Nos grands textes et nos images fortes

Le résultat de notre collecte de textes, d'images et de séquences de film.

 

"Partir de nous"

I. La construction


Texte :  la construction d’une cathédrale.

A placer en début de spectacle, parce que ça parlerait de la construction du spectacle et de la construction de l’identité collective.

Construction du décor sur scène ?

Image de groupe : construction physique d’une image à 24 ?

Mise en place du Chœur ?

 


II. Scènes de guerre


Entre chacune de nos 8 scène de guerre, créer l'ambiance de guerre par des images muettes, des sons, de la musique.

1.L’ordre de mobilisation générale

 

Vingt trois jeunes gens, garçons et filles, sur scène. Ils regardent fixement quelque chose qui se trouverait au delà du public et qui est en même temps projeté dans leur dos : 

Entre Julien, qui traverse la foule.

 

-JULIEN :
"Par décret du Président de la République, la mobilisation des armées de terre et de mer est ordonnée, ainsi que la réquisition des animaux, harnais et voitures nécessaires au complément de ces armées. Tout Français soumis aux obligations militaires doit, sous peine d'être puni avec toute la rigueur des lois, obéir aux prescriptions du fascicule de mobilisation (pages coloriées placées sur son livret)."
Septembre 2020, l’année de mes 21 ans, je suis à côté de mes copains et nous lisons l’ordre de mobilisation générale pour la troisième guerre mondiale. J’ai rien demandé à personne et cette fois, c’est à mon tour d’y aller.

Noir sec.
Cadences de pas sur un rythme de plus en plus violent.

Ensuite, pour les 7 "scènes de guerre" suivantes, alternance de pleins feux, pendant lesquels sont joués les extraits, et de noir, pendant lesquels on entend des bruits de guerre : tocsin, cris, éclats d'obus, discours, mitraillades etc... Pendant que sont dits les extraits, il peut y avoir aussi sur le plateau des images muettes, jouées par le Choeur (qui viennent contredire le texte, proposer d'autres visions de la guerre.)

2.La lettre du Président

 

-ELLIOT (en montrant le gros titre en une de l’Humanité d’août 1914.)

« Jaurès a été assassiné ». Non, assez d’assassinat, assez de sang.

(Il lit un autre article se trouvant sur la une de « L’humanité » : la lettre du président de la République à la veuve de Jaurès.)

ELIOTT :

"Madame,

J'apprends l'abominable attentat dont votre mari a été a victime. Jaurès avait été souvent mon adversaire  mais j'avais une grande admiration pour son talent et son caractère, et à une heure où l'union nationale est plus nécessaire que jamais, je tiens à vous exprimer les sentiments que j'avais pour lui. Je vous prie, madame, de croire dans le deuil qui vous frappe, à ma profonde et respectueuse sympathie."

Jaurès et Poincaré, ils ne pouvaient pas se saquer. Mais eux au moins, ils ont réussi à se rendre hommage.

Pendant ce texte, le Choeur joue des images de mobilisation dans la liesse : "A Berlin! A Berlin!", pour rappeler que le départ a la guerre s'est vécu souvent dans l'enthousiasme.

Noir.

 

3.Le soldat qui rigole

 

-JOSEPH :

Olivier Hussenot était mon grand père. Il a écrit un livre pour raconter sa guerre, la seconde guerre mondiale. C’est un livre drôle, léger, où il arrive à continuer à déconner.

Jouant le personnage du vieux grand-père, il lit un extrait.

"Septembre 1939 – Je m’arrache aux délices de la voile pour chausser les godasses à clous. Ma spécialité militaire, c’est la Défense contre Aéronefs. Mon titre, c’est brigadier. On se met en batterie non loin de la grandiose ligne Maginot et on attend le client.

En grand-père jeune , il se met à jouer la scène comique avec les autres soldats :

Un matin, dans le ciel gris, un petit zinc se dirige vers nous. Je chausse mes jumelles, cet avion ne m’est pas familier. Je consulte le catalogue des appareils français et alliés, rien qui lui ressemble. C’est donc un ennemi, me dis-je avec ma logique de chef.

« Tirez-lui dessus » dis-je à mes hommes (je ne l’ai pas dit comme ça, il y a une formule pour). Au premier coup, il est touché, le voilà qui flambe. Saute un parachute qui atterrit non loin de nous. Le voila qui avance à a grands pas en nous traitant de tout les noms, en anglais. C’était un observateur britannique qui venait photographier le coin. Je l’ai calmé en ouvrant une bouteille de vin gris, des coteaux de Metz, que je vous recommande. Toute l’équipe a trinqué."

Noir.
Pour contraster avec la scène légère, pendant le noir des bruits de guerre éprouvants.

 


4.Les joueurs de skat

Projection du tableau de Otto Dix "Les joueurs de Skat".

Images jouées par le Choeur : les charniers des champs de bataille.

