oeil de minerve ISSN 2267-9243 - Mot-clé - FreudRecensions philosophiques2023-12-27T09:56:23+01:00Académie de Versaillesurn:md5:b5151268a8c1e471830557044d755c66DotclearGilles Ribault dir., Freud au cas par cas, Leuven University Press 2016, lu par Anna Faivreurn:md5:c633769211a50728803e597d890213182020-07-31T06:30:00+02:002020-08-04T18:10:07+02:00Karim OukaciPsychanalyseFreudInconscientPsychanalyse<p style="text-align:justify; margin:0cm 0cm 10pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Times New Roman""><b><i><span style="font-size:11.0pt"><span style="font-family:"Lucida Grande"">Freud, au cas par cas. Lectures philosophiques des cas freudiens</span></span></i></b><b><span style="font-size:11.0pt"><span style="font-family:"Lucida Grande"">, sous la direction de Gilles Ribault, collection <em>Figures of the Unconscious</em>, Leuven University Press, 2016 (168 pages).</span></span></b></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin:0cm 0cm 10pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Times New Roman""><span style="font-size:11.0pt"><span style="font-family:"Lucida Grande""><img alt="" class="media" src="http://blog.ac-versailles.fr/oeildeminerve/public/.fr_cas_s.jpg" style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;" />Gilles Ribault nous présente ici, associé à un collectif qu'il dirige, un recueil d'articles, constituant autant de lectures philosophiques de cas freudiens. Un peu à la manière de Ricœur, les différents auteurs de cet ouvrage proposeront une analyse épistémologique et historique de textes directement tirés de la pratique.</span></span></span></span></p> <p style="margin-top:.1pt; margin-right:0cm; margin-bottom:.1pt; margin-left:0cm; text-align:justify; margin:0cm 0cm 0.0001pt"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:"Times New Roman""><span style="font-size:11.0pt"><span style="font-family:"Lucida Grande"">Les auteurs de ces articles présentent des profils variés issus de l'univers de la psychanalyse, de la philosophie mais aussi de la littérature. Cette approche pluridisciplinaire, non exclusivement psychanalytique, nourrit une lecture critique. C'est donc l'histoire d'une philosophie relisant la psychanalyse avec ses propres attentes qui se joue, psychanalyse dont on sait combien elle a inspiré les philosophes, toujours néanmoins soucieuse de repenser ses concepts.</span></span></span></span></p>
<p style="margin-top:.1pt; margin-right:0cm; margin-bottom:.1pt; margin-left:0cm; text-align:justify; margin:0cm 0cm 0.0001pt"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:"Times New Roman""><span style="font-size:11.0pt"><span style="font-family:"Lucida Grande""> Comme nous le rappelle G. Ribault en introduction, la psychanalyse est aujourd'hui un champ d'études à part, isolé des neurosciences et de la psychologie cognitive, et souffrant cruellement de cet isolement dans le monde anglo-saxon. La philosophie, quoiqu'elle s'en éloigne, contribue à entretenir l'intérêt pour les études psychanalytiques. Elle rejoint dans cet ouvrage la métapsychologie et chaque article se propose d'aborder un problème de doctrine, au travers d'un cas.</span></span></span></span></p>
<p style="margin-top:.1pt; margin-right:0cm; margin-bottom:.1pt; margin-left:0cm; text-align:justify; margin:0cm 0cm 0.0001pt"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:"Times New Roman""><span style="font-size:11.0pt"><span style="font-family:"Lucida Grande""> Les cas étudiés figurent parmi les plus célèbres et sont variés; l'hystérie n'y tient pas la seule place. Il s'agit notamment de Dora, dont on connaît l'importance dans l'avancée de l'interprétation des rêves, du petit Hans, qui a largement contribué à l'élucidation du complexe d'Œdipe, de l'homme aux loups et de l'homme aux rats, posant la question du rapport entre les figures animales et des archétypes de la vie libidinale, ou encore du Président Schreber. D'autres articles nous montreront pourquoi, dans son exploration du psychisme humain, Freud fut amené à se pencher sur les mythes, la littérature comme témoins d'un inconscient collectif.</span></span></span></span></p>
<p style="margin-top:.1pt; margin-right:0cm; margin-bottom:.1pt; margin-left:0cm; text-align:justify; margin:0cm 0cm 0.0001pt"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:"Times New Roman""><span style="font-size:11.0pt"><span style="font-family:"Lucida Grande""><a href="http://upers.kuleuven.be/sites/upers.kuleuven.be/files/styles/colorbox_large/public/covers/freud_cover3.jpg?itok=uVr8aaHm"><span style="color:blue"><span style="text-decoration:none"><span style="text-underline:none"><v:shape alt="" href="http://upers.kuleuven.be/sites/upers.kuleuven.be/files/styles/colorbox_large/public/covers/freud_cover3.jpg?itok=uVr8aaHm" id="_x0000_i1025" o:button="t" style="width:24pt; height:24pt" type="#_x0000_t75"></v:shape></span></span></span></a></span></span></span></span></p>
<p style="margin-top:.1pt; margin-right:0cm; margin-bottom:.1pt; margin-left:0cm; text-align:justify; margin:0cm 0cm 0.0001pt"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:"Times New Roman""><span style="font-size:11.0pt"><span style="font-family:"Lucida Grande""> <em><span style="font-family:"Lucida Grande"">De l'intérêt épistémologique du cas</span></em></span></span></span></span></p>
<p style="margin-top:.1pt; margin-right:0cm; margin-bottom:.1pt; margin-left:0cm; text-align:justify; margin:0cm 0cm 0.0001pt"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:"Times New Roman""><span style="font-size:11.0pt"><span style="font-family:"Lucida Grande""> Gilles Ribault s'interroge sur l'intérêt scientifique du cas, en comparaison avec le traité métapsychologique. Ce faisant, il soulève une question d'épistémologie: qu'est-ce qu'une science expérimentale, et à partir de là, qu'est-ce qu'un cas ? Il s'avère qu'un cas peut tout autant infirmer que confirmer une théorie. Ainsi, à travers l'éclaircissement des apports des plus célèbres de ces cas, c'est toute l'aventure de la psychanalyse qui se voit mise au jour, comme thérapie expérimentale, dont l'histoire fut parcourue de rejets et de soubresauts.</span></span></span></span></p>
<p style="margin-top:.1pt; margin-right:0cm; margin-bottom:.1pt; margin-left:0cm; text-align:justify; margin:0cm 0cm 0.0001pt"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:"Times New Roman""><span style="font-size:11.0pt"><span style="font-family:"Lucida Grande""> Ces cas, féconds pour la doctrine freudienne, furent aussi des expériences cruciales pour cette thérapie, des moments de redéfinition de sa méthode et de ses concepts opératoires. Loin que les patients de Freud aient toujours offert une illustration de ses théories, ils lui offrirent bien plutôt l'occasion de la préciser.</span></span></span></span></p>
<p style="margin-top:.1pt; margin-right:0cm; margin-bottom:.1pt; margin-left:0cm; text-align:justify; margin:0cm 0cm 0.0001pt"> </p>
<p style="margin-top:.1pt; margin-right:0cm; margin-bottom:.1pt; margin-left:0cm; text-align:justify; margin:0cm 0cm 0.0001pt"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:"Times New Roman""><em><span style="font-size:11.0pt"><span style="font-family:"Lucida Grande""> Au cas par cas</span></span></em></span></span></p>
<p style="margin-top:.1pt; margin-right:0cm; margin-bottom:.1pt; margin-left:0cm; text-align:justify; margin:0cm 0cm 0.0001pt"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:"Times New Roman""><span style="font-size:11.0pt"><span style="font-family:"Lucida Grande""> Le cas Dora, abordé par Beatriz Santos, fut une expérience charnière dans l'œuvre de Freud. Le caractère inachevé de cette cure et son aspect fragmentaire ont renforcé son intérêt. S'articulant autour de deux rêves célèbres, celui de l'incendie et celui du cimetière, le cas Dora comporte une unité d'ordre libidinal. Davantage que dans d'autres cas d'hystérie, Freud doit ici interroger la patiente sur sa sexualité et les manifestations de celle-ci – masturbation, énurésie, bisexualité, etc. Or, son appareil théorique concernant les différents aspects et phases de la libido infantile, parmi lesquels on compte la sensibilité des zones érogènes, la prédisposition polymorphe et le rôle fondateur des souvenirs, n'est pas encore au point. Il est difficile de distinguer dans les troubles de cette patiente ce qui relève du vécu, de l'expérience ou d'une prédisposition psychique à l'hystérie. De plus, le cas Dora fait intervenir des pulsions auxquelles Freud accordait peu d'intérêt, comme la bisexualité. Le schéma œdipien classique manque ici l'attachement de Dora pour Mme K. Enfin, l'interruption de la cure avant son terme complique l'élaboration conceptuelle de ses apports.</span></span></span></span></p>
<p style="margin-top:.1pt; margin-right:0cm; margin-bottom:.1pt; margin-left:0cm; text-align:justify; margin:0cm 0cm 0.0001pt"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:"Times New Roman""><span style="font-size:11.0pt"><span style="font-family:"Lucida Grande""> L'étude de la Gradiva, que propose Gilles Ribault ensuite, soulève la périlleuse question du statut de l'amour chez Freud. Dans une doctrine où tout semble avoir un lien avec la sexualité, au point que l'on ait parlé de pansexualisme, où l'énergie libidinale est au cœur de la santé du patient, quelle place existe-t-il pour une forme d'amour qui ne soit pas immédiatement rabattue sur l'éros? La vie affective de l'enfance, en tant qu'elle fait retour, porte des enjeux affectifs autant qu'érotiques. Toutefois, l'auteur insiste sur le fait que l'amour doit être un renouveau davantage qu'un réinvestissement d'anciens désirs sur d'anciens objets. La vie d'une pulsion amoureuse est multiple et l'un de ses ancrages les plus féconds est artistique. La sublimation permet en effet de garder l'aspect sain d'un amour satisfait, tout en contournant les obstacles du principe de réalité et de la fixation sur un objet. Si les conclusions de l'analyse n'amèneront pas à dissocier fondamentalement l'amour de la sexualité, elles le rattacheront toutefois à une énergie vitale, faisant contrepoids aux pulsions de mort et aux tentations narcissiques.</span></span></span></span></p>
<p style="margin-top:.1pt; margin-right:0cm; margin-bottom:.1pt; margin-left:0cm; text-align:justify; margin:0cm 0cm 0.0001pt"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:"Times New Roman""><span style="font-size:11.0pt"><span style="font-family:"Lucida Grande""> L'étude du petit Hans, menée par Herman Westerink, en lien avec les apports de <em><span style="font-family:"Lucida Grande"">Totem et tabou</span></em> amène l'auteur à se pencher sur le lien entre la religion et la figure paternelle. De fait, ces deux textes ont en commun de traiter du complexe d'Œdipe et de ses figures de substitution: une image de cheval dans le cas du petit Hans et des esprits ou un Dieu dans le totémisme. C'est encore une fois l'occasion d'observer les ramifications multiples de la vie psychique</span></span></span></span></p>
<p style="margin-top:.1pt; margin-right:0cm; margin-bottom:.1pt; margin-left:0cm; text-align:justify; margin:0cm 0cm 0.0001pt"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:"Times New Roman""><span style="font-size:11.0pt"><span style="font-family:"Lucida Grande""> Les deux études qui suivent se penchent sur l'agressivité. Philippe Van Haute et Tomas Geyskens se penchent sur la colère en tant qu'expression de la névrose de contrainte. Ils sont soucieux de distinguer la colère, affect passager d'objet changeant, de la haine, plus froide et portée sur un seul objet.</span></span></span></span></p>
<p style="margin-top:.1pt; margin-right:0cm; margin-bottom:.1pt; margin-left:0cm; text-align:justify; margin:0cm 0cm 0.0001pt"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:"Times New Roman""><span style="font-size:11.0pt"><span style="font-family:"Lucida Grande""> En se penchant sur l'exemple de l'homme aux rats, ils entendent montrer la particularité de la colère comme affect. L'homme aux rats s'est surpris à souhaiter la mort de son père, suite à des brimades. Les deux auteurs reprochent à Freud de n'avoir pas vu qu'il s'agissait de colère et non de haine. L'objet est ici changeant, l'homme aux rats n'en veut pas qu'à son père mais aussi à un cousin ou à sa fiancée. Sous l'effet d'une névrose de contrainte, il réprime en permanence une colère qui se déplace par un mécanisme de défense, parfois pour se retourner contre soi-même. La disposition du patient à la névrose de contrainte explique bien plus ses troubles que son vécu ou les figures familiales.</span></span></span></span></p>
<p style="margin-top:.1pt; margin-right:0cm; margin-bottom:.1pt; margin-left:0cm; text-align:justify; margin:0cm 0cm 0.0001pt"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:"Times New Roman""><span style="font-size:11.0pt"><span style="font-family:"Lucida Grande""> Dans la même lignée, l'étude conjointe de Caïn et d’Œdipe, effectuée par Jens de Vleminck, aborde l'agressivité, à travers des figures masculines ancestrales présentes dans l'imaginaire collectif. C'est sous l'angle de l'agressivité que sont analysés ces grands récits, et dans le souci de la distinguer du champ des pulsions sexuelles.</span></span></span></span></p>
<p style="margin-top:.1pt; margin-right:0cm; margin-bottom:.1pt; margin-left:0cm; text-align:justify; margin:0cm 0cm 0.0001pt"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:"Times New Roman""><span style="font-size:11.0pt"><span style="font-family:"Lucida Grande""> Selon Freud, le mythe, comme le conte, sont des manières pour l'enfant de se confronter à ses pulsions sadiques ainsi qu'à ses pulsions de mort. Or l'histoire de Caïn et Abel, contrairement à celle d'Œdipe, est un mythe attestant d'une violence originaire. Le fratricide, décrit de manière concise voire elliptique dans les textes sacrés, serait l'expression d'une pulsion paroxystique, issue d'une montée en puissance de la colère à travers différentes phases s'achevant par l'agression. Cette explosion de colère s'exprimerait de manière épileptique. Si ce mythe a pu avoir une portée universelle, c'est parce qu'il montrait la proximité du normal et du pathologique dans nos pulsions d'agressivité et le penchant de chacun à commettre l'impardonnable.</span></span></span></span></p>
<p style="margin-top:.1pt; margin-right:0cm; margin-bottom:.1pt; margin-left:0cm; text-align:justify; margin:0cm 0cm 0.0001pt"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:"Times New Roman""><span style="font-size:11.0pt"><span style="font-family:"Lucida Grande""> L'homme aux loups, abordé par Elissa Marder, porte sur les premières confrontations avec la sexualité dans l'enfance, époque où l'acte sexuel demeure mystérieux, indéfini. L'enfant ne ressent pas encore l'instinct reproductif et pourtant, sa libido est déjà en devenir, d'où le rôle majeur des expériences infantiles dans de nombreux cas. Une réappropriation symbolique de ces premières expériences s'effectue, notamment au travers du monde animal. On sait combien l'importance extrême accordée par Freud à la sexualité infantile fut critiquée. L'investigation freudienne se déploie fréquemment dans le passé, à la recherche de souvenirs vagues, refoulés ou occultés par des souvenirs-écrans et à l'origine des troubles.</span></span></span></span></p>
<p style="margin-top:.1pt; margin-right:0cm; margin-bottom:.1pt; margin-left:0cm; text-align:justify; margin:0cm 0cm 0.0001pt"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:"Times New Roman""><span style="font-size:11.0pt"><span style="font-family:"Lucida Grande""> La pathologie de l'homme aux loups repose sur une scène primitive – la vision d'un coït parental répété – ayant provoqué un traumatisme mais aussi une grande incompréhension. Elissa Marder s'interrogera donc sur le rôle des figures animales, comme médiation infantile dans la compréhension de la sexualité humaine, mais aussi comme médiation humanisante dans la constitution d'une sexualité qu'on ne peut rabattre sur un simple instinct animal. Le fantasme, la vie symbolique, le rêve sont autant d'espaces permettant l'interprétation et la formation de la libido.</span></span></span></span></p>
<p style="margin-top:.1pt; margin-right:0cm; margin-bottom:.1pt; margin-left:0cm; text-align:justify; margin:0cm 0cm 0.0001pt"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:"Times New Roman""><span style="font-size:11.0pt"><span style="font-family:"Lucida Grande""> En somme, l'étude des cas freudiens et de leurs difficultés permet de penser l'appareil théorique freudien et de le prolonger. L'efficacité thérapeutique doit ici être le guide de cette relecture conceptuelle. Les cas permettent d'élaborer des hypothèses quant au psychisme collectif, mais ils nous ramènent également à la nécessité d'envisager les limites de ce discours, face à des prédispositions individuelles au pathologique. Le thérapeute apprend de ses patients, bien qu'il étudie le pathologique à la lumière d'une normalité déviée.</span></span></span></span></p>
<p style="margin-top:.1pt; margin-right:0cm; margin-bottom:.1pt; margin-left:0cm; text-align:justify; margin:0cm 0cm 0.0001pt"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:"Times New Roman""><span style="font-size:11.0pt"><span style="font-family:"Lucida Grande""> Anna Faivre (25/05/2016).</span></span></span></span></p>Freud, Inhibition, symptôme et angoisse, Payot 2014, lu par Jean-Jacques Sarfatiurn:md5:1cbdd4fa4f947765248bc241bfa413c02020-07-28T06:30:00+02:002020-08-04T17:46:05+02:00Karim OukaciPsychanalyseFreudInconscientPsychanalyse<p style="margin-top:.1pt; text-align:justify; margin:0cm 0cm 0.0001pt"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:"Times New Roman""><strong><span style="font-size:11.0pt"><span style="font-family:"Lucida Grande"">Sigmund Freud, <i>Inhibition, symptôme et angoisse,</i> traduction inédite d'O. Mannoni. Petite bibliothèque Payot, 2014, avec une préface D. Renauld (229 pages).</span></span></strong></span></span></p>
<p style="margin-top:.1pt; text-align:justify; margin:0cm 0cm 0.0001pt"> </p>
<p style="margin-top:.1pt; text-align:justify; margin:0cm 0cm 0.0001pt"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:"Times New Roman""><span style="font-size:11.0pt"><span style="font-family:"Lucida Grande""><img alt="" class="media" src="http://blog.ac-versailles.fr/oeildeminerve/public/.freud_h_s.jpg" style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;" />Deux textes sont présentés dans ce recueil. Ils présentent un intérêt pour celui qui cherche à mieux comprendre l’évolution de la pensée freudienne car ils ont, entre autres, le mérite de mettre en évidence la genèse de deux tournants majeurs qui s’opéreront dans la pensée du fondateur de la psychanalyse.</span></span></span></span></p> <p style="margin-top:.1pt; text-align:justify; margin:0cm 0cm 0.0001pt"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:"Times New Roman""><span style="font-size:11.0pt"><span style="font-family:"Lucida Grande"">Deux textes sont présentés dans ce recueil.</span></span></span></span></p>
