Partir de nous

Voici le canevas définitif. A nous de le faire exister sur scène!

 

 

 

 

PARTIR DE NOUS

 

Option Théâtre Lycée Rabelais

2015-16

 

 

 

 

 

 

1.L’ordre de mobilisation générale

 

Vingt-quatre jeunes gens, garçons et filles entrent sur scène et s’assoient sur les chaises à cour et jardin. Ils regardent fixement quelque chose qui se trouverait  au-delà du public.  

 Julien se lève et se dirige centre plateau.

Durant le texte de Julien, Coline fait la traduction en langage sourd et muet.

 

-JULIEN :
"Par décret du Président de la République, la mobilisation des armées de terre et de mer est ordonnée, ainsi que la réquisition des animaux, harnais et voitures nécessaires au complément de ces armées. Tout Français soumis aux obligations militaires doit, sous peine d'être puni avec toute la rigueur des lois, obéir aux prescriptions du fascicule de mobilisation (pages coloriées placées sur son livret)."

Les autres sur les chaises commencent à marquer une cadence de pas

Septembre 2020, l’année de mes 21 ans, je suis à côté de mes copains et nous lisons l’ordre de mobilisation générale pour la troisième guerre mondiale. J’ai rien demandé à personne et cette fois, c’est à mon tour d’y aller.

Julien reste en place et marque la cadence des pas qui devient de plus en plus forte. Les garçons se lèvent en continuant la cadence de pas et vont se placer, façon militaire pour la première image.Après la 1ère image Tristan accompagne les images suivantes à l'harmonica.

 

Images

-       train de garçons qui partent à la guerre

-       Théo et Joseph/ Elliot à genoux

-       Rangée de filles qui disent au revoir

 

 Didier qui se lève de sa chaise crie :

« Jaurès a été assassiné ! »

Il se dirige alors à cour, brouhaha de tous, interrompu par Elliot qui se lève et va centre plateau.

 

2.La lettre du Président

 

-ELLIOT

« Jaurès a été assassiné ». Non, assez d’assassinat, assez de sang. Ecoutez ça .

Il sort une lettre de sa poche.

"Madame,

J'apprends l'abominable attentat dont votre mari a été a victime. Jaurès avait été souvent mon adversaire  mais j'avais une grande admiration pour son talent et son caractère, et à une heure où l'union nationale est plus nécessaire que jamais, je tiens à vous exprimer les sentiments que j'avais pour lui. Je vous prie, madame, de croire dans le deuil qui vous frappe, à ma profonde et respectueuse sympathie."

Pendant la lecture de sa lettre, Théo l’accompagne à la guitare, petite mélodie triste.

Jaurès et Poincaré, ils ne pouvaient pas se saquer. Mais eux au moins, ils ont réussi à se rendre hommage.

La musique de Théo lance les images suivantes.

 

Images

-Champ de bataille (groupe de Robin)

-Tranchée, attente de l’attaque (lorsque Joseph parle, l’image prend vie et la musique s’arrête)

 JOSEPH :

Je m’arrache aux délices de la voile pour chausser les godasses à clous. Ma spécialité militaire, c’est la Défense contre Aéronefs. Mon titre, c’est brigadier. On se met en batterie non loin de la grandiose ligne Maginot et on attend le client. (reprise de la musique et on revient à l’image immobile)

-Champ de bataille (groupe de Coline)

-Tranchée, l’attaque (lorsque Robin parle, l’image prend vie et la musque s’arrête)

 

ROBIN :

Un matin, dans le ciel gris, un petit zinc se dirige vers nous. Je chausse mes jumelles, cet avion ne m’est pas familier. Je consulte le catalogue des appareils français et alliés, rien qui lui ressemble. C’est donc un ennemi, me dis-je avec ma logique de chef.

« Tirez-lui dessus » dis-je à mes hommes (je ne l’ai pas dit comme ça, il y a une formule pour). Au premier coup, il est touché, le voilà qui flambe. Saute un parachute qui atterrit non loin de nous. Le voila qui avance à a grands pas en nous traitant de tout les noms, en anglais.

 

EMILIEN:

What's the fuck ?

 

ROBIN:

 C’était un observateur britannique qui venait photographier le coin. Je l’ai calmé en ouvrant une bouteille de vin gris, des coteaux de Metz, que je vous recommande. Toute l’équipe a trinqué."

 

 

3.Les vœux du Général

 

En partant de l’image précédente on se lève et retourne s’asseoir sur la musique que Tristan joue à la harpe, un groupe accompagne Didier au centre plateau, mise en place du choeur d'enfants autour de Didier.