A une table en avant scène, trois jeunes gens d'apparence normale, heureuse, sont en train de jouer aux cartes. Ils rient. Kalinka vient s'asseoir à la table et se met à jouer avec eux.

 

-KALINKA :  

Otto Dix était un peintre allemand. Dans Les joueurs de skat, il montre des mutilés de guerre qui jouent aux cartes. Il y en a un qui a un œil de verre. L’autre n’a plus de jambe. La troisième n’a plus de bras. C’est un tableau horrible, repoussant. Mon arrière-grand-père était mutilé. Je ne l’ai jamais vu. Alors ce tableau hideux, j’ai fini par l’aimer.

 

Noir. 

5.Les vœux du Général

Pendant le noir, un chant de Noël en allemand, très beau et très pur.

Lumière : Emeline, la casquette du Général sur la tête, parle à des enfants accroupis tout autour d'elle. Dans d'autres coins du plateau, sont jouées par le Choeur des images terribles d'Occupation : arrestations d'enfants et de familles, fusillades d'otages, dynamitages par des résistants etc...


-EMELINE :

Quel bonheur, mes enfants, de vous parler, ce soir, de Noël. Oh, je sais que tout n'est pas gai, aujourd'hui, pour les enfants de France. Mais je veux, cependant, vous dire des choses de fierté, de gloire, d'espérance. Il y avait, une fois, la France. Les nations, vous savez, sont comme des dames plus ou moins belles, bonnes et braves. Et bien, parmi mesdames les nations, aucune n'a jamais été plus belle, meilleure ni plus brave que notre dame la France. Mais la France a une voisine brutale, rusée, jalouse, l'Allemagne. L'Allemagne, enivrée d'orgueil et de méchanceté, a voulu, un beau jour, réduire en servitude les nations qui l'entouraient. Au mois d'août 1914, elle s'est donc lancée à l'attaque. Mais la France a réussi à l'arrêter sur la Marne puis à Verdun. D'autres grandes nations, l'Angleterre, l'Amérique, ont eu, ainsi, le temps d'arriver à la rescousse. Alors l'Allemagne, dont, cependant, le territoire n'était nulle part envahi, s'est écroulée tout à coup. Elle s'est rendue au maréchal Foch. Elle a demandé pardon. Elle a promis, en pleurant, qu'elle ne le ferait plus jamais. Il est resté d'immenses armées intactes. Mais il ne s'est pas trouvé un seul allemand, pas un seul, pour tirer même un coup de fusil après la capitulation. Là-dessus, les nations victorieuses se sont séparées pour aller, chacune, à ses affaires. C'est ce qu'attendait l'Allemagne. Profitant de cette naïveté, elle s'est organisée pour de nouvelles invasions. Bientôt, elle s'est ruée de nouveau sur la France. Et cette fois, elle a gagné la bataille. L'ennemi et ses amis prétendent que c'est bien fait pour notre nation d'avoir été battue. Mais la nation française, ce sont vos papas, vos mamans, vos frères, vos soeurs. Vous savez bien, vous, mes enfants, qu'ils ne sont pas coupables. Si notre armée fut battue, ce n'est pas du tout parce qu'elle manquait de courage ni de discipline. C'est parce qu'elle manquait d'avions et de chars. Or, à notre époque, tout se fait avec des machines. Et les victoires ne peuvent se faire qu'avec les avions, les chars, les navires. Ils sont les machines de la guerre. Seulement, malgré cette défaite, il y a toujours des troupes françaises, des navires de guerre et des navires marchands français, une escadrille française qui continuent le combat. Je puis même vous dire qu'il y en a de plus en plus et qu'on parle, partout dans le monde, de ce qu'ils font pour la gloire de la France. Pensez à eux. Priez pour eux. Car il y a, là, je vous assure, de très bons et braves soldats, marins, aviateurs qui auront à vous raconter des histoires peu ordinaires quand ils seront rentrés chez eux. Or, ils sont sûrs d'y rentrer en vainqueurs. Car nos grands alliés, les Anglais et les Russes ont, maintenant, des forces très puissantes, sans compter celles que préparent nos amis les Américains. Toutes ces forces, les Allemands n'ont plus le temps de les détruire parce que maintenant, en Angleterre, en Russie, en Amérique, on fabrique d'immenses quantités d'avions, de chars, de navires. Vous verrez, un jour, toute cette mécanique écraser les Allemands découragés. Et à mesure qu'ils reculeront sur notre territoire, vous verrez se lever de nouveau une grande armée française. Mes chers enfants de France, vous avez faim parce que l'ennemi mange notre pain et notre viande. Vous avez froid parce que l'ennemi vole notre bois et notre charbon. Vous souffrez parce que l'ennemi vous dit et vous fait dire que vous êtes des fils et des filles de vaincus. Et bien moi, je vais vous faire une promesse, une promesse de Noël. Chers enfants de France, vous recevrez, bientôt, une visite, la visite de la victoire. Ah ! Comme elle sera belle ! Vous verrez."