<p style="margin-top:.1pt; text-align:justify; margin:0cm 0cm 0.0001pt"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:"Times New Roman""><span style="font-size:11.0pt"><span style="font-family:"Lucida Grande"">Ils présentent un intérêt pour celui qui cherche à mieux comprendre l’évolution de la pensée freudienne car ils ont, entre autres, le mérite de mettre en évidence la genèse de deux tournants majeurs qui s’opéreront dans la pensée du fondateur de la psychanalyse.</span></span></span></span></p>
<p style="margin-top:.1pt; text-align:justify; margin:0cm 0cm 0.0001pt"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:"Times New Roman""><span style="font-size:11.0pt"><span style="font-family:"Lucida Grande"">Le premier texte, publié le 15 janvier 1895, est une œuvre de jeunesse. Il est court, clair, facile d’accès et annonce le deuxième Freud - non plus le premier qui interroge la médecine positiviste avec Bleuler et Fliess - mais qui celui qui commence à trouver sa propre voie et qui expliquera principalement, par le refoulement inconscient des pulsions, l’origine des troubles psychiques.</span></span></span></span></p>
<p style="margin-top:.1pt; text-align:justify; margin:0cm 0cm 0.0001pt"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:"Times New Roman""><span style="font-size:11.0pt"><span style="font-family:"Lucida Grande"">Dans ce premier travail, la thèse freudienne est efficace et semble ne devoir susciter aucune interrogation particulière pour le jeune chercheur qu’il est alors. Pour ce dernier, l’angoisse se manifeste par différents symptômes qu’il identifie et serait, tout comme l’hystérie, le produit d’un refoulement sexuel (p.70). Pour l’auteur qui s’annonce, lorsqu’une personne s’abstient ou que son désir sexuel n’est pas totalement assouvi, la puissance de la pulsion demeure et le système nerveux lutte continuellement à l’intérieur de l’individu assiégé par le désir refoulé, qui - épuisé par ces attaques perpétuelles qu’il ne maitrise pas - se sent ainsi oppressé et angoissé (p. 73). L’angoisse n’est donc que l’expression d’une fatigue interne, celle d’un sujet qui lutte intérieurement contre ses propres frustrations.</span></span></span></span></p>
<p style="margin-top:.1pt; text-align:justify; margin:0cm 0cm 0.0001pt"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:"Times New Roman""><span style="font-size:11.0pt"><span style="font-family:"Lucida Grande"">Pour le dire autrement : au diable Kierkegaard et ses épigones (eux-mêmes sans doute dominants dans la <em><span style="font-family:"Lucida Grande"">doxa</span></em> psychiatrique de l’époque et la bonne pensée bourgeoise), l’envie d’infini non réalisée n’est pas cause de l’angoisse ! Seules les souffrances infligées aux corps sont, pour le jeune Freud, à l’origine de celle-ci.</span></span></span></span></p>
<p style="margin-top:.1pt; text-align:justify; margin:0cm 0cm 0.0001pt"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:"Times New Roman""><span style="font-size:11.0pt"><span style="font-family:"Lucida Grande"">Le second article publié dans le recueil est une œuvre de la maturité. Elle est plus longue que la précédente et bien plus dubitative que celle-ci. Elle a été publiée en 1926 lorsque Freud a 70 ans. Elle annonce le troisième Freud, celui qui, confronté à la montée du nazisme et du stalinisme, face à l’arrogance d’un certain positivisme qui commence à se développer et au succès de la psychanalyse, a une autorité reconnue dans le monde qui est le sien et commence à réinterroger la ou les religions, en réinterrogeant ce que Rolland appellera le « sentiment océanique ». Cette étude préfigure donc : <em><span style="font-family:"Lucida Grande"">L’avenir d’une illusion</span></em> (1927), <em><span style="font-family:"Lucida Grande"">Le Malaise dans la civilisation </span></em>(1930) et le <em><span style="font-family:"Lucida Grande"">Moise et le Monothéisme</span></em>.</span></span></span></span></p>
<p style="margin-top:.1pt; text-align:justify; margin:0cm 0cm 0.0001pt"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:"Times New Roman""><span style="font-size:11.0pt"><span style="font-family:"Lucida Grande"">En 1925 lorsque ce texte est rédigé, Freud, comme le rappelle D. Renauld, semble en effet « à court de nouvelles idées » (préface p.19). Il est certes sûr de sa pensée, mais cette assurance est celle de celui qui sait mieux s’interroger et qui, de plus, a vécu des drames personnels qui le questionnent sur l’existence, et il cherche autrement, il nuance. Il s’avoue même (est-ce ici le fait d’une stratégie pédagogique, qui sait ?) :</span></span></span></span></p>
<p style="margin-top:.1pt; margin-right:0cm; margin-bottom:.0001pt; margin-left:35.45pt; text-align:justify; margin:0cm 0cm 0.0001pt"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:"Times New Roman""><em><span style="font-size:11.0pt"><span style="font-family:"Lucida Grande"">presque honteux après un si long travail de continuer à rencontrer des difficultés dans l’appréhension des situations les plus fondamentales </span></span></em><span style="font-size:11.0pt"><span style="font-family:"Lucida Grande"">(p. 150)</span></span></span></span></p>
<p style="margin-top:.1pt; text-align:justify; margin:0cm 0cm 0.0001pt"> </p>
<p style="margin-top:.1pt; text-align:justify; margin:0cm 0cm 0.0001pt"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:"Times New Roman""><span style="font-size:11.0pt"><span style="font-family:"Lucida Grande"">Certes, la névrose d’angoisse fait partie de ces situations essentielles pour lui malgré les 30 années passées, cependant une évolution s’est opérée et l’auteur ne semble plus dans l’affirmation presque péremptoire du texte précédent. Il s’interroge et avoue même cette fois ne toujours pas totalement connaître ce qu’est l’angoisse devenue « difficile à appréhender » tant sont contradictoires certaines données qu’il a pu accumuler au cours des recherches, analyses et lectures (p.161). La pensée s’est donc épaissie et nuancée. L’importance scientifique de l’article apparait selon nous, lorsque Freud, interpelé par le jeune Rank, ne souhaite pas remettre en cause l’étiologie sexuelle de l’angoisse mais se demande :</span></span></span></span></p>
<p style="margin-top:.1pt; margin-right:0cm; margin-bottom:.0001pt; margin-left:35.45pt; text-align:justify; margin:0cm 0cm 0.0001pt"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:"Times New Roman""><em><span style="font-size:11.0pt"><span style="font-family:"Lucida Grande"">Comment mettre ce résultat en relation avec l’autre, selon lequel l’angoisse des phobies est une angoisse du moi, naît dans le moi, ne découle pas du refoulement mais suscite le contraire ?</span></span></em><span style="font-size:11.0pt"><span style="font-family:"Lucida Grande""> (p.124)</span></span></span></span></p>
<p style="margin-top:.1pt; text-align:justify; margin:0cm 0cm 0.0001pt"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:"Times New Roman""><span style="font-size:11.0pt"><span style="font-family:"Lucida Grande"">En d’autres termes, il se demande pourquoi « mécaniquement » ce qui était refoulé réapparaît sous d’autres formes et le plaisir perdu crée autant de déplaisir. Il cherche des causes plus profondes, des mécanismes plus cachés. Il sait qu’il a la possibilité intellectuelle de cet approfondissement et il veut aller en profondeur encore et encore.</span></span></span></span></p>
<p style="margin-top:.1pt; text-align:justify; margin:0cm 0cm 0.0001pt"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:"Times New Roman""><span style="font-size:11.0pt"><span style="font-family:"Lucida Grande"">Le fondateur de la psychanalyse reconnaît donc que la thèse du refoulement ne suffit en effet pas à expliquer totalement l’origine de ce mécanisme étrange qu’est l’angoisse. Il évoque alors l’idée d’une origine de cette névrose comme réaction face à un danger mais il ne parvient pas à identifier précisément celui-ci. C’est alors qu’en se questionnant toujours, il convoque les instances du moi et le Surmoi précédemment « inventées » et remarque que, dans l’angoisse,</span></span></span></span></p>
<p style="margin-top:.1pt; margin-right:0cm; margin-bottom:.0001pt; margin-left:35.45pt; text-align:justify; margin:0cm 0cm 0.0001pt"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:"Times New Roman""><em><span style="font-size:11.0pt"><span style="font-family:"Lucida Grande"">Le moi qui, d’une part sait qu’il n’a pas commis de faute ne peut d’autre part s’empêcher de ressentir un sentiment de culpabilité qu’il est incapable de s’expliquer</span></span></em><span style="font-size:11.0pt"><span style="font-family:"Lucida Grande""> (p.138).</span></span></span></span></p>
<p style="margin-top:.1pt; text-align:justify; margin:0cm 0cm 0.0001pt"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:"Times New Roman""><span style="font-size:11.0pt"><span style="font-family:"Lucida Grande"">Qu’est ce qui fait que le moi pourtant innocent se condamne ? Qu’est ce qui fait qu’il s’angoisse ainsi de manière récurrente chez le névrosé ?</span></span></span></span></p>
<p style="margin-top:.1pt; text-align:justify; margin:0cm 0cm 0.0001pt"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:"Times New Roman""><span style="font-size:11.0pt"><span style="font-family:"Lucida Grande"">Freud ne le sait pas encore ou n’affirme encore rien de définitif sur le sujet dans ce texte mais celui-ci nous intéresse car il semble que notre auteur commence à pressentir que c’est en creusant ce « sentiment » particulier, celui que certains religieux appellent le « péché originel » qu’il trouvera de nouvelles solutions heuristiques à ses recherches. Il pressent, sans savoir encore comment, qu’il soutiendra par la suite que c’est par le truchement du sentiment de culpabilité (ainsi que celui de honte qu’il analysera peu en revanche) que toute la domination de la « mauvaise éthique » opérera.</span></span></span></span></p>
<p style="margin-top:.1pt; text-align:justify; margin:0cm 0cm 0.0001pt"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:"Times New Roman""><span style="font-size:11.0pt"><span style="font-family:"Lucida Grande"">Dans ce texte, Freud s’interroge encore mais on note qu’il pressent déjà ce qu’il écrira à la fin de ce grand livre qu’est le <em><span style="font-family:"Lucida Grande"">Malaise dans la civilisation</span></em>, à savoir que la névrose n’est rien d’autre qu’une réaction au danger que constitue l’introduction subreptice et intérieure de la pulsion de mort par une instance brutale et violente qui a pris le pouvoir en nous (le Surmoi frustré). L’angoisse est ainsi à la fois une peur face à la domination de la mort que cette instance nous impose en nous privant encore et toujours, et condamnation de ladite instance pour des désirs qui demeurent malgré tout en nous malgré le refoulement. L’angoisse est donc le produit d’une peur irrationnelle suscitée par un Surmoi rendu agressif par les privations, et par le rôle que la société lui assigne par souci d’ordre et de régulation. Elle est une peine que le névrosé s’applique à lui-même et qu’il s’applique en permanence d’où sa régularité et sa constance en quelque sorte.</span></span></span></span></p>
<p style="margin-top:.1pt; text-align:justify; margin:0cm 0cm 0.0001pt"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:"Times New Roman""><span style="font-size:11.0pt"><span style="font-family:"Lucida Grande"">Certes les choses dans le texte recensé ne sont pas aussi claires mais elles commencent à se préciser en annonçant une évolution majeure. Pour le moment, Freud se contente de noter que l’angoisse demeure une réaction face à un danger qu’il ne parvient pas à identifier (p 192). Il sait bien que le refoulement demeure une tentative de fuite. Il écrit bien :</span></span></span></span></p>
<p style="margin-top:.1pt; margin-right:0cm; margin-bottom:.0001pt; margin-left:35.45pt; text-align:justify; margin:0cm 0cm 0.0001pt"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:"Times New Roman""><em><span style="font-size:11.0pt"><span style="font-family:"Lucida Grande"">Le refoulé devient une créature à abattre, exclue de la grande organisation du moi, soumise aux seules lois qui règnent dans le domaine de l’inconscient </span></span></em><span style="font-size:11.0pt"><span style="font-family:"Lucida Grande"">(p. 197).</span></span></span></span></p>
<p style="margin-top:.1pt; text-align:justify; margin:0cm 0cm 0.0001pt"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:"Times New Roman""><span style="font-size:11.0pt"><span style="font-family:"Lucida Grande"">Toutefois, il ne sait ou n’ose pas encore écrire que l’angoisse est ce par quoi cette tentative de meurtre ou de liquidation s’opère. Il ne sait pas encore clairement pourquoi certains se laissent plus aisément abattre que d’autres parce qu’ils sont « plus moraux » et donc se sentent plus pécheurs que d’autres. Pour le moment, il s’interroge et en cherchant, il nous permet d’approfondir ce qu’il pourra plus aisément clarifier plus tard.</span></span></span></span></p>
<p style="margin-top:.1pt; text-align:justify; margin:0cm 0cm 0.0001pt"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:"Times New Roman""><span style="font-size:11.0pt"><span style="font-family:"Lucida Grande"">En conséquence, la lecture du recueil recensé est intéressante pour trois raisons au moins : a) d’une part peut-être parce qu’il met en évidence la différence qui peut exister entre le « jeune » chercheur et celui qui a avancé en âge et qui (lorsqu’il évolue « bien ») cherche à nuancer celui qu’il fut autrefois sans le trahir pour autant ; b) d’autre part parce qu’il nous aide à approfondir la subtilité de la pensée freudienne ; c) et enfin, parce qu’il nous montre avant tout ce qu’est un grand penseur, à savoir quelqu’un qui cherche, qui invente et qui ne se contente pas de reproduire ou de réécrire ce que d’autres (voire lui-même) ont pu écrire auparavant mais qui ne rejette rien de ce qui pourrait le faire avancer.</span></span></span></span></p>
<p style="margin-top:.1pt; text-align:justify; margin:0cm 0cm 0.0001pt"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:"Times New Roman""><span style="font-size:11.0pt"><span style="font-family:"Lucida Grande"">Le grand penseur est celui qui produit une pensée en mouvement, une pensée qui ne cesse de s’interroger librement, sans tabou, ni crainte et sans se trahir pour autant.</span></span></span></span></p>
<p style="margin-top:.1pt; text-align:justify; margin:0cm 0cm 0.0001pt"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:"Times New Roman""><span style="font-size:11.0pt"><span style="font-family:"Lucida Grande"">C’est également celui qui nous aide à avancer tout en le dépassant. La recension de cette publication est donc, pour nous, l’occasion de l’expression d’un souhait, celui du rappel de la nécessité pour les philosophes de réinvestir la pensée freudienne pour permettre son dépassement en lien avec une psychanalyse, qu’il ne faut pas combattre car celle-ci demeure encore un des seuls lieux d’expression libre dont l’amour de l’efficacité simplificatrice et triomphante contemporaine a permis, avec la philosophie plus libre encore selon nous, la sauvegarde.</span></span></span></span></p>
<p style="margin-top:.1pt; text-align:justify; margin:0cm 0cm 0.0001pt"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:"Times New Roman""><span style="font-size:11.0pt"><span style="font-family:"Lucida Grande"">Mais jusqu’à quand ?</span></span></span></span></p>
<p style="margin-top:.1pt; text-align:justify; margin:0cm 0cm 0.0001pt"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:"Times New Roman""><span style="font-size:11.0pt"><span style="font-family:"Lucida Grande"">Telle est la question qu’il convient désormais de se poser et que Freud dans ces deux textes pose, selon nous, en osant - lorsqu’il fut jeune - combattre la pensée-comme-il-faut qui créait tant de ravages et - lorsqu’il fut plus âgé - se remettre en cause afin de montrer à ceux qui croyaient que tout était simple que rien ne l’était vraiment et qu’il fallait encore et toujours inventer, innover, se dépasser et créer librement pour se retrouver.</span></span></span></span></p>
<p style="margin-top:.1pt; text-align:justify; margin:0cm 0cm 0.0001pt"> </p>
<p style="margin-top:.1pt; text-align:justify; margin:0cm 0cm 0.0001pt"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:"Times New Roman""><span style="font-size:11.0pt"><span style="font-family:"Lucida Grande"">Jean-Jacques Sarfati (12/05/2014).</span></span></span></span></p>Sandor Ferenczy, Réflexions sur le masochisme, lu par Baptiste Calmejane.urn:md5:2a132535488c8c26b03c8c5263761fa52018-09-27T06:00:00+02:002018-09-27T06:00:00+02:00Baptiste KlockenbringPsychanalyseFerencziFreudMasochismePsychanalyse<p><strong>Sandor Ferenczy, <em>Réflexions sur le masochisme</em>, Paris, Petite Bibliothèque Payot, 2018, lu par Baptiste Calmejane.</strong></p>
<p>Les textes sont introduits par Anne-Marie Saunal. Évoquant à plusieurs reprises sa propre pratique d’analyste, l’auteure de la préface aborde le motif du mal psychique sous sa double forme sadique et masochiste. Le masochisme doit être conçu, chez Freud et Ferenczi, dans sa relation au traumatisme, à l’identification à l’agresseur et à la pulsion de mort. La préface revient sur la différenciation des trois types de masochisme — moral, féminin, érogène — dans les textes de Freud, ainsi que sur la distinction ferenczienne entre orgasme normal, résultat d’un amour mutuel, et orgasme masochiste, résultat de l’identification à l’agresseur sadique. De ce point de vue, il convient de rappeler l’importance qu’il faut accorder, selon Ferenczi, à la réalité du traumatisme vécu comme source et origine de la compulsion masochiste. À l’égard des tendances masochistes, et de la souffrance en général, Anne-Marie Saunal rappelle à quel point la pratique clinique de Ferenczi reposait sur la compassion, l’humilité et l’humanité. Elle revient aussi sur la question de l’origine de l’affirmation (<em>bejahung</em>) de déplaisir, et sur le processus qui mène le sujet du déplaisir à la jouissance de ce déplaisir libidinalement investi. La préface s’achève enfin par une réflexion sur l’idée défendue par Ferenczi d’un épuisement de la douleur par acceptation de son existence, plus apte selon lui à en libérer le patient que la révolte, la lutte et le cramponnement hypocondriaque, ainsi que sur la place du pardon dans l’analyse.</p> <p>Le recueil en lui-même est composé de sept textes extraits de l’œuvre de Ferenczi.</p>