 

-DIDIER :

Quel bonheur, mes enfants, de vous parler, ce soir, de Noël. Oh, je sais que tout n'est pas gai, aujourd'hui, pour les enfants de France. Mais je veux, cependant, vous dire des choses de fierté, de gloire, d'espérance. Il y avait, une fois, la France. Les nations, vous savez, sont comme des dames plus ou moins belles, bonnes et braves. Et bien, parmi mesdames les nations, aucune n'a jamais été plus belle, meilleure ni plus brave que notre dame la France. Mais la France a une voisine brutale, rusée, jalouse, l'Allemagne. L'Allemagne, enivrée d'orgueil et de méchanceté, a voulu, un beau jour, réduire en servitude les nations qui l'entouraient. Au mois d'août 1914, elle s'est donc lancée à l'attaque. Mais la France a réussi à l'arrêter sur la Marne puis à Verdun. D'autres grandes nations, l'Angleterre, l'Amérique, ont eu, ainsi, le temps d'arriver à la rescousse. Alors l'Allemagne  a demandé pardon. Elle a promis, en pleurant, qu'elle ne le ferait plus jamais. Là-dessus, les nations victorieuses se sont séparées pour aller, chacune, à ses affaires. C'est ce qu'attendait l'Allemagne. Profitant de cette naïveté, elle s'est organisée pour de nouvelles  invasions et s'est ruée de nouveau sur la France. Et cette fois, elle a gagné la bataille. Si notre armée fut battue, c'est parce qu'elle manquait d'avions et de chars. 

 Maintenant, en Angleterre, en Russie, en Amérique, on fabrique d'immenses quantités d'avions, de chars, de navires et vous verrez, un jour, toute cette mécanique écraser les Allemands découragés. 

Mes chers enfants de France,  je vais vous faire une promesse, une promesse de Noël. Chers enfants de France, vous recevrez, bientôt, une visite, la visite de la victoire.Ah ! Comme elle sera belle! Vous verrez. "

 

Pendant le discours, les autres sur les chaises à cour et jardin créent l' image  :

-Fusillés (à jardin et à cour)

Les personnes à cour et jardin se déplacent pour aller se mettre contre le mur fond de scène, en ligne, image:

-Arrestations

-image train déportation

On retourne s'asseoir sur les chaises, image: 

-Tas de cadavre devant les chaises

 

 

4.L’épitaphe vulgaire

 

-MANON :

Moi en fait j’aimerais bien qu’on parle un peu de paix. Il y a des poèmes sur la paix à la médiathèque. Des très beaux. Mais je me souviens surtout de l’épitaphe d’un soldat pendant la Grande Guerre :

«Le général nous a dit

le doigt dans le trou du cul

                 L’ennemi est par là

                  Allez

C’est pour la patrie

 

Nous sommes partis

le doigt dans le trou du cul

La patrie nous l’avons rencontré

Le doigt dans le trou du cul

 

Ils nous ont cassé les tibias

Le doigt dans le trou du cul

Dévoré l’estomac

Le doigt dans le trou du cul

Percé les couilles avec des

Allumettes

Le doigt dans le trou du cul

Et puis tout doucement

Nous sommes crevés

Le doigt dans le trou du cul

Priez pour nous

Le doigt dans le trou du cul »

Ce serait bien qu’on soit un peu vulgaire, non ?

 

Ils finissent tous le doigt en l'air, Manon retourne s'asseoir et Coline commence son texte depuis sa place.

 

 

5.Le 13 novembre 2015 j'étais...

 

Camille/Tristan/Joseph/Alexie/Laura/Théo/May/Julien/Olga/Augustin/Coline/Robin/Elliot/Emilien/Clémence/Manon/Camille C/Kalinga/Didier/Nounée/Marie/Enzo

 

 

6.Le chant des partisans

 

-EMELINE :Le 13 novembre 2015 j'étais terrorifiée. Je parlais par messages avec ma grand-mère. Je lui disais que je n’avais plus goût à rien. Elle me disait :

 

LA GRAND-MERE, COLINE depuis sa chaise :

Coline, c’est con ! 

 

EMELINE :
Enfin, elle ne me le disait pas comme ça, puisque c’était ma grand-mère.

 

La grand- mère se met à siffler l’air du « Chant des Partisans », elle va se lever et crier chanter ce chant des partisans, Tristan et Joseph vont la laisser démarrer et ils la rejoignent à la harpe pour un rythme soutenu que les autres reprennent depuis leur chaise.

 

COLINE , (slam, rap) :

 

                 Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines ?

                 Ami, entends-tu les cris sourds du pays qu'on enchaîne

                 Ohé, partisans, ouvriers et paysans, c'est l'alarme.

                 Ce soir l'ennemi connaîtra le prix du sang et des larmes

                  

                 Montez de la mine, descendez des collines, camarades !

                 Sortez de la paille les fusils, la mitraille, les grenades

                 Ohé, les tueurs à la balle et au couteau, tuez vite !

                 Ohé, saboteur, attention à ton fardeau : dynamite...