Noir sec : des bruits épouvantables, notamment des cris d'enfants.

 

6.L’épitaphe vulgaire

 

-MANON :

Moi en fait j’aimerais bien qu’on parle un peu de paix. Il y a des poèmes sur la paix à la médiathèque. Des très beaux. Mais je me souviens surtout de l’épitaphe d’un soldat pendant la Grande Guerre :

« On nous a envoyés nous battre, les doigts dans le trou du cul

On nous a tués, les doigts dans le trou du cul

Priez pour nous, les doigts dans le trou du cul »

Ce serait bien qu’on soit un peu vulgaire, non ?

 

Noir. Juste des coups frappés sur la caisse d'une guitare, pour marquer le rythme du chant des partisans, comme dans la version originale.

 

7.Le chant des Partisans

Lumière : placée à deux extrémités différentes du plateau dans un rond de lumière, Coline et sa Grand-mère, en train de se skyper. 

-COLINE  :

Pendant la semaine des attentats, je parlais par messages avec ma grand-mère. Je lui disais que je n’avais plus goût à rien. Elle me disait :

 

LA GRAND-MERE :
Coline, c’est con ! 

 

COLINE :
Enfin, elle ne me le disait pas comme ça, puisque c’était ma grand mère.

 

(La grand- mère se met à siffler l’air du « Chant des Partisans ». Elles chantent en se répondant.)


                 Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines ?

                 Ami, entends-tu les cris sourds du pays qu'on enchaîne

                 Ohé, partisans, ouvriers et paysans, c'est l'alarme.

                 Ce soir l'ennemi connaîtra le prix du sang et les larmes.

 

                  Montez de la mine, descendez des collines, camarades !

                  Sortez de la paille les fusils, la mitraille, les grenades.

                  Ohé, les tueurs à la balle et au couteau, tuez vite !

                  Ohé, saboteur, attention à ton fardeau : dynamite...

 

                  C'est nous qui brisons les barreaux des prisons pour nos frères.

                  La haine à nos trousses et la faim qui nous pousse, la misère.

                  Il y a des pays où les gens au creux des lits font des rêves.

                  Ici, nous, vois-tu, nous on marche et nous on tue, nous on crève...

 

                  Ici chacun sait ce qu'il veut, ce qu'il fait quand il passe.

                  Ami, si tu tombes un ami sort de l'ombre à ta place.

                  Demain du sang noir sèchera au grand soleil sur les routes.

                 Chantez, compagnons, dans la nuit la Liberté nous écoute...

 

                  Ami, entends-tu ces cris sourds du pays qu'on enchaîne ?

                  Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines ?

                  Oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh...

 

COLINE :
Le « Chant des Partisans », ce n’est pas une chanson triste. C’est une chanson sur l’espoir.

Noir. Bruits de voix soudain très actuelles et très quotidiennes : des élèves qui rentrent en cours.

 

8.La Vague

 

JULIE  :

La Vague. Ce film ne se passe pas en France mais en Allemagne. Dans un lycée.

Les lycéens entrent en faisant du bruit et en traînant les pieds.

JULIE :

Au début, les élèves s’en foutent, ils pensent que l’histoire ne les concerne plus.

(Chacun des lycéens dit une phrase tour à tour : « Le nazisme, on s’en fout. », « Ca nous concerne plus », « Ca pourra jamais se reproduire », « Ca nous fait chier », « Tout nous fait chier » etc… )


JULIE :

Mais un de leurs profs leur dit : « Mettez-vous debout et marchez en rythme! ».

Ils ne veulent pas le faire et puis ils le font.

            (Les lycéens se mettent à marcher en rythme comme les Soldats tout à l'heure.)


Ils découvrent qu’ils ont du plaisir à le faire.

« Maintenant on va tous porter un costume ! »

« On va s’inventer un signe ! »

 « On va former un vrai groupe ! Pour ça, on va devenir violents ! »


(A chaque phrase, les lycéens miment ce que le prof leur demande de faire.)


JULIE : (en dépliant un portrait de Hitler qu’elle montre au public.)

A la fin, le professeur leur montre le portrait de celui qui ne les concernait pas, pour leur faire comprendre le sens de l’expérience. Ce film nous pose une question à tous, en France et en Allemagne et ailleurs  : « Comment éviter que ça recommence ? » Qui peut répondre ?

(Aucun des lycéens ne peut répondre. Ils sortent l’un après l’autre en silence.)

 

 

 

 

 

 

III. Souvenir

 

 

1.Douces Frances

 

-TRISTAN :

« Douce France »

(Il claque dans ses doigts : on entend la chanson de Charles Trénet. Tristan chante avec la musique.)


