C’était un jour comme les autres jours de confinement mais ce jour-là était très particulier.

Je me réveillais avec une voix qui m’appelait et me demandait de me rendre au collège en me disant que mes professeurs et mes camarades étaient sur place et n’attendaient que mon arrivée.

Plus je refusais de me rendre au collège par peur du Covid, plus elle insistait. Cette voix, je l’entendis toute la nuit, elle était si aiguë et si stressante mais à la fois si réelle… si réelle que je finis par lui obéir !

Je me préparais pour me rendre au collège, et une fois prête, cartable sur le dos, celle-ci m’annonça qu’elle allait m’accompagner jusqu’au collège.

J’étais si impatiente de retrouver le collège, mes amis, mes camarades et mes professeurs que je ne pus même pas lui refuser le fait qu’elle m’accompagne.

Sur le chemin, aucun mot de sa part sauf les ordres qu’elle me donnait afin que je presse le pas.

La voie aiguë et stressante me répétait sans cesse : «Dépêche-toi Zohra, je ne veux pas que tu arrives en retard et que le collège soit fermé ».

Je commençais à prendre peur car la voix devenait de plus en plus effrayante et je faisais exactement ce qu’elle me disait, je pressais le pas comme un léopard qui allait chasser sa proie.

Après quelques minutes de marche qui m’ont semblé une éternité, j’arrivais au collège, mon collège que j’aimais tant et qui m’avait tellement manqué.

Mais une fois arrivée devant le collège, cette voix disparut. Je ne l’entendais plus, elle ne raisonnait plus dans me tête.

Je regardais autour de moi, mais la route était vide et personne devant le collège. Il n’y avait ni mes amis, ni mes camarades de classe ni mes professeurs, personne ne m’attendait et personne n’était là.

Même cette voix, qui m’avait poussé à me rendre au collège, avait disparu…

Je finis par m’introduire au collège mais même à l’intérieur aucune présence humaine à part quelques araignées qui avaient tissé leurs toiles. Ces longs couloirs me semblaient infinis, j’ouvrais porte par porte en espérant retrouver l’un de mes professeurs avec mes camarades, mais encore une fois personne.

Je criais de toutes mes forces, appelais au secours mais encore une fois aucun individu ne me répondait.

Je finis par avancer calmement sans me précipiter car la peur m’envahissait et je me devais de me calmer.

Au loin, une dernière porte que je n’avais jamais encore vue auparavant au collège attendait que je l’ouvre.

J’hésitais car elle n’était pas comme les autres mais soudain la voix revint et me dit : « Vas-y Zohra, je t’ordonne d’ouvrir cette porte ».

Je commençais à trembler. Tous mes membres tremblaient. Je n’arrivais pas ouvrir la porte mais la voix insistait encore et encore.

Je finis par l’ouvrir et là je découvrais avec stupéfaction, pleins d’autres voix, qui parlaient toutes en même temps. Je ne pouvais plus supporter toutes ces voix , je ressentis une grosse migraine et je finis par craquer. Je pleurais toutes les larmes de mon corps. Je referma ensuite cette porte et finis par fuir et rentrer chez moi.

Quel soulagement, en rentrant ! Je n’entendais plus personne, aucune voix ne revint hanter mon esprit.

Cette voix était-elle imaginaire ? Était-elle réelle ? mon déplacement au collège était-il imaginaire ? Était-il réel ? Je me posais plein de questions mais je n’avais aucune réponse.

Le confinement me pesait beaucoup et le collège me manquait énormément mais mon esprit m’avait-il joué des tours ?

 

Zohra, élève de 3e au collège Le Rondeau (Rambouillet)