Citations « Pourquoi peut-on avoir besoin de moments de solitude ? »

 

« Il y aura toujours de la solitude pour ceux qui en sont dignes » J. Barbey d’Aurevilly

  « La solitude, comme je l’entends, ne signifie pas condition misérable mais plutôt royauté secrète, inattaquable singularité » J. Genet

« Si riches soyons-nous, ce qui nous appauvrit, c’est l’impuissance à être seuls » F. Hölderlin

« Souffrir de la solitude, mauvais signe ; je n’ai jamais souffert que de la multitude » F. Nietzsche

 « Je voudrais vivre comme un moine dans une cellule pourvu que j’aie de quoi peindre sans soucis ni dérangement » H. Matisse

« Le peintre ou le dessinateur doit être solitaire pour que le bien être de son corps n’altère point la vigueur de son esprit » ; « Si tu es seul, tu seras à toi ; accompagné, fût-ce d’un seul compagnon, tu ne t’appartiens qu’à moitié » L. de Vinci

« Tout véritable combat est combat singulier. Au fur et à mesure que L’Odyssée se déroule, Ulysse se voit privé de ses camarades pour se retrouver seul, sur un radeau. Il lui fallait atteindre ce total dénuement, cette conscience solitaire pour aborder à l’île verdoyante et prospère des Phéaciens. Ulysse revenant à Ithaque comme un étranger, reconnu de personne si ce n’est de son brave chien. Solitude encore. Terrible solitude mais qui permet au héros de rencontrer seul à seule Pénélope dans son palais. Et qui permet de se faire reconnaître, lui Ulysse, seul roi et seul époux de cette femme sage et belle. Nombreux sont les prétendants, unique est l’époux. Le solitaire fait disparaître le collectif comme le soleil dissipe les ombres. Accéder à ce Je transcendant est une démarche solitaire, non une entreprise collective » J. Kelen

« Quant à la belle aventure de R. Crusoé, naufragé dans une île perdue, elle rappelle à tous, petits et grands, que lorsqu’on est seul, on est obligé d’inventer, de créer du neuf à défaut d’imiter les autres » J. Kelen

« 6 octobre 41 - Il y a en moi comme une source mystérieuse d’amour et compassion pour les êtres humains, pour tous les êtres. Je ne crois pas que je sois faite pour être la compagne d’un seul homme. / 30 octobre 41 – Je désire parfois la présence d’un homme comme une sorte de limite, de frontière protectrice de mon être parce que j’ai peur de me perdre dans un espace dont je ne connais pas le centre. Mais ce centre, je dois le trouver en moi, enfoui au plus profond de moi-même » E. Hillesum

Etty Hillesum est une jeune femme juive et une mystique connue pour avoir, pendant la Seconde Guerre mondiale, tenu son journal intime et pour s’être rapprochée de Dieu face à l’horreur des camps. Etty choisira la folie de solitude en ce que celle-ci éveille à autrui, à la compassion pour tous et non que pour les siens. Cette voie lui permettra de se hausser jusqu’à l’acceptation de l’inacceptable, jusqu’à l’oubli de toute haine, jusqu’à l’amour des ennemis. 

« Le luxe ? C’est le déploiement devers moi de vingt-quatre heures, offertes chaque jour à mon seul désir. Les heures sont de grandes filles blanches dressées dans le soleil pour me servir. Si je veux rester deux jours sur le châlit à lire un roman, qui m’en empêchera ? S’il me prend l’envie au soir tombant de partir dans les bois, qui m’en dissuadera ? Le solitaire des forêts a deux amours, le temps et l’espace. Le premier, il l’emplit à sa guise, le deuxième, il le connaît comme personne. » S. Tesson.

 

« S’il veut garantir sa santé mentale, un anachorète jeté sur un rivage doit habiter l’instant. Qu’il commence à échafauder des plans, il versera dans la folie. Le présent, camisole de protection contre les sirènes de l’avenir. Les nuages du soir mettent des bonnets cotonneux aux montagnes ensommeillées. Des fleurs d’églantier bordent le pied des arbres de la lisière du bois. Elle tourne leur corolle vers le dieu du Soleil » S. Tesson