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<p> Le premier, <em>Du Principe masculin et féminin dans la nature</em>, est un extrait de quatre pages du <em>Journal Clinique </em>(Paris, Payot, 1985) de Ferenczi. Dans ce passage, Ferenczi s’efforce d’expliquer l’acceptation ou affirmation (masochiste) du déplaisir. Il s’agit de penser l’opposition de deux principes dans la psyché, un principe défini par Ferenczi comme masculin, caractérisé par l’égoïsme, l’affirmation de soi, voire le sadisme, et un principe féminin, caractérisé par le pouvoir et le vouloir souffrir maternel. Cette capacité à consentir ou acquiescer au déplaisir serait une expression de la féminité, mais elle « se déroulerait dans n’importe quelle domaine de la nature, donc en apparence tout à fait en dehors de la sexualité ». Il y aurait donc un principe réellement altruiste dans la nature, l’altruisme ne s’expliquant pas seulement par une combinaison de motifs égoïstes. Il y aurait un dualisme dans la psyché et le vivant entre pulsion de se faire valoir et pulsion de conciliation, cette dernière, essentiellement masochiste, étant des deux la « plus intelligent[e] ».</p>
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<p> Le second, de vingt-cinq pages, reprend, comme son titre l’indique — <em>Le problème de l’affirmation de déplaisir</em> — cette question. Il s’agit à l’origine d’un article publié en 1926 dans le volume XII de l’<em>International Zeitschrift für Psychoanalyse. </em>Il se trouve dans <em>Psychanalyse III. Œuvres complètes, 1916-1926 </em>(Paris, Payot, 1974). La tendance du psychisme étant à l’évitement de tout déplaisir, comment expliquer la formation psychique du sens de la réalité ? Il s’agit de restituer les étapes menant de l’hégémonie du principe de plaisir à la constitution du principe de réalité. Ferenczi renvoie à l’article de Freud <em>« </em>La dénégation », dans lequel ce dernier pense la dénégation de la réalité comme une phase intermédiaire entre l’ignorance de la réalité (et du déplaisir) et sa reconnaissance. Dès lors la question est de savoir comment l’on passe de la dénégation à l’affirmation (de déplaisir) ? Ferenczi consacre alors ses analyses à la double négation requise par ce processus : négation du déplaisir, puis négation de cette négation (le transfert est pris comme exemple). Il faut en outre penser une compensation pour comprendre l’acceptation du déplaisir. Celle-ci tient au fait que si la reconnaissance d’une réalité déplaisante est déplaisante, sa non-reconnaissance l’est encore davantage : « le moins déplaisant devient donc relativement plaisant et peut-être affirmé comme tel ». Ainsi, sans renoncer au principe de plaisir, on peut expliquer l’origine du consentement au déplaisir (ce qui suppose une machine à calculer plaisir et déplaisir dans l’organisation psychique). Ferenczi analyse l’exemple du bébé qui désirer téter. Le sein perdu produit la désintrication des pulsions et l’ambivalence, nécessaires à l’apparition d’une représentation d’objet et à l’épreuve de la réalité. C’est aux choses ambivalentes que s’attache le caractère d’objectivité le plus net. Cependant, pour que la vision objective soit possible, il faut que les pulsions soient dans un second temps inhibées. Une nouvelle union ou intrication pulsionnelle doit se produire, et que les deux passions à l’œuvre (amour et haine) s’équilibrent entre elles. Ferenczi revient sur un autre de ses essais dans lequel il s’efforce d’analyser les étapes du développement du sens de la réalité (période d’introjection, de projection, compensation mutuelle des deux principes). Ferenczi propose une description des phases de la reconnaissance du monde extérieur et de son caractère déplaisant, qu’il articule à la métapsychologie freudienne. Il rattache ensuite sa description au développement organique, qui présente selon lui des analogies avec le développement psychique. Le plus problématique à ce stade de l’analyse est de comprendre comment certaines parties du monde extérieur sont incluses dans le moi (introjection par identification et amour), tandis qu’il y a renoncement à des parties aimées du moi. L’hypothèse d’une représentation vécue comme provisoire par le psychisme du renoncement au plaisir et du consentement au déplaisir est valable dans certains cas. Mais, dans d’autres cas, où il y a perte réelle et irréparable, comment expliquer l’acceptation de déplaisir ? Il faut avoir recours à la pulsion de mort, au fait que la pulsion de destruction peut se retourner contre la personne propre. Il y aurait un principe « masochique », la pulsion de mort pouvant même être conçue comme la plus primitive. Cependant cette autodestruction a pour finalité la reconstruction d’un moi capable d’une plus grande résistance (au déplaisir, à l’hostilité du monde). C’est au terme de sa réflexion que Ferenczi approfondit son hypothèse d’une machine à calculer (le plaisir et le déplaisir) « comme organe auxiliaire du sens de réalité ».</p>
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<p> Le troisième <em>À propos de l’ « affirmation du déplaisir » </em>est une note de sept pages, extraite du <em>Journal Clinique</em>. Pour expliquer la position masochiste, Ferenczi analyse cette capacité du psychisme à insérer le déplaisir vécu dans une unité plus grande à l’intérieur de laquelle le déplaisir devient nécessaire. La guérison de la compulsion masochiste consisterait à rattacher consciemment la jouissance du déplaisir aux situations réelles vécues et, ainsi, à éliminer la recherche inconsciente, systématique et inutile du déplaisir. Il s’agit de comprendre que l’individu victime de traumatisme, en sortant de lui-même, s’insère, lui, ainsi que sa souffrance, dans une unité plus vaste, ce qui rend la souffrance nécessaire, et possible la reconstruction — sous condition de guérison — d’un sujet plus sage et plus patient. Ferenczi rattache ces expériences de type ex-tatiques à la question métaphysique de l’accès à la réalité dite immatérielle (transmission de pensées, occultisme, télépathie).</p>
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<p> Le quatrième, <em>Sur l’orgasme masochiste</em>, est une note de deux pages extraite de <em>Psychanalyse IV. Œuvre complètes, 1927-1933 </em>(Paris, Payot, 1982). Partant du rêve de l’une de ses patientes, Ferenczi distingue l’orgasme masochiste, résultat de l’acte sadique (égoïste sans amour) de l’orgasme normal, résultat, non de l’égoïsme ou de l’altruisme des partenaires, mais du mutualisme (échange de sentiments). Ferenczi analyse les étapes possibles de la réponse psychique à un viol et la manière de soigner le trauma qu’il produit. </p>
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<figure style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;"><img alt="41mvXR9oSpL._SX321_BO1_204_203_200_.jpg" class="media" src="http://blog.ac-versailles.fr/oeildeminerve/public/.41mvXR9oSpL._SX321_BO1_204_203_200__m.jpg" />
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<p> Le cinquième, <em>Réflexions sur « le plaisir de passivité » </em>est une note de six pages extraite du même volume portant sur la capacité à supporter le déplaisir, voire à y consentir, sinon même à en jouir. L’identification fantasmatique avec l’agresseur semble insuffisante. Ferenczi s’efforce de penser une pulsion de repos commune aux pulsions de vie (égoïstes/sadiques) et à la pulsion de mort (masochiste/altruiste). Cependant, le plaisir masochiste va rarement jusqu’au désir d’autodestruction et le moi s’efforce, suite à une agression traumatique, de reconstruire une nouvelle personnalité. Ferenczi analyse les effets du plaisir de sacrifice et les formes de clivage qu’il induit dans l’évolution de la personnalité. Il achève son propos en évoquant la manière dont l’analyse doit permettre au patient de comprendre et supporter les situations traumatiques face auxquelles il ne pouvait réagir.</p>
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<p> Le sixième, <em>Être mort, être femme </em>est une note de trois pages extraite du même volume. Ferenczi réfléchit dans ces pages au problème de l’adaptation conçue comme mort partielle. La genèse de la différence des sexes s’expliquerait par adaptation (mort partielle). De là viendrait, selon Ferenczi, les qualités intellectuelles supérieures des femmes, résultat de traumatismes plus nombreux et plus grands, d’une capacité d’objectivation plus grande (par retrait narcissique). Mais, écrit Ferenczi, « voici de nouveau le maudit problème du masochisme ! ». Ferenczi propose trois explications pour analyser, non seulement l’affirmation de déplaisir (ou consentement au déplaisir, <em>bejahung</em>), mais même sa recherche : aller au devant du déplaisir permet de parer l’angoisse de son attente ; accélérer volontairement la rencontre du déplaisir produit du plaisir ; le masochisme ne va pas sans une hallucination compensatoire (compensation purement imaginaire).</p>
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<p> Enfin, le septième texte, <em>Du terrorisme de la souffrance</em>, est une note extraite du <em>Journal Clinique. </em>Il fait allusion à deux patientes de Ferenczi. D’une part S.I., qui s’est entièrement identifiée à sa mère féroce et terrifiante, et qui exige de l’analyste qu’il extraie morceau par morceau cette personnalité étrangère et sadique en elle en se montrant « plus dur » avec elle. D’autre part B., qui lui demander de lui serrer le cou jusqu’à la suffocation, ce que Ferenczi interprète comme un désir de mettre fin à la « tension de déplaisir dans l’inconscient ».</p>
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<p> L’édition de cet ensemble de textes de Ferenczi consacrés au masochisme et à l’affirmation de déplaisir (ou consentement au déplaisir) par les Éditions Payot a pour mérite de proposer une traversée thématique de la question centrale de savoir comment et pourquoi la psyché se trouve capable, non seulement de supporter le déplaisir mais même de l’accepter, de l’affirmer, voire de le rechercher. L’intérêt principal de ce recueil est donc de proposer une lecture thématique et problématique spécifique. Dans l’histoire de la psychanalyse, les hypothèses et analyses théoriques de Ferenczi restent aussi fondamentales et indispensables que celles des autres fondateurs de la psychanalyse.</p>
<p> Aussi pertinent que soit un tel choix, il faut cependant remarquer qu’il tend à une certaine fragmentation de l’œuvre de Ferenczi. C’est pourquoi on rappellera l’existence des œuvres complètes de Ferenczi (sans le Journal clinique, édité séparément) publiées par les mêmes Éditions Payot :</p>
<p> - Psychanalyse I, Œuvre complètes, 1908-1912, 1968, Éditions Payot</p>
<p> - Psychanalyse II, Œuvre complètes, 1913-1919, 1970, Éditions Payot</p>
<p> - Psychanalyse III, Œuvre complètes, 1919-1922, 1974, Éditions Payot</p>
<p> - Psychanalyse IV, Œuvre complètes, 1927-1933, 1982, Éditions Payot</p>
<p> À cet égard, on regrettera que ces œuvres complètes ne soient plus disponibles. Tout en reconnaissance la pertinence des éditions multiples et thématiques proposées par les Éditions Payot, on peut regretter que certains textes apparaissent à plusieurs reprises dans différentes publications, tandis que d’autres sont devenus, pour le moment en tout cas, difficilement accessibles, en dehors du marché du livre d’occasion. Une réédition des œuvres complètes en quatre volumes complèterait de façon pertinente les différents ouvrages, recueil de textes ou d’extraits de Ferenczi, que les Éditions Payot éditent progressivement.</p>
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<p>Baptiste Calmejane.</p>Sigmund Freud, La féminité, Payot 2016, lu par Juliette Chicheurn:md5:b4721504f2aabeefe2899f1ef2a6a4462017-12-05T06:00:00+01:002017-12-25T14:43:06+01:00Romain CoudercPsychanalyseFemmeFreudFéminitéGenreMasculinsexe<p style="text-align: justify;"><img alt="https://images-eu.ssl-images-amazon.com/images/I/51cIuHBqF1L.jpg" height="252" src="https://images-eu.ssl-images-amazon.com/images/I/51cIuHBqF1L.jpg" style="float: left; margin-left: 3px; margin-right: 3px;" width="163" /><strong>Sigmund Freud, La féminité, Payot 2016 (236 pages).</strong></p>
<p style="text-align: justify;">Quelle est la contribution de la psychanalyse à la cause féministe, qui défend les droits des femmes, et aux études sur le genre, qui discutent l’identité féminine en vue de cette émancipation ? La psychanalyse est-elle avant-gardiste et progressiste, ou sexiste et dualiste ?</p> <p style="text-align: justify;">L’intérêt de ce judicieux regroupement de textes (quatre de Freud et un de son disciple K. Abraham), finement présentés par la psychologue Pascale Molinier<span style="font-size: 9.02778px;"> (</span>Professeur de psychologie sociale à l’université Paris 13 Sorbonne Paris Cité, auteur notamment de <em>L’énigme de la femme active : égo</em><em>ï</em><em>sme, sexe et compassion</em>, Paris, Payot, 2003 et de <em>Qu</em><em>’est-ce que le </em>care <em>? Souci des autres, sensibilité, responsabilité</em>, avec S. Laugier et P. Paperman, Paris, Payot, coll. « Petite Bibliothèque Payot », 2009), et nouvellement traduits par Olivier Mannoni, pourrait résider dans la réponse à ces questions. Les découvertes psychanalytiques produisent-elles ou présupposent-elles une psychologie genrée ? Y a-t-il un psychisme masculin et un psychisme féminin déterminés par une physiologie conçue comme sexuée ? Cette sélection de textes du Freud de la maturité, situés ou postérieurs au tournant de l’année 1920 qui ouvre la dernière partie de sa production théorique, rassemble un cas clinique sur l’homosexualité et trois essais sur la féminité (dont une conférence de vulgarisation), et invite ainsi à penser les relations entre sexualité et identité. Est-on homosexuel ? Naît-on femme ? Y a-t-il une identité sexuelle ou féminine qui reposerait sur une base physiologique ?</p>
<p style="text-align: justify;">On sera peut-être surpris de découvrir qu’au début du XX<sup>ème</sup> siècle, Freud mettait déjà en doute l’idée d’un destin sexuel et d’une identité féminine fixés primitivement dans le corps ou l’enfance. L’enfance n’est qu’une préhistoire qui ne préjuge pas de toute l’histoire individuelle, pensée de façon nuancée comme une combinaison d’événements indéterminable à l’avance. Il n’y a ni corps homosexuel induisant un choix d’objet nécessaire, ni corps féminin prescrivant une destinée universelle. On n’a ni le psychisme de son corps (l’histoire doit être prise en compte), ni le genre de son sexe (qui ne peut être seul pris en compte).</p>
<p style="text-align: justify;"> </p>
<p style="text-align: justify;">Freud s’arrache donc aux mœurs de son temps plus largement qu’on n’a l’habitude de le penser. On est certes déjà familier des thèses remuantes de la psychanalyse, qui se retrouvent dans les textes ici réunis. Freud y réaffirme l’importance de l’enfance (« c’est l’infantile qui règle l’orientation », p. 167), et en particulier de la sexualité infantile. Mais on est moins informé des audaces théoriques à l’encontre des préjugés de son époque qui font de l’homosexualité une déviance condamnable et de la femme le sexe faible. Le premier texte présenté propose une psychogenèse de l’homosexualité, regardée jusqu’à aujourd’hui comme anormale, et les trois suivants une psychogenèse de la féminité, vue encore aujourd’hui comme identité biologique et psychologique. Pour Freud, l’homosexualité est une simple variante possible de l’orientation sexuelle. Pour Freud encore, la fille peut être un garçon comme un autre ; ce qu’on appelle le féminin et le masculin, dans les faits, se neutralisent bien souvent : « Les réactions des individus humains des deux sexes sont il est vrai un agrégat de traits masculins et féminins » (p. 100). « à cette libido, nous ne pouvons pas attribuer un sexe » (p. 176), écrit-il également en 1933. Et encore : « L’expression ‘libido féminine’ manque quand même de toute justification » (<em>ibid.</em>). Tous les êtres sont bisexuels, et tous les enfants sont actifs et passifs. Outre cet aspect moins connu de la pensée du psychanalyste, ce choix de textes montre l’enjeu théorique et thérapeutique de cette histoire exploratoire de l’homosexualité et de la féminité. Freud cherche à identifier des constantes psychologiques, mais aussi les causes des névroses, et met en garde contre les tendances à l’autoaveuglement (parfois tel que « les gens [peuvent] parcourir des éléments aussi grands et aussi significatifs de leur vie amoureuse sans en remarquer grand-chose », p. 76) et contre les dangers du refoulement, à l’occasion par exemple d’un avortement ou de la fin d’une relation amoureuse (un « renoncement si facilement assumé en apparence [peut devenir] la cause de la perturbation sévère », p. 77).</p>
<p style="text-align: justify;"> </p>
<p style="text-align: justify;">Cependant, le projet même d’une psychogenèse de « la » féminité présuppose la croyance à son identité. Freud semble de plus naturaliser, par le renvoi persistant à des schémas sexués distincts, des différences qui justifient les hiérarchies sociales, au lieu de montrer que ces distinctions sont des constructions. Le psychanalyste donne pourtant toujours le dernier mot aux faits contre la trop grande rigidité des catégories ; mais alors à quoi servent ses théories ? Et comment interpréter ses hésitations ? Elles peuvent être des concessions aux pressions de ses collègues féministes qui voient d’un mauvais œil son élaboration de « la féminité » et la soupçonnent d’être un instrument de pouvoir, ou bien les effets de sa prudence méthodologique. Même s’il est probable, comme le pense Pascale Molinier pour qui « la féminité de Freud » est « une fiction passionnée » (p. 7), que la « théorie freudienne de la féminité [soit] une réponse à l’interpellation féministe » (p. 13), l’autre interprétation n’en est pas moins permise.</p>
