Situation 17. Tentative de description de l’expérience religieuse

 

 Travail préalable : propositions de définitions et de distinctions. Qu’est-ce qu’une religion ?

 Déf. Une religion est un ensemble organisé de croyances et de rites portant sur des choses sacrées, surnaturelles, transcendantes et spécialement sur un ou plusieurs dieux.

Cette définition présente d’emblée l’intérêt de ne pas réduire le phénomène religieux aux trois monothéismes, Judaïsme, Christianisme et Islam. En effet, il existe dans le monde des religions sans Dieu, le Bouddhisme primitif en est une, tout comme le taoïsme.  L’hindouisme est une religion pratiquée sur le sous-continent indien qui s’inspire de la tradition des Veda et portant sur de nombreuses divinités comme Shiva ou Vishnou. Le taoïsme intègre l’héritage religieux de la Chine ancienne (culte des ancêtres, chamanisme et les enseignements de Lao-Tseu.  L’animisme (abordé dans la situation  11) est considérée comme une religion même si elle ne porte pas sur la croyance en un ou plusieurs dieux.

 

Ce qu’il y a de commun dans ces différentes religions c’est l’existence d’une rupture entre ce qui relève du sacré et ce qui relève du profane. Cette distinction sacré / profane est constitutive de la religion. Elle est le dénominateur commun aux religions. La première définition que l’on puisse apporter à l’idée de sacré c’est qu’il s’oppose au profane.  Le sacré (en latin, sacer, signifie « retranché », profane en latin signifie ce qui est « devant le temple ») est ce qui est séparé de l’ensemble des choses de la vie commune.

 

«  Le sacré et le profane ont toujours et partout été conçus par l’esprit humain comme deux genres séparés, comme deux mondes entre lesquels il n’y a rien de commun » Formes élémentaires de la vie religieuse ( Durkheim, I,I,3)

Le sacré délimite un temps (fêtes religieuses) et un espace (le lieu de culte, une ville, Jérusalem, ville sainte dont l’histoire nous a fait oublié le sens de ce nom : ville de paix). Le sacré institue un rapport au réel qui lui enlève sa relativité, sa contingence (le fait qu’il peut être autrement qu’il est). Reconnaitre l’existence du sacré c’est nier l’homogénéité de l’espace (en effet, certains lieux sont comme retranchés de ce monde profane, ils ont une réalité autre, transcendante, cf. lieux de culte)et le caractère linéaire du temps. Les fêtes religieuses  font renaitre des événements passées, les origines de la religion.

  Quelles cassures le sacré introduit-il dans l’espace ?  La sacralisation de l’espace permet de fixer un point dans l’espace homogène qui  sera le centre et qui rendra possible l’orientation.  Il faut un point fixe absolu pour une orientation.  D’où l’importance de l’orientation rituelle et de la construction de l’espace sacré. Dans l’expérience profane il n’existe pas de telles ruptures ou cassures. Là l’espace est homogène et infini, c’est un espace géométrique. M.Eliade explique que cette rupture dans l’espace homogène instauré par l’espace sacré constitue aussi  une ouverture vers les niveaux supérieurs (Le Ciel – le divin, le paradis) et inférieurs (la Terre, les Enfers).

 

S'il nous fallait résumer le résultat des descriptions  précédentes, nous dirions que l'expérience de l'espace sacré rend possible la « fondation du Monde » : là où le sacré se manifeste dans l'espace, le réel se dévoile, le  Monde vient à l'existence. Mais l'irruption du sacré ne projette pas seulement un point fixe au milieu de la  fluidité amorphe de l'espace profane, un « Centre » dans le « Chaos »; elle effectue également une rupture de  niveau, ouvre la communication entre les niveaux cosmiques (la Terre et le Ciel) et rend possible le passage, d'ordre ontologique, d'un mode d'être à un autre. C'est une telle rupture dans l'hétérogénéité de l'espace profane  qui crée le « Centre » par où l'on peut communiquer  avec le « transcendant »; qui, par conséquent, fonde le  « Monde », le Centre rendant possible l’orientatio. La manifestation du sacré dans l'espace a, par suite, une valence cosmologique : toute hiérophanie spatiale ou toute consécration d'un espace équivaut à une « cosmogonie ». Une première conclusion serait la suivante : Le Monde se laisse saisir en tant que monde, en tant que Cosmos, dans la mesure où il se révèle comme monde sacré.    Le sacré et le profane, M.Eliade

 

 L’expérience du temps.  Dans l’expérience religieuse, le temps n’est ni homogène ni continu.