                 

                  C'est nous qui brisons les barreaux des prisons pour nos frères.

                  La haine à nos trousses et la faim qui nous pousse, la misère.

                  Il y a des pays où les gens au creux des lits font des rêves.

                  Ici, nous, vois-tu, nous on marche et nous on tue, nous on crève...

                  Ici chacun sait ce qu'il veut, ce qu'il fait quand il passe.

                  Ami, si tu tombes un ami sort de l'ombre à ta place.

                  Demain du sang noir séchera au grand soleil sur les routes

                  Chantez, compagnons, dans la nuit la Liberté nous écoute... (Stop musique)

 

                  Ami, entends-tu ces cris sourds du pays qu'on enchaîne ?

                  Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines ?

                 

 

COLINE :
Le « Chant des Partisans », ce n’est pas une chanson triste. C’est une chanson sur l’espoir.

  Coline retourne s'asseoir, Joseph depuis sa chaise annonce: Anecdotes !

 

 

7. Anecdotes

 

Les anecdotes sont dites de manière rapide et vivante depuis là où on est, on surenchérit les uns sur les autres.

 

 - Poulets et drapeaux /Joseph

C'est un homme, blessé pendant la première guerre mondiale et fait prisonnier à Gottingen.Il aime l'art et pas la guerre. Durant sa détention, sa femme lui envoie des poulets qui ont des fils dans leurs carcasses. Il récupère ces fils et brode les drapeaux de l'Italie, la Russie, la France et l'Angleterre.

Sa petite fille est aujourd'hui brodeuse. 

 

 -Crachat aux fenêtres/Emeline

Les allemands triomphant marchent dans Quimper.Tout le monde est aux fenêtres.Un officier SS aperçoit une bretonne absolument magnifique. Il quitte le rang et va la saluer. La jeune fille lui crache au visage . L'allemand lui sourit, salue une seconde fois et retourne dans le cortège.

 

-Petites culottes/Tristan

Paule aime Manolo qui aime Paule. Manolo part à la guerre, Paule va le retrouver, elle lui apporte des lettres. Elle part et doit traverser toute l'Europe pour retrouver celui qu'elle aime.  A une frontière, il y a un barrage allemand, un officier vérifie les bagages et découvre les petites culottes de Paule. Il rougit, n'en demande pas plus et laisse passer Paule.

 

-La chèvre et la petite fille/Clémence

C'est une toute petite fille aux cheveux blonds, à qui les officiers allemands défilant sur leurs grands chevaux noirs, proposaient du chocolat. La petite fille n'en voulait pas. Elle avait dressé une chèvre qui lorsque les soldats se baissaient de leur monture pour lui offrir la friandise, leur fonçait, cornes en avant, dans le postérieur.

Une petite chèvre pour se défendre des grands méchants allemands.

 

-Barricade/Kalinka

C'est une jeune femme qui pendant la seconde guerre fabrique des barricades avec sa sœur. Tout à coup il y a des détonations et des coups de sifflets. Un jeune allemand se jette sur elle et la recouvrant de son corps, la protège d'une mort certaine. Il meurt . 

Elle était française et un allemand lui a sauvé la vie.

 

-Les chaussettes et l’adolescent/Julien

C'est un jeune homme adolescent, son père est juif et les allemands le confondant avec celui-ci l'arrêtent et l'emprisonnent dans un camp.Une rumeur circule qu'il est trop jeune et qu'on va le faire sortir du camp. Tous les autres prisonniers s'empressent alors de lui remettre des lettres qu'il glisse dans ses chaussettes.Il a très peur lors du contrôle qu'on vérifie ses chaussettes mais il passe sans encombre.Une fois dehors, il distribue toutes ses lettres .

Vingt ans plus tard, il retrouvera les prisonniers qui lui ont confiés leurs lettres mais jamais il ne leur avouera que c'était lui.Il ne voulait pas qu'ils se sentent redevable.

 

-Vaches et allemands/Laura

C'est un couple, pendant la seconde guerre sous l'occupation, qui  héberge des allemands.Un jour une bombe éclate dans le champ à côté et tue tout un troupeau de vaches. L'homme récupère une des vaches mortes et donne à manger à tout le lotissement, mais en secret, car si il s'était fait prendre il aurait été fusillé.

 

 Robin attrape le livre d'Olga qu'il lance à Elliot, qui le lance à Kalinka qui le lance à Manon et Olga parvient à le rattraper.

 

8.La guerre d’Algérie

 

-OLGA  :

(Elle tient le manuel d’histoire comme si c’était un manuscrit très précieux.) .

Ce manuel d’histoire, il a une histoire compliquée. J’avais oublié de le rendre, alors nous avons été obligé de le repayer. Ensuite seulement, je l’ai retrouvé. C’est comme ça que nous l’avons gardé. Dedans se trouve un témoignage d’un soldat français sur la guerre d’Algérie. 