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<p style="text-align: justify;">L’impression liminaire est sans doute peu favorable à la psychanalyse. Le questionnement du <strong>premier texte</strong>, « Psychogenèse d’un cas d’homosexualité féminine », paru en mars 1920 dans l’<em>Internationale Zeitschrift f</em><em>ü</em><em>r Psychoanalyse</em> (vol. VI, n° 1, pp. 1-24), est au premier abord déroutant, puisque Freud présente ses hypothèses sur la psychogenèse de l’homosexualité à partir d’un cas d’inversion qu’il était chargé de traiter par thérapie psychanalytique ! Le médecin rapporte l’histoire d’une jeune fille, Sidonie Csillag, amoureuse d’une femme du monde de dix ans plus âgée qu’elle, que les parents persuadent, suite à une tentative de suicide, d’avoir recours à la psychanalyse pour modifier son orientation sexuelle. Freud ayant accepté l’entreprise tout en niant la pertinence d’une thérapie de l’inversion en général (pp. 48-49), saisit l’occasion de cette analyse pour tenter d’élucider les processus psychiques qui conduisent à l’émergence d’inclinations pour les personnes de même sexe. L’homosexualité, comme la sexualité, est donc historique et psychique. On ne devient homosexuel ni à partir d’un corps hermaphrodite (« chez les deux sexes <em>la mesure d’hermaphrodisme physique est largement indépendante de celle de l’hermaphrodisme psychique</em> », p. 54), ni à partir de prétendus traits féminins ou masculins. Les qualités perçues comme féminines (pudeur, réserve, tendresse) ou masculines (acuité de l’entendement, froideur de la pensée) sont des stéréotypes rejetés par Freud qui soutient que « ces distinctions sont plus justifiées par les conventions que par la science » (<em>ibid.</em>), le type de l’attitude masculine ou féminine se cristallisant socialement, par mimétisme. Comme le montre l’expérience, un homme pourvu de qualités dites masculines « peut tout de même être inverti pour ce qui concerne l’objet et n’aimer que des hommes au lieu des femmes » (p. 83). Historique et psychique, l’homosexualité se détermine de façon contingente à partir d’événements signifiants, sans que prédomine nécessairement une unique configuration infantile caractéristique : dans le cas de Sidonie, « [n]ous voyons tout de suite que cela aurait pu découler d’autre chose » (p. 78).</p>
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<p style="text-align: justify;">L’élucidation psychanalytique de l’homosexualité comme processus psychique donne l’occasion à Freud de formuler plusieurs thèses subtiles. D’un côté, il paraît admettre des cas d’homosexualité innée et acquise – le revirement de l’hétérosexualité à l’homosexualité s’expliquant soit à partir d’événements suivant la puberté (la naissance d’un frère par exemple), soit de façon précoce (une fixation infantile sur la mère associée à des tendances dites masculines dans le cas de la petite fille). Mais de l’autre, il récuse la problématique de l’inné et de l’acquis (p. 83) en alléguant notamment l’entremêlement inévitable des tendances et des événements dans l’ontogenèse : le rejet de l’autre sexe lié au dépit de ne pouvoir satisfaire le désir qui le vise (ici à cause de la naissance du frère) est à relier à ces tendances précoces. Ainsi, les facteurs extérieurs s’adossent à des éléments internes (des prédispositions), et inversement un faisceau de causes ne devient déterminant qu’à partir d’événements déclencheurs. Aucun facteur n’est décisif, car il peut être plus faible qu’un autre facteur allant en sens inverse, de telle sorte qu’il n’y a jamais de trajet homosexuel prévisible, d’étiologie permettant de décrire un mécanisme nécessaire. Ce sont toujours des éléments antérieurs qui rendent possible l’action des facteurs externes, si bien que ces mêmes facteurs, dépendant d’antécédents différents, peuvent produire d’autres réactions, et que les mêmes réactions peuvent provenir d’autres tendances. C’est en ce sens que l’histoire personnelle ne se limite pas au passé infantile, même si elle a toujours à voir avec la configuration familiale initiale. Freud élabore des classifications souples à partir de logiques singulières propres à l’histoire de chacun, auxquelles il accorde toujours la priorité.</p>
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<p style="text-align: justify;">Freud entreprend dans les trois textes suivants la psychogenèse de la féminité. La sexualité féminine aurait une histoire, un développement commun compatible avec le devenir singulier de chaque femme. Ce processus n’est pas biologique ou mécanique, mais psychique, c’est-à-dire signifiant, indissociable des représentations mentales attachées aux perceptions corporelles, et perméable aux événements extérieurs. L’histoire individuelle n’est pas réductible à l’histoire sexuelle (anatomique et psychique), qui n’est qu’un point de vue, ou encore un « fragment d’évolution » (p. 133), même si elle l’inclut. Il n’en reste pas moins que Freud est dans une démarche d’identification et de spécification. La femme ne serait pas un individu comme un autre. Est-elle donc un genre à part ? Pourtant Freud ne parle pas de la femme, mais de la féminité, et plus précisément de la sexualité féminine. Son objet (la féminité, <em>die Weiblichkeit</em>) n’épuise pas le sujet (la femme, <em>die Frau </em>ou <em>das Weib</em>) : « en tant qu’individu, la femme peut aussi être une créature humaine d’une autre manière » (p. 182). Qu’il y ait une « nature sexuelle » (génitale et psychique) n’implique pas qu’il existe une unique manière d’être femme, mais seulement une vie psychique commune admettant par ailleurs des variations considérables.<em> Le sexe ne fonde pas le genre</em>. L’essence de la femme n’est pas saturée par sa vie psychique. Il faut savoir gré à Freud de distinguer généralement le féminin (la vie psychique liée à l’anatomie), la féminité (le psychisme féminin universel) et la femme (l’essence, le genre), quoiqu’il ne renonce jamais à ce dernier concept.</p>
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<p style="text-align: justify;">Le <strong>deuxième texte</strong>, « Quelques conséquences psychiques de la différence anatomique entre les sexes », paru à l’automne 1925 dans l’<em>Internationale Zeitschrift f</em><em>ü</em><em>r Psychoanalyse</em> (vol. XI, n° 4, pp. 401-410), illustre la subtilité du positionnement du fondateur de la psychanalyse. D’un côté, Freud avance l’hypothèse d’une vie psychique spécifiquement féminine liée à son anatomie particulière. Fille et garçon ne parcourent pas les mêmes stades et ne connaissent pas la même évolution. Trois idées sont développées : une préhistoire distincte, un épanouissement psychique également distinct et l’explication de la divergence par la différence anatomique sexuelle (génitale). Les premières formations psychiques de la vie sexuelle chez l’enfant étant différentes, elles expliqueraient la spécificité de l’évolution ultérieure du caractère, et forceraient à reconnaître qu’il y a une voie normale de développement chez la femme. On comprend que les propositions du médecin aient mis en colère les analystes féminines, car il explique ainsi que le surmoi féminin, son niveau de « normalité morale », ne devient « jamais aussi inexorable, impersonnel et indépendant de ses origines que nous l’exigeons de l’homme » (p. 105). La femme n’a-t-elle pas en outre tendance à moins se soumettre aux grandes nécessités de la vie ? à se laisser plus souvent guider dans ses décisions par des sentiments tendres et hostiles ? Freud semble bien chercher dans la nature la raison d’être de la différence sociale. Il pense donc apparemment que le sexe (l’anatomique et le psychique) fonde le genre (l’essence). Mais d’un autre côté, le texte s’achève par l’affirmation que ces reconstitutions sont de l’ordre de l’idéal-type auquel ne se conforment pas les individus dans les faits. Freud reconnaît que la masculinité et la féminité sont des constructions théoriques en mouvement. Il y a peut-être simplement « des multiples voies dans l’évolution de la vie sexuelle » (p. 106).</p>
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<p style="text-align: justify;">Le <strong>troisième texte</strong>, « à propos de la sexualité féminine », paru à l’automne 1931 dans l’<em>Internationale Zeitschrift f</em><em>ü</em><em>r Psychoanalyse</em> (vol. XVII, n° 3, pp. 317-332), développe la thèse en apparence opposée et paradoxale d’une féminité originairement indistincte. Ce qui caractérise le féminin est qu’il commence par ne pas être caractéristique. Le féminin est d’abord masculin – Freud ne va pas jusqu’à l’idée d’une neutralité. Résistant à la commodité des symétries et à la supposition d’un complexe d’électre parallèle au complexe d’Œdipe (p. 116), Freud prétend mettre en évidence un stade masculin de l’évolution féminine, une phase dite préœdipienne, un premier lien fondamental à la mère, antérieur au lien au père qui en recevrait l’héritage, surmonté à l’issue du complexe de castration et de la prétendue découverte de l’infériorité (génitale) de la femme. Quoique primitive et décisive, la virilité féminine trouverait sa vérité dans son anéantissement et la femme sa véritable identité dans l’acceptation dévalorisante de son infériorité ! Freud ne reconduit-il pas alors, comme il se le demande lui-même, les préjugés de son époque ? La psychanalyse ne tient-elle pas un discours naturaliste qui, en croyant trouver les causes de la domination masculine, ne ferait que la justifier ? Pascale Molinier rappelle à juste titre que la perception d’une infériorité anatomique est sociale et non objective. Pourtant Freud ne tranche pas la question de savoir si c’est le psychique (issu de l’anatomique) ou le social qui forge le caractère de la femme, mais seulement celle de leur influence sur la féminité, et non sur la femme.</p>
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<p style="text-align: justify;">Comment situer alors la psychanalyse, par rapport à la science et la psychologie, aux combats féministes et aux critiques du genre ? On peut dissocier en effet préjugés sexistes sur l’infériorité de la femme et préjugés dualistes sur le genre de la femme. Freud réfléchit aux apports de la psychanalyse à la science, qui distingue l’anatomie féminine et masculine, et à la psychologie, qui isole des comportements masculin et féminin. Le fondateur de la psychanalyse répond à cette question dans le <strong>quatri</strong><strong>ème texte</strong>, « La féminité », cinquième des <em>Nouvelles conférences d’introduction à la psychanalyse </em>(1933). Il y a bien une histoire spécifique de la masculinité et de la féminité, des « particularités psychiques » (p. 177), une vie sexuelle féminine et masculine, sans que les distinctions psychanalytiques recouvrent les différences souvent admises entre le masculin dit actif et le féminin dit passif. La distinction est maintenue, mais les stéréotypes sont rejetés : le masculin n’est pas dans l’activité mais dans l’attachement à la mère, qui devient également une phase essentielle de la féminité. Mais Freud n’en reste pas là. Que nous dit la science sur le féminin et le masculin ? Le psychanalyste réfute les conclusions binaires apparemment déductibles de l’anatomie. Il y a certes des différences sexuelles (génitales), mais aussi de nombreux autres caractères sexuels (physiques) d’influence variable et également répartis chez l’homme et la femme : « certaines parties de l’appareil sexuel masculin se retrouvent aussi sur le corps de la femme… comme si l’individu n’était pas homme ou femme, mais les deux à la fois » (p. 146). La science ne permet peut-être pas de fonder la dualité des sexes. L’individu n’est pas anatomiquement mâle ou femelle, mais un quantum variable de ce qu’on appelle le féminin et le masculin. Que nous dit alors la psychologie sur la féminité et la masculinité ? Elle admet des « qualités de l’âme » (p. 146) et véhicule des préjugés issus de l’observation anatomique et des discours sociaux. Ainsi, « la psychologie ne résoudra pas elle non plus l’énigme de la féminité » (p. 150). Des connaissances superficielles sur la reproduction (la mobilité du spermatozoïde par exemple) peuvent bien suggérer qu’il y a une passivité naturelle caractéristique de la femme. Mais dans cette intuition « il s’agit d’une pure marque de soumission à l’anatomie et à la convention » (p. 147). Il ne faut pas « sous-estimer l’influence des organisations sociales qui poussent elles aussi la femme dans des situations passives » (p. 149). La passivité féminine est donc un préjugé. L’allaitement peut être interprété comme un acte. « La mère est, dans tous les sens du terme, active à l’égard de l’enfant » (p. 148). Mais Freud ne troque-t-il pas un préjugé contre un autre, et même contre une fantasmagorie plus délirante ? Le médecin s’obstine à isoler, quoique de façon inédite, des processus spécifiquement féminins. Il y a une autre identité de la féminité et de la masculinité. C’est la vie psychique qui fait la différence, l’évolution libidinale. Il y a une évolution féminine propre, qui réside dans l’articulation de son complexe de castration et de son complexe d’Œdipe, articulation inversée chez le garçon : chez la petite fille, le sentiment de dévaluation lié à la prétendue infériorité anatomique conduit généralement au rejet de la mère et au désir du père ; chez le petit garçon, la prétendue infériorité anatomique de la fille met un terme au désir de la mère et au rejet du père. La vie sexuelle d’abord indistinctement marquée par le même amour de la mère conduit finalement à la différence entre le féminin, où l’orientation change (passage d’un choix masculin d’objet à un choix féminin d’objet), et le masculin, où l’orientation persiste (choix masculin d’objet). Pour les filles, l’Œdipe est secondaire, c’est la préhistoire qui l’emporte. La fille est d’abord masculine, elle ne devient « passive » qu’ultérieurement.</p>
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<p style="text-align: justify;">Freud ne dépasse apparemment les préjugés hiérarchiques et dualistes de son temps que pour mieux les reconduire : l’activité et la passivité ne seraient pas originelles mais dérivées. Quoiqu’il les historicise, le médecin naturalise bien les dominations sociales. Pourtant, le progressisme l’emporte selon nous sur les régressions. Concernant les préjugés sexistes, il y a bien d’un côté un naturalisme freudien. L’infériorité sexuelle conduit à la dévalorisation psychique. De l’autre, il affirme le primat des individus et de leur variété sur les classifications dichotomiques. Concernant les préjugés liés au genre, il conforte d’un côté la dualité tout en la fondant sur une histoire psychique. De l’autre, il insiste sur l’idée que la féminité n’est pas la femme. Le sexuel est un point de vue, qui précède peut-être le genre (P. Molinier, p. 30), mais ne le fonde pas. Ce n’est qu’un aspect d’un tout que les poètes connaissent mieux que les savants (p. 182).</p>
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<p style="text-align: justify;">Les lecteurs seront certainement intéressés par ce recueil de textes relativement courts, resserrés autour d’une même thématique, écrits par un auteur critique qui cherche à mettre en évidence des forces psychiques de résistance à ces autres forces sociales que sont les conventions, pour qui enfin le sexuel prime le sexué, sans que féminin signifie jamais femelle, ni féminité éternel féminin.</p>
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<p align="right">Juliette Chiche</p>Jacques André, L’imprévu en séance, Gallimard, « Folio Essais », 2013, lu par Valérie Badaraccourn:md5:1183660f0b2ba0dbb86d589783e4f58c2017-01-03T06:00:00+01:002017-02-23T08:35:01+01:00Baptiste KlockenbringPsychanalyseCureFreudPsychanalyse<p align="left"><strong>Jacques André, <em>L’imprévu en séance</em>, Gallimard, « Folio Essais », 2013, lu par Valérie Badaracco</strong></p>
<p>L’imprévu dont il est question dans le livre de Jacques André, psychanalyste de formation d’abord philosophique, ne sera jamais défini mais ne cessera d’être donné à voir comme ce qui, au cœur de la cure, vient attirer l’attention de l’analyste, pas seulement dans les attendus que sont le lapsus et le rêve mais plutôt ici « <em>quand tout est à sa place, que règne l’ordre sur la langue et que soudain, l’inouï naît de la « chose entendue », celle que depuis longtemps on n’entend plus</em> ». Comment restituer ce qui fait l’originalité de la cure psychanalytique, si ce n’est en montrant qu’elle voisine avec l’étonnement philosophique dont elle a même appétence à faire entendre ce dont l’ordinaire est porteur, et qui de familier devient soudain étranger ? En partant de fragments de séance, Jacques André revient sur des « fondamentaux » de la psychanalyse – le cadre, le rêve, l’interprétation, le transfert, etc. – pour les interroger, en raviver la pertinence, en signaler les limites et ce faisant, éclairer la complexité de la « réalité psychique ». Nous en retiendrons quelques-uns seulement et choisirons, par commodité, d'appeler récit les différents moments de ce livre, même si le terme de récit ne convient pas exactement à ce qui nous est donné à lire, qui est plutôt une sorte de cheminement s’appuyant sur des fragments de cas, sur l’histoire de la psychanalyse, sur des écrits philosophiques, permettant à l’auteur d’aller titiller les concepts établis.</p> <p>Sur la rencontre analytique d’abord où, dès le premier récit <strong><u>L’un parle, l’autre pas</u></strong><u> (</u>p . 9) il est rappelé que rien « <em>ne garantit par avance qu’elle aura lieu</em> » et combien il est difficile d’en mesurer les effets, lesquels peuvent se produire sans que l’on en sache rien ou se refuser alors même que l’on était convaincu de leur advenue. (« <em>il faut aussi concevoir, pouvoir accepter que quelque chose se produise sans qu’aucun signe en soit repéré, a fortiori déchiffré » </em>(p. 183).</p>
<p>L’analyse non seulement ne cesse de se confronter aux limites du langage, dans ce qu’il tait – et donc ce qu’il révèle tout à la fois – mais également ne cesse d'être aux prises avec la perte qui le fonde, avec la distance avec le réel qu'il instaure et qu'il ne cesse d'essayer de suturer. Qu'est-ce alors qu’entendre pour un analyste « <em>quand entendre commence, déborde là où s’arrête la chose dite » </em>quand l’analysé parle <em>pour</em> ne rien dire ? Son attention peut alors être retenue par l’absence systématique du « ne » dans la langue qui, pour être très fréquente, insiste –dans le cas relaté <strong><u>…ne…</u></strong><u>(</u>p. 85 à 89) « <em>comme pour lisser la langue, jusqu’à en estomper la négativité et ses déterminations » </em>empêchant l’expérience des pertes de se dire.</p>
<p>Ailleurs une distinction essentielle est rappelée entre la perte et l’absence, entre « <em>le temporaire de l’absence et le durable de la perte</em> », distinction dont l’analyse rend possible parfois l’émergence et qui permet ici à Jacques André de revenir sur le jeu du <em>fort/da</em>, de montrer que la séparation est toujours un espace conflictuel et que le plus angoissant est sans doute quand elle ne parvient pas avoir lieu. <strong><u>Impossible séparation </u></strong>(p. 51).</p>
<p>La question du « rien » en métaphysique porte en partie sur la possibilité de le penser ; en psychanalyse que faire quand il se présente comme un non-affect, quand le sujet a le sentiment de n’exister pour personne, quand personne ne le voit ? Ce rien que Freud retiendra sous le terme d’indifférence du parent qui laisse l’enfant hors du monde. L’analyse sera le lieu où ce rien peut se dire, peut être entendu. <strong><u>Pour personne </u></strong>(p. 21 à 25)</p>
