24 Mars 2016, 16h45. Heure où de nombreux lycéens sont encore en cours, un rassemblement inhabituel d’élèves se forme devant la salle polyvalente. Nous attendons la venue d’une personne, nommée Mémona Hintermann-Afféjee. Qui est-t-elle ? Aucune idée mais c’est pour cela que nous sommes là, pour découvrir sa vie et son parcours.

 

L’amphithéâtre grouille d’élèves. Les chaises grincent, les affaires se posent, des murmures, des chuchotis, puis le silence. Enfin, nous remarquons la personne au coin de la salle, enveloppée d’un lourd manteau gris, les mains dans les poches, lançant un regard profond aux élèves assis. Tous les regards sont tournés vers elle mais, nous devons tout d’abord écouter la présentation élogieuse faite par Ali et Mostafa.

Née en 1952 à la Réunion, dans une famille modeste, elle a réussi à se sortir de la pauvreté et à s’imposer dans le monde du journalisme en tant que reporter. Par ses observations justes et son courage sur le terrain, elle a obtenu de nombreuses récompenses mais également le poste de Présidente de la Diversité au CSA (Conseil Supérieur de l’Audiovisuel) qu’elle occupe actuellement.

D’un sourire amusé par toutes ces distinctions, elle tient tout de même à rectifier certaines choses. Malgré son parcours, elle reste une personne normale, qui prend encore le métro (la sortie triomphante de sa carte Navigo de sa poche en est la preuve éclatante).

 

C’est alors que débute réellement la rencontre, ce moment où sa voix rauque mais forte suffit à remplir l’espace, à nous faire vibrer, et à tenir en haleine une cinquantaine d’élèves sans aucune difficulté.

Elle nous parle de son enfance, compliquée par le manque de moyens mais heureuse tout de même, des différents métiers qu’elle a exercé dans le monde du journalisme, et donc de son rôle en tant que reporter. Elle nous raconte qu’elle a couvert de nombreux événements et est allée un peu partout dans le monde comme l’Iran, en 2003. Certaines situations lui rappellent son enfance à elle, ce qui lui permet peut-être de mieux comprendre les autochtones des pays où elle se rend.

 

Après cela, elle nous explique les buts de son métier au CSA, et ouvre le dialogue avec les élèves.

 

Au début intimidés par cette dame, dont le parcours est tellement impresssionnant, le fait de lui poser des questions ne nous vient pas à l’esprit. Peu à peu les langues se délient et un véritable échange se créé entre Madame Hintermann et les élèves.

L’heure passe étonnamment vite et cette rencontre est déjà terminée. Une heure qui restera quand même gravée dans notre mémoire et nous poussera à toujours aller au bout de nos rêves. Et comme elle le dit si bien : Pakapab lé mor san esayé  (un proverbe créole qui signifie « Qui ne tente rien n’a rien »).

 

Noor Reman, Première S