Il revient à ma mémoire
Des souvenirs familiers
Je revois ma blouse noire
Lorsque j'étais écolier
Sur le chemin de l'école
Je chantais à pleine voix
Des romances sans paroles
Vieilles chansons d'autrefois

 

Refrain:
Douce France
Cher pays de mon enfance
Bercée de tendre insouciance
Je t'ai gardée dans mon coeur!
Mon village au clocher aux maisons sages
Où les enfants de mon âge
Ont partagé mon bonheur

Oui je t'aime
Et je te donne ce poème
Oui je t'aime
Dans la joie ou la douleur
Douce France
Cher pays de mon enfance
Bercée de tendre insouciance
Je t'ai gardée dans mon cœur

 

J'ai connu des paysages
Et des soleils merveilleux
Au cours de lointains voyages
Tout là-bas sous d'autres cieux
 Mais combien je leur préfère
Mon ciel bleu mon horizon
Ma grande route et ma rivière
Ma prairie et ma maison.

 

 

J’adore, c’est toute une époque, celle de Charles Trénet.

 

AUGUSTIN : (Il claque dans ses doigts, cette fois-ci on entend la version de la chanson par Carte de Séjour. Augustin chante sur le morceau à la façon « rai ». Tristan se joint à lui. Ils rigolent bien.

Alors d’autres proposent plusieurs versions actualisées de « Douce France ».)

 

 

 

2.La guerre d’Algérie

 

-OLGA :

(Elle tient le manuel d’histoire comme si c’était un manuscrit très précieux.)

Ce manuel d’histoire, il a une histoire compliquée. J’avais oublié de le rendre, alors nous avons été obligés de le repayer. Ensuite seulement, je l’ai retrouvé. C’est comme ça que nous l’avons gardé. Dedans se trouve un témoignage d’un soldat français sur la guerre d’Algérie, que nous avions lu en classe.


              (Elle lit un extrait.)


"Dans l’Aurès, nous traversions souvent des villages abandonnés qui avaient été mitraillés par l’aviation française, bombardés ou incendiés. A plusieurs reprises nous rencontrâmes des charniers d’hommes et de mulets : il s’agissait de caravanes prises en chasse par l’aviation.

En octobre 1956, la compagnie fut mutée à Menaa, petite ville de 2000 habitants. On recommença à arrêter un grand ombre de gens et les tortures reprirent leur rythme régulier.

Au mois de janvier 1957, un petit convoi de 30 soldats subit à 6 kilomètres de Menaa une embuscade très rude : 7 morts, 9 blessés graves et 8 blessés légers. Deux jours plus tard, nous descendions sur deux villages situés à 1 kilomètre du lieu de l’embuscade. Une dizaine de civils furent exécutés sur place en représailles."


Je sais que des gens de ma famille ont fait cette guerre. Un grand oncle. Mais c’est un sujet qu’on préfère ne pas trop aborder dans les familles, et qu’on ne traite que depuis peu dans les manuels d’histoire. Ce témoignage, je ne sais pas pourquoi je m’en souviens mais je m’en souviens.

 

 

3.Le Fantôme de l’histoire

 

-EMILIEN :

Debout à côté de moi, je vois apparaître le fantôme.

Le fantôme se met à danser au milieu de la foule indifférente.

Il me dit, comme dans Brendan et le secret de Kells :  

Emilien dit l’extrait tandis que le fantôme danse.

Ce fantôme sait la vérité de l’Histoire, parce qu’il l’a vue, lui, mais personne ne fait attention à lui. Moi, je tends l’oreille, pour essayer d’entendre ce qu’il a à dire.

           Le fantôme s'éloigne et disparaît.


 

4.La reddition de Vercingétorix

 

(Le groupe crée l’image du Camp Romain, réuni autour de César sur son siège.)

-AUGUSTIN :

Moi, Vercingétorix, fier guerrier gaulois, je jette mes armes aux pieds de mon vainqueur romain. Mais, comme nous sommes dans un album d’Astérix, César hurle de douleur en se prenant mes armes sur les pieds.

CESAR :

Aïe ! Il est débile, ce fier Gaulois !

AUGUSTIN :

Je sais que c’est tiré d’un tableau célèbre mais je préfère cette version. C’est un truc rigolo et j’aime bien les trucs rigolos. L’histoire, quand je suis à l’école, je ne me souviens de rien, l’histoire, quand je lis Astérix, je me souviens de tout. C’est pour ça que je ne me souviens pas bien de la première guerre mondiale, parce c’est pas vraiment marrant.

 

 

IV. Le pays de la bonne bouffe

Travailler sur l’idée de Banquet, de Festin, de Fête.

Texte : une recette de cuisine.

Autres textes sur la Fête de l’esprit et du corps.

 

 

 

 V. La Marseillaise

 

 

-CLEMENCE :

C’est dans un film américain qui se passe à Casablanca pendant la seconde guerre. Des Français et des Allemands sont réunis dans une sorte de café. Les Allemands se mettent à chanter. Alors un résistant, qui n’est pas français mais polonais, se lève, tout seul, et il entonne la « Marseillaise ».

