Trempé dans la prison, je suis devenu le Froid.
            Sans espoir je me noie, dans mon effroyable toit.
            Aucune sensation, aucune dévotion,
            Le sens se perd bientôt, dans la raison.
           

            Quand le coeur cesse de... . Je pleure et je ne peux
            Entendre son bruit. Mes larmes sont en feu.
            La porte est verouillée, je reste ici, pourri.
            Mes paupières s'enferment et enlèvent ma vie.

            Aveugle, sombre, lent; horribles cauchemars.
            Je réveille mon corps, d'une année sans sommeil.
            J'entends un bruit. La Peur! c'est brillant comme un phare.
            J'ai des violents frissons, jusqu'à mes froides oreilles.

            Étrange. Elle m'ouvre la porte et me regarde.
            Elle reste sur le chemin de la sortie.

            C'est un trésor, pour me revivre, qu'elle garde.
            Je souhaite à tout prix  partir de ce lit.

            Je m'en vais de mon mort linceul. Elle saute sur moi !
            Elle s'accroche à mon corps, indécollable telle une sangsue.
            J'ai beau me débattre, rien n'y fait, je perds foi.
            Des heures s'écoulent, debout, figé, je sue.

 

            Sapristi ! Le portail était toujours ouvert !
            J'avance, malgré une peur lourde et franche.
            J'avance, comme un bel arbre mouvant sans branche.
            Je suis sorti avec elle, je vois le vert !

 

            J'avais oublié de toucher l'air sur ma peau,
            Le chant des beaux oiseaux, l'odeur des jolies fleurs.
            Mes yeux bleus aiment ce qu'ils voient à l'extérieur.
            C'est merveilleux, ce ciel bleu, sur mes paupières d'eau.

            J'ai battu la frayeur, car j'embrasse ce sage.
            Tous les jours, elle est là, je la laisse m'entraver.
            Je ne gagne que peu, elle ne fait que graver.
            Mais je suis là, vivant; est-ce ça le courage ?

 

           Lucas, élève du Lycée Viollet Le Duc (Villiers Saint Frédéric)