    «  Le temps sacré est par sa nature même réversible, dans le sens qu’il est, à proprement parler, un Temps mythique primordial rendu présent. Toute fête religieuse, tout Temps liturgique, consiste dans la réactualisation d’un événement sacré qui a eu lieu dans un passé mythique, « au commencement ». Participer religieusement à une fête implique que l’on sort de la durée temporelle « ordinaire » pour réintégrer le Temps mythique réactualisé par la fête même. »  idem

Pour appréhender la réalité de la notion de sacré, on peut penser aussi aux comportements interdits et aux tabous. La Table des Dix commandements dans la Bible constitue une liste de conduites à avoir et dont la transgression est perçue comme un sacrilège. Nous verrons plus tard la fonction sociale remplit par ces principes, remarquons pour l’instant que les religions sont des formulations d’interdits  et qu’il n’y a ni gradation possible ni  hiérarchie à l’intérieur du sacré (une chose est sacrée de manière absolue ou elle ne l’est pas).   Il n’y a donc pas de contamination possible : le sacré et toujours d’un autre genre. On peut observer un vide logique qui sépare le sacré du profane.

 

 

Ces temps et ces espaces séparés sont aussi en même temps des temps et des espaces communs. On retrouve ainsi une dimension essentielle de la religion présente dans une des étymologie de celle-ci. Religion vient du  latin « religare » qui signifie « relier ». La religion tisserait un lien qui peut être multiple :

-          relier la créature déchue (celle qui a chuté du fait  du péché originel) vers le créateur

-          relier les fidèles entre eux (Eglise)

-          relier les fidèles et les prescriptions (commandements et devoirs)

 

      On remarque d’emblée que la religion a une dimension collective : elle se définit ainsi comme un ensemble de croyances, de pratiques et d’attitudes collectives. C’est cette dimension collective par exemple qui manque à la superstition (même si elle est partagée par l’ensemble d’une population). Le superstitieux est toujours seul avec le signe de son angoisse ou de son espérance, et ce signe, de fait, ne concerne que lui. La superstition est vécue personnellement si bien qu’il est possible de voir des signes là où personnes n’en voit.

L’autre étymologie est «  relegere », elle  signifie « cueillir », «  recueillir », «  prendre soin », il désigne en ce sens le recueillement propre à la prière et plus généralement, il désigne une vie intérieure de l’homme religieux.  Recueillir, c’est ressaisir par la pensée quelque chose (le divin). Mais aussi relire un recueil, le Livre se dit Biblia en grec, la Torah désigne un enseignement en hébreu et le Coran désigne la récitation en arabe. Notre réflexion devra donc aussi porter sur l’importance de l’interprétation des textes dits sacrés. (Faites des recherches sur les notions d’herméneutique et d’exégèse)

 

La religion ne se réduit pas à des croyances, elles portent aussi sur des actes. Le croyant est aussi un pratiquant. Qu’est-ce qu’un culte ? Qu’est-ce qu’une pratique cultuelle ?  En suivant le texte d’Alain extrait des Eléments de philosophie, nous pouvons souligner le fait que le culte ne se réduit pas à l’expression mondaine d’une croyance ; il n’est pas le corrélat objectif de la croyance.  Il ne vise pas non plus à seulement réactiver une intimité première, mais perdue, avec le divin. Il n’est pas en cens un moyen d’accéder au divin en « exaltant la puissance mystique de l’esprit ». Le culte (la prière par exemple) va consister à inscrire dans le corps la croyance. Les gestes que l’on va répéter vont agir comme des remparts à l’égarement d’un esprit inquiet et agité. «  Tout au contraire les règles du culte apaisent toutes les passions et toutes les émotions  en disciplinant les mouvements ».  On retrouve ici la Pensée ( 250) de Pascal : «  il faut que l’extérieur soit joint à l’intérieur pour obtenir de Dieu ; c’est-à-dire que l’on se mette à genou, prie des lèvres. »

