La liberté d'expression

La liberté d'expression est une conquête récente. Elle a commencé en Hollande au XVIIe siècle où chacun était libre de publier ce qu'il voulait. Elle a été réclamée par les philosophes des Lumières et constitue l'article 11 de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen du 26 août 1789 sur laquelle s'appuie notre Constitution. Elle a été souvent remise en question au cours du XIXe et du XXe siècle (notamment pendant les deux Guerres mondiales). Aujourd'hui cet article 11 de la Déclaration des Droits de l'Homme est toujours plus valable que jamais : "La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'Homme : tout Citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la Loi."
Cela a été complété par la
Charte de la laïcité de 2013 élaborée par Vincent Peillon dont je rappelle l'article 10
"Il appartient à tous les personnels de transmettre aux élèves le sens et la valeur de la laïcité, ainsi que des autres principes fondamentaux de la République." et l'article 12." Les enseignements sont laïques. Afin de garantir aux élèves l'ouverture la plus objective possible à la diversité des visions du monde ainsi qu'à l'étendue et à la précision des savoirs, aucun sujet n'est a priori exclu du questionnement scientifique et pédagogique. Aucun élève ne peut invoquer une conviction religieuse ou politique pour contester à un enseignant le droit de traiter une question au programme."
L'État en France est un État de DROIT. Ces droits, outre la liberté, l'égalité face à la loi, incluent également la sécurité. Personne n'a le droit de se faire justice soi-même ni d'attenter au bien le plus précieux de l'Homme, la vie. AUCUNE RAISON ne peut justifier d'empêcher quelqu'un d'exercer son droit à la liberté d'expression et surtout pas d'attenter à la vie de quelqu'un qui a exercé ce droit et accompli son devoir d'enseignant en amenant ses élèves à réfléchir sur cette liberté (tout en respectant leurs idées puisqu'il leur avait donné le droit de sortir de la salle s'ils se sentaient choqués par le cours).
Je condamne cet acte ignoble sur un de mes collègues et je continuerai à défendre cette liberté avec tous les moyens en ma possession.