3 décembre 1915                                                                                   

Bonjour ma chère mère,

Je  vous écris  pour savoir si vous allez bien. Ici, tout le monde va bien à part qu'on souffre.

C'est sûr que  vous vous demandez ce que je mange :  en moyenne deux fois, de la soupe. A vrai dire, ici on ne me connait pas encore.

C 'est difficile de vivre comme ça. Je  dors très mal tout habillé, les pieds enfoncés dans un sac. Je bois et je me lave dans l'eau des tranchées, c'est trop dur pour moi.

En plus je ne mange même pas dans une assiette. Pour moi? c'est trop malsain mais je dois supporter ma chère mère, je veux m'habituer.

Passez à tout le monde bonjour de ma part, vous me manquez,

Caporal (parole de poilu)