Elle s'assoit et commence à feuilleter son livre, Emilien appuyé sur mur fond de scène à cour et Marie depuis sa chaise à jardin.

 

-EMILIEN:

Chers parents

Nous sommes saufs!

Cette nuit, nous avons traversé la frontière à dos de chameau. Nous sommes maintenant chez les parents du jeune que j'ai libéré. Il a 20 ans et s'appelle Mohammed. La joie qu'ont eue les siens à le revoir, alors qu'il le croyaient mort m'a payé au centuple pour tout ce que l'avenir me réserve de mal. Quoi qu'il me réserve, je ne regretterai pas ce que j'ai fait, car je ne me suis jamais senti aussi en paix avec moi-même et aussi libre.

Jaurès disait "L'homme libre, c'est celui qui va jusqu'au bout de ses convictions."Je suis allé jusqu'au bout et je suis décidé à y rester. On y dort bien.

Pa, tu sais bien que je n'ai jamais trahi mon pays mais que, bien au contraire, c'est maintenant que je le sers en empêchant les Algériens de haïr cette France qu'ils ont aimée. Parmi eux, je suis la preuve que tous les Français ne sont pas des colonialistes et tous les paras des SS. Si j'avais agi autrement, si j'avais laissé assassiner Mohammed je crois bien que je n'aurais jamais osé te regarder en face, le résistant qui m'a crié "Ne deviens pas un boche !"

Je sais que tu es avec moi, j'en suis sûr, mais j'aimerais que tu me le dises.

Après ça, quoi que l'on me dise, quoi que l'on me fasse, rien ne pourra entamer ma joie. la joie de te savoir à mon côté et celle que procure la certitude d'avoir raison ; dans les temps à venir, nous aurons raison.

Je vous aime et vous embrasse.

Noël

 

 -MARIE

Madame la Présidente,

C'est parce que je suis une femme et une mère de famille que je prends la liberté de m'adresser à vous, puisque l'on vous appelle la première dame de France.

Mon mari avait écrit au général de Gaulle au début d'octobre dernier et la lettre n'a pas dû parvenir car elle est restée sans réponse.

il s'agit d'un drame intimement lié au destin et à l'honneur de notre pays, et qui prend pour une mère, vous le comprendrez, les sens d'une tragédie personnelle.

Mon fils Noël Favrelière, fit son service militaire en Algérie et fut ensuite rappelé sous les drapeaux en qualité de sergent du 8° régiment des chasseurs parachutistes.

le 26 août 1956 ayant assisté à l'assassinat d'un prisonnier projeté d'un hélicoptère en vol, il se vit confier la garde d'un second prisonnier promis au même sort le lendemain matin.

Nous avons élevé nos enfants en honnêtes gens et en bons Français.Mon mari et moi sommes donc responsables et nous ne rougissons pas de ce qui s'est passé alors.Plutôt que de devenir criminel de guerre, Noël a désobéi à ses chefs qui n'étaient finalement, comme le général de Gaulle l'a dit, que des enfants perdus. Noël a déserté, il a libéré le prisonnier et a rejoint l'étranger.

Les années passent. Notre fils a maintenant 31 ans et il est obligé d'attendre en dehors que son pays veuille bien de lui. C'est douloureux et aussi profondément injuste, car il a agi en homme d'honneur et en patriote.

La situation est telle que seul le Président peut mettre fin à ce drame. C'est pourquoi je me suis permis de vous faire remettre cette lettre, convaincue que vous jugerez utile de la soumettre au général.

La France est sortie du drame algérien. des amnisties ont eu lieu qui tournent une page d'histoire. Il existe pourtant, dans les Charentes, une mère malade qui attend son fils et qui re tourne vers vous pour obtenir justice.

Aimée Favrelière.

             

 -OLGA

Je sais que des gens de ma famille ont fait cette guerre. Un grand oncle. Mais c’est un sujet qu’on préfère ne pas trop aborder dans les familles, et qu’on ne traite que depuis peu dans les manuels d’histoire. Ce témoignage, je ne sais pas pourquoi je m’en souviens mais je m’en souviens.

  

9.Les Années Folles

 

 -EMILIEN:

Non mais là STOP, faut arrêter ! C'est hyper violent votre truc. L'histoire de France ce n'est pas que les guerres, les conflits, les massacres et la déprime. Y a aussi plein de bons moments.

 

-ALEXIE:

C'est vrai ça, on a aussi eu des périodes de fêtes, d'amusement où les gens cessaient un peu de se massacrer les uns les autres pour prendre du bon temps. tenez prenez les années folles, dans l'entre deux guerres puisque vous aimez bien ça. C'était vraiment une chouette période !