    Je suis bien éloigné de croire que le culte ait pour objet  ou pour effet d’exalter la puissance  mystique de l'esprit. Tout au contraire les règles du culte apaisent toutes les passions et toutes les émotions en disciplinant les mouvements. L'attitude de la prière est juste­ment celle qui permet le moins les mouvements vifs, et qui délivre le mieux les poumons, et, par ce moyen, le cœur. La formule de la prière est propre aussi à empêcher les écarts de pensée en portant l'attention sur la lettre même; et je ne m'étonne point que l'église redoute tant les changements les plus simples; une longue expérience a fait voir, comme il est évident par les causes, que la paix de l'âme suppose que l'on prie des lèvres et sans hésiter, ce qui exige qu'il n'y ait point deux manières de dire; et la coutume du chape­let, qui occupe en même temps les mains, est sans doute ce que la médecine mentale a trouvé de mieux contre les soucis et les peines, et contre ce manège de l'imagination qui tourne autour. Dans les moments difficiles, et lorsqu'il faut attendre, le mieux est de ne pas penser, et le culte y conduit adroitement sans aucun de ces conseils qui irritent ou mettent en défiance. Tout est réglé de façon qu'en même temps qu'on offre ses peines à Dieu pour lui demander 'conseil ou assistance, on cesse justement de penser à-ses peines; en sorte qu'il n'est point de prière, faite selon les rites, qui n'apporte aussitôt un soulagement. Cet effet, tout physique et mécanique, a bien plus de puissance que ces promesses d'une autre vie et d'une justice finale, qui sont plutôt, il me semble, des prétex­tes pour ceux qui se trouvent consolés sans savoir comment. Personne ne veut être consolé par une heure de lecture, comme Montesquieu dit; aussi le chapelet enferme plus de ruse. L'observation des choses religieuses vérifie nos prin­cipes, au-delà même de l'espérance. Car, d'après ce qui a  été   dit  auparavant,   les  peines  d'esprit  les  plus cruelles doivent se  guérir aisément par de  petites causes, et nos vices n'ont de puissance aussi que par un faux jugement de l'esprit qui nous condamne; mais le témoignage de chacun y résiste, tant qu'il ne connaît pas assez les vraies causes. Heureusement les conver­sions subites, dont il y a tant d'exemples, prouvent que les passions sont bien fragiles comme nous disions, et qu'une gymnastique convenable peut nettoyer l'âme en un moment. Mais j'avoue aussi que ces faits four­niront toujours assez de preuves aux religions, faute d'une connaissance exacte de la nature humaine; car ces guérisons d'esprit sont des miracles, pour ceux qui n'en comprennent pas les causes. Ainsi la pratique conduit à croire; et, à ceux qui ont essayé sans succès, j'ose dire qu'ils ont mal essayé, s'appliquant toujours à croire au lieu de pratiquer tout simplement. On saisit ici le sens de l'humilité chrétienne, dont la vérité est en ceci, que nos drames intérieurs ne sont que du mécanisme sans pensée, comme les mouvements des bêtes. Un confesseur disait à quelque pénitent à demi instruit qui s'accusait de n'avoir plus la foi : « Qu'en savez-vous? » Je ne sais si j'ai imaginé cette réponse ou si on me l'a contée. Un gros chanoine et fort savant, à qui je la rapportais, eut l'air de trouver que j'en savais trop. Faites attention que la querelle des jésuites et des jansénistes peut être assez bien comprise par là; car les jansénistes voulaient penser. Il me semble aussi que le dogme, dont on se moque trop vite, est plutôt un constant effort contre les mystiques qui viendraient par leurs rêveries libres à changer l'objet des passions plutôt qu'à les apaiser. Dans toutes les expériences dont la nature humaine est le sujet, les effets sont si étonnants et si loin des causes que la religion naturelle, si elle n'est plus la plate philosophie d'Etat, ne peut manquer de conduire à une espèce de délire fétichiste; car les dieux sont tout près de nous; on les voit, on les entend, on les touche. Chacun connaît la folie des spirites, mais on imagine à peine jusqu'où elle pourrait aller si les assemblées étaient plus nombreuses; et je reconnais une religion sans docteurs dans cet enthousiasme sans règle pour la justice, pour le droit et pour la patrie; cette religion, la plus jeune de toutes, manque trop de cérémonies et de théologiens. Contre tous ces excès, l'Eglise théologienne exerce une pression modératrice. Les   dieux   des   anciens   étaient   sentis   aussi   dans l'amour, dans la colère, dans le sommeil, dans les rêves, enfin dans tous les changements du corps; mais les passions n'en couraient que mieux, non que le culte  manquât  toujours   de   décence,  mais   surtout parce que la théologie était d'imagination seulement; ainsi le dieu gâtait l'œuvre du prêtre. Au lieu que tout l'effort de l'Eglise est contre les miracles, quoiqu'elle ne les nie pas; il est toujours assez clair qu'elle s'en défie pour le présent, assez forte de ses cérémonies. Tenir une réunion d'hommes qui ne cassent rien, c'est déjà assez beau. Alain, Eléments de philosophie, Du culte.

