Une journée pas comme les autres au lycée

  Nous sommes le 3 Avril 2020, cela fait maintenant dix-neuf jours que nous ne sommes pas allés au lycée, et je commence à en avoir marre du confinement. C’est alors que je décide de sortir de chez moi, je me demande où aller. Mon instinct me dirige vers le lycée : sur la grille, une affiche : “Établissement fermé suite à l'annonce gouvernemental du Covid-19.”
  Cependant, je remarque que le portillon n’est pas bien fermé et décide de rentrer dans le lycée.
Une fois arrivée en haut de la côte, je choisis de rentrer dans le bâtiment D, je parcoure les différents étages, et tout à coup j’entends un bruit. Ce bruit est comme celui d’un esprit, je m’arrête et je regarde autour de moi mais personne. J’entreprends de parcourir les autres bâtiments. J’arrive dans le bâtiment F est soudain j’entends un cri, puis comme le bruit d’un corps qui tombe au sol. Ce bruit vient des étages supérieurs, du 3e ou 4e étage. Par chance, j’ai encore les clés d’ascenseurs sur moi, je décide donc de prendre l’ascenseur pour aller plus vite. Je choisis d’aller voir d’abord au 3e étage, parcoure l’étage et rien, je ne vois rien d’anormal. Je me dis donc que c’est au 4e étage, je monte et au pied de la porte de l’ascenseur, je vois un corps mort, qui baigne dans son sang. Sur le coup, cela me répugne, je referme la porte de l’ascenseur et je me demande qui a bien pu tuer une personne dans le lycée alors qu’il est inoccupé. Je décide de rouvrir la porte de l’ascenseur pour pouvoir identifier la personne tuée. C’est là que je vois que c’est mon meilleur ami, N. Je me mets à sangloter, c’est une personne qui m'est très chère, cela fait que 8 ans que nous sommes meilleurs potes. Tout à coup, j’entends un nouveau cri, suivi du même bruit d’un corps qui tombe. Je me dis qu’il y a un assassin dans le lycée. Cependant il m’est impossible de déterminer de quel étage vient le cri. Il faut que je fasse tous les étages du bâtiment, je commence par vérifier sur le reste du 4e étage à tout hasard si l’assassinat n’était pas au même étage. Une chose est sûre :ce n’est pas au 4e. Je descends au 3e, je fais le tour de l’étage et rien, je ne vois rien. Je descends au 2e, je fais pareil, le tour de l’étage et quand j’arrive dans la salle des professeurs, je vois ma CPE, m’approche discrètement derrière elle, ne vois aucun détail suspect. Elle me remarque et me dit :

 

“ - Elodie, qu’est-ce que tu fais là ?

 - Je marchais dans la rue et j’ai vu que le portillon était mal fermé, je me suis dit qu’il y avait quelque chose de louche. Je suis rentrée, j’ai parcouru les bâtiments et une fois arrivée dans le bâtiment, j’ai entendu un cri puis un bruit, ça faisait comme si un corps était tombé à terre. Je suis montée au 4e, j’ai vu le corps de mon meilleur ami mort qui baignait dans son sang, dis-je en pleurant à nouveau,

- Comment ça ! Tu veux me dire qu’il y a un assassin dans le lycée ?

- Oui, parce que après quand je me suis relevée, j’ai entendu pareil, un cri suivi du bruit d’un corps qui tombe donc je suis en train de chercher d’où cela peut venir.

- Ah oui, je vois. Écoute, je vais t’aider. Parce que cela n’est pas prudent que tu cherches seule, imagine que tu tombes nez à nez avec l’assassin, tu vas faire quoi ?

-Rien, vous avez raison, seule je ne pourrai rien faire si je me retrouve nez à nez avec l’assassin. Donc, oui je veux bien de votre aide.”

  C’est alors que nous nous mettons à chercher d’où venait le bruit. Nous prenons l’ascenseur et nous rendons au rez-de-chaussée. On ouvre la porte de l'ascenseur et on voit une lumière suspecte, suivie du bruit d’une tronçonneuse. On se retient de crier mais on reprend l’ascenseur, on remonte au 2e.
Arrivées dans la salle des professeurs nous tombons nez à nez avec ma professeure de français. Elle nous voit et dit :

“- C’est vous qui faites ces bruits dans le lycée ?

- Non, il y a un assassin dans le lycée qui veut tuer toutes personnes s’y trouvant, dis-je d’un voix paniquée..

- Quoi, s’exclame-t-elle, il y a un assassin dans le lycée ?

- Oui, reste avec nous, maintenant qu’on t’a trouvée, on veut pas que tu restes seule, sinon toi aussi tu vas y passer. Parce qu’on n’a pas encore trouvé la deuxième victime..

- Pas de souci, je reste avec vous. Peut être qu’à trois on sera plus fortes.

-J’espère.”