-EMILIEN:

Mais oui ! A cette époque les gens faisaient la fête, ça remuait dans les chaumières, ils étaient heureux. Ils ne voulaient plus penser aux conflits, guerres, massacres, armes, combats, étripages et autres joyeusetés dont vous nous causez depuis le début.

 

-ALEXIE:

Ca dansait plutôt bien en plus ! Eh si ça se trouve, plein de ceux qui se sont retrouvés ensuite dans les camps avaient enchaîné les pas de danse. Même si ce qui leur est arrivé après, c'est plus que marquant, c'est plutôt bien de parler aussi des bons moments qu'ils ont pu avoir, ils se réduisent pas juste à une période tragique.

 

-EMILIEN:

Franchement, un peu de détente et de bonheur, ça ferait du bien non ? Mettons un coup de musique pour voir. (TOP CD première plage)

 

Avec Alexie ils dansent le pas de charleston. Ils sont rejoint par d'autres danseurs qui reprennent la chorégraphie. (Tristan/Camille, Théo/Coline, Robin/Manon, Elliot/Nounée) 

 A la fin de la danse, Clémence annonce anecdotes.

 

10.Anecdotes

 

-France/Clémence

C'est un couple d'arméniens qui fuit la Turquie pour venir s'installer en France.

Quelque temps plus tard une petite fille naîtra, elle s'appellera France.

 

-Les Gaulois/Augustin

C'est un jeune homme qui durant toute son enfance entendait à la radio,à la télévision, le même message, pour lutter contre le racisme des religions:

 "On est tous des gaulois".

Lui, il y croyait , jusqu'au jour où en grandissant, il découvre que sa mère est norvégienne et son père grec.

 

-Le froid de la France/Camille

C'est une femme née en Tunisie et qui a passée son enfance en Algérie.Suite à la guerre elle doit partir et arrive en France ; pays qu'elle ne connaît pas mais qui est pourtant le sien.

Depuis elle ne s'est jamais réchauffée et a toujours froid en France.

 

-Egalité /Kalinka

C'est un homme de couleur qui vit en Amérique où sévit la ségrégation.

Il participe au débarquement en Normandie et à la libération et pour la première fois de sa vie il est traité comme un homme en France.

 

-Les noms de famille/Manon et Tristan

Regardez, nos noms de famille, ça veut dire quelque chose.

Moi par exemple Hugny : Hun ça vient des barbares, ou bien Hughenot, ça vient des protestants; je suis une barbare protestante! 

Lorsque les noms de famille sont des prénoms, moi par exemple c'est Jean,

ça veut dire qu'à l'origine l'enfant n'avait pas de famille, il était fils où fille de prostituée, c'était un enfant abandonné, un enfant vagabond.

 

-Langues/Olga

C'est un couple avec un enfant qui quitte la Turquie pour venir vivre en France.

La petite fille, qui parle dèjà le turc et l'arménien, apprend le français à l'école.

 En avance sur ses camarades c'est elle qui aide les étrangers dans l'apprentissage de la langue.  

-Ascenseur/Enzo

C'est une petite fille dans un ascenseur qui tient la main de son père.

Ils descendent du 7° étage ;

Au 5° étage l'ascenseur s'arrête et un homme y entre.

La petite fille demande alors à son papa :

« Pourquoi le monsieur il est marron ? »

 

 Pour le début de "La marseillaise" Clémence reste en place et le dit comme une anecdote, ils retournent s'asseoir et Augustin chante les premiers vers de la Marseillaise.

 

 11.La marseillaise

 

 -CLEMENCE :

C’est dans un film américain qui se passe à Casablanca pendant la seconde guerre. Des Français et des Allemands sont réunis dans une sorte de café. Les Allemands se mettent à chanter. Alors un résistant, qui n’est pas français mais polonais, se lève, tout seul, et il entonne la « Marseillaise ».

 

-AUGUSTIN:

« Allons enfants de la patrie

             Le jour de gloire est arrivé ! »

 

Tout le monde est assis et depuis les chaises:

 

-ROBIN :

Je n’ai jamais aimé cet hymne, peut-être à cause de ses paroles sanglantes. Mais, lors de la manifestation de Charlie Hebdo, pour la première fois de ma vie, j’ai eu envie de le chanter.

 

-LES AUTRES ASSIS:

« Contre nous de la tyrannie

L’étendard sanglant est levé!"

 

-ROBIN

J’en étais surpris moi-même.

 

-CLEMENCE :

Dans le film, peu à peu, tous les Français présents dans le café se mettent à chanter, tous ensemble, et ça finit par couvrir les voix des Allemands.

 

-LES AUTRES ASSIS

 « Entendez-vous dans nos campagnes

               Mugir ces féroces soldats ? »

 

ROBIN :

Ce jour-là, dans cette manif, j’étais heureux aussi que plein d’autres gens aient envie de la chanter avec moi.