« Allons enfants de la patrie

             Le jour de gloire est arrivé ! »

 

UN TERMINALE :

Je n’ai jamais aimé cet hymne, peut-être à cause de ses paroles sanglantes. Mais, lors de la manifestation de Charlie Hebdo, pour la première fois de ma vie, j’ai eu envie de la chanter.

« Contre nous de la tyrannie

L’étendard sanglant est levé »

J’en étais surpris moi-même.

 

CLEMENCE :

Dans le film, peu à peu, tous les Français présents dans le café se mettent à chanter, tous ensemble, et ça finit par couvrir les voix des Allemands.

 

(D’autres chantent avec elle.)

 

« Entendez-vous dans nos campagnes

               Mugir ces féroces soldats ?

 

UN TERMINALE :

Ce jour-là, dans cette manif, j’étais heureux aussi que plein d’autres gens aient envie de la chanter avec moi.

 

(D’autres se rajoutent.)

 

Qui viennent jusque dans nos bras

               Egorger nos fils et nos compagnes ! »

 

CLEMENCE :

On voit un gros plan sur le visage d’une femme, dans le film elle est alcoolique, elle est rien, un personnage secondaire, mais là, elle pleure et elle chante à pleins poumons, tellement elle est émue !

 

  (Tout le groupe s’est mis peu à peu à chanter l’hymne avec eux jusqu’à former un chœur unanime .)

 

TOUS :

             Aux armes, citoyens !

             Formez les bataillons,

             Marchons, marchons

 

(Le groupe tout entier chante le début du refrain, mais, très vite, les voix s’éteignent, les unes après les autres jusqu’au silence.)

 

UN TERMINALE :

Ce que je me demande, c’est si j’aurais encore envie de la chanter aujourd’hui.

                   « Qu’un sang impur »

Non, je crois que ça ferait vraiment trop bizarre. En fait, la Marseillaise, on ne peut pas la chanter comme ça, sans que ça fasse bizarre. Il faut avoir une occasion. »

 

 

 

 VI. Les femmes


1.Le discours de Simone Weil

 

-CAMILLE Q :

Je voudrais tout d'abord vous faire partager une conviction de femme - Je m'excuse de le faire devant cette Assemblée presque exclusivement composée d'hommes: aucune femme ne recourt de gaieté de cœur à l'avortement. Il suffit d'écouter les femmes. C'est toujours un drame, cela restera toujours un drame. C'est pourquoi si le projet tient compte de la situation de fait existante, s'il admet la possibilité d'une interruption de grossesse, c'est pour la contrôler, et autant que possible en dissuader la femme.

(…)

Actuellement, celles qui se trouvent dans cette situation de détresse, qui s’en préoccupe ? La loi les rejette non seulement dans l'opprobre, la honte et la solitude, mais aussi dans l'anonymat et l'angoisse des poursuites.

(…)

Parmi ceux qui combattent aujourd'hui une éventuelle modification de la loi répressive, combien sont-ils ceux qui se sont préoccupés d'aider ces femmes dans leur détresse, combien sont-ils ceux qui, au delà de ce qu'ils jugent comme une faute, ont su manifester aux jeunes mères célibataires la compréhension et l'appui moral dont elles avaient un si grand besoin ?

(…)

Mais nous ne pouvons plus fermer les yeux sur les 300 000 avortements qui, chaque année, mutilent les femmes de ce pays, qui bafouent la loi, et qui humilient ou traumatisent celles qui y ont recours.

L’histoire nous montre que les grands débats qui ont divisé un moment les Français apparaissent avec le recul du temps comme une étape nécessaire à la formation d’un nouveau consensus social, qui s’inscrit dans la tradition de tolérance et de mesure de notre pays.

Je ne suis pas celles qui redoutent l’avenir.

Les jeunes générations nous surprennent parfois en ce qu’elles différent de nous ; nous les avons nous-mêmes élevées de façon différente de celle dont nous l’avons été. Mais cette jeunesse est courageuse, capable d’enthousiasme et de sacrifices comme les autres. Sachons lui faire confiance pour conserver à la vie sa valeur suprême.


DEPUTE 1 :

En morale, l'avortement demeure une oeuvre de mort.


DEPUTE 2 :

Vous faites le choix d'un génocide.


DEPUTE 3 :

Vous instaurez un nouveau droit, un droit à l’euthanasie légale.

DEPUTE 4 :

Cela ne s’appelle plus du désordre, madame la ministre. Cela ne s’appelle même plus de l’injustice. C’est de la barbarie, organisée et couverte par la loi, comme elle le fut, hélas ! il y a trente ans, par le nazisme en Allemagne.

DEPUTE 5 :

On est allé jusqu’à déclarer tout bonnement qu’un embryon humain était un agresseur. Eh bien ! ces agresseurs, vous accepterez, madame, de les voir, comme cela se passe ailleurs, jetés au four crématoire.