 

Quelques passages  d’un entretien  de Sloterdijk donné au magazine Le point

L'exercice consiste en opérations répétitives, dont le résultat est l'amélioration de la capacité du sujet à effectuer cette opération. Celui qui s'exerce élabore sa propre forme. Il faut comprendre que l'être humain est une créature qui ne peut pas ne pas faire d'exercices: on est condamné à la répétition. La seule alternative, c'est de répéter consciemment ou se laisser avoir par les habitudes. Les habitudes passives sont simplement des exercices inconscients, des dépendances ou des obsessions. Par contre, toute culture supérieure commence avec la découverte que l'on est capable de se former soi-même à travers des exercices volontaires. La culture personnelle, c'est la volonté de libérer l'acrobate en soi.

Ce n'est pas un hasard que Platon et Bouddha aient été contemporains - ou presque. Ils ont articulé la même tension verticale qui fait sortir de ses gonds l'existence humaine. Ils invitent les hommes à dépasser leur misère et leurs souffrances. Les exercices spirituels, athlétiques, artistiques tentent tous d'arracher l'homme à sa condition.

Je propose une réévaluation de la civilisation moderne du point de vue des exercices - tout en renouant avec les traditions antiques de la vie "ascétique". N'oublions pas que le mot grec askesis signifie tout simplement "entraînement". Aujourd'hui, la forme la plus répandue du souci de soi, pour rappeler ce terme stoïque, c'est l'exercice sportif. Il faut bien admettre qu'au cours du XXe siècle le sport a dépassé la psychanalyse et la religion. Il représente ce que j'appelle "l'ascèse déspiritualisée" de notre époque. Pour nous, "être" et "être en forme" revient à la même chose. Nous vivons à un moment de la civilisation où la nécessité de la performance a pénétré nos vies de fond en comble. Mon livre pourrait porter le sous-titre : "Critique de la performance pure".

 

 Textes de Sloterdijk extrait de Tu dois changer ta vie. 

On a commencé à comprendre, d'abord en hésitant, que seuls les dispositifs immunitaires permettent à ce que l'on appelle des systèmes de devenir à proprement parler des systèmes, aux créatures vivantes des créatures vivantes, aux cultures, des cultures. Grâce à leurs seules qualités immunitaires, ils accèdent au rang d'unités auto-organisantes qui se conservent et se reproduisent dans un lien constant avec un environnement potentiellement et actuellement invasif et porteur d'irritations. Ces performances se profilent sous une forme particulièrement impressionnante dans les systèmes immunitaires biologiques - dont la découverte remonte [..,] à la fin du XIXe siècle. On peut y déceler l'idée stupéfiante selon laquelle des créatures déjà relativement simples, comme les insectes et les mollusques, portent une sorte de « préscience » sur les risques typiques qui pèsent sur la vie des insectes et des mollusques. On peut par conséquent définir les systèmes immunitaires de ce niveau comme les attentes incarnées d'une blessure et comme les programmes de protection et de réparation a priori qui en sont le pendant.

