Le Baroque, ou la mort mise en lumière (W.Casasola)
Par Ariane Bach (ESPE Gennevilliers) le 28 septembre 2016, 15:57 - Lien permanent
Dans l'Europe du XVIIème siècle, à une époque dévastée par les guerres de religions, et dans laquelle l'artiste se fait mystique en soulignant la vacuité de la vie humaine, de nombreux supports servent à illustrer l'omniprésence de la mort.
Que ce soit par la poésie, la peinture ou la musique, la mort revient à la fin du siècle précédent au premier plan des arts majeurs, et apporte une dimension plus sombre et plus réaliste aux oeuvres engendrées.
Mais si faut-il mourir, et la vie orgueilleuse,
Qui brave de la mort, sentira ses fureurs ;
Les Soleils hâleront ces journalières fleurs,
Et le temps crèvera ceste ampoule venteuse.
Ce beau flambeau qui lance une flamme fumeuse,
Sur le vert de la cire éteindra ses ardeurs ;
L’huile de ce Tableau ternira ses couleurs,
Et ses flots se rompront à la rive écumeuse.
J’ai vu ces clairs éclairs passer devant mes yeux,
Et le tonnerre encor qui gronde dans les Cieux.
Ou d’une ou d’autre part éclatera l’orage.
J’ai vu fondre la neige, et ces torrents tarir,
Ces lions rugissants, je les ai vus sans rage.
Vivez, hommes, vivez, mais si faut-il mourir.
Jean de Sponde, Essai de quelques poèmes chrétiens (1588)
Source : http://fr.wikisource.org.
Joachim Beuckelaer, Nature Morte, Still Life (1533-1579)
Peinture à l'huile, Musée d'art du Castelvecchio (Vérone)
Photographie par Jean-Louis Mazières (http://www.flickr.com/photos/mazanto)