Le Code pénal définit le harcèlement dans son article 222-33-2 comme : « le fait de harceler autrui par des propos ou comportements répétés ayant pour objet ou pour effet une dégradation des conditions de travail susceptible de porter atteinte à ses droits et à sa dignité, d'altérer sa santé physique ou mentale ou de compromettre son avenir professionnel. »
Il y a encore peu, le harcèlement à l’école se cantonnait aux heures de classe. Désormais, avec la montée en puissance des réseaux sociaux et du numérique, le harcèlement n’a plus de limite temporel. L’école est alors passé de l’harcèlement au « cyberharcèlement ». Bill Belsey est le premier à avoir défini se phénomène en 2003 : « le cyberharcèlement est une forme de harcèlement conduite par divers canaux numériques. »
Celui-ci peut prendre différentes formes, comme la création de faux profils, la diffusion de rumeurs infondées ou encore l'envoi de messages d'insultes. Le cyberharcèlement et le harcèlement traditionnel ont de nombreux points communs. Seule la forme change, puisqu'il s'agit d'agressions répétées sur le long terme envers un individu dans le but de nuire à celui-ci mais diffusées par des moyens de communication numériques.
Le cyberharcèlement entraine des difficultés nouvelles et toujours plus violente.
Tout d’abord avec les réseaux sociaux, les informations sont aisément conservées et se propagent rapidement à un nombre de personnes pouvant être très large, qu’elles soit ou non, connues de la victime.
Ensuite, l'anonymat et l'absence de face-à-face dont bénéficie la toile sont des caractéristiques propres au cyberharcèlement, mettant en évidence les dangers d'Internet, où chaque internaute ayant laissé des traces sur Internet peut devenir victime de ce phénomène. Cet anonymat rend la lutte contre le cyberharcèlement beaucoup plus ardu pour les familles et l’Ecole puisqu’il n’y a pas de coupable désigné et que cela concerne très rapidement beaucoup trop de personne pour pouvoir se contenter d’en sanctionner qu’une seule.
Enfin le caractère permanent du harcèlement engendre des séquelles bien plus grandes chez les victimes et entraine bien souvent une dévalorisation d’elle-même qui conduit parfois jusqu’au suicide.
Quelques chiffres clés :
- Trois ou quatre adolescents se suicideraient chaque année à cause du harcèlement scolaire ;
- 40% des élèves déclarent avoir déjà subi une agression en ligne ;
- 22% des enfants harcelés n’en parlent à personne ;
- 61% des élèves harcelés disent avoir des idées suicidaires.
Il existe plusieurs formes de cyberharcèlement. En voici quelques exemples :
- Le FLAMING : il s’agit de brefs messages d'insultes, très violents, écrits avec un vocabulaire vulgaire, échangés entre plusieurs élèves par le biais des messageries instantanées telle que messenger ou snapchat ;
- Le HARRASSEMENT : se caractérise par l’envoie répété de messages très violents. Il se distingue du flaming par le caractère répété ;
- La DENIGRATION : correspond à l'ensemble des rumeurs, des ragots et tous autres moyens par lesquels on tente de nuire à la réputation d'autrui, en le diffamant dans le but de le brouiller avec ses proches. L’utilisation des pages facebook est très fréquente dans la dénigration ;
- L’IMPERSONISATION : désigne l'ensemble des usurpations d'identités commises à des fins malveillantes ;
Le numérique a donné encore plus d'impact au harcèlement scolaire et le rend encore plus incontournable dans le quotidien de nos élèves. Punir seulement n'est plus possible. Il est désormais indispensable à l'ensemble des établissements scolaires d'éduquer l'ensemble des élèves aux outils numériques et aux dangers de l'internet. Il est également nécessaire de mettre en place une politique de prévention et de lutte contre le harcèlement scolaire sous toutes ses forme. L'épanouissement et l'avenir des élèves en dépendent.