 

 -LES AUTRES ASSIS:

  « Qui viennent jusque dans nos bras

            Egorger nos fils et nos compagnes ! »

 

-CLEMENCE :

On voit un gros plan sur le visage d’une femme, dans le film elle est alcoolique, elle est rien, un personnage secondaire, mais là, elle pleure et elle chante à pleins poumons, tellement elle est émue ! 

 

-MANON:

            Aux armes, citoyens !

             Formez les bataillons,

             Marchons, marchons

 

-ROBIN :

Ce que je me demande, c’est si j’aurais encore envie de la chanter aujourd’hui.

 

-LES AUTRES ASSIS:

                   « Qu’un sang impur 

                     abreuve nos sillons»

 

-ROBIN:

Non, je crois que ça ferait vraiment trop bizarre. En fait, la Marseillaise, on ne peut pas la chanter comme ça, sans que ça fasse bizarre. Il faut avoir une occasion. 

 

En déplaçant légèrement les chaises, on crée le décor de l’assemblée, les chaises sont placées en demi cercle contre le fond plateau. Seuls les garçons sont assis, les filles restent debout derrière les chaises.Enzo est au centre, il est le président. 

 

 

 12. L’Assemblée Nationale

 

ENZO: 

Messieurs la séance est ouverte, la parole est à Monsieur...

 

MAY (interrompant Enzo):

Il ne faut pas se dissimuler qu’aucune solution profonde et définitive des questions religieuses, politiques, sociales ne sera possible tant que les femmes n’auront pas donné leur adhésion.

Ceux qui redoutent qu’elles exercent une influence réactionnaire se méprennent doublement.

D’abord ils oublient que ce n’est pas détruire une résistance que de la dissimuler.

C’est le droit des femmes de donner une expression politique aux sentiments et aux pensées que la vie sociale fait naître en elles. Le projet de loi d’instituer le droit de suffrage des femmes ne sera pas accueilli par l’indifférence et la raillerie. C’est un moment important de l’évolution sociale.

C’est pourquoi je rappelle aux femmes et aux jeunes filles âgées d’au moins 21 ans  que  le Gouvernement nous donne enfin le droit de vote, ne négligeons pas notre devoir !

Brouhaha, réactions des autres députés.

 

DEPUTE ROBIN

Quand vous aurez accordé à la femme des droits politiques, vous aurez introduit dans la famille les querelles, les dissensions et le désordre, vous aurez détruit l’unité familiale.

Tant pis pour les enfants, adieu la douceur du foyer !

La mère de famille, vraiment française se contente du rôle qui lui est imparti par la nature, épouse dévouée, mère toujours prête au sacrifice, elle veut s’en tenir là !

 

Brouhaha, réactions des autres députés, le président rappelle à l’ordre, les filles vont s'asseoir sur les chaises, elles profitent que certains garçons se lèvent pour leur prendre leur place.

 

ENZO:

Mesdames, Messieurs un peu de calme je vous prie !

La parole est à présent à Madame la ministre de la santé.

 

CAMILLE Q :

Je voudrais tout d'abord vous faire partager une conviction de femme - Je m'excuse de le faire devant cette Assemblée presque exclusivement composée d'hommes: aucune femme ne recourt de gaieté de cœur à l'avortement. Il suffit d'écouter les femmes. C'est toujours un drame, cela restera toujours un drame. C'est pourquoi si le projet tient compte de la situation de fait existante, s'il admet la possibilité d'une interruption de grossesse, c'est pour la contrôler, et autant que possible en dissuader la femme.

(…)

 

DEPUTE NOUNEE :

En morale, l'avortement demeure une oeuvre de mort.

 

DEPUTE JULIEN :

Vous faites le choix d'un génocide.

 

CAMILLE :

Actuellement, celles qui se trouvent dans cette situation de détresse, qui s’en préoccupe ? La loi les rejette non seulement dans l'opprobre, la honte et la solitude, mais aussi dans l'anonymat et l'angoisse des poursuites.

(…)

Parmi ceux qui combattent aujourd'hui une éventuelle modification de la loi répressive, combien sont-ils ceux qui se sont préoccupés d'aider ces femmes dans leur détresse, combien sont-ils ceux qui, au delà de ce qu'ils jugent comme une faute, ont su manifester aux jeunes mères célibataires la compréhension et l'appui moral dont elles avaient un si grand besoin ?

 

DEPUTE MARIE :

Vous instaurez un nouveau droit, un droit à l’euthanasie légale.

 

CAMILLE :

Mais nous ne pouvons plus fermer les yeux sur les 300 000 avortements qui, chaque année, mutilent les femmes de ce pays, qui bafouent la loi, et qui humilient ou traumatisent celles qui y ont recours.

L’histoire nous montre que les grands débats qui ont divisé un moment les Français apparaissent avec le recul du temps comme une étape nécessaire à la formation d’un nouveau consensus social, qui s’inscrit dans la tradition de tolérance et de mesure de notre pays.

