oeil de minerve ISSN 2267-9243 - Mot-clé - national-socialismeRecensions philosophiques2023-12-27T09:56:23+01:00Académie de Versaillesurn:md5:b5151268a8c1e471830557044d755c66DotclearChristian Sommer, Heidegger 1933, Hermann, 2013. Lu par Jean Kesslerurn:md5:844cf9efdfab50d4ed43f58317e876a62015-09-02T06:00:00+02:002015-09-02T06:00:00+02:00Karim OukaciHistoire de la philosophieHeideggernational-socialismePlatonUniversité<p>
<span style="font-size:10.0pt;mso-bidi-font-size:
11.0pt;line-height:115%;font-family:"Lucida Grande";mso-fareast-font-family:
Calibri;mso-fareast-theme-font:minor-latin;mso-bidi-font-family:"Times New Roman";
mso-ansi-language:FR;mso-fareast-language:EN-US" lang="FR"><img title="heidegger1, juil. 2015" style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;" alt="" src="http://blog.ac-versailles.fr/oeildeminerve/public/avril/.heidegger_1_t.jpg" />Ce court texte a pour objet de
mettre au jour l’inspiration platonicienne du <em style="mso-bidi-font-style:
normal">Discours de rectorat</em> prononcé par Heidegger lors de sa prise de
fonction comme recteur de l’université de Freiburg, le 27 Mai 1933. </span>
</p> <p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span style="font-size:
10.0pt;mso-bidi-font-size:11.0pt;line-height:115%;font-family:"Lucida Grande"" lang="FR">C.
Sommer veut montrer que c’est une « rémanence du platonisme
politique » qui « paraît conditionner, précipiter et structurer
l’engagement de Heidegger » (p.13). La décision politique qui marque ouvertement
(mais aussi de façon ambigüe) l’implication de Heidegger dans le nazisme, doit
ainsi être comprise notamment à la lumière des cours et séminaires des années
1932-1934 – ce que C. Sommer nomme la « constellation Heidegger
1933 » (p.10), lesquels constituent une interprétation et une
« explicitation » avec Platon, et plus précisément avec la question
de la vérité, telle qu’elle se déploie dans la fameuse allégorie de la caverne.
Certes, C. Sommer rappelle qu’une compréhension approfondie de cet engagement
supposerait une mise en perspective plus large, montrant que le Discours de
Rectorat, loin d’être un objet singulier, s’inscrit dans le <em style="mso-bidi-font-style:normal">Zeitgeist</em> de cette époque marquée par la
révolution conservatrice. Ces influences ne sont cependant ici esquissées
« qu’à titre programmatique », dans un réseau de notes assez dense.
Est privilégiée une compréhension de « l’architecture philosophique <em style="mso-bidi-font-style:normal">interne</em>, afin de circonscrire l’horizon
de son [de Heidegger] intention<span style="mso-spacerun: yes">
</span>fondamentale » (p. 10 souligné par nous).</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span style="font-size:
10.0pt;mso-bidi-font-size:11.0pt;line-height:115%;font-family:"Lucida Grande"" lang="FR">Situer
cette prise en charge d’une fonction politique sous l’égide de la <em style="mso-bidi-font-style:normal">République</em> et de sa théorie du
philosophe-roi implique de voir dans le <em style="mso-bidi-font-style:normal">Discours</em>
une « volonté de fondation métaphysique du politique, une métapolitique
spirituelle » (p. 12-13). Celle-ci apparaît dans la définition que le <em style="mso-bidi-font-style:normal">Discours</em> propose de
l’Université : « L’Université allemande est pour nous l’école
supérieure qui éduque et élève à partir de la science et par la science, les
guides et les gardiens du destin du peuple allemand » (<em style="mso-bidi-font-style:normal">Discours de rectorat</em>, cité par C.
Sommer, p.21), C. Sommer rappelle que l’éducation des gardiens, joue pour
Platon comme pour Heidegger un rôle fondamental « parce qu’elle contribue
plus que les autres à la cohésion et à l’unité de l’État » (p.22).