<p>L’énoncé de la règle en psychanalyse – celle de tout dire –est bien connu et apparait comme l’un des rouages essentiels de la possibilité pour la cure de se déployer. Or ce texte de Jacques André invite à s’interroger sur les raisons de l’intangibilité supposée d’une telle règle. La règle de tout dire est-elle généralisable ? Il arrive parfois que, pour que quelque chose naisse, l’analyste doive déroger à cette règle et inventer une autre façon de procéder, faire un pas de côté qui permette à l’analyse de redevenir un « comme si » <strong><u>La règle </u></strong>(p. 146).</p>
<figure style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;"><img alt="product_9782070453757_195x320.jpeg" class="media" src="http://blog.ac-versailles.fr/oeildeminerve/public/product_9782070453757_195x320.jpeg" />
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<p>Rappelant que le cadre est constitutif de « <em>l’instauration de la situation analytique </em>(qui)<em> a pour condition de possibilité –nécessaire sinon suffisante – la délimitation d’un mur d’enceinte, le tracé d’une frontière » </em><strong><u>Le lit </u></strong>(p. 66), et qu’en ce sens là il fait de tout analyste un héritier dépositaire d’une règle établie, l’auteur se confronte à cette question essentielle « <em>l’analyse récolte-t-elle autre chose que ce qu’elle sème, ou pire, ne perçoit-elle que ce qu’elle encadre ?</em> ». Il met alors l’accent non sur la rigidité du cadre mais sur sa polysémie, à la fois « contenant et tiers » dont l’assouplissement peut générer une libération de la parole et permettre « <em>aux figures</em> <em>celées dans le discours de se délier</em> ». Qu’il faille réinterroger les héritages de la psychanalyse, dont le cadre et la règle font partie mais aussi la position allongée, le temps long d’une séance… pour en revivifier la pertinence est pleinement assumé dans cet ouvrage. Et cela a pour effet de réactualiser leur raison d’être tout en pointant une nécessaire souplesse dans leur application, parce que cette souplesse est la condition même pour que de l’inattendu puisse surgir. Ainsi la distinction, analysée dans <strong><u>Le manteau</u></strong> (p. 34/35), entre le rêve et le rêver, reprenant ce que Freud lui-même avait élaboré permet de rechercher ce qui est en-deçà du déjà constitué et invite à prendre garde que le rêve, voie reconnue comme royale, ne vienne pas masquer « l’absence du rêver ». La vigilance est de mise face à une analyse qui se passe trop bien et qui se transforme alors en fiction d’analyse : <em>« comment l’oreille pourrait-elle encore tinter quand « tout est chargé de sens et interprétable ?»</em> <strong><u>Passage du rêve </u></strong>(p. 83). Comment pourrait-elle repérer les mots-choses, ceux par lesquels quelque chose de l’intime est attrapé ?</p>
<p>La nature du fantasme est ici aussi abordée . <em>« A force de tirer la réalité du fantasme du côté de l’œuvre de symbolisation (…) on en est venu à méconnaître l’excès de sa présence, ses capacités de nuisance et de déliaison. » </em><strong><u>Un cri du corps</u></strong> (p. 61). A partir du récit d’une analysée et de la crudité de ses propos Jacques André revisite la violence du cas de l’Homme aux rats pour accrocher le fantasme du coté de la réalité psychique dont il devient un moment de vérité et non comme ce qui permettrait d’y échapper .</p>
<p>Ailleurs est tentée une genèse du temps psychique qui prend à rebours la supposée familiarité d’une conscience intime du temps pour chacun d’entre nous. Le récit intitulé <strong><u>Présent, passé, conditionnel</u></strong> (p. 96) interroge la possibilité de dire le temps intime. « <em>Peut-on faire le récit du présent, de son invention ? »(</em>p. 98). Il arrive que le sentiment du présent n’apparaisse qu’au long de récits sur l’absence ou qu’il se conquiert dans l’énoncé même de ce qui semblait l’écarter : un récit au conditionnel qui, recréant l’histoire, manifeste que quelque chose a eu lieu mais qui est impuissant encore à s’énoncer sous la forme d’un souvenir. <em>« Que quelque chose ait lieu n’en garantit en aucune façon l’inscription historique, non que la chose soit oubliée (…) mais parce qu’elle n’est pas <u>passée</u></em> .(…). <em>Comme si le lieu n’en était pas tracé. »</em></p>
<p>Quand la question de l’identité se pose en analyse – être soi-même ou plus exactement la difficulté de l'être – elle se heurte à l’impossibilité d’y répondre. Elle a cela de commun avec la recherche philosophique. L’intérêt porte ici sur la recherche de ce qui la fait surgir comme question ou plutôt comme souffrance en lieu et place de « <em>la certitude narcissique »</em> qui emporte « <em>la conviction de l’être, celle qui permet d’en ignorer la question ». </em><strong><u>Désespoir d’être </u></strong>(p. 113). De quel lien à l’autre le moi a-t-il été privé pour n’avoir d’autre ressource que de s’enfermer dans un cercle réflexif qui le désespère et ne lui offre d’autre écho que l’identification mortifère de soi à soi. « <em>Le même, l’<u>existence</u> du même, a l’<u>autre</u> pour condition de possibilité et initiateur, via les processus d’identification. »</em></p>
<p>Enfin une petite incursion dans les mots inventés par la psychanalyse que la langue commune s’est appropriés au point d’en neutraliser le sens. Ainsi en est-il du terme d’ambivalence trop vite rabattu sur celui de contradiction. Si celle-ci se surmonte, celle-là résiste à son intégration par le moi et ne se donne à entendre bien souvent que dans l’imprévu du lapsus « <em>entendre contre la langue et son principe de non-contradiction ». </em><strong><u>La contradiction </u></strong>(p. 105).</p>
<p> *** </p>
<p>Soucieux d’éclairer l’extra-ordinaire de la situation analytique sans en renier la complexité et de montrer ce que l’écoute flottante, loin d’une forme de passivité, doit avoir d’innovant ,d’« ouvert à l’inattendu », ce livre se réclamant d' un double héritage - à la fois philosophique et psychanalytique-trace quelques perspectives fécondes sur la façon de réfléchir le temps, le moi, le besoin, le féminin, la mort… Il est beaucoup plus que le point de vue d’un analyste réfléchissant sur sa pratique : il permet d’ouvrir le concept de réalité à ce que nous aurions trop souvent tendance à reléguer dans ses marges.</p>
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<p> Valérie Badarocco.</p>
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<p> </p>Sigmund Freud - Benedictus de Spinoza : Correspondance 1676-1938 Gallimard NRF, mars 2016, lu par Jean-Baptiste Chaumiéurn:md5:2b276409180cd7b645c43c53efafcad32016-11-08T08:50:00+01:002016-11-10T15:01:01+01:00Michel CardinHistoire de la philosophiedésirFreudinconscientSpinoza<p style="text-align: justify;">Les lecteurs de Spinoza connaissent cette fameuse formule de l’<em>Ethique</em> selon laquelle « les hommes se croient libres par cela seul qu'ils sont conscients de leurs actions et ignorants des causes qui les déterminent » (<em>Ethique</em>, III, scolie de la proposition 2). De là, on fait parfois un peu rapidement de Spinoza un précurseur du fondateur de la psychanalyse.</p> <p style="text-align: justify;">Si ces deux auteurs partagent en effet de nombreux points communs, on peut cependant mettre à l’épreuve ce rapprochement comme le fait Michel Juffé en imaginant une correspondance entre Freud et de Spinoza à la fin de leur vie, et en prenant comme point de départ une lettre – authentique - de Romain Rolland incitant Freud à lire le <em>Traité théologico-politique</em> pour l’aider dans la rédaction de <em>L’homme Moïse et le monothéïsme</em>.</p>
<p style="text-align: justify;"><img alt="Sigmund Freud, Benedictus de Spinoza" class="js-ProductVisuals-imagePreview" height="336" itemprop="image" src="http://static.fnac-static.com/multimedia/Images/FR/NR/49/82/75/7701065/1540-1.jpg" width="355" /></p>
<p style="text-align: justify;">Au delà de tout ce qui les rapproche ce sont bien sûr les désaccords qui fournissent la matière de cette correspondance fictive. Spinoza récuse radicalement l’existence d’une pulsion de mort - ce qui donne deux lectures différentes de la montée du nazisme -, trouve que Freud extrapole sur le mythe d’Œdipe, comme dans son interprétation des rêves (longue discussion autour du « père, ne vois-tu pas que je brûle », mais reconnaissance d’une méthode herméneutique commune), refuse de faire de la pulsion sexuelle une pulsion à privilégier parmi d’autres désirs, et trouve généralement que la rigueur logique et scientifique manque largement aux hypothèses de son correspondant, particulièrement en ce qui concerne les récits « originaires » conçus par Freud concernant le meurtre du « père primitif ». Freud, pour sa part, ne voit pas bien ce en quoi consiste la béatitude et la connaissance du troisième genre pour Spinoza, et encore moins en quoi celle-ci nous permettrait de faire l’expérience de l’éternité.</p>
<p style="text-align: justify;">Une part de la correspondance porte sur le judaïsme, en lequel Spinoza voit moins que Freud de véritable spécificité par rapport à d’autres croyances religieuses, si ce n’est la particularité de son histoire. L’antisémitisme, « dont le fondement est le fruit de l’ignorance » (et notamment la croyance délirante des chrétiens faisant du Christ le « fils » de Dieu), est rapporté au fait que « la barbarie n’est jamais loin ». Constatant l’ambivalence commune de Freud et Spinoza vis-à-vis du judaïsme, Michel Juffé fait écrire à ce dernier que « je me rends compte que je suis moi-même affligé de deux désirs opposés : d’un côté, j’aimerais que les juifs se perpétuent en tant que tels et ne disparaissent pas comme peuple, de l’autre, j’aimerais qu’ils se débarrassent de leurs croyances et rites puérils mais resteraient-ils alors des juifs ? »</p>
<p style="text-align: justify;">Mais pour l’auteur de ces lettres, la ligne de séparation la plus radicale entre Freud et Spinoza semble être d’ordre ontologique, et tient à ce que celui-ci récuse tout substantialisme, ou, pour le dire autrement, refuse de considérer que le simple soit antérieur au complexe, car il « n’existe pas de simplicité réelle et profonde » (« il n’y a pas de différences entre « choses » et « rapports entre les choses » fait aussi écrire Michel Juffé à Spinoza) ; ce qui interdit de donner une sorte d’antériorité à l’inconscient, et de réifier le « ça », ce dont Freud se défend par ailleurs. Les rudes objections auxquelles Spinoza confronte la psychanalyse mettent en même temps en valeur la profonde honnêteté d’un Freud soucieux de justifier ses hypothèses (donnant au lecteur de précieuses précisions et références, notamment sur le processus - illogique selon Spinoza - du refoulement), mais aussi d’accepter et de s’enrichir des critiques qui lui sont faites, allant jusqu’à avouer que « d’une certaine manière, malgré tous les détails cliniques accumulés, malgré toutes les spéculations bâties, je reste assez ignorant concernant l’inconscient, alors que je suis supposé être celui qui l’a le mieux « exploré ».</p>
<p style="text-align: justify;"> En somme cette correspondance, en exposant chacune de ces deux œuvres à l’autre, permet au lecteur d’en approfondir la connaissance. C’est aussi un exercice d’admiration pour la puissance heuristique et la modernité de la pensée spinoziste d’une part, et d’autre part une incitation à considérer la psychanalyse comme une discipline en devenir, capable de résister au réductionnisme dont elle est souvent victime, et dont les hypothèses suggestives peuvent évoluer et se développer à l’épreuve d’une lecture critique.</p>
<p style="text-align: justify;"> Jean-Baptiste Chaumié</p>Freud, au cas par cas. Sous la direction de Gilles Ribault, Leuven University Press, 2016, lu par Anna Faivre.urn:md5:1c2b01357bd742f8e2198a4688ceb6a92016-05-25T06:00:00+02:002016-05-25T06:00:00+02:00Baptiste KlockenbringPsychanalyseFreudInconscientPsychanalyse<p> Gilles Ribault nous présente ici, associé à un collectif qu'il dirige, un recueil d'articles, constituant autant de lectures philosophiques de cas freudiens. Un peu à la manière de Ricoeur, les différents auteurs de cet ouvrage proposeront une analyse épistémologique et historique de textes directement tirés de la pratique.</p> <p>Les auteurs de ces articles présentent des profils variés issus de l'univers de la psychanalyse, de la philosophie mais aussi de la littérature. Cette approche pluridisciplinaire, non exclusivement psychanalytique, nourrit une lecture critique. C'est donc l'histoire d'une philosophie relisant la psychanalyse avec ses propres attentes qui se joue, psychanalyse dont on sait combien elle a inspiré les philosophes, toujours néanmoins soucieuse de repenser ses concepts.</p>
<p> Comme nous le rappelle G. Ribault en introduction, la psychanalyse est aujourd'hui un champ d'études à part, isolé des neurosciences et de la psychologie cognitive, et souffrant cruellement de cet isolement dans le monde anglo-saxon. La philosophie, quoiqu'elle s'en éloigne, contribue à entretenir l'intérêt pour les études psychanalytiques. Elle rejoint dans cet ouvrage la métapsychologie et chaque article se propose d'aborder un problème de doctrine, au travers d'un cas.</p>
<p> Les cas étudiés figurent parmi les plus célèbres et sont variés; l'hystérie n'y tient pas la seule place. Il s'agit notamment de Dora, dont on connaît l'importance dans l'avancée de l'interprétation des rêves, du petit Hans, qui a largement contribué à l'élucidation du complexe d'Œdipe, de l'homme aux loups et de l'homme aux rats, posant la question du rapport entre les figures animales et des archétypes de la vie libidinale, ou encore du Président Schreber. D'autres articles nous montreront pourquoi, dans son exploration du psychisme humain, Freud fut amené à se pencher sur les mythes, la littérature comme témoins d'un inconscient collectif.</p>
<p><a class="colorbox init-colorbox-processed cboxElement" href="http://upers.kuleuven.be/sites/upers.kuleuven.be/files/styles/colorbox_large/public/covers/freud_cover3.jpg?itok=uVr8aaHm" id="slideshow_link" rel="gallery"><img alt="" src="http://upers.kuleuven.be/sites/upers.kuleuven.be/files/styles/book_cover_detail/public/covers/freud_cover3.jpg?itok=B1xmihQF" style="float: left;" /></a></p>
<p> <em>De l'intérêt épistémologique du cas</em></p>
<p> Gilles Ribault s'interroge sur l'intérêt scientifique du cas, en comparaison avec le traité métapsychologique. Ce faisant, il soulève une question d'épistémologie: qu'est-ce qu'une science expérimentale, et à partir de là, qu'est-ce qu'un cas ? Il s'avère qu'un cas peut tout autant infirmer que confirmer une théorie. Ainsi, à travers l'éclaircissement des apports des plus célèbres de ces cas, c'est toute l'aventure de la psychanalyse qui se voit mise au jour, comme thérapie expérimentale, dont l'histoire fut parcourue de rejets et de soubresauts.</p>
<p> Ces cas, féconds pour la doctrine freudienne, furent aussi des expériences cruciales pour cette thérapie, des moments de redéfinition de sa méthode et de ses concepts opératoires. Loin que les patients de Freud aient toujours offert une illustration de ses théories, ils lui offrirent bien plutôt l'occasion de la préciser.</p>
<p> </p>
<p><em> Au cas par cas</em></p>
<p> Le cas Dora, abordé par Beatriz Santos, fut une expérience charnière dans l'œuvre de Freud. Le caractère inachevé de cette cure et son aspect fragmentaire ont renforcé son intérêt. S'articulant autour de deux rêves célèbres, celui de l'incendie et celui du cimetière, le cas Dora comporte une unité d'ordre libidinal. Davantage que dans d'autres cas d'hystérie, Freud doit ici interroger la patiente sur sa sexualité et les manifestations de celle-ci – masturbation, énurésie, bisexualité... Or, son appareil théorique concernant les différents aspects et phases de la libido infantile, parmi lesquels on compte la sensibilité des zones érogènes, la prédisposition polymorphe et le rôle fondateur des souvenirs, n'est pas encore au point. Il est difficile de distinguer dans les troubles de cette patiente ce qui relève du vécu, de l'expérience ou d'une prédisposition psychique à l'hystérie. De plus, le cas Dora fait intervenir des pulsions auxquelles Freud accordait peu d'intérêt, comme la bisexualité. Le schéma œdipien classique manque ici l'attachement de Dora pour Mme K. Enfin, l'interruption de la cure avant son terme complique l'élaboration conceptuelle de ses apports.</p>
<p> L'étude de la Gradiva, que propose Gilles Ribault ensuite, soulève la périlleuse question du statut de l'amour chez Freud. Dans une doctrine où tout semble avoir un lien avec la sexualité, au point que l'on ait parlé de pansexualisme, où l'énergie libidinale est au cœur de la santé du patient, quelle place existe-t-il pour une forme d'amour qui ne soit pas immédiatement rabattue sur l'éros? La vie affective de l'enfance, en tant qu'elle fait retour, porte des enjeux affectifs autant qu'érotiques. Toutefois, l'auteur insiste sur le fait que l'amour doit être un renouveau davantage qu'un réinvestissement d'anciens désirs sur d'anciens objets. La vie d'une pulsion amoureuse est multiple et l'un de ses ancrages les plus féconds est artistique. La sublimation permet en effet de garder l'aspect sain d'un amour satisfait, tout en contournant les obstacles du principe de réalité et de la fixation sur un objet. Si les conclusions de l'analyse n'amèneront pas à dissocier fondamentalement l'amour de la sexualité, elles le rattacheront toutefois à une énergie vitale, faisant contrepoids aux pulsions de mort et aux tentations narcissiques.</p>
<p> L'étude du petit Hans, menée par Herman Westerink, en lien avec les apports de <em>Totem et tabou</em> amène l'auteur à se pencher sur le lien entre la religion et la figure paternelle. De fait, ces deux textes ont en commun de traiter du complexe d'Œdipe et de ses figures de substitution: une image de cheval dans le cas du petit Hans et des esprits ou un Dieu dans le totémisme. C'est encore une fois l'occasion d'observer les ramifications multiples de la vie psychique</p>
<p> Les deux études qui suivent se penchent sur l'agressivité. Philippe Van Haute et Tomas Geyskens se penchent sur la colère en tant qu'expression de la névrose de contrainte. Ils sont soucieux de distinguer la colère, affect passager d'objet changeant, de la haine, plus froide et portée sur un seul objet.</p>
<p> En se penchant sur l'exemple de l'homme aux rats, ils entendent montrer la particularité de la colère comme affect. L'homme aux rats s'est surpris à souhaiter la mort de son père, suite à des brimades. Les deux auteurs reprochent à Freud de n'avoir pas vu qu'il s'agissait de colère et non de haine. L'objet est ici changeant, l'homme aux rats n'en veut pas qu'à son père mais aussi à un cousin ou à sa fiancée. Sous l'effet d'une névrose de contrainte, il réprime en permanence une colère qui se déplace par un mécanisme de défense, parfois pour se retourner contre soi-même. La disposition du patient à la névrose de contrainte explique bien plus ses troubles que son vécu ou les figures familiales.</p>