 

DEPUTE AUGUSTIN :

Cela ne s’appelle plus du désordre, madame la ministre. Cela ne s’appelle même plus de l’injustice. C’est de la barbarie, organisée et couverte par la loi, comme elle le fut, hélas ! il y a trente ans, par le nazisme en Allemagne.

 

DEPUTE DIDIER :

On est allé jusqu’à déclarer tout bonnement qu’un embryon humain était un agresseur. Eh bien ! ces agresseurs, vous accepterez, madame, de les voir, comme cela se passe ailleurs, jetés au four crématoire.

 

CAMILLE :

Je ne suis pas celles qui redoutent l’avenir.

Les jeunes générations nous surprennent parfois en ce qu’elles différent de nous ; nous les avons nous-mêmes élevées de façon différente de celle dont nous l’avons été. Mais cette jeunesse est courageuse, capable d’enthousiasme et de sacrifices comme les autres. Sachons lui faire confiance pour conserver à la vie sa valeur suprême.

 

Applaudissements sur de nombreux bancs.

 

 

 13.Présidence

 

ENZO (en calmant les esprits)

Je vous en prie, je vous en prie !!!  Madame la ministre, nous vous remercions pour ce brillant discours qui je n'en doute pas marquera l'histoire.

J'appelle à présent les candidats à l'élection à venir se présenter devant cette assemblée afin que nous puissions entendre ce qu'ils ont à dire.

Premier candidat veuillez  avancer, je vous prie.

 

Dés que le premier candidat s'avance, Coline et Manon se placent à cour et jardin du plateau, telles deux secrétaires qui notent.

 

THEO :

Je veux être un président qui d'abord respecte les français, qui les considère. Un président qui ne veut pas être président de tout, chef de tout et en définitive responsable de rien .

Moi président, je ne traiterai pas mon premier ministre de collaborateur.

Moi président, je ne participerai pas à des collectes de fond pour mon propre parti dans un hôtel parisien.

Moi président, je ferai en sorte que mon comportement en chaque instant soit exemplaire.

Moi président, je constituerai un gouvernement qui sera paritaire, autant de femme que d'homme.

Moi président, j'engagerai de grands débats .

Moi président, j'essaierai d'avoir de la hauteur de vue pour fixer les grandes impulsions mais en même temps je ne m'occuperai pas de tout et j'aurai toujours le souci de la proximité avec les français.

Il y a des conflits dans le monde, sur la planète, les enjeux de l'environnement, du réchauffement climatique, bien sûr le président doit être à la hauteur de ces sujets là mais il doit aussi être proche du peuple, être capable de le comprendre.

 

 ENZO:

Candidat suivant, je vous prie.

 

ELLIOT :

Si je suis président, ça me fera plaisir.

Mais je ne serai pas dupe, je sais que si on me confie cette lourde tâche, ce ne sera pas uniquement parce que je suis jovial, espiègle et exceptionnel, c'est parce que l'heure est grave Mesdames, Messieurs ; effectivement mon prédécesseur a laissé le pays dans un état pitoyable.

Une croissance en berne, un taux de chômage inégalé et une ambiance toute pourrite. Je ne vous félicite pas.

Moi président j'irai jusqu'au bout de ma mission, je ne serai pas le président d'un soir .

Moi président, je proposerai des solutions concrètes pour améliorer le quotidien.

Moi président, je serai le président de tous.

Moi président, je changerai la constitution.

Article 1 : le président sera élu à vie

Article 2 : personne ne peut modifier l'article 1 et si le président venait à mourir ou à décéder le pauvre, on ne sait jamais il y a des jaloux, il sera immédiatement remplacé par un membre de sa famille.

 

ENZO:

Nous allons entendre à présent le dernier candidat, si vous voulez bien vous présentez devant cette assemblée...

 

MAY :

J'appelle les fainéants, les crasseux, les drogués, les alcooliques,les pédés, les femmes, les parasites,les jeunes, les vieux, les artistes, les taulards, les gouines, les apprentis, les noirs, les piétons, les arabes, les français, les chevelus, les fous, les travestis, les anciens communistes, les abstentionnistes convaincus, tous ceux qui ne compte pas pour les hommes politiques, à voter pour moi, à s'inscrire dans leur mairie et à colporter la nouvelle.

Tous ensemble pour leur foutre au cul.

 

SECRETAIRE COLINE :

Le président ayant remarqué que la politique, extrêmement utile pour assurer l'élection du président, devenait tout à fait inutile une fois cette élection assurée, a donc en sa sagesse décidé de ne pas contrarier cette évolution naturelle.

 

SECRETAIRE MANON :

1° la politique est supprimée

2°Messieurs Hollande, Sarkozy...et Madame Le Pen se verront offrir une place de figure de cire au musée Grévin.