Par ce rôle qui lui est attribué, on comprend dès lors que la <em style="mso-bidi-font-style:normal">Selbstbehauptung</em>,
« L’auto-affirmation de l’Université allemande » (titre de ce
discours), ne signifie pas pour Heidegger une défense des prérogatives de<span style="mso-spacerun: yes"> </span>celle-ci vis-à-vis de l’Etat, une
proclamation d’indépendance fondée sur la séparation du politique et du savant,
car une telle indépendance reposerait sur une conception libérale de la liberté
(académique) que Heidegger récuse avec effroi. Cette indépendance, au
contraire, « lie » (<em style="mso-bidi-font-style:normal">bindet</em>)
l’Université au peuple et à l’État en lui assignant une place au sein de la
structure trifonctionnelle qui distingue et unit le service du savoir, celui du
travail et celui de la défense. La question du rapport de l’Université à l’État
est pensée à partir de la question du rapport entre « gouvernement
philosophique et gouvernement politique » (p.20)</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span style="font-size:
10.0pt;mso-bidi-font-size:11.0pt;line-height:115%;font-family:"Lucida Grande"" lang="FR"><img title="heidegger2, juil. 2015" style="float: right; margin: 0 0 1em 1em;" alt="" src="http://blog.ac-versailles.fr/oeildeminerve/public/avril/.heidegger_2_m.jpg" />A
l’Université heideggérienne incombe donc la tâche platonicienne d’éduquer les
gardiens « par et pour la science ». Une telle formule implique, pour
être comprise, une rupture fondamentale avec le concept de science tel qu’il
s’est développé dans les années Weimar. Cette rupture a lieu par un retour à
l’essence du savoir, autrement dit par un retour au commencement grec. Savoir
n’est pas l’accumulation de connaissances spécialisées, aboutissant à la
dispersion des facultés et éduquer n’est certes pas se former à une profession.
Le savoir est, conformément au texte fondateur de l’Allégorie de la caverne, la
remontée de l’âme par le questionnement au-delà de l’essence, donc « n’est
autre que le philosopher en acte qui déploie et réalise en la posant (la
question sur) l’essence de la vérité » (p.25). Platonicien, le <em style="mso-bidi-font-style:normal">Discours</em> l’est donc dans sa volonté de
« conférer à la philosophie dans l’État » « une place
architectonique » : cette place architectonique revient à la science,
donc à la philosophie parce que « toute science est philosophie, qu’elle
le veuille et le sache ou non » (<em style="mso-bidi-font-style:normal">Alle
Wissenschaft ist Philosophie, mag sie es wissen und wollen –oder nicht, </em>GA,
16, 109)</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span style="font-size:
10.0pt;mso-bidi-font-size:11.0pt;line-height:115%;font-family:"Lucida Grande"" lang="FR">La
conception métapolitique du politique qui se dessine dans cette inspiration
platonicienne est capitale car elle implique une modification des notions si
chargées, placées en ouverture du <em style="mso-bidi-font-style:normal">Discours</em>,
de <em style="mso-bidi-font-style:normal">Führung</em> et de <em style="mso-bidi-font-style:
normal">Gefolgschaft</em>, de conduction et d’obédience. L’insistance du <em style="mso-bidi-font-style:normal">Discours</em> à affirmer, que celui qui
conduit doit être conduit, que celui qui dirige doit être dirigé, et que cette
conduction se fait par la science rattache en effet clairement celui-ci à la
théorie platonicienne du philosophe-roi. Le <em style="mso-bidi-font-style:normal">Führer</em>,
le guide doit lui-même être guidé par l’Un-Bien, qui fonde tout savoir et
constitue le terme de la contemplation philosophique, car « <em style="mso-bidi-font-style:normal">le Bien est donation de pouvoir (Ermächtigung) »
</em>(<em style="mso-bidi-font-style:normal">Cours du semestre d’hiver</em>,
1933/34, <em style="mso-bidi-font-style:normal">GA</em>, 36/37, cité p. 38).
« Ici se situe la source du programme platonicien de Heidegger, lequel est
porté par un geste qu’on pourrait qualifier de <em style="mso-bidi-font-style:
normal">métapolitique</em> : c’est bien parce que cette transcendance est
considérée comme fondamentale et paradigmatique que les philosophes doivent
gouverner et imprimer leur puissance, par l’Université, dans l’ordre politique,
qu’ils entendent subordonner et dominer » (p. 39-40) Cette idée d’une
politique « métapolitique » qui doit être comprise comme
« établissement des conditions ontologico-transcendantales du
politique » (p. 39, note 77) est aussi ce qui confère au <em style="mso-bidi-font-style:normal">Discours de Rectorat</em>, son ton
