Barrages hydroélectriques : pourquoi ne font-ils pas l’unanimité ?
Les barrages hydroélectriques sont réputés comme des infrastructures capables de produire une énergie renouvelable telle que l’énergie électrique. Même si ils présentent de nombreux atouts, ils sont souvent critiqués par les populations locales et les Organisations Non-Gouvernementales. Comment fonctionnent les barrages hydroélectriques ? Pourquoi, malgré leurs nombreux atouts, leur création et leur fonctionnement sont-ils contestés ?
Qu’est-ce qu’un barrage hydroélectrique et comment fonctionne-t-il ?
Un barrage hydroélectrique est une installation située sur un flux d’eau (un fleuve par exemple), qui permet d’utiliser la force de l’eau (son énergie cinétique) pour produire de l’énergie électrique. Un barrage hydroélectrique se compose de trois parties : d’un barrage, qui stocke l’eau, d’une centrale, où se trouve le matériel produisant l’énergie électrique, et de lignes électriques (aussi appelées ligne à haute tension) permettant de transporter l’électricité produite auparavant. La production de l’électricité se fait en quelques étapes. Tout d’abord, le barrage construit permet de retenir de grandes quantités d’eau, qui forme ce qu’on appelle un lac de retenue. Après que l’eau ait été stockée et nécessite d’être utilisée, elle passe à travers des vannes, plus ou moins élargies en fonction des besoins en électricité, puis à travers des conduites forcées qui emmènent l’eau en bas du barrage, au niveau de la centrale. A la sortie de la conduite, la force de l’eau accumulée fait tourner une turbine, qui convertit l’énergie cinétique de l’eau en énergie mécanique. Cette même turbine va à son tour faire tourner un alternateur, qui va transformer l’énergie mécanique fournie par la turbine en énergie électrique. Une fois l’énergie électrique créée, elle rejoint un transformateur qui va augmenter sa tension afin qu’elle soit plus facilement transportée dans les lignes à haute et très haute tension pour être ensuite distribuée à la population. Quant à l’eau turbinée qui a perdu de sa puissance, elle est rejetée dans le flux d’eau via un canal appelé canal de fuite.
Animation sur le fonctionnement des barrages hydroélectriques : http://www.cea.fr/multimedia/Pages/animations/energies/force-de-l-eau.aspx
Pourquoi les barrages hydroélectriques se répandent de plus en plus dans le monde ?
Si les barrages hydroélectriques occupent la deuxième place mondiale en terme de production d’électricité, c’est parce que leur utilisation demeure avantageuse. Avantageuse, car l’énergie produite par la centrale est, de manière indirecte, une énergie totalement renouvelable. La production d’électricité n’épuise donc pas les ressources. De surcroît, contrairement aux centrales nucléaires, les centrales hydroélectriques n’émettent pas de gaz polluants et ne produisent pas le moindre déchet. Mais encore, en plus du fait d’être les seules infrastructures à pouvoir produire de grandes quantités d’électricité en peu de temps, ces barrages peuvent servir à d’autres fonctions. En cas de crue, il est possible d’importer de l’eau dans le lac de retenue afin que le niveau de l’eau diminue dans les villes inondées. La réciproque est aussi envisageable lorsqu’il s’agit de sécheresse : il est possible d’alimenter en eau un secteur en exportant de l’eau du lac de retenue.
Malgré tous ces paramètres positifs, pourquoi les (projets de construction de) barrages hydroélectriques suscitent le débat et la colère de certains individus ?
Le malheur des uns fait le bonheur des autres. Dans cette situation, le célèbre proverbe peut s’employer. Alors que les barrages hydroélectriques sont aujourd’hui essentiels à la production d’énergie renouvelable, ces ouvrages d’art provoquent la colère des populations vivant à proximité des sites. Etant donné l’immense superficie nécessaire pour les construire, il se peut que des personnes soient contraintes de quitter leur lieu de vie pour laisser place aux barrages. Ce qui n’est évidemment pas du goût des principaux intéressés, qui se révoltent face à leur gouvernement. Qui dit déplacement de populations et donc abandon de certains lieux par les populations, dit disparition de terres agricoles par manque d’entretien. Ce phénomène est, en plus, aggravé par la formation du lac de retenue du barrage qui inonde ces terres fertiles et les rend impraticables. Le tout engendrant la désertification de ces lieux. Mais les dégradations ne s’arrêtent pas là. Car si les populations vivant proche du lieu du barrage sont parties et que les terres agricoles sont désormais de lointains souvenirs, la construction du barrage entraîne un autre phénomène : la modification de l’écoulement naturel de l’eau. Des minéraux contenus dans l’eau, les sédiments, sont bloqués au niveau du barrage. Les sédiments s’accumulent et dégradent fortement les écosystèmes. En effet, on observe une oscillation de l’oxygène contenu dans l’eau, ce à quoi très peu d’animaux et d’espèces survivent. Ces événements rendent furieux les ONG comme Greenpeace, qui ne cesse de se battre chaque jour pour protéger les écosystèmes des quatre coins de la planète et pour éviter l’anthropisation.
Même si les barrages hydroélectriques sont aujourd’hui des infrastructures de poids pour produire une énergie renouvelable comme l’hydroélectricité, et qu’elle demeure très économique sur le long terme, il ne faut pas oublier que ces barrages soulèvent encore des problèmes sur le plan environnemental et le plan social, qu’il faut prendre en compte lors de leur construction.
Sources : EDF.fr, Notre-Planète.info (https://www.notre-planete.info/ecologie/energie/hydroelectricite.php#types) , « La force de l’eau » (http://www.cea.fr/multimedia/Pages/animations/energies/force-de-l-eau.aspx) issu du portail Esidoc , « Hautes tensions sur le Baïkal » issu du portail Esidoc , « Prudence aux abords des ouvrages hydroélectriques » issu d’Europresse.com , Wikipedia.org , Connaissance des Energies (http://www.connaissancedesenergies.org/fiche-pedagogique/hydroelectricite)