 

SECRETAIRE COLINE :

Il n'a pas échappé au président que la France est dotée de force de frappe, tout autre arme apparaît aussitôt caduque, dérisoire et dévore budget. Le président a donc mis au point ce programme en deux phases :

SECRETAIRE MANON :

1° il appartient au président et à lui seul de décider de l'utilisation de l'arme suprême et du choix de qui la recevra dans l'oeil.

2°Le président n'a besoin de personne d'autre, en conséquence l'armée française est supprimée . Tous les militaires, à tous les grades de la hiérarchie sont appelés à partir de ce jour à faire valoir leur droit au chômage

 

Les Garde-Frontières Joseph et May déroulent un grillage en avant-scène. Pendant que Nounée et Théo se préparent pour la chanson poème, les autres forment l'image des « Etranges Etrangers ».

 

 

14.Etranges étrangers

 

-NOUNEE :

Kabyles de la Chapelle et des quais de Javel
hommes de pays loin
cobayes des colonies
doux petits musiciens
soleils adolescents de la porte d'Italie
Boumians de la porte de Saint-Ouen
Apatrides d'Aubervilliers
brûleurs des grandes ordures de la ville de Paris
ébouillanteurs des bêtes trouvées mortes sur pied
au beau milieu des rues
Tunisiens de Grenelle
embauchés débauchés
manoeuvres désoeuvrés
Polaks du Marais du Temple des Rosiers


Cordonniers de Cordoue soutiers de Barcelone
pêcheurs des Baléares ou du cap Finistère
rescapés de Franco
et déportés de France et de Navarre
pour avoir défendu en souvenir de la vôtre
la liberté des autres

Esclaves noirs de Fréjus
tiraillés et parqués
au bord d'une petite mer
où peu vous vous baignez
Esclaves noirs de Fréjus
qui évoquez chaque soir
dans les locaux disciplinaires
avec une vieille boîte à cigares
et quelques bouts de fil de fer
tous les échos de vos villages
tous les oiseaux de vos forêts
et ne venez dans la capitale
que pour fêter au pas cadencé
la prise de la Bastille le quatorze juillet

Enfants du Sénégal
départriés expatriés et naturalisés

Enfants indochinois
jongleurs aux innocents couteaux
qui vendiez autrefois aux terrasses des cafés
de jolis dragons d'or faits de papier plié
Enfants trop tôt grandis et si vite en allés
qui dormez aujourd'hui de retour au pays
le visage dans la terre
et des bombes incendiaires labourant vos rizières
On vous a renvoyé
la monnaie de vos papiers dorés
on vous a retourné
vos petits couteaux dans le dos

Étranges étrangers

Vous êtes de la ville
vous êtes de sa vie
même si mal en vivez, même si vous en mourez.

 

15.Europe

 

MANON :

Je ne suis pas une utopie

je suis une réalité 

j'ai 12 étoiles

je suis 47 territoires

je suis 742 millions de gens

je suis 150 langues  sur un seul continent dont seules 23 sont "officielles"

j'organise la liberté

je suis le Vatican

je suis le camp de concentration

je suis la révolution/je suis la tragédie/je suis la Grèce qui s'effondre 

je suis l'empire latin sous domination allemande

mes parents étaient des nazis, des humanistes, des découvreurs, des colonialistes

je suis la haute couture, je suis l'art, je suis Beethoven, Debussy, Wagner, je suis Shakespeare, Molière, Sartre, je suis le Louvre et le festival d'Avignon, JE SUIS UN PATRIMOINE MONDIAL, je suis Versace, Armani, Chanel, Dior, Pasolini, Antonioni, Godard, Chabrol, JE SUIS LE RITZ CARLTON, je suis Rolls Royce, Rolex et Montblanc, je suis un jet privé qui transporte Georges Clooney partout où il veut et qui peut le transporter au festival de Cannes, au festival de Venise et passer le week-end avec lui dans un beau « Relais et Château » sur la Côte d'Azur.

JE SUIS LE REVE QUI DEVIENT REALITE

JE SUIS TOUT CE QUE VOUS DESIREZ ET JE FAIS TOUT CE QUI EST POSSIBLE POUR MAINTENIR MA RICHESSE.

 

16.Le 13 novembre 2025 je serai...

 

Camille/Emeline/Joseph/Alexie/Laura/Théo/May/Julien/Olga/Augustin/Coline/Robin/Elliot/Emilien/Clémence/Manon/Camille C/Kalinga/Didier/Nounée/Marie/Enzo/

 

TRISTAN :

Dans 10 ans on aura tout oublié en vérité. (TOP CD deuxième plage)

 

Musique, tout le monde danse comme des fous.

 

 

 

 

 

 

 

Par monsieur boubou | le 07 février 2016 20:26