Journal intime
22 01 2013REGLE D'ECRITURE
Dans une des malles du grenier, tu découvres un cahier racorni écrit à l'encre. C'est un journal intime... Par qui a-t-il été écrit , où, quand …?
Imagine-le et invente la page que tu lis.... A ta plume!
Dans une des malles du grenier, tu découvres un cahier racorni écrit à l'encre. C'est un journal intime... Par qui a-t-il été écrit , où, quand …?
Imagine-le et invente la page que tu lis.... A ta plume!
Vendredi 16 février 1993
J’ai réussi à le semer, c’est un fou furieux, un hystérique, si je ne m’étais pas sauvé il m’aurait sûrement tué. Je crois bien que je me suis perdu mais je ne m’en soucie pas. Tant que je suis loin de lui, je suis en sécurité. Je ne veux plus y retourner, je ne veux plus jamais le revoir, ni en entendre parler. Je tremble encore, j’ai eu vraiment très peur, je savais qu’il était cinglé mais cette fois ci, il est allé trop loin.
Lundi 13 Aout 1940
C'est le jour de mon anniversaire, pour le moment, je suis seule dans cette église à l’autre bout de la ville. Je regarde la mer par la porte. Le Havre a été détruit par la guerre, on ne voit plus que des ruines. Au loin, on peut encore percevoir des bombardements mais ils s’éloignent de plus en plus. Cela fait déjà un an que cela dure, beaucoup des personnes de ma famille sont mortes, ma mère enceinte se cache dans la cave de cette église où le curé nous héberge depuis que la guerre a commencé. Mon père, parti aider le pays à combattre, nous a envoyé une lettre que nous avons reçue ce matin. Il y explique qu’il a été légèrement blessé à la jambe et qu’il devrait normalement rentrer pour se faire soigner avant de repartir combattre dès qu’il sera guéri.
J’ai entendu ma mère crier, je suis descendue dans la cave pour voir ce qui se passait et j’ai vu ma mère allongée sur son lit avec le curé à côté d’elle. Celui-ci m’a dit « Ta mère accouche, essaye de trouver quelqu’un pour l’aider, je reste ici pour ne pas la laisser toute seule ! » alors je suis partie et à mon retour, mon petit frère était là.
25 Juin 1748, à la case de Manmandoux
Il avait ce large sourire effrayant que moi seule voyais. C'était comme s' il portait un masque. Quand il me parlait, il m’écoeurait...il prenait cet air doux pour m'amadouer. Toutes ces nuits de tortures...c'était le diable en personne ....il me surveillait dans les champs de cannes...je ne pouvais parler à personne ...mes parents souffriraient si je disais quelque chose à l'un des nôtres. J'étais sa chose ...je devais me faire petite et silencieuse, supporter les caprices de sa femme et lui donner ce qu'il exigeait , elle l'aimait tellement ! Pourtant, elle savait ce qu'il faisait. La peur de le perdre faisait qu'elle gardait le silence. Malgré tout, elle me faisait la misère dès que nous étions seules ....je n'avais que 16 ans.
Heureusement qu'il y avait Paul. Il habitait la case près de celle de Madame Monet, il était le seul à ne pas me traiter comme les autres qui étaient pourtant censés être les miens.
Il savait que c'était contre mon gré, je n'y étais pour rien.
Paul m'aimait et moi aussi. Chaque soir après avoir exécuté les ordres du maître, je le rejoignais près de la rivière. Il disait qu'un jour on s'enfuirait, qu'on rejoindrait les" neg mawon". J'en rêvais comme d'une véritable revanche ...il disait que le monde changerait, que bientôt j'aurais une grande maison et que Madame Dubesque , la femme du maître passerait sous mes ordres. J' en rêve encore dans la chambre de Maître Dubesque tout en refaisant son lit dont l'odeur est semblable à celle d'un chacal. Ce lit était le reflet de sa vie ...la soumission était la définition de la mienne...
05/06/2007
C’était une journée d’école comme les autres. J’avais eu cours de 9h à 17h. Mais cette journée ordinaire bascula sur le chemin du retour lorsque je rentrais chez moi. Il était environ 17h30. Comme tous les jours, je faisais une partie du chemin avec Alexia, ma meilleure amie. C'est là qu'on remarqua un homme dans une Peugeot verte. Nous ne l’avions jamais vu avant. Et après qu’Alexia soit rentrée chez elle, alors qu'il me restait encore 10 minutes de marche, je m'aperçus que l’inconnu me suivait toujours. Je me mis à genoux pour refaire mes lacets et il gara sa voiture, en descendit et se dirigea vers moi. Je partis en courant mais tombai une quinzaine de pas plus tard à cause de mes lacets que je n’avais pas eu le temps de refaire. Il s’approchait de plus en plus de moi mais lorsqu’il fut à seulement 1 mètre, une voiture de gendarmerie passa dans le rue. Lorsque l’homme l’aperçut, il s’enfuit en courant. Arrivé à ma hauteur, l’un des gendarmes me demanda si tout allait bien et lorsque je leur dis ce qui s'était passé, ils partirent à la recherche de l'homme et je rentrai chez moi rapidement.
15 Octobre 1793
Je vais être exécutée demain matin à la première heure ! Je vais rejoindre mon mari. Je suis attristée de leurs comportements envers moi... Ce n’est pas parce que je suis Autrichienne qu’ils doivent me détester! Je l’avoue, j’ai fait des erreurs dans ma vie mais je suis désolée, je n’avais pas réalisé à quel point mon mari et moi-même étions égoïstes et ce n’est pas ma faute si mon père a décidé de faire la guerre à la France !
Courant septembre 1990
Il fait doux et j'ai réussi à convaincre maman de me laisser jouer en bas de l'immeuble. Il y'a déjà les voisines au bac à sable et les balançoires sont déjà prises par les plus grands, ceux qui sont dans la classe de Monsieur Boualain.
Mince ! J'ai jamais de chance, qu'est-ce-que je vais faire maintenant ?
Je vais d'abord regarder si les volets de la chambre sont bien abaissés.. Chouette maman ne regarde pas. Bon, je vais aller jusqu'à la Madeleine, là-bas il n’y a jamais personne ni sur le bateau, ni sur les fils d’araignées. Je vais pouvoir jouer à m'accrocher avec les jambes...
Vite, vite, je dois vite y aller, maman ne regarde pas...
Mais où je suis ? Je ne reconnais rien, ça bouge... ah oui, je crois que c'est un ascenseur. Comment faire pour sortir ? Je vais appuyer sur tous les boutons...
Quelques minutes plus tard, j'entends les voisins crier mon prénom et il fait nuit dehors...
On ne m'a jamais raconté cette histoire, je l'ai apprise en lisant le contre rendu d'un procès verbal lorsque j'ai trié mes affaires pour quitter le domicile familial.
Depuis que je travaille dans la protection de l'enfance, mon père me demande si je me souviens que j'avais DISPARUE. Le mot est lâché.
Je n'ai Jamais Disparue Papa !... Si mais tu ne t'en rappelles pas, c'est pour ça.