Pendant le confinement mais aussi maintenant, le collège est entièrement vide. La végétation et les animaux reprennent leurs droits. Les termites font des ravages alors que les oiseaux chantent de nouveau. En effet, les pigeons, les corbeaux, les merles, et d’autres encore, occupent le toit de notre collège, tandis que les mésanges, les moineaux, et d’autres petits oiseaux, se réfugient et s’installent dans les nichoirs. Les nids sont de plus en plus fréquents. Les écureuils n’ont plus peur de venir jouer dans les arbres ainsi que dans l’herbe avec une famille de hérissons. Trois lapins ont même déjà fait leur terrier. L’herbe (qui n’est plus piétinée par les humains), a retrouvé tout son éclat, et les arbres resplendissent sous le soleil. Les lieux ne sont pas beaucoup plus calmes que d’habitude, mais le bruit qui y règne est bien plus relaxant que les cris des collégiens lors de la récréation. Le collège est toujours chaleureux mais d’une autre manière. En tout cas, les animaux et la nature sont extrêmement heureux car l’atmosphère est beaucoup plus pure sans toute la pollution qui persiste encore, mais néanmoins plus faiblement. Toutes ces espèces vivent en harmonie au collège et la verdure respire enfin.

 

    Cependant, à l’intérieur du bâtiment scolaire, on trouve beaucoup de poussière évidemment, mais surtout une colonie de chats errants pour la plupart. On peut en trouver de toutes les espèces, même les plus improbables. À tous les étages, on peut entendre des miaulements ou des ronronnements. Au 4ème étage, tout le monde dort. Le 3ème sert de terrain de jeu, et les autres couloirs sont diversement occupés. Les chats sont devenus les maîtres des lieux.

Dans le hall, le chef de ce clan gouverne et défend son territoire. Effectivement, les seuls êtres vivants à pouvoir entrer dans le collège sont les chats. Avec sa belle fourrure beige, ses oreilles plus foncés, ses yeux jaunes, le bout de ses pattes blanches, et sa posture, il à l’air particulièrement imposant. Toujours prêt à rendre service et à aider son peuple, c’est un dirigeant hors pair. Tous l’apprécient à sa juste valeur, et il sait se faire respecter. Même s’il commence à être particulièrement âgé, il est toujours aussi magnifique et surtout indispensable et précieux. Justement, il est en train de parler à ses semblables :  « Félicitations mes bons amis ! Vous avez réussi à diffuser le virus dans le monde entier ! Nous sommes enfin débarrassés de ces Hommes ! Je voudrais tout d’abord remercier les siamois qui ont été les premiers à initier cette gigantesque épidémie. Mais nous y avons tous mis du nôtre, alors bravo ! Bravo à tous ! » dit-il avec enthousiasme.

   De son côté, la foule crie et acclame son supérieur. Ce discours est suivi d’un énorme banquet où tous se régalent et s’en mettent plein la panse. Ils festoient toute la nuit mais le jour suivant, aucun bruit (à part des ronflements) ne s’échappe de la bâtisse. Les chats ne se réveillent pas avant 18 heures. Malheureusement, en voyant diminuer le nombre de cas et de morts liés au COVID-19, le chef prend la décision suivante :

« Chers amis, j’ai beaucoup réfléchi et j’ai remarqué que la maladie régresse petit à petit. Alors, laissons tout se dérouler sans intervenir. Nous avons déjà bien profité du poisson de la cantine ainsi que des gros coussins moelleux du CDI. Par contre, ne partons pas ! Nous n’allons pas abandonner notre foyer si calme et chaleureux ! Les êtres humains ne sont pas encore de retour, donc restons ici encore un moment ! » s’exprime-t-il assez détendu.

  « Mais un jour, nous serons de nouveau confrontés à la race humaine, et nous vaincrons ! » conclut-il déterminé.

  En réponse à ces paroles, tous se mettent à acclamer leur merveilleux chef en se sentant très heureux…

  Voilà !

  Et si maintenant vous trouvez des poils de chats quand vous reviendrez au collège (si nous avons le droit bien sûr), vous saurez pourquoi !!!

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Agatha, élève de 6e au collège Le Rondeau (Rambouillet)