 

 

2.Le droit de vote

 

-MAY 

« Appel aux femmes pour exercer leur droit de vote » publié dans le journal Libération en 1944.

(Elle en lit deux ou trois phrases.)

S’il n’y avait pas eu ça, notre situation à toutes serait encore pire. Je suis reconnaissante.

 

 

3.La femme tondue

 

-CAMILLE M

Je vois une femme qui n’a déjà presque plus de cheveux. Un homme lui tord le visage et il finit de la tondre. Je vois une foule autour d’eux. Et dans la foule, je vois un petit garçon qui est en train de se marrer. J’ai jamais trop compris pourquoi avoir de grandes idées si c’est pour avoir des femmes tondues à côté ?

 

 

4.Les Années Folles

 

-ALEXIE 

L’année dernière, je suis allée à Auschwitz. Ca m’a marqué. Beaucoup trop à un moment.  Alors j’ai apporté une photo des Années Folles. Ces quatre femmes se trouvent sous un grand chapiteau, elles sont en train de danser le charleston. Les plumes, la grande robe, les colliers. Voilà, ce sera ma contribution : juste danser un pas de charleston pendant les Années Folles.

(Tout le groupe danse avec elle le pas de charleston.)

 

 

 

VII. Le Bal

Musique : la valse à mille temps (Brel)?

Ou bien : les Années Folles.

 

 

 

 

 

VIII. Les symboles nationaux




1.Le Président est un débile !

 

-THEO :

C’est une photo de notre Président. Dans toute sa splendeur. Il se trouve dans une salle de classe. Il a un regard halluciné et un sourire un peu niais. Si on ne savait pas que c’était le Président, on dirait un débile. Ou alors il fait le clown?

"En ce jour où je suis investi de la plus haute charge de l'État, j'adresse aux Français un message de confiance.

Nous sommes un grand pays qui, dans son histoire, a toujours su affronter les épreuves et relever les défis qui se présentaient à lui. A chaque fois, il y est parvenu, en restant lui-même.

Tel est le mandat que j'ai reçu du peuple français le 6 mai : redresser la France dans la justice. Ouvrir une voie nouvelle en Europe. Contribuer à la paix du monde comme à la préservation de la planète.

Je mesure le poids des contraintes auxquelles nous faisons face : une dette massive, une croissance faible, un chômage élevé, une compétitivité dégradée et une Europe qui peine à sortir de la crise.

La France est une nation engagée dans le monde. Par son histoire, par sa culture, par ses valeurs d'humanisme, d'universalité, de liberté, elle y occupe une place singulière. La Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen a fait le tour du monde. Nous devons en être les dépositaires et nous situer aux cotés de toutes les forces démocratiques du monde qui se recommandent de ses principes. La France respectera tous les peuples ; elle sera, partout, fidèle à sa vocation qui est de défendre la liberté des peuples, l'honneur des opprimés, la dignité des femmes.

En cet instant où je suis chargé de présider aux destinées de notre pays et de le représenter dans le monde, je salue mes prédécesseurs, tous ceux qui avant moi ont eu la responsabilité de conduire la République.

Vive la République.

Vive la France."

Là aussi, il fait le clown? Je trouve que c’est notre devoir de citoyen de se moquer publiquement de notre dirigeant. Sinon, quelle preuve on aurait qu’on n’est pas en Corée du Nord ?

 

 

2.Coluche

 

-MAY :

(Elle lit la déclaration de candidature de Coluche.)

 

 

3.Le Crunch

 

MARIE :

Sur le dessin, il y a notre symbole, le coq français, mais il est « élevé au rosbeef ». Moi, j’aime beaucoup le rugby. Avec l’Angleterre, on s’est beaucoup battu, pendant la guerre de cent ans.

(Musique de cape et d’épée. Les deux armées médiévales apparaissent de chaque côté de la scène, elles se ruent l’une contre l’autre mais ça devient une mêlée plus ou moins ordonnée de rugby ; pendant que les avants se lancent dans une bagarre générale, les arrières marquent un essai, puis l’arbitre siffle la fin du match et les deux équipes se font une haie d’honneur, tandis qu’un journaliste interviewe un des joueurs au bord du terrain, le tout en l’espace de trois ou quatre images enchaînées et d’une poignée de secondes.)

 

MARIE : Même avec nos pires ennemis, on a réussi à ne pas rester ennemis. Ca donne de l’espoir, non ?

 

 

4.La Joconde

 

-ENZO :

Cette femme est vraiment très très âgée. Des milliers de gens viennent lui rendre visite chaque jour dans le château où elle habite.

(Tous les touristes se ruent vers le fond de la scène pour prendre des photos.)

Moi aussi, j’y suis allé.

(Enzo plonge dans la foule des touristes, puis il en ressort.)

J’ai réussi à lui jeter un coup d’œil trente secondes mais dans le fond, je ne peux pas vraiment dire que je la trouve belle.

