comme vêtement pour simplement cacher son corps et qu’elle a été construite à partir d’objets récupérés.

 Je peux en conclure que dès la plus jeune époque les gens savaient déjà concevoir des vêtements avec très peu, et cela montre qu’avec peu on peut faire beaucoup de choses, et des choses très belles : cette tunique rappelle l’Afrique avec ses couleurs sombres et claires et ses objets récupérés.

 

Daryl Duvallon

 

 

Cette œuvre est une œuvre qui a été conçue sur le sol d’une chambre d’hôpital. La créatrice de cette œuvre a essayé de représenter à travers son œuvre un ciel étoilé. La première fois que j’ai aperçu l’œuvre j’ai pensé à un grand feu d’artifice. Elle a clairement sa vision personnelle pour créer, même si en la créant son but n’était pas de faire de l’art mais je pense juste exprimer ses désirs profonds, avec ses pratiques artistiques pour se créer cet espace qui lui appartient.

Nous, nous voyons l’œuvre sortie de son contexte mais sur le sol d’une pièce cela devait être légèrement différent, car sans les murs on peut regarder l’œuvre dans n’importe quel sens. Par contre, je n’ai pas très bien compris ce que le triangle au milieu signifiait ; je crois apercevoir le signe infini (en dessous de ce triangle, ce qui signifie peut-être que, de notre point de vue, le ciel était infini et que l’on ne peut voir son étendue.

Enfin disposer ces bandages a dû être long et très méticuleux surtout avec un espace très restreint et un manque de perspective comparé à nous, ce que nous voyons.

Kévin Vu-Morello

 

Je vais vous présenter les poupées de Michel Nedjar. Ce sont des poupées assez petites faites de tissus qui ont été trempés dans de la boue, ce qui donne à l’œuvre un côté salem et du sang ce qui nous rappelle la mort. C’est très repoussant mais à la fois très touchant car on peut à travers cela voir un mal-être chez l’artiste.

Les poupées sont tissées d’une manière très compressée, certaines ont l’air d’hurler, certaines sont recroquevillées sur elles-mêmes, d’autres ont l’air attachées. Mais toutes sans aucune exception ont l’air véritablement pétrifiées. C’est ici que nous voyons que l’artiste paraît très malheureux qu’il pense beaucoup à la mort.

C’est ce que cela m’inspire : la mort dans d’atroces souffrances, la peur et l’obligation de mourir martyrisé et hurler sans que personne ne viennent jamais à notre secours. Et pour le côté compressé cela m’inspire un mal-être collé à nous, ancré dans notre corps qui nous détruit petit à petit et qui ne sortira jamais, qui fait partie de nous mais qui nous fait terriblement souffrir.

Et je pense que tout cela est dû à sa famille morte dans les chambres à gaz, il les représente peut être en les imaginant. Et cela le hante.

 

Kenza Rohi

 

Cette œuvre a été créée par Judith Scott en 1986 et ne comporte pas de titre. Je peux distinguer deux personnages qui pourraient représenter Judith et sa sœur Joyce, dans cette œuvre ces deux personnages sont comme liées, elles sont entourées, cernées par des fils de différentes couleurs autour d’elles. Cela me fait penser à la relation que les deux femmes avaient. Elles étaient très proches toutes les deux. Ces figurines montrent l’amour de Judith envers sa sœur Joyce. D’après moi cette œuvre est une langue, une manière de s’exprimer étant donné que Judith était sourde et muette. Je trouve que c’est une belle création artistique qui montre leurs retrouvailles après ces trente-six années de séparation.

 

Ilyas Sabry

 

L’œuvre  Le collage à maman du Suisse Marc Moret fabriqué avec divers objets mis dans une pâte de verre pilé avec des colles de peau. L’exposition de cette œuvre est très impressionnante et émouvante car c’est une façon pour lui d’être toujours lié avec des personnes qu’il a perdues.

En faisant tous ces collages, il redonne vie à ces personnes qu’il a perdues en collectionnant leurs objets personnels. A travers cette œuvre, ces personnes sont toujours présentes à ses côtés, il est toujours en contact avec eux. Il y a plusieurs manières de rendre hommage aux disparus et pour lui c’est celle qu’il a choisie.

J’ai été ému par cette œuvre car on peut comprendre que les personnes qu’on a perdues seront toujours présentes avec nous malgré leur disparition.

 

Yohan Doumbia