prophétique. Car la conversion de l’âme décrite par l’ascension platonicienne
hors de la caverne est ici transposée au <em style="mso-bidi-font-style:normal">Dasein
</em>collectif du peuple allemand et devient ce par quoi le peuple allemand seul
peut accéder à son essence, à son identité. </span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span style="font-size:
10.0pt;mso-bidi-font-size:11.0pt;line-height:115%;font-family:"Lucida Grande"" lang="FR">« L’exercice
du savoir souverain au cœur de la métapolitique heideggérienne de
l’Université » (p.47) devient la condition de la conversion de tout le
peuple allemand à ce qui fonde son être, son soi, que Heidegger, entamant ici
son dialogue avec Hölderlin, situe dans le retour aux Grecs, compris comme le
moment où « un peuple, par la force de sa langue se dresse contre l’étant
en totalité et l’interroge et le comprend comme l’étant qu’il est » (<em style="mso-bidi-font-style:normal">Discours</em>, <em style="mso-bidi-font-style:
normal">GA</em>16, 109).</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span style="font-size:
10.0pt;mso-bidi-font-size:11.0pt;line-height:115%;font-family:"Lucida Grande"" lang="FR"> </span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span style="font-size:
10.0pt;mso-bidi-font-size:11.0pt;line-height:115%;font-family:"Lucida Grande"" lang="FR">Le
statut « métapolitique » du <em style="mso-bidi-font-style:normal">Discours</em>
le rattache donc à la « grande politique », et C. Sommer place
justement en exergue de son livre, le §208 de <em style="mso-bidi-font-style:
normal">Par-delà le Bien et le Mal</em> qui annonce, lui aussi sur un ton
prophétique la fin du temps de la petite politique. Mais comment une
« grande politique » peut-elle se réaliser
« politiquement » si on peut dire ? Comment entendre
concrètement et comment croire à une telle conduction par le savoir ? Platonicien,
le Discours le sera donc aussi jusque dans son échec (« avec cet ‘échec’ »,
écrit C. Sommer p. 50, « la perspective d’une influence directe sur l’État
s’éloigne »). Et cet échec est une erreur, l’ « erreur »
d’avoir cru pouvoir « guider le guide » et spiritualiser la
révolution national-socialiste, qui faute d’avoir réussi à s’élever à une
métapolitique ne sera par la suite, pour Heidegger, qu’une forme
« classiquement » politique du pouvoir oublieux de ce qui lui donne
pouvoir et de la volonté de puissance soumise au règne nihiliste de la
domination technique. <span style="mso-spacerun: yes"> </span></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span style="font-size:
10.0pt;mso-bidi-font-size:11.0pt;line-height:115%;font-family:"Lucida Grande"" lang="FR">Que
conclure, à présent, <span style="mso-spacerun: yes"> </span>de cette
lecture platonicienne du <em style="mso-bidi-font-style:normal">Discours de
rectorat </em>? Un peu à l’inverse de sa thèse, qui consiste, on le
rappelle, à voir dans le retour à Platon ce qui conditionne et structure le <em style="mso-bidi-font-style:normal">Discours</em>, l’auteur affirme, p. 15,
que : « c’est, […] en <em style="mso-bidi-font-style:normal">complexifiant</em>
et en <em style="mso-bidi-font-style:normal">problématisant</em> la constellation
« Heidegger 1933 » […] que l’on peut espérer dégager les éléments
nécessaires pour répondre à la question de savoir si « l’échec du
Rectorat » coïncide ou non avec le « retour de
Syracuse » ». La seule rémanence platonicienne n’explique donc pas un
texte hautement ambigu, très surchargé, dont C. Sommer, on l’a dit, fait le
choix de seulement esquisser la complexité et la problématicité. De celles-ci,
nous ne donnons donc également que des indications. </span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span style="font-size:
10.0pt;mso-bidi-font-size:11.0pt;line-height:115%;font-family:"Lucida Grande"" lang="FR">1.-
Le <em style="mso-bidi-font-style:normal">Discours</em> s’ouvre sur l’affirmation
que « la prise en charge du Rectorat est l’engagement (<em style="mso-bidi-font-style:normal">Verpflichtung</em>) à sa conduction
spirituelle (<em style="mso-bidi-font-style:normal">geistige Führung</em>) »
(<em style="mso-bidi-font-style:normal">GA</em>, 16, 107) Le terme d’<em style="mso-bidi-font-style:normal">esprit</em> et de manière générale, la volonté
de « <em style="mso-bidi-font-style:normal">spiritualiser</em> ce qui
prenait forme sous le terme de national-socialisme » (p. 12) se laisse-t-elle
comprendre de façon platonicienne ? Quel terme grec ou platonicien
correspond ici à l’allemand <em style="mso-bidi-font-style:normal">Geist </em>?