(Il montre la photo de la Joconde.)

Est-ce que ça pose un problème si je n’ai pas vraiment d’avis sur la Joconde ?

(Tous les touristes le regardent stupéfaits et se mettent à le prendre en photo. Enzo s’enfuit en criant que la Joconde est moche, poursuivi par la meute des touristes. )

 

 

 

IX. La capitale de la mode

Proposer un défilé de mode.

Attention ici, comme pour « La bonne bouffe » à ne pas tomber dans le cliché. Plutôt mettre en question le cliché : le fait que la France soit considérée comme le pays de la mode, qu’est-ce que ça veut dire pour nous, concrètement ?

Le travail théâtral sur le « défilé de mode » peut être très riche à condition d’en faire quelque chose d’original et de signifiant :

-un défilé de nos modes, concrètes et réelles

-un défilé délirant de nos modes rêvées

-un défilé de tous les costumes qui ont constitué la France. Un milicien : on lui permet de défiler ? Une femme en burka : on lui permet de défiler ?

 

 


X. Nous sommes Paris

 

 

1.La Tour Eiffel

 

-MAY :

(Elle montre une photo de la Tour Eiffel en construction.)

Voilà, ils l’avaient menacée. Et cette nuit, ils ont réussi à la détruire. La tour Eiffel  n’existe plus. C’est moi qui m’écroule.

 

 

2. « Paris en colère »

 

-ROBIN :

(Il chante un couplet de « Paris en colère »et May se met à chanter avec lui. Puis d’autres ?)

 

 

3.L’Exode

 

-MANON : 

(Elle lit l’incipit de Suite Française .)

(Le groupe crée l’image collective de l’exode qui traverse le plateau en fond de scène, puis qui s’arrête, épuisé par la marche en milieu de plateau, autour du piano des déménageurs.)

 

 

4.Etranges Etrangers

 

-NOUNEE : Elle lit "Etranges étrangers" de Prévert

En se servant essentiellement des mêmes accessoires que pour l’exode, que tout le monde s’échange et porte de façon différente, à quoi l’on ajoute le Tam-Tam, le groupe crée maintenant l’image des « Etranges Etrangers ».

Avant il y avait les Français, comme on dit, « pure souche ». Maintenant, il y a des Algériens, des Africains, des Asiatiques, des Autres Choses.

 

 

5.Paris libéré !

 

-DIDIER (en mettant sa casquette de Général)

Général de Gaulle 25 août 1944.


Le groupe propose aussitôt l’image de la Libération.

DIDIER :

Pourquoi voulez-vous que nous dissimulions l'émotion qui nous étreint tous, hommes et femmes, qui sommes ici, chez nous, dans Paris debout pour se libérer et qui a su le faire de ses mains. Non ! nous ne dissimulerons pas cette émotion profonde et sacrée. Il y a là des minutes qui dépassent chacune de nos pauvres vies. Paris ! Paris outragé ! Paris brisé ! Paris martyrisé ! mais Paris libéré ! libéré par lui-même, libéré par son peuple avec le concours des armées de la France, avec l'appui et le concours de la France tout entière, de la France qui se bat, de la seule France, de la vraie France, de la France éternelle. Eh bien ! puisque l'ennemi qui tenait Paris a capitulé dans nos mains, la France rentre à Paris, chez elle. Elle y rentre sanglante, mais bien résolue. Elle y rentre, éclairée par l'immense leçon, mais plus certaine que jamais, de ses devoirs et de ses droits. Je dis d'abord de ses devoirs, et je les résumerai tous en disant que, pour le moment, il s'agit de devoirs de guerre. L'ennemi chancelle mais il n'est pas encore battu. Il reste sur notre sol. Il ne suffira même pas que nous l'ayons, avec le concours de nos chers et admirables alliés, chassé de chez nous pour que nous nous tenions pour satisfaits après ce qui s'est passé. Nous voulons entrer sur son territoire comme il se doit, en vainqueurs. C'est pour cela que l'avant-garde française est entrée à Paris à coups de canon. C'est pour cela que la grande armée française d'Italie a débarqué dans le Midi ! et remonte rapidement la vallée du Rhône. C'est pour cela que nos braves et chères forces de l'intérieur vont s'armer d'armes modernes. C'est pour cette revanche, cette vengeance et cette justice, que nous continuerons de nous battre jusqu'au dernier jour, jusqu'au jour de la victoire totale et complète. Ce devoir de guerre, tous les hommes qui sont ici et tous ceux qui nous entendent en France savent qu'il exige l'unité nationale. Nous autres, qui aurons vécu les plus grandes heures de notre Histoire, nous n'avons pas à vouloir autre chose que de nous montrer, jusqu'à la fin, dignes de la France. Vive la France !

Bruit de mitraillettes.

Tout le monde s’écroule.

