Chérie,

A peine arrivé, je pense à toi, je ne sais pas ce qu'on me réserve. On me donne l'uniforme d'un soldat mort. Je le porte tout étonné, sans oser rien dire et à contre cœur. Arrivé dans les tranchées, j'ai vu plusieurs soldats morts allongés au sol. Chaque soir un camion de ravitaillement vient chargé de nourriture. Je suis content malgré ce qui nous a été proposé qui ressemblait à de la bouillie.

                                             Jean Le Bec

(ajout du professeur : ce tableau s'intitule "Verdun" ; il a été peint par F. Valloton en 1917)