DESSERT VIVANT
Une histoire imaginée par François :

DESSERT VIVANT
Le dessert est une citrouille qui brille. Ma mère me tend le couteau.
Elle me dit : « Selon chacun de nous, ça arrive différemment. »
J’hésite puis je coupe la citrouille en quartiers.
J’en mange un morceau et les pépins s’envolent. Ils pénètrent dans le miroir de la salle de bains. Je pose la main sur le miroir et je me sens aspirée, mais en douceur. J’arrive dans un endroit sombre. Une voix m’annonce :
« Kate ! Tu devras détruire Buckingham palace ! »
Bien sûr, je ne la crois pas mais elle insiste : « Je suis très sérieux ! »
Je suis rejetée dans ma salle de bains où ma mère m’attend.
Je lui annonce ma mission. Elle m’envoie dormir.
Cette nuit-là, je fais un drôle de rêve, plutôt un cauchemar. Il y a des armes et des cris, c’est moi qui tiens l’arme. Moi, je ne veux tuer personne.
Au matin, ma mère me réveille et m’aide à préparer mon bagage : un sac à dos dans lequel je mets un jeu de société, un révolver, une écharpe qui rend invisible,du pain et des fruits…
Je prends un radeau et je pars. Un gros bateau m’attire vers lui. Je noue mon écharpe et je monte. J’aperçois sur le pont un garçon d’à peu près mon âge. J’enlève mon écharpe et m’approche de lui. « Je m’appelle Tom. Tu as besoin d’aide ?
-Oui, je voudrais aller à Londres.
-Ca tombe bien, ce bateau y va. On va te cacher en attendant »
Je raconte à Tom mon aventure et mon projet, il est enchanté de m’aider.
Lorsque nous arrivons, il fait quelque chose d’étrange : il crie « Taxi ! » en sifflant un air d’autrefois. Un taxi surgit des airs et nous emmène en un rien de temps devant Buckingham Palace.
Je dis à Tom : « Attends, on peut encore faire machine arrière, je déteste la violence. »
-Non ! dit une voix. C’est ma mère ! Elle est au volant d’un bulldozer, elle renverse des gardes. Elle se fait immobiliser et on l’emmène en prison.
Pauvre maman ! Mais je me sens soulagée au fond. Je suis délivrée de cette tradition ancestrale. Je veux la paix. Plus tard, nous nous marierons, Tom et moi. Nous aurons des enfants mais jamais je ne les obligerai à couper la citrouille qui pousse dans notre jardin.