 

 

 6.Bataclan

 

Laura est tombée aux pieds de Didier. Il se penche et la relève. Elle s'empare de sa casquette qu'elle coiffe avec désinvolture.

 

-LAURA :

Luc le Vaillant 15 novembre 2015.

Elle commence à lire un extrait de « On s’embrassera en abominables pervertis ».

Les vingt deux autres personnes à terre se relèvent les unes après les autres en disant une phrase du texte. Sur une musique de « Angels of death métal », le groupe qui jouait au Bataclan le 13 novembre 2015, ou une autre du même genre composée par Théo?


On va pleurer nos morts.

On va prendre le temps nécessaire pour réaliser ce que vous avez osé nous faire.

Et puis on va recommencer comme avant, meurtris, entamés, mais convaincus que vous ne pouvez pas nous prendre ce qui nous constitue.

On retournera écouter de la musique au Bataclan.

On retournera dîner au restaurant le Petit Cambodge.

On se prendra à nouveau pour les rois du monde, rue de la Fontaine-au-Roi.

On sera une belle équipe qui va réinventer une belle époque, rue de Charonne.

On se permettra même d’aller rue Bichat avec des prudences de biches qui bisquent et ragent, enténébrées et ébréchées, mais pas terrorisées.

Bien sûr, on se surprendra souvent à regarder par-dessus l’épaule pour guetter une ombre suspecte, à sursauter au bruit d’un pétard idiot, à chercher bêtement des poux dans la tonsure des barbus, mais on n’abjurera rien de notre mode de vie, de notre goût de vivre.

Demain, dans l’attente que la peine regagne ses digues fendillées, on s’assiéra à nouveau aux terrasses de l’Est parisien, dans ces quartiers métissés et bigarrés, dessalés et chaloupés qui sont ce que nous avons de meilleur.

On s’embrassera entre potes pour se dire bonjour,

On s’embrassera entre copines échevelées et rieuses,

On s’embrassera entre amants incertains.

On s’embrassera entre hommes et femmes, fiers de cette mixité dragueuse, de ces corps séducteurs et décontractés, de ces peaux multicolores à frotter fort les unes contre les autres comme le font les chamois quand ils ont du chagrin.

On s’embrassera, heureux et fiers de ces désirs qui jettent le voile, qui se décagoulent.

On s’embrassera en abominables pervertis.

Assis dans la douceur de l’automne finissant, on se délectera du spectacle de la rue, de ces déambulations au long du canal Saint-Martin et du quai de Jemmapes, origines et sexes mêlés, convictions et religions confrontées et acceptées, rires éclatés aux bêtises des uns et aux vannes des autres dans la nuit festive et légèrement ivre de cette liberté de vivre à notre guise que vous ne nous prendrez jamais.

Goguenards et attendris, on se moquera de ces zouaves acrobates un peu partis, un peu nazes qu’on imaginera se mettre à poil comme au cœur de la canicule pour faire le saut de l’ange et plonger dans les eaux grasses du canal qui bouillonnent des bières renversées et des rosés-pamplemousse mal éclusés.

De loin, on saluera la République, en sa place et sa statue, vieille lune éclairée d’un jour nouveau depuis qu’y brûlent les bougies du souvenir pour les copains de Charlie que vous avez tués en janvier.

Et si on est prêt à tout pardonner, on n’est pas près d’oublier.

Demain, on retournera se coller les uns contre les autres, les poings serrés, les coudes au corps, sur cette esplanade qui est en train de devenir la plus belle et la plus triste de Paris, la plus émouvante et la plus signifiante.

Demain, on aura enfin compris que les Charlie sont tombés pour nous tous, en éclaireurs rieurs et surtout pas exemplaires.

Demain, on aura enfin admis qu’il fallait, qu’il faut, que tous les journaux publient les caricatures de tous les dieux de mes deux afin de diluer la menace.

Demain, il ne sera plus question de mettre d’un côté les «victimes innocentes» et de l’autre ceux qui l’ont bien cherché, libertaires d’expression et communautés ciblées.

Pour ne pas oublier les existences fauchées par les balles, demain, on retournera écouter du rock métal au Bataclan, manger des nems crevettes au Petit Cambodge et couper la tête aux théocraties comme on l’a coupée à l’absolutisme royal qui faisait couler des fontaines de sang.

Demain, on tombera le voile et on ôtera la capuche pour regarder la nuit étoilée.

Et on se dira que c’est tant mieux si le ciel est vide, car c’est comme ça qu’il est le plus beau.

Et que peut y briller le souvenir de ceux que vous avez tués.


Et on se dira que c’est tant mieux si le ciel est vide, car c’est comme ça qu’il est le plus beau.

Et on se dira que c’est tant mieux si le ciel est vide, car c’est comme ça qu’il est le plus beau.



Tout le monde danse comme des fous, pendant que la musique joue à fond.  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Par monsieur boubou | le 30 novembre 2015 09:22