Il n’est bien sûr pas possible d’envisager ici cette question, et nous
renvoyons sur ce sujet à J. Derrida, <em style="mso-bidi-font-style:normal">De
l’esprit. Heidegger et la question</em>, Flammarion, 1990.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span style="font-size:
10.0pt;mso-bidi-font-size:11.0pt;line-height:115%;font-family:"Lucida Grande"" lang="FR">2.-
C. Sommer rappelle (p. 23) le caractère problématique du parallélisme « entre
le <em style="mso-bidi-font-style:normal">Dasein</em> individuel et le peuple-État,
le <em style="mso-bidi-font-style:normal">Volks(Staat) »</em> impliqué par
la volonté de faire jouer à l’Université, c’est-à-dire à la science,
c’est-à-dire à la philosophie, ce rôle dirigeant. Loin de prétendre à
l’universalité, ou de se situer comme chez Platon dans l’optique de la Justice,
le Discours s’adresse « dans une rhétorique exhortative et
révolutionnaire » (p. 11) au peuple allemand, à son destin, à sa « mission
spirituelle » (<em style="mso-bidi-font-style:normal">geistiger Auftrag</em>,
<em style="mso-bidi-font-style:normal">GA</em>, 16, 107). Ici, c’est une
rémanence du Fichte des <em style="mso-bidi-font-style:normal">Discours à la
nation allemande </em><span style="mso-spacerun: yes"> </span>de 1807 qu’il
faut entendre (p. 13) et aussi, comme on l’a entrevu, de la grande
politique nietzschéenne.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span style="font-size:
10.0pt;mso-bidi-font-size:11.0pt;line-height:115%;font-family:"Lucida Grande"" lang="FR">3.-
Un terme des plus fréquents dans le <em style="mso-bidi-font-style:normal">Discours</em>
est celui de volonté, de volonté d’essence (<em style="mso-bidi-font-style:normal">Wesenswille</em>).
« L’auto-affirmation de l’université allemande est la volonté originelle,
commune, de son essence » (<em style="mso-bidi-font-style:normal">GA</em>,
16, p.108) Le <em style="mso-bidi-font-style:normal">Discours</em> se rattache
ainsi clairement à la notion d’<em style="mso-bidi-font-style:normal">Entschlossenheit</em>
; et Karl Löwith écrit : « Il [le <em style="mso-bidi-font-style:normal">Discours</em>]
transpose la philosophie heideggérienne de l’existence historique dans
l’événement allemand, la volonté d’action du Maître trouve ainsi pour la
première fois un terrain favorable et le contour formel des catégories
existentiales reçoit un contenu déterminé » (« Les implications
politiques de la philosophie de l’existence chez Heidegger », <em style="mso-bidi-font-style:normal">Les Temps modernes</em>, n° 14, novembre
1946, p. 350) C’est en ce sens que le <em style="mso-bidi-font-style:normal">Discours</em>
constitue un « document crucial » (p. 9) : parce que cet
engagement ne se comprend d’abord et essentiellement à partir des implications
internes de la pensée <span style="mso-spacerun: yes"> </span>de Heidegger
(son « réseau de notions », p. 12). À ce titre, la référence
platonicienne n’est peut-être qu’un « habillage » de cette motivation
à chercher d’abord dans l’œuvre antérieure. </span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span style="font-size:
10.0pt;mso-bidi-font-size:11.0pt;line-height:115%;font-family:"Lucida Grande"" lang="FR">4.-
Malgré cette liaison « compromettante » que le <em style="mso-bidi-font-style:
normal">Discours</em> nous contraint à faire entre la « philosophie »
de Heidegger et son engagement politique, le texte de C. Sommer affiche sur ce
point une sorte de neutralité. Concédant l’aspect problématique des emprunts à
la LTI, C. Sommer échappe au débat toujours vif sur la portée et les conséquences
à tirer de l’engagement de Heidegger dans le national-socialisme en renvoyant
dos à dos ceux qui « réduisent l’œuvre à une forme sublimée d’un
national-socialisme vulgaire » et ceux qui « la détachent de
l’engagement politique ». Car selon l’auteur, les deux approches « contournent
la complexité réelle des liens entre philosophie et politique tels qu’ils se
nouent dans la pensée de Heidegger à partir de 1933 » (note 7, p. 9).
L’éclairage platonicien nous aide certes à mieux comprendre le lien qui est
censé unir gouvernement politique et philosophie dans l’Université du III<sup>ème</sup>
Reich, et à introduire ainsi dans cette complexité <span style="mso-spacerun:
yes"> </span>une certaine clarté ; mais nous aide-t-elle pour autant à
mieux estimer le degré de compromission avec l’idéologie nazie qui ne cesse de
faire débat depuis qu’il existe « une affaire » Heidegger ? Ce
qu’on ne peut plus refuser d’appeler le nazisme de Heidegger prend-il un tour
plus acceptable dès lors qu’il peut se revendiquer d’une parenté
platonicienne ? Sur ce point, le livre de C. Sommer nous laisse livrés à
nous-mêmes, à nos doutes et à nos questions sur l’insondable énigme de cet
engagement.</span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-size:10.0pt;mso-bidi-font-size:
11.0pt;line-height:115%;font-family:"Lucida Grande"" lang="FR"> </span></p>
<span style="font-size:10.0pt;mso-bidi-font-size:11.0pt;line-height:
115%;font-family:"Lucida Grande";mso-fareast-font-family:Calibri;mso-fareast-theme-font:
minor-latin;mso-bidi-font-family:"Times New Roman";mso-ansi-language:FR;
mso-fareast-language:EN-US" lang="FR">Jean Kessler</span>