<p> Dans la même lignée, l'étude conjointe de Caïn et d’Œdipe, effectuée par Jens de Vleminck, aborde l'agressivité, à travers des figures masculines ancestrales présentes dans l'imaginaire collectif. C'est sous l'angle de l'agressivité que sont analysés ces grands récits, et dans le souci de la distinguer du champ des pulsions sexuelles.</p>
<p> Selon Freud, le mythe, comme le conte, sont des manières pour l'enfant de se confronter à ses pulsions sadiques ainsi qu'à ses pulsions de mort. Or l'histoire de Caïn et Abel, contrairement à celle d'Œdipe, est un mythe attestant d'une violence originaire. Le fratricide, décrit de manière concise voire elliptique dans les textes sacrés, serait l'expression d'une pulsion paroxystique, issue d'une montée en puissance de la colère à travers différentes phases s'achevant par l'agression. Cette explosion de colère s'exprimerait de manière épileptique. Si ce mythe a pu avoir une portée universelle, c'est parce qu'il montrait la proximité du normal et du pathologique dans nos pulsions d'agressivité et le penchant de chacun à commettre l'impardonnable.</p>
<p> L'homme aux loups, abordé par Elissa Marder, porte sur les premières confrontations avec la sexualité dans l'enfance, époque où l'acte sexuel demeure mystérieux, indéfini. L'enfant ne ressent pas encore l'instinct reproductif et pourtant, sa libido est déjà en devenir, d'où le rôle majeur des expériences infantiles dans de nombreux cas. Une réappropriation symbolique de ces premières expériences s'effectue, notamment au travers du monde animal. On sait combien l'importance extrême accordée par Freud à la sexualité infantile fut critiquée. L'investigation freudienne se déploie fréquemment dans le passé, à la recherche de souvenirs vagues, refoulés ou occultés par des souvenirs-écrans et à l'origine des troubles.</p>
<p> La pathologie de l'homme aux loups repose sur une scène primitive – la vision d'un coït parental répété – ayant provoqué un traumatisme mais aussi une grande incompréhension. Elissa Marder s'interrogera donc sur le rôle des figures animales, comme médiation infantile dans la compréhension de la sexualité humaine, mais aussi comme médiation humanisante dans la constitution d'une sexualité qu'on ne peut rabattre sur un simple instinct animal. Le fantasme, la vie symbolique, le rêve sont autant d'espaces permettant l'interprétation et la formation de la libido.</p>
<p> En somme, l'étude des cas freudiens et de leurs difficultés permet de penser l'appareil théorique freudien et de le prolonger. L'efficacité thérapeutique doit ici être le guide de cette relecture conceptuelle. Les cas permettent d'élaborer des hypothèses quant au psychisme collectif, mais ils nous ramènent également à la nécessité d'envisager les limites de ce discours, face à des prédispositions individuelles au pathologique. Le thérapeute apprend de ses patients, bien qu'il étudie le pathologique à la lumière d'une normalité déviée.</p>
<p> Anna Faivre.</p>
<p> </p>
<p> </p>
<p> </p>Alain Badiou, Le Séminaire, Lacan L’Antiphilosophie 3, Fayard, 2013, lu par Mariane Perrucheurn:md5:9f4c113b07e310436932e5e37001a6e22016-03-18T06:00:00+01:002016-03-18T06:00:00+01:00Cyril MoranaPsychanalyseBadioudiscoursFreudInconscientLacanpsychanalyse<p class="MsoNormal"><span lang="EN-US" style="font-family: 'Lucida Grande';"><em><strong>Chers lecteurs, chères lectrices, </strong></em></span></p>
<p class="MsoNormal"><span lang="EN-US" style="font-family: 'Lucida Grande';"><em><strong> </strong></em></span></p>
<p class="MsoNormal"><span lang="EN-US" style="font-family: 'Lucida Grande';"><em><strong>Les recensions paraissent et disparaissent très vite ; il est ainsi fort possible que certaines vous aient échappé en dépit de l'intérêt qu'elles présentaient pour vous. Nous avons donc décidé de leur donner, à elles comme à vous, une seconde chance. Nous avons réparti en cinq champs philosophiques, les recensions : philosophie antique, philosophie morale, philosophie esthétique, philosophie des sciences et philosophique politiques. Pendant cinq semaines correspondant à ces champs, nous publierons l'index thématique des recensions publiées cette année et proposerons chaque jour une recension à la relecture. Au terme de ce temps de reprise, nous reprendrons à notre rythme habituel la publication de nouvelles recensions. </strong></em></span></p>
<p class="MsoNormal"><a href="http://blog.ac-versailles.fr/oeildeminerve/index.php/category/Histoire-de-la-philosophie" style="font-family: 'Lucida Grande'; font-size: 17px; color: rgb(177, 21, 8); text-decoration: none;">Recensions d'ouvrages portant sur l'histoire de la philosophie </a></p>
<p class="MsoNormal"><a href="http://blog.ac-versailles.fr/oeildeminerve/index.php/category/Esthétique" style="font-family: 'Lucida Grande'; font-size: 17px; color: rgb(177, 21, 8); text-decoration: none;">Recensions d'esthétique </a></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-top: 0;"><a href="http://blog.ac-versailles.fr/oeildeminerve/index.php/category/Philosophie-politique" style="color: rgb(177, 21, 8); text-decoration: none; font-family: 'Lucida Grande'; font-size: 13pt;">Recensions de philosophie politique</a></p>
<p class="MsoNormal"><a href="http://blog.crdp-versailles.fr/oeildeminerve/index.php/post/22/01/2016/recensions-janvier" style="font-family: 'Lucida Grande'; font-size: 13pt; color: rgb(177, 21, 8); text-decoration: none;">Recensions de philosophie antique</a></p>
<p class="MsoNormal"><span lang="EN-US" style="font-size: 13pt; font-family: 'Lucida Grande';"><span style="color: rgb(74, 0, 3);"><a href="http://blog.crdp-versailles.fr/oeildeminerve/index.php/post/31/01/2016/S%C3%A9lection-de-recensions-de-philosophie-morale" style="color: rgb(177, 21, 8); text-decoration: none;">Recensions de philosophie morale</a></span></span></p>
<p class="MsoNormal"><a href="http://blog.crdp-versailles.fr/oeildeminerve/index.php/post/10/02/2016/Index-des-recensions-portant-sur-des-ouvrages-d-%C3%89pist%C3%A9mologie" style="color: rgb(177, 21, 8); text-decoration: none; font-family: 'Lucida Grande'; font-size: 13pt;">Recensions d'épistémologie</a> </p>
<p class="MsoNormal"><a href="http://blog.ac-versailles.fr/oeildeminerve/index.php/category/Psychanalyse" style="color: rgb(177, 21, 8); text-decoration: none; font-family: 'Lucida Grande'; font-size: 13pt;">psychanalyse, sociologie</a></p>
<p><strong><br /></strong></p>
<p><strong><img title="Badiou, mar. 2014" style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;" alt="" src="http://blog.ac-versailles.fr/oeildeminerve/public/.Alain-Badiou_Ibo_Sipa_t.jpg" /></strong></p>
<p class="MsoNormal"><strong>Alain Badiou, Le Séminaire, Lacan L’Antiphilosophie 3, "Collection Ouvertures", Fayard, 2013. </strong></p>
<p><span style="color: rgb(26, 26, 26); font-family: 'Lucida Grande'; font-size: 13px; text-align: justify; text-indent: 62.93333435058594px;">Depuis la fin des années 1960, Badiou est professeur de philosophie. Il est aussi essayiste. Outre ses très nombreuses publications (plus d’une quarantaine d’ouvrages philosophiques publiés à ce jour, sans compter les romans et pièces de théâtre), il tient un séminaire, dont les éditions Fayard proposent inauguralement ici, dans la collection « Ouvertures » qu’il codirige avec Barbara Cassin, la transcription de l’année 1994-1995. </span></p> <p class="MsoNormal" style="margin-bottom:12.0pt;text-align:justify;text-justify:
inter-ideograph;text-indent:47.2pt;mso-pagination:none;mso-layout-grid-align:
none;text-autospace:none"><span style="font-size:10.0pt;font-family:
"Lucida Grande";color:#1A1A1A;mso-ansi-language:EN-US" lang="EN-US">Au même moment
et chez le même éditeur est paru le séminaire consacré à Malebranche (1<sup>er</sup>
trim. année 1986). Badiou marche donc dans les pas de « son maître »
Lacan[1] et confie à une équipe de fidèles, dont son assistante, Isabelle Vodoz[2],
la transcription - la « poubellication » dirait Lacan - de son
séminaire.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom:12.0pt;text-align:justify;text-justify:
inter-ideograph;text-indent:47.2pt;mso-pagination:none;mso-layout-grid-align:
none;text-autospace:none"><span style="font-size:10.0pt;font-family:
"Lucida Grande";color:#1A1A1A;mso-ansi-language:EN-US" lang="EN-US">Qu’est-ce qu’un
séminaire ? Le séminaire est un « dit » pris dans une adresse à
un destinataire, proféré dans un lieu et à un moment donné : c’est le
désir du maître de transmettre une parole en « actes » plus ou moins
théâtralisée - le modèle lacanien le prouve amplement. On peut aussi penser au
séminaire de Barthes à l’EPHE : le séminaire est alors aussi le lieu même
du transfert amoureux. Transfert des étudiants sur la parole – et même le corps
- du maître mais aussi occasion pour le maître de rejouer son propre transfert
sur son maître. Pourquoi ce passage à l’écrit ? Et, dans le cas de
Badiou, pourquoi commencer par cet objet – a priori non philosophique
- Lacan ? Offrir inauguralement au public ce fragment-là de son
séminaire, l’objet « Lacan », a en soi valeur programmatique. Si
Lacan a voulu soumettre la philosophie à l’épreuve de la psychanalyse, ce en
quoi on peut le nommer « antiphilosophe », quel est l’enjeu du séminaire
de Badiou ? Soumettre en retour la psychanalyse lacanienne à l’épreuve de
la philosophie ? Il faut d’abord repréciser </span><span style="font-size:10.0pt;font-family:"Lucida Grande";mso-ansi-language:EN-US" lang="EN-US">d’où
parle Lacan dans son Séminaire et à qui son discours s’adresse. <img src="http://blog.ac-versailles.fr/oeildeminerve/public/.31RIl4j8mlL._SY445__m.jpg" alt="" title="Badiou Lacan, mar. 2014" style="float: right; margin: 0 0 1em 1em;" /></span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom:12.0pt;text-align:justify;text-justify:
inter-ideograph;text-indent:47.2pt;mso-pagination:none;mso-layout-grid-align:
none;text-autospace:none"><span style="font-size:10.0pt;font-family:
"Lucida Grande";color:#1A1A1A;mso-ansi-language:EN-US" lang="EN-US">Toute l’ambiguïté du
Séminaire que Lacan tient à partir des années 1964 à l’ENS tient au fait que,
s’il s’adresse aux analystes qu’il ne cesse d’invectiver en les traitant
d’imbéciles,[3] la salle est en grande partie composée de philosophes et de
structuralistes. </span><span style="font-size:10.0pt;font-family:
"Lucida Grande";mso-ansi-language:EN-US" lang="EN-US">A qui s’adresse-t-il réellement ?
Aux psychanalystes venus chercher un appui théorique dans son enseignement pour
leur pratique clinique ? Ou auxphilosophes pour montrer l’inanité de leur
discipline ? Quelle est la place de la philosophie dans la
« pensée-Lacan » ?Sa pensée relève-t-elle d’une antiphilosophie,
c’est-à-dire d’une pensée qui invalide la philosophie héritée de la
tradition ?</span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom:12.0pt;text-align:justify;text-justify:
inter-ideograph;text-indent:47.2pt;mso-pagination:none;mso-layout-grid-align:
none;text-autospace:none"><span style="font-size:10.0pt;font-family:
"Lucida Grande";mso-ansi-language:EN-US" lang="EN-US">S<span style="color:#1A1A1A">i Lacan
opère un retour à Freud à partir de 1956, ce retour </span>peut passer pour
infidèle dans la mesure où <span style="color:#1A1A1A">il trahit le
modèle biologique voulu par le père de la psychanalyse. Toute l’ambiguïté du
retour à Freud prôné par Lacan tient dans la place assignée à la philosophie
dans cette relecture freudienne : c’est ce que l’on comprend clairement en
lisant Badiou. En effet, si dans un premier temps, au milieu des années 1950,
Lacan se sert de la philosophie pour renouveler ou réactiver sa lecture de
Freud, à partir de l’année 1963-1964, date à laquelle son Séminaire se
transporte à l’Ecole Normale Supérieure, sa lecture philosophique de Freud sert
plutôt à critiquer le discours philosophique – le retour à Freud est peut-être
alors passé au second plan. C’est sa propre pensée, la « pensée
Lacan », la théorie lacanienne de la psychanalyse, que Lacan développe à
partir de cette date, devant un parterre composé essentiellement de jeunes
philosophes normaliens fascinés, au premier rang desquels se trouve son futur
gendre Jacques Alain Miller. On peut alors se demander si la prétendue
« antiphilosophie » de Lacan ne serait pas au fond le masque –
c’est-à-dire le semblant – d’un autre enjeu : la critique du freudisme
dans son désir de fonder la psychanalyse comme science de la nature. Il s’agit,
grâce à la philosophie, d’inscrire la psychanalyse dans les sciences humaines,
au même titre que la linguistique et l’anthropologie. Ce en quoi Lacan opère
bien certes une révolution.</span></span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom:12.0pt;text-align:justify;text-justify:
inter-ideograph;text-indent:47.2pt;mso-pagination:none;mso-layout-grid-align:
none;text-autospace:none"><span style="font-size:10.0pt;font-family:
"Lucida Grande";color:#1A1A1A;mso-ansi-language:EN-US" lang="EN-US"> </span><span style="color: rgb(26, 26, 26); font-family: 'Lucida Grande'; font-size: 10pt; text-indent: 47.2pt;">La pensée de Lacan,
aussi bien dans le Séminaire que dans les Écrits, se construit à partir
d’Aristote pour évoquer la question du plaisir chez Freud (L’Ethique de la
psychanalyse 1959-1960 et Encore, livre XX, 1972-1973), de Platon pour
évoquer l’amour de transfert (Le Transfert, livre VIII, 1960-1961), de Pascal
pour parler de la jouissance, de la mathématique, et de l’opposition entre la
philosophie et l’antiphilosophie[4] (D’un Autre à l’autre, livre XVI,
1968-1969), de Kant pour évoquer la difficile question de l’acte analytique
(L’Ethique de la psychanalyse, livre VII,1959-1960). Le rapport de Lacan
avec Heidegger est essentiel en ce qui concerne la position
antiphilosophique de Lacan : il s’agit de déterminer ce que peut être
l’antiphilosophie elle-même, dans son surgissement ou sa mort, puisque Badiou
avance que Lacan est l’ultime épisode de l’antiphilosophie. Ce que l’on
pourrait en dire dépasse très largement le cadre limité d’un article tel que
celui-ci. Sur la rencontre proprement dite entre Lacan et Heidegger qui eut
lieu à Pâques 1955, on renverra le lecteur à Elizabeth Roudinesco. Nous le
précisons car, lors du séminaire, dans la séance du 9 novembre 1994 (p.47),
Badiou se demande si l’historienne de la psychanalyse a traité la question des
relations entre Heidegger et Lacan. Or elle venait de le faire dans son ouvrage
publié en 1993 Jacques Lacan. Esquisse d’une vie, histoire d’un système de
pensée</span><strong style="color: rgb(26, 26, 26); font-family: 'Lucida Grande'; font-size: 10pt; text-indent: 47.2pt;"><em>[5]</em></strong><span style="color: rgb(26, 26, 26); font-family: 'Lucida Grande'; font-size: 10pt; text-indent: 47.2pt;">. Badioune l’avait peut-être pas encore lu. </span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom:12.0pt;text-align:justify;text-justify:
inter-ideograph;text-indent:47.2pt;mso-pagination:none;mso-layout-grid-align:
none;text-autospace:none"><span style="font-size:10.0pt;font-family:
"Lucida Grande";color:#1A1A1A;mso-ansi-language:EN-US" lang="EN-US">Dans le Séminaire XVI
(D’un Autre à l’autre 1968-1969), Lacan offre une définition assez claire de sa
position d’opposition à la philosophie, opposition au discours philosophique.
On pourrait citer ce passage exemplaire – bien que ce passage ne soit pas cité
expressément par Badiou - : « Le discours philosophique, quel qu’il
soit, finit toujours par se déprendre de l’appareil qui pourtant agit dans un
matériel de langage […..]. Or mon discours, quand je reprends celui de Freud,
se distingue essentiellement du discours philosophique, en ceci qu’il ne
décolle pas de ce en quoi nous sommes pris et engagés, comme dit Pascal. Bien
plutôt que de se servir d’un discours pour fixer au monde sa loi et à
l’histoire ses normes, ou inversement, il [i.e. mon discours] se met à cette
place où le sujet pensant s’aperçoit qu’il ne peut se reconnaître que comme
effet du langage. […] le sujet avant d’être pensant, est d’abord le a. Et c’est
après que la question se pose d’y raccorder ceci, qu’il pense. [</span><span style="font-size:10.0pt;font-family:"Lucida Grande";mso-ansi-language:
EN-US" lang="EN-US">Lacan critique ici le cogito comme fondement du Sujet.]<span style="color:#1A1A1A">Mais il n’a pas eu besoin de penser pour être fixé comme
a. C’est déjà fait, contrairement à ce qu’on peut imaginer en raison de la
lamentable carence, de la futilité la plus éclatante de toute la philosophie
[…] »[6]. (Séminaire XVI, p.158-159). On peut partir de là pour définir de
façon claire la position de Lacan comme antiphilosophe. Il s’agit de fermer
radicalement la voie à une philosophie rationaliste du sujet qui ne se croirait
pas « effet de langage » et qui entretient chez le sujet l’illusion
de se saisir lui-même, de s’auto-engendrer. « Futilité » dit Lacan,
« lamentable carence » de ne pas percevoir que le sujet est – déjà –
engagé par l’Autre (Dieu pour Pascal, le signifiant, le langage pour Lacan)
avant même de penser et de se penser. Lacan veut ici parler du
« symbolique » qui nous engage d’emblée dans un réseau de
signifiants, dans du sens.</span></span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom:12.0pt;text-align:justify;text-justify:
inter-ideograph;text-indent:47.2pt;mso-pagination:none;mso-layout-grid-align:
none;text-autospace:none"><span style="font-size:10.0pt;font-family:
"Lucida Grande";color:#1A1A1A;mso-ansi-language:EN-US" lang="EN-US"> On pourrait être
tenté de croire que Lacan se sert de la philosophie – et aussi de
l’antiphilosophie – pour assumer la place du Maître auprès d’une communauté
psychanalytique parisienne, en grande partie issue des milieux intellectuels
formés par Althusser, et laïque, au sens freudien du terme, c’est-à-dire non
médicale. Mais Badiou ne dit nullement cela. En réalité, si cette communauté
analytique à laquelle Lacan s’adresse est laïque – selon la volonté même de
Freud – cela force Lacan à fonder son enseignement dans un entre-deux, un
ni-ni, dans une place qui n’est ni le discours de la science (qui éradique le
sujet), ni celle du philosophe (qui est dans l’illusion de la vérité). Comme
tous les antiphilosophes qui l’ont précédé, (notamment Pascal, Rousseau et
Nietzsche), Lacan crée un « contre-personnage », le psychanalyste
imbécile, celui qui ne comprend rien à ce qu’il raconte, lui, Lacan. Et
pourtant c’est lui qu’il faut convaincre, lui qu’il faut sauver d’une doxa
freudienne avilie. Pascal s’adresse au libertin pour le sauver, le remettre
dans le chemin du vrai Dieu, celui de l’ordre du cœur et de la charité. Pascal
propose alors de désigner le discours de la science comme un symptôme pour
lequel il n’existe qu’une seule voie de guérison : la conversion au
christianisme pour retrouver l’ordre de la charité, la vérité selon le cœur.