Nous décidons de retourner toutes les trois au rez-de-chaussée, afin de voir où se trouve le deuxième corps et aussi d’arrêter l’assassin. Soudain, ma CPE a l’idée d'appeler d’autres personnes pour avoir de l’aide. Cependant, elle découvre que le réseau est coupé, donc nos téléphones ne servent clairement à rien. Nous nous retrouvons seules avec un assassin qui circule dans le lycée. Nous arrivons au rez-de-chaussée, ouvrons la porte de l’ascenseur et voyons les têtes des deux victimes de l’assassin accompagnées d’un message écrit sur le mur “Le pire reste à venir ! Un conseil ne vous séparez pas sauf si vous tenez à mourir.” Quand nous voyons cela nous décidons de retourner dans l’ascenseur sauf moi qui préfère rester pour pouvoir identifier cette deuxième personne .
 

“- J’ai reconnu la 2e personne, dis-je, en pleurant à nouveau.

- C’est qui ?

- C’est A., ma meilleure amie !

- Oh nan, ma pauvre ! ”  

Nous réfléchissons un court instant avant de réaliser que l’assassin essaye de me déstabiliser afin de pouvoir m’attraper et de me tuer. Mais une question se pose à moi : “pourquoi l’assassin en a après moi et tue mes amis ?”  On a à peine le temps de réfléchir que la lumière de l’ascenseur, la seule que nous avions, s’éteint d’un coup, et la porte se bloque. Il est donc impossible pour nous de sortir, on est coincé dans l’ascenseur dans le noir sans pouvoir faire quoi que ce soit. On décide donc de s’asseoir afin de moins s’épuiser.
   Je regarde discrètement mon téléphone, je vois 19h30, je m’adresse à ma professeure de français et à ma CPE :

“-Vous savez qu’il est 19H30 ?

- Comment ça, il est 19h30, dit ma professeure de français, c’est impossible.

- Si, mais Elodie on fait comment là, dit ma CPE, on ne va[f1]  pas quand rester bloquées là toute la nuit ?

- J’en ai bien l’impression.

- Quitte à rester là bloqué, quelqu’un à de quoi manger, dit ma professeure de français, parce que ce n’est pas que j’ai faim, mais c’est que je pense qu’Elodie a raison, on ne peut pas rester là.

- C’est bon j’ai de quoi manger, dis-je en même temps que ma CPE.

- C’est le principal, répond ma professeure de français.”

Il est 22h, j’entends les bruits suspects, je décide de réveiller ma professeure de français:

“-Qu’est ce qu’il y a Elodie, dit-elle à moitié endormie.

- J’entends des bruits suspects, je crois que l’assassin est encore dans l’établissement, j’ai peur.

- T’as raison, je les entends aussi. Attends t’as vu comme moi la lumière blanche de tout à l’heure ?

- Oui, je crois qu’il est pas très loin.

- Oui, faisons le moins de bruit possible.

- Je vais regarder si je peux  voir quelque chose par la mince vitre de la porte.

- D’accord, mais fais attention, il est très rusé.

- Oh !

- Quoi, tu vois quelque chose ?

- Oui, il accroche une autre tête !

- T’arrives à identifier la personne ?

- Non, je suis trop loin, malheureusement.

- Dommage.”
 

 Nous sommes le 4 Avril, il est 8h30, je me réveille, je regarde par la mince fenêtre de l’ascenseur et ce ne sont plus trois têtes que je vois suspendues au plafond mais au moins une dizaine. Je m’affole, me retourne vers ma professeure de français et ma CPE et je leur demande si elles ont vu le nombre de têtes suspendues. Elles me répondent que oui, et qu’elles ne veulent plus rester là les bras croisés à attendre. Je leur demande ce qu’elles comptent faire. Elles me disent qu’on va essayer de sortir de l’ascenseur par la trappe au plafond , pour sortir par le premier étage, de là on va monter jusqu’au 3e étage, prendre la passerelle aller jusqu’au bâtiment D prendre l’ascenseur et enfin sortir du lycée. Ce plan, relève du véritable génie, mais elles me préviennent qu’il va falloir courir, ce qui est impossible pour moi : « Je fais comment, je peux pas courir » !. Elles me disent de ne pas m'inquiéter, qu’elles vont me porter toutes les deux jusqu’au bâtiment D. On met donc leur plan à exécution, on arrive au bâtiment D, on prend l’ascenseur, on descend et une fois arrivées dans la descente, une voix nous crie dessus : « Revenez ! Je n’ai pas eu le temps de vous tuer ».
 On court deux fois plus vite et on passe le portillon, puis on court jusqu’au centre ville.
 Je me réveille soudainement, ce n’était qu’un cauchemar, on est lundi 6 Avril 2020, je suis toujours confinée chez moi. 


Elodie, élève de Première , Lycée Louis Bascan (Rambouillet)

 [f1]