Vue sous ce jour, la vie elle-même apparaît comme une dynamique d'intégration pourvue de compétences autothérapeutiques ou « endocliniques », dynamique qui se réfère à un espace de surprise spécifique à l'espèce. Il lui revient une compétence aussi innée qu'acquise au fil de l'adaptation - au sein des organismes supérieurs - compétence concernant les blessures et les invasions qu'il subit régulièrement dans l'environnement qui lui est attribué de manière fixe, ou dans les alentours qu'il a conquis. On pourrait aussi bien décrire de tels systèmes immunitaires comme les formes organismiques préalables d'un sens de la transcendance : grâce à l'efficacité, en alerte constante, de ces mesures de précaution, la créature vivante entre dans une confrontation active avec ceux qui ont la capacité de lui donner la mort et lui oppose sa capacité physique spécifique à surmonter le mortel. C'est ce genre de performance qui a conduit à comparer des systèmes immunitaires à une police du corps ou à une troupe de protection des frontières.[...]

Dans la sphère humaine n'existent pas moins de trois systèmes immunitaires qui travaillent empilés les uns sur les autres, dans une forte imbrication coopérative et une forte complémentarité fonctionnelle ; au-dessus du substrat biologique, largement automatisé et indépendant: de la conscience, se sont constitués chez l'être humain, au cours de son évolution mentale et socioculturelle, deux systèmes complémentaires visant à traiter la blessure par anticipation : d'une part les pratiques socio-immunologiques, notamment juridiques et solidaristes, mais aussi les militaires, avec lesquelles les hommes règlent dans la « société » leurs confrontations avec des agresseurs lointains et étrangers et des êtres qui, pour être leurs voisins, n'en sont pas moins causes d'offenses ou de nuisances ; d'autre part les pratiques symboliques ou psycho-immunologiques à l'aide desquelles les hommes sont toujours parvenus à maîtriser, plus ou moins bien, la vulnérabilité que leur vaut le destin, y compris la mortalité, sous forme d'anticipations imaginaires et d'armements mentaux, SLOTERDIJK, Tu dois changer ta vie. P. 23.

Alors que l'immunité biologique se rapporte au niveau de l'organisme individuel, les deux systèmes immunitaires sociaux concernent les transactions supraorganismiques, c'est-à-dire les transactions coopératives, conviviales de l'existence humaine : le système solidariste garantit la sécurité du droit, la prévention existentielle et les sentiments de parenté au-delà des familles respectives ; le système symbolique garantit la compensation de la certitude de la mort et la constance des normes par-delà les limites des générations, À ce niveau-là aussi, la même définition s'applique : la « vie » est la phase de réussite d'un système immunitaire.

La caractéristique forte des systèmes de ce type est de ne pas définir ce qui est propre à l'individu à l'horizon de l'égoïsme de l'organisme, mais de se mettre au service d'un concept élargi de soi, ethnique ou supra ethnique, institutionnel ou intergénérationnel. On comprend ainsi pourquoi les germes évolutionnaires d'un altruisme animal, qui se manifestent dans la propension naturelle qu'ont les espèces à se reproduire et à couver, se prolongent au palier humain pour devenir des altruismes culturels. L'élément rationnel de cette évolution tient au reformatage à plus grande échelle de ce qui nous est propre. Dans la mesure où les individus apprennent à se comporter en agents de leur culture locale, ils sont au service de leur propre étendu en acceptant les coupes faites sur leur propre au sens réduit du terme. Ce calcul immunologique implicite est à la base des sacrifices et des impôts, des manières et des services, des ascèses et des virtuosités. Tous les phénomènes culturels essentiels s'inscrivent dans les jeux gagnants des unités immunitaires suprabiologiques,

Cette réflexion rend nécessaire une extension du concept d'immunité : dès que l'on a affaire à des formes de vie auxquelles participe le zôon politikon humain, il faut compter avec la primauté de l'alliance immunitaire supra-individuelle. Tous les groupements sociaux de l'histoire, depuis les hordes originelles jusqu'aux empires mondiaux, sont explicables, du point de vue systémique, comme des structures de co-immunité.Tu dois changer ta vie.

 


Films documentaires pour connaitre un peu mieux les religions dans le monde.

 

Judaïsme

 

 


Christianisme

 Regarder sur internet  Les Origines du christianisme de G.Mordillat et J.Prieur


Islam

 

Bouddhisme

 

Hindouisme

 

Taoïsme