Lacan, parce qu’excommunié de l’IPA[7] et de l’establishment psychanalytique,
eten travaillant le corpus freudien à partir de la philosophie, ouvre une
nouvelle voie en interrogeant le discours philosophique comme lieu – non de la
vérité mais du semblant. Dans L’Étourdit<strong><em>[8]</em></strong>, il assimile le
philosophe au fou de cour : « ça ne veut pas dire que ce qu’il dit
soit sot ; c’est même plus qu’utilisable […] Ça ne dit pas non plus, qu’on
y prenne garde, qu’il sache ce qu’il dit. Le fou de cour a un rôle : celui
d’être le tenant lieu de la vérité. Il le peut à s’exprimer comme un langage,
tout comme l’inconscient. Qu’il en soit, lui, dans l’inconscience, est
secondaire, ce qui importe est que le rôle soit tenu »[9]. Nous pouvons
maintenant répondre à la question : d’où parle Lacan ? Lacan parle
d’ailleurs : il ne parle jamais ni de l’intérieur de l’institution, ni de
l’intérieur d’un discours – philosophique ou psychanalytique. Il parle du lieu
de l’Autre – tel le fou de cour qui divague mais qui dit la vérité sans le
savoir et sans assumer la place du maître.</span><span style="font-size:10.0pt;font-family:"Lucida Grande";mso-ansi-language:EN-US" lang="EN-US">Telle
pourrait être la définition de l’antiphilosophe. On voit que l’antiphilosophe
se définit essentiellement à partir de la place qu’il occupe par rapport à la
vérité : cette place est oblique. Nous pouvons maintenant interroger la
place qui est celle de Badiou.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom:12.0pt;text-align:justify;text-justify:
inter-ideograph;text-indent:47.2pt;mso-pagination:none;mso-layout-grid-align:
none;text-autospace:none"><span style="font-size:10.0pt;font-family:
"Lucida Grande";mso-ansi-language:EN-US" lang="EN-US"> </span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-justify:inter-ideograph;
mso-pagination:none;mso-layout-grid-align:none;text-autospace:none"><span style="font-size:10.0pt;font-family:"Lucida Grande";mso-ansi-language:
EN-US;mso-no-proof:yes" lang="EN-US"><!--[if gte vml 1]><v:shape id="Picture_x0020_2"
o:spid="_x0000_i1025" type="#_x0000_t75" style='width:279pt;height:445pt;
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<p class="MsoNormal" style="margin-bottom:12.0pt;text-align:justify;text-justify:
inter-ideograph;text-indent:47.2pt;mso-pagination:none;mso-layout-grid-align:
none;text-autospace:none"><span style="font-size:10.0pt;font-family:
"Lucida Grande";color:#1A1A1A;mso-ansi-language:EN-US" lang="EN-US">Dans la brochure de
présentation de l’éditeur[10] , Alain Badiou relate son itinéraire, qui se
confond avec celui de son séminaire, poursuivi, dit-il, depuis cinquante ans et
dans une référence constante à Lacan. On en jugera. Un séminaire qu’il qualifie
de « parole libre », puisque commencée d’emblée par une exclusion de
l’institution universitaire. Il est contraint plusieurs fois à changer de
lieu : Reims, puis Vincennes, puis Saint-Denis, puis le Collège International
de philosophie (lui-même se tenant en divers lieux prestigieux). Puis,
s’excluant lui-même du Collège International avant d’en être exclu, il
s’installe à l’ENS de la rue d’Ulm dans laquelle il est nommé professeur
en 1996 et où le séminaire se poursuit actuellement mensuellement. Son
enseignement, avant de s’installer à l’ENS, est marqué par une exclusion
constante : le séminaire de Badiou s’est donc développé dans les
mêmes conditions que celui de son illustre prédécesseur. La salle Dussane couronne
cet édifice de coïncidences : le fantôme de Lacan et celui d’Althusser
font sans doute partie des habitués de cette salle qui accueillit le Séminaire
de Lacan de 1964 à 1969, avant qu’il n’en soit chassé et obligé de se réfugier
à la faculté de droit du Panthéon. Chassé-croisé, de l’exclusion à
l’intégration, parcours en miroir de Lacan et de Badiou ?</span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-top:0cm;margin-right:0cm;margin-bottom:12.0pt;
margin-left:100.0pt;text-align:justify;text-justify:inter-ideograph;mso-pagination:
none;mso-layout-grid-align:none;text-autospace:none"><span style="font-size:10.0pt;font-family:"Lucida Grande";color:#1A1A1A;mso-ansi-language:
EN-US" lang="EN-US"> </span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom:12.0pt;text-align:justify;text-justify:
inter-ideograph;text-indent:47.2pt;mso-pagination:none;mso-layout-grid-align:
none;text-autospace:none"><span style="font-size:10.0pt;font-family:
"Lucida Grande";color:#1A1A1A;mso-ansi-language:EN-US" lang="EN-US">Ces
« coïncidences » entre le Séminaire de Badiou et celui de Lacan, plus
que troublantes dans leurs similitudes topographiques et institutionnelles,
entre deux enseignements qui se reproduisent selon le même schéma,
jettent d’abord le lecteur dans un sentiment d’inquiétante étrangeté : car
enfin, quelle est cette vérité qu’une parole (celle de Badiou) tente de dégager
à partir d’une autre parole (celle de Lacan), alors que celui qui parle –
Badiou – le fait du lieu-même qui fut traversé la parole de l’autre -
Lacan ? Étrange impression d’un circuit qui se referme parfaitement sur
lui-même. Devrons-nous nous exclamer avant de pénétrer dans ce Séminaire –
« Toi qui entres ici, abandonne toute espérance »…. de trouver autre
chose que du même ? Badiou énonce le 21 décembre 1994 : «…la
philosophie ne fait jamais que mettre en miroir le sens et la vérité, telle est
sa stagnation spéculaire. Le spéculatif, c’est le spéculaire »[11].
Et une voix off souffle en écho : l’inconscient, c’est la répétition.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom:12.0pt;text-align:justify;text-justify:
inter-ideograph;text-indent:47.2pt;mso-pagination:none;mso-layout-grid-align:
none;text-autospace:none"><span style="font-size:10.0pt;font-family:
"Lucida Grande";color:#1A1A1A;mso-ansi-language:EN-US" lang="EN-US">Le plus difficile sera
de déterminer d’où parle Badiou. Nous proposons dans un premier temps de lire
son séminaire sur l’antiphilosophie de Lacan comme le récit de son transfert
sur Lacan antiphilosophe. Il nous éclaire sur ce point dans son interview par
Laure Adler sur France Culture le 14 novembre 2013 (quatrième volet de la
série) : il a « hérité, dit-il, du problème de Lacan, sans se
revendiquer de la psychanalyse, ni de l’expérience de la cure
analytique ». Ni même du Séminaire de Lacan auquel il n’a que peu
assisté. Quel est ce problème et en quoi la rencontre avec Lacan a-t-elle été
déterminante – il l’assimile même à un « choc amoureux » ?</span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom:12.0pt;text-align:justify;text-justify:
inter-ideograph;text-indent:47.2pt;mso-pagination:none;mso-layout-grid-align:
none;text-autospace:none"><span style="font-size:10.0pt;font-family:
"Lucida Grande";color:#1A1A1A;mso-ansi-language:EN-US" lang="EN-US"> </span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom:12.0pt;text-align:justify;text-justify:
inter-ideograph;text-indent:47.2pt;mso-pagination:none;mso-layout-grid-align:
none;text-autospace:none"><span style="font-size:10.0pt;font-family:
"Lucida Grande";color:#1A1A1A;mso-ansi-language:EN-US" lang="EN-US">L’histoire de la
rencontre avec Lacan racontée par Badiou dans cet entretien avec Laure Adler
est très paradoxal et pourtant très simple : il affirme que la rencontre
avec l’antiphilosophie de Lacan a eu, pour lui, un rôle essentiellement
philosophique[12]. Il ne s’est donc pas engagé dans l’aventure lacanienne en
tant que disciple ou futur analyste – ni même analysant. Et il s’agit encore
moins de devenir antiphilosophe. Lacan lui a permis de liquider son transfert
sur Sartre, d’abandonner l’existentialisme et de fonder, à partir de
l’antiphilosophie de Lacan, une philosophie du sujet qui ferait cependant la
part belle à la structure. Liquider l’héritage en somme et refonder le sujet en
déplaçant l’accent – non plus sur la vérité – mais sur la structure du dit[13].
Si, comme le dit Lacan, l’inconscient est structuré comme un langage, c’est
dans ce non-savoir du sujet sur lui-même que gît la faiblesse de la vérité de
la philosophie. Car si le philosophe ignore totalement ce non savoir qui le
traverse, en faisant de la vérité une force, au lieu d’une impuissance, il la
manque. C’est l’axe essentiel autour duquel Badiou fait « tourner »
l’antiphilosophie de Lacan et sa position à lui Badiou. Ce que nous allons
voir.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom:12.0pt;text-align:justify;text-justify:
inter-ideograph;text-indent:47.2pt;mso-pagination:none;mso-layout-grid-align:
none;text-autospace:none"><span style="font-size:10.0pt;font-family:
"Lucida Grande";color:#1A1A1A;mso-ansi-language:EN-US" lang="EN-US"> </span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom:12.0pt;text-align:justify;text-justify:
inter-ideograph;text-indent:47.2pt;mso-pagination:none;mso-layout-grid-align:
none;text-autospace:none"><span style="font-size:10.0pt;font-family:
"Lucida Grande";color:#1A1A1A;mso-ansi-language:EN-US" lang="EN-US">Arrivé au mi-temps de
l’enseignement de l’année 1994-1995, d’une façon toute lacanienne et bien qu’il
se défende de toute pratique analytique, Badiou pratique la
« scansion », à la guise de Lacan dans la cure,
« traitant » son public sur le mode thérapeutique.
Il scande son séminaire à la fin de la séance du 18 janvier
1995, avant de laisser son public sans « leçon » pendant deux
mois. Il faut qu’il « ouïsse » la bonne parole antiphilosophique pour
se guérir de l’erreur éternelle de la philosophie( je commente entre parenthèses
et en italiques ce que dit Badiou) : «[…] la véritable thèse lacanienne
est que si on prétend aimer la vérité comme puissance, si on rature que tout
amour véritable de la vérité est amour d’une impuissance ou d’une faiblesse, si
on prétend aimer la vérité comme force, et non comme faiblesse (c’est la
position du philosophe qui méconnaît l’inconscient), alors on sera impuissant
au regard de l’ignorance (la philosophie n’aura alors aucune efficacité en tant
qu’acte pour lever le voile sur la vérité). […] Au fond l’amour de la vérité n’est
puissant que s’il est l’amour d’une impuissance (c’est la position de
l’antiphilosophe). Ou alors, il faut recourir au savoir, à l’amour du savoir,
qui, lui, dispose d’une force réelle (c’est la position de Socrate selon Lacan,
ce qui fait de lui à la fois un analyste et un antiphilosophe) […] Si l’on veut
la force de la force, et non la force de la faiblesse, alors, qu’on se tourne,
non pas vers la philosophie, mais vers le savoir » [14]. Et Badiou
de conclure, comme Lacan lorsqu’il quittait son public pour ses
vacances en tournant les talons de façon désinvolte : « Je vous
laisse sur ce “tournez-vous”».[15]</span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom:12.0pt;text-align:justify;text-justify:
inter-ideograph;text-indent:47.2pt;mso-pagination:none;mso-layout-grid-align:
none;text-autospace:none"><span style="font-size:10.0pt;font-family:
"Lucida Grande";color:#1A1A1A;mso-ansi-language:EN-US" lang="EN-US"> </span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom:12.0pt;text-align:justify;text-justify:
inter-ideograph;text-indent:47.2pt;mso-pagination:none;mso-layout-grid-align:
none;text-autospace:none"><span style="font-size:10.0pt;font-family:
"Lucida Grande";color:#1A1A1A;mso-ansi-language:EN-US" lang="EN-US">La lecture de ce
séminaire (de Badiou), on l’aura compris, est absolument passionnante,
stimulante pour la pensée : il </span><span style="font-size:
10.0pt;font-family:"Lucida Grande";mso-ansi-language:EN-US" lang="EN-US">permet de naviguer
entre les Séminaires<span style="color:#0000E9">[16]</span> (de Lacan), d’un
autre à l’Autre, d’un dit à un autre dit, de revisiter certaines étapes
essentielles de l’histoire de la philosophie et de la psychanalyse. <span style="color:#1A1A1A">Badiou lit Lacan qui (dit qu’il) lit Freud mais qui lit
en même temps Heidegger, qui lui-même lit Parménide et Héraclite. Il suffirait
d’ajouter quelques étapes entre Heidegger et Héraclite (riens moins que
Nietzsche, Hegel, Kant, Descartes et Platon par exemple) et cela pourrait
s’apparenter à une histoire de la philosophie.</span></span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom:12.0pt;text-align:justify;text-justify:
inter-ideograph;text-indent:47.2pt;mso-pagination:none;mso-layout-grid-align:
none;text-autospace:none"><span style="font-size:10.0pt;font-family:
"Lucida Grande";color:#1A1A1A;mso-ansi-language:EN-US" lang="EN-US">La lecture est parfois
même réjouissante lorsque Badiou se met à pasticher le style de Lacan, tout en
démontrant brillamment et sans doute avec beaucoup de justesse que la procédure
de la passe est une « machine à trier les ordures philosophiques »[17].
</span><span style="font-size:10.0pt;font-family:"Lucida Grande";
mso-ansi-language:EN-US" lang="EN-US">Personne n’avait encore jamais expliqué la procédure
de la passe de façon aussi simple et aussi drôle. Recommandons tout
particulièrement ces pages de la « séance »<span style="color:#0000E9">[18]</span>
du 21 décembre 1994<span style="color:#0000E9">[19]</span> qui pourraient
synthétiser à elles seules le propos de l’ouvrage. Elles résument la portée de
la psychanalyse en tant qu’acte, le rôle de la transmission du savoir dans le
dispositif lacanien et surtout elles expliquent exactement ce qu’est le projet
antiphilosophique : l’abandon du discours et le risque – peut-être
nécessaire – d’un acheminement vers l’acte.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom:12.0pt;text-align:justify;text-justify:
inter-ideograph;text-indent:47.2pt;mso-pagination:none;mso-layout-grid-align:
none;text-autospace:none"><span style="font-size:10.0pt;font-family:
"Lucida Grande";mso-ansi-language:EN-US" lang="EN-US"> </span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom:12.0pt;text-align:justify;text-justify:
inter-ideograph;text-indent:47.2pt;mso-pagination:none;mso-layout-grid-align:
none;text-autospace:none"><span style="font-size:10.0pt;font-family:
"Lucida Grande";color:#1A1A1A;mso-ansi-language:EN-US" lang="EN-US">Ce séminaire
« sur » Lacan est en réalité bien plus : un
« enchaînement » de lectures, une chaîne de sens qui fait sens, le
sens du transfert. Car cet « enchaînement » est aussi le sens de la
passion, la passion de la philosophie et la passion de l’antiphilosophie. La
passion d’interroger la vérité au plus vif : là où elle engage le sujet
dans son dire, et parfois au-delà, là où elle est dépassée par l’acte. </span><span style="font-size:10.0pt;font-family:"Lucida Grande";mso-ansi-language:
EN-US" lang="EN-US">« La vérité peut ne pas convaincre, le savoir passe en acte »<strong><em><span style="color:#0000E9">[20]</span></em></strong>.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom:12.0pt;text-align:justify;text-justify:
inter-ideograph;text-indent:47.2pt;mso-pagination:none;mso-layout-grid-align:
none;text-autospace:none"><span style="font-size:10.0pt;font-family:
"Lucida Grande";color:#1A1A1A;mso-ansi-language:EN-US" lang="EN-US"> </span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom:12.0pt;text-align:justify;text-justify:
inter-ideograph;text-indent:47.2pt;mso-pagination:none;mso-layout-grid-align:
none;text-autospace:none"><span style="font-size:10.0pt;font-family:
"Lucida Grande";color:#1A1A1A;mso-ansi-language:EN-US" lang="EN-US"> Mariane Perruche</span></p>
<p class="MsoNormal" style="mso-pagination:none;mso-layout-grid-align:none;
text-autospace:none"><span style="font-size:10.0pt;font-family:"Lucida Grande";
mso-ansi-language:EN-US" lang="EN-US"><o:p> </o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-top:0cm;margin-right:416.0pt;margin-bottom:
6.0pt;margin-left:0cm;mso-pagination:none;mso-layout-grid-align:none;
text-autospace:none"><span style="font-size:10.0pt;font-family:"Lucida Grande";
mso-ansi-language:EN-US" lang="EN-US"><o:p> </o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom:12.0pt;mso-pagination:none;mso-layout-grid-align:
none;text-autospace:none"><span style="font-size:10.0pt;font-family:
"Lucida Grande";color:#0000E9;mso-ansi-language:EN-US" lang="EN-US">[1]</span><span style="font-size:10.0pt;font-family:"Lucida Grande";mso-ansi-language:
EN-US" lang="EN-US"> Interview par Laure Adler à France Culture, lors d’une série
d’émissions qui sont consacrées à Badiou entre le 11 et le 15 novembre 2013.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom:12.0pt;text-align:justify;text-justify:
inter-ideograph;mso-pagination:none;mso-layout-grid-align:none;text-autospace:
none"><span style="font-size:10.0pt;font-family:"Lucida Grande";
color:#0000E9;mso-ansi-language:EN-US" lang="EN-US">[2]</span><span style="font-size:10.0pt;font-family:"Lucida Grande";mso-ansi-language:EN-US" lang="EN-US">
Isabelle Vodoz est aussi le co-auteur avec Slavoj Žižek de Comment lire
Lacan, Nous, 2011 et avec Alain Badiou en 2010 de Cinq Leçons sur le cas
Wagner, Nous.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom:12.0pt;mso-pagination:none;mso-layout-grid-align:
none;text-autospace:none"><span style="font-size:10.0pt;font-family:
"Lucida Grande";color:#0000E9;mso-ansi-language:EN-US" lang="EN-US">[3]</span><span style="font-size:10.0pt;font-family:"Lucida Grande";mso-ansi-language:
EN-US" lang="EN-US"> Voir par exemple D’un Autre à l’autre, p.162</span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom:12.0pt;mso-pagination:none;mso-layout-grid-align:
none;text-autospace:none"><span style="font-size:10.0pt;font-family:
"Lucida Grande";color:#0000E9;mso-ansi-language:EN-US" lang="EN-US">[4]</span><span style="font-size:10.0pt;font-family:"Lucida Grande";mso-ansi-language:
EN-US" lang="EN-US"> Nous en reparlerons plus bas.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom:12.0pt;text-align:justify;text-justify:
inter-ideograph;mso-pagination:none;mso-layout-grid-align:none;text-autospace:
none"><span style="font-size:10.0pt;font-family:"Lucida Grande";
color:#0000E9;mso-ansi-language:EN-US" lang="EN-US">[5]</span><span style="font-size:10.0pt;font-family:"Lucida Grande";mso-ansi-language:EN-US" lang="EN-US">
E. Roudinesco, Jacques Lacan. Esquisse d’une vie, histoire d’un système de
pensée, Fayard, 1993. Les lecteurs intéressés par ce point se reporteront donc
au chapitre II de la sixième partie « Vibrant hommage à Heidegger »,
p.291-306.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom:12.0pt;mso-pagination:none;mso-layout-grid-align:
none;text-autospace:none"><span style="font-size:10.0pt;font-family:
"Lucida Grande";color:#0000E9;mso-ansi-language:EN-US" lang="EN-US">[6]</span><span style="font-size:10.0pt;font-family:"Lucida Grande";mso-ansi-language:
EN-US" lang="EN-US"> Mes commentaires entre crochets.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom:12.0pt;mso-pagination:none;mso-layout-grid-align:
none;text-autospace:none"><span style="font-size:10.0pt;font-family:
"Lucida Grande";color:#0000E9;mso-ansi-language:EN-US" lang="EN-US">[7]</span><span style="font-size:10.0pt;font-family:"Lucida Grande";mso-ansi-language:
EN-US" lang="EN-US"> International Psychoanalytic Association.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom:12.0pt;mso-pagination:none;mso-layout-grid-align:
none;text-autospace:none"><span style="font-size:10.0pt;font-family:
"Lucida Grande";color:#0000E9;mso-ansi-language:EN-US" lang="EN-US">[8]</span><span style="font-size:10.0pt;font-family:"Lucida Grande";mso-ansi-language:
EN-US" lang="EN-US"> Publié en 1973. Badiou cite et commente cette note de L’Étourdit
p.39-40 de son séminaire et approuve ce que dit Lacan. Badiou est donc prêt à
assumer la position du fou de cour.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom:12.0pt;mso-pagination:none;mso-layout-grid-align:
none;text-autospace:none"><span style="font-size:10.0pt;font-family:
"Lucida Grande";color:#0000E9;mso-ansi-language:EN-US" lang="EN-US">[9]</span><span style="font-size:10.0pt;font-family:"Lucida Grande";mso-ansi-language:
EN-US" lang="EN-US"> Lacan, Autres Écrits, Seuil, 2001, p.453.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom:12.0pt;mso-pagination:none;mso-layout-grid-align:
none;text-autospace:none"><span style="font-size:10.0pt;font-family:
"Lucida Grande";color:#0000E9;mso-ansi-language:EN-US" lang="EN-US">[10]</span><span style="font-size:10.0pt;font-family:"Lucida Grande";mso-ansi-language:
EN-US" lang="EN-US"> Hors commerce.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom:12.0pt;mso-pagination:none;mso-layout-grid-align:
none;text-autospace:none"><span style="font-size:10.0pt;font-family:
"Lucida Grande";color:#0000E9;mso-ansi-language:EN-US" lang="EN-US">[11]</span><span style="font-size:10.0pt;font-family:"Lucida Grande";mso-ansi-language:
EN-US" lang="EN-US"> A. Badiou, Lacan L’Antiphilosophie 3, p.107.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom:12.0pt;mso-pagination:none;mso-layout-grid-align:
none;text-autospace:none"><span style="font-size:10.0pt;font-family:
"Lucida Grande";color:#0000E9;mso-ansi-language:EN-US" lang="EN-US">[12]</span><span style="font-size:10.0pt;font-family:"Lucida Grande";mso-ansi-language:
EN-US" lang="EN-US"> Source : <span style="color:#1A1A1A">entretien avec Laure Adler,
France Culture le 14/11/2013.</span></span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom:12.0pt;mso-pagination:none;mso-layout-grid-align:
none;text-autospace:none"><span style="font-size:10.0pt;font-family:
"Lucida Grande";color:#0000E9;mso-ansi-language:EN-US" lang="EN-US">[13]</span><span style="font-size:10.0pt;font-family:"Lucida Grande";mso-ansi-language:
EN-US" lang="EN-US"> Idem</span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom:12.0pt;mso-pagination:none;mso-layout-grid-align:
none;text-autospace:none"><span style="font-size:10.0pt;font-family:
"Lucida Grande";color:#0000E9;mso-ansi-language:EN-US" lang="EN-US">[14]</span><span style="font-size:10.0pt;font-family:"Lucida Grande";mso-ansi-language:
EN-US" lang="EN-US"> A. Badiou, Séminaire, Lacan, l’Antiphilosophie3, p.160-161.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom:12.0pt;mso-pagination:none;mso-layout-grid-align:
none;text-autospace:none"><span style="font-size:10.0pt;font-family:
"Lucida Grande";color:#0000E9;mso-ansi-language:EN-US" lang="EN-US">[15]</span><span style="font-size:10.0pt;font-family:"Lucida Grande";mso-ansi-language:
EN-US" lang="EN-US">Ibid.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom:12.0pt;text-align:justify;text-justify:
inter-ideograph;mso-pagination:none;mso-layout-grid-align:none;text-autospace:
none"><span style="font-size:10.0pt;font-family:"Lucida Grande";
color:#0000E9;mso-ansi-language:EN-US" lang="EN-US">[16]</span><span style="font-size:10.0pt;font-family:"Lucida Grande";mso-ansi-language:EN-US" lang="EN-US">
On regrette « seulement » que la navigation ne soit pas
facilitée : l’équipe chargée de la transcription a – probablement
sciemment – adopté la même attitude que Jacques Alain Miller pour
l’établissement du Séminaire de Lacan ; il n’y a donc pas une seule note
permettant au lecteur de retrouver facilement les références des citations
faites par Badiou. Cela fait perdre beaucoup de temps au lecteur qui souhaite
se replonger dans les Séminaires de Lacan. Pour les Écrits, c’est moins gênant.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom:12.0pt;text-align:justify;text-justify:
inter-ideograph;mso-pagination:none;mso-layout-grid-align:none;text-autospace:
none"><span style="font-size:10.0pt;font-family:"Lucida Grande";
color:#0000E9;mso-ansi-language:EN-US" lang="EN-US">[17]</span><span style="font-size:10.0pt;font-family:"Lucida Grande";mso-ansi-language:EN-US" lang="EN-US">Badiou,
op.cit., p.102..</span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom:12.0pt;text-align:justify;text-justify:
inter-ideograph;mso-pagination:none;mso-layout-grid-align:none;text-autospace:
none"><span style="font-size:10.0pt;font-family:"Lucida Grande";
color:#0000E9;mso-ansi-language:EN-US" lang="EN-US">[18]</span><span style="font-size:10.0pt;font-family:"Lucida Grande";mso-ansi-language:EN-US" lang="EN-US">
J’aurais tendance à dire que Badiou se met ici en position de l’analyste de
l’analyste.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom:12.0pt;mso-pagination:none;mso-layout-grid-align:
none;text-autospace:none"><span style="font-size:10.0pt;font-family:
"Lucida Grande";color:#0000E9;mso-ansi-language:EN-US" lang="EN-US">[19]</span><span style="font-size:10.0pt;font-family:"Lucida Grande";mso-ansi-language:
EN-US" lang="EN-US"> Chap III, p.101 à 104.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom:12.0pt;text-align:justify;text-justify:
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<p class="MsoNormal"><span style="font-size:10.0pt;font-family:"Lucida Grande";
color:#0000E9;mso-ansi-language:EN-US" lang="EN-US">[20]</span><span style="font-size:10.0pt;font-family:"Lucida Grande";mso-ansi-language:EN-US" lang="EN-US">
Phrase de Lacan, citée par Badiou au début de son séminaire (p.18) et qui a
joué le rôle de déclencheur dans son désir de tenir un enseignement sur l’antiphilosophie
de Lacan. Cette phrase est la dernière de l’Allocution de clôture du Congrès de
l’Ecole freudienne de Paris en 1970.</span></p>Gérard Pommier, Le nom propre, Fonctions logiques et inconscientes, PUF, lu par Fabrice Dewolfurn:md5:eb64194bbc3be1dc4720a831ffdd25db2016-03-16T06:00:00+01:002016-03-16T06:00:00+01:00Jeanne SzpirglasPsychanalyseFreudKripkeLacanPhilosophie analytique<p class="MsoNormal"><span lang="EN-US" style="font-family: 'Lucida Grande';"><em><strong>Chers lecteurs, chères lectrices, </strong></em></span></p>
<p class="MsoNormal"><span lang="EN-US" style="font-family: 'Lucida Grande';"><em><strong> </strong></em></span></p>
<p class="MsoNormal"><span lang="EN-US" style="font-family: 'Lucida Grande';"><em><strong>Les recensions paraissent et disparaissent très vite ; il est ainsi fort possible que certaines vous aient échappé en dépit de l'intérêt qu'elles présentaient pour vous. Nous avons donc décidé de leur donner, à elles comme à vous, une seconde chance. Nous avons réparti en cinq champs philosophiques, les recensions : philosophie antique, philosophie morale, philosophie esthétique, philosophie des sciences et philosophique politiques. Pendant cinq semaines correspondant à ces champs, nous publierons l'index thématique des recensions publiées cette année et proposerons chaque jour une recension à la relecture. Au terme de ce temps de reprise, nous reprendrons à notre rythme habituel la publication de nouvelles recensions. </strong></em></span></p>
<p class="MsoNormal"><a href="http://blog.ac-versailles.fr/oeildeminerve/index.php/category/Histoire-de-la-philosophie" style="font-family: 'Lucida Grande'; font-size: 17px; color: rgb(177, 21, 8); text-decoration: none;">Recensions d'ouvrages portant sur l'histoire de la philosophie </a></p>
<p class="MsoNormal"><a href="http://blog.ac-versailles.fr/oeildeminerve/index.php/category/Esthétique" style="font-family: 'Lucida Grande'; font-size: 17px; color: rgb(177, 21, 8); text-decoration: none;">Recensions d'esthétique </a></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-top: 0;"><a href="http://blog.ac-versailles.fr/oeildeminerve/index.php/category/Philosophie-politique" style="color: rgb(177, 21, 8); text-decoration: none; font-family: 'Lucida Grande'; font-size: 13pt;">Recensions de philosophie politique</a></p>
<p class="MsoNormal"><a href="http://blog.crdp-versailles.fr/oeildeminerve/index.php/post/22/01/2016/recensions-janvier" style="font-family: 'Lucida Grande'; font-size: 13pt; color: rgb(177, 21, 8); text-decoration: none;">Recensions de philosophie antique</a></p>
<p class="MsoNormal"><span lang="EN-US" style="font-size: 13pt; font-family: 'Lucida Grande';"><span style="color: rgb(74, 0, 3);"><a href="http://blog.crdp-versailles.fr/oeildeminerve/index.php/post/31/01/2016/S%C3%A9lection-de-recensions-de-philosophie-morale" style="color: rgb(177, 21, 8); text-decoration: none;">Recensions de philosophie morale</a></span></span></p>
<p class="MsoNormal"><a href="http://blog.crdp-versailles.fr/oeildeminerve/index.php/post/10/02/2016/Index-des-recensions-portant-sur-des-ouvrages-d-%C3%89pist%C3%A9mologie" style="color: rgb(177, 21, 8); text-decoration: none; font-family: 'Lucida Grande'; font-size: 13pt;">Recensions d'épistémologie</a> </p>
<p class="MsoNormal"><a href="http://blog.ac-versailles.fr/oeildeminerve/index.php/category/Psychanalyse" style="color: rgb(177, 21, 8); text-decoration: none; font-family: 'Lucida Grande'; font-size: 13pt;">psychanalyse, sociologie</a></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 10pt; text-align: justify; line-height: 12pt; "><strong><span style="font-size: 9pt; font-family: 'Lucida Grande'; " lang="FR"><br /></span></strong></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 10pt; text-align: justify; line-height: 12pt; "><strong><span style="font-size: 9pt; font-family: 'Lucida Grande'; " lang="FR">Gérard POMMIER, <em>Le nom propre, Fonctions logiques et inconscientes</em>, PUF, Coll. Philosophie d’aujourd’hui, Paris, Janvier 2013.</span><span style="font-size: 9pt; font-family: 'Lucida Grande'; " lang="FR"><img src="http://blog.ac-versailles.fr/oeildeminerve/public/.nom_propre_t.jpg" alt="" style="float: left; margin: 0 1em 1em 0; " title="nom_propre.png, juin 2013" /></span></strong></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 10pt; text-align: justify; line-height: 12pt; "><span style="font-family: 'Lucida Grande'; ">Dans </span><em style="font-family: 'Lucida Grande'; ">Le nom propre, Fonctions logiques et inconscientes</em><span style="font-family: 'Lucida Grande'; ">, Gérard Pommier prolonge et développe un travail de réflexion sur ce qu’est habiter son nom, un nom qui nous précède et qui ne nous appartient pas, et dont la vie surgit à travers ses différentes fonctions. </span></p> <p>
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none;text-autospace:none"><strong style="line-height: 12pt; "><span style="font-size:9.0pt;font-family:
"Lucida Grande"" lang="FR"> </span></strong><span style="font-family: 'Lucida Grande'; font-size: 9pt; line-height: 12pt; ">Le nom propre se distingue
du nom commun, et il n’est pas réductible au seul patronyme. Il a pour
sous-ensembles le nom donné : le prénom ; le nom transmis :
le patronyme ; et même le nom acquis : le surnom. On doit à Lacan
d’avoir « introduit le nom propre comme un concept fondamental de la
psychanalyse » (p.188), même si une telle théorie est présente en
pointillé chez Freud, en particulier dans des textes comme </span><em style="font-family: 'Lucida Grande'; font-size: 9pt; line-height: 12pt; ">Totem et tabou</em><span style="font-family: 'Lucida Grande'; font-size: 9pt; line-height: 12pt; ">,
ou </span><em style="font-family: 'Lucida Grande'; font-size: 9pt; line-height: 12pt; ">Psychologie des foules et analyse du moi</em><span style="font-family: 'Lucida Grande'; font-size: 9pt; line-height: 12pt; ">.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom:10.0pt;text-align:justify;text-justify:
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none;text-autospace:none"><span style="font-size:9.0pt;font-family:
"Lucida Grande"" lang="FR"> </span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom:10.0pt;text-align:justify;text-justify:
inter-ideograph;line-height:12.0pt;mso-pagination:none;mso-layout-grid-align:
none;text-autospace:none"><span style="font-size:9.0pt;font-family:
"Lucida Grande"" lang="FR">Le livre s’ouvre sur une strophe de « Compte les
amandes » du poète Paul Celan. Pouvait-il y avoir meilleure introduction
que celle-là pour exprimer que parler en son nom propre c’est aussi parler au
nom de l’Autre ?</span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom:10.0pt;text-align:justify;text-justify:
inter-ideograph;line-height:12.0pt;mso-pagination:none;mso-layout-grid-align:
none;text-autospace:none"><span style="font-size:9.0pt;font-family:
"Lucida Grande"" lang="FR"> </span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom:10.0pt;text-align:justify;text-justify:
inter-ideograph;line-height:12.0pt;mso-pagination:none;mso-layout-grid-align:
none;text-autospace:none"><span style="font-size:9.0pt;font-family:
"Lucida Grande"" lang="FR">Un « Abrégé d’histoire du nom propre » (pp. 9-76),
au carrefour de plusieurs disciplines, constitue le premier chapitre. Il trace
un tour d’horizon temporel et spatial des différents usages culturels du nom
propre, depuis son sens sacré jusqu’à son usage d’état civil, en insistant plus
particulièrement sur l’origine totémique du nom du père. Le culte des ancêtres
dissimulant le sentiment de culpabilité que ne se reproduise la scène
primitive : le parricide. D’autant que le désir du fils est aussi de
devenir père, de payer sa dette, de transmettre à son tour son nom propre. La
rareté du fantasme matricide explique pourquoi la filiation patrilinéaire est
nettement plus fréquente. Et dans les sociétés matrilinéaires, l’enfant est
élevé par son oncle. Le nom propre répond de la transmission généalogique de
l’interdit de l’inceste et des exclusions qu’il commande.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom:10.0pt;text-align:justify;text-justify:
inter-ideograph;line-height:12.0pt;mso-pagination:none;mso-layout-grid-align:
none;text-autospace:none"><span style="font-size:9.0pt;font-family:
"Lucida Grande"" lang="FR"> </span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom:10.0pt;text-align:justify;text-justify:
inter-ideograph;line-height:12.0pt;mso-pagination:none;mso-layout-grid-align:
none;text-autospace:none"><span style="font-size:9.0pt;font-family:
"Lucida Grande"" lang="FR">Le second chapitre (pp. 77-112) « se demande comment
faire la différence –s’il y en a une– entre nom propre et nom commun ».
L’enjeu est ici plus philosophique dans la mesure où Gérard Pommier s’attaque
aux problématiques suscitées par le nom propre dans la linguistique et la
philosophie analytique depuis Stuart Mill. L’usage du nom propre ne reste pas
sans effet. C’est pourquoi il ne saurait avoir qu’une fonction linguistique servant
à désigner son porteur. C’est pourtant ce que soutiennent Mill, et Kripke à sa
suite, en considérant qu’un nom propre ne sert qu’à distinguer un objet d’un
autre sans dire par quelles propriétés ils se distinguent, que <em>ce</em> nom désigne <em>cet</em> objet, qu’il ne connote rien, que c’est un « désignateur
rigide » (expression de Kripke). Au contraire, la théorie descriptive d’un
Russell admet qu’un nom propre n’a pas de référence directe, mais sous une
certaine description de qualités. C’est dire que s’il n’y a pas de description
qui s’applique à l’objet, alors le nom n’a pas de porteur. Or, selon la
terminologie de Lacan, le nom propre serait un signe, et même un symbole,
plutôt qu’un signifiant puisque son rôle est « de présenter quelque chose
à quelqu’un », et cela directement. L’enfant va répondre à l’appel de son
nom. Celui-ci va l’ouvrir au langage, et le sortir du babillage. Le nom propre
a par conséquent un caractère performatif.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom:10.0pt;text-align:justify;text-justify:
inter-ideograph;line-height:12.0pt;mso-pagination:none;mso-layout-grid-align:
none;text-autospace:none"><span style="font-size:9.0pt;font-family:
"Lucida Grande"" lang="FR"> </span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom:10.0pt;text-align:justify;text-justify:
inter-ideograph;line-height:12.0pt;mso-pagination:none;mso-layout-grid-align:
none;text-autospace:none"><span style="font-size:9.0pt;font-family:
"Lucida Grande"" lang="FR"><img src="http://blog.ac-versailles.fr/oeildeminerve/public/.1357453-gf_m.jpg" alt="" style="float: left; margin: 0 1em 1em 0; " title="1357453-gf.jpg, juin 2013" />S’ensuit un court chapitre (pp.113-136) intitulé :
« Don et prise du nom propre » qui vient confirmer sur le plan
psychique la thèse philosophique précédente. Par son prénom d’abord, qui a existé
dans le désir de ses parents, l’enfant va se singulariser. Non seulement il lui
permet de se localiser, mais aussi de dire ‘non’, à partir de son lieu propre,
à la place qui lui était assignée par ses parents, de parler en son nom en
distinguant les noms propres des noms communs. Se faire un prénom n’a de sens
que par rapport à un patronyme qu’il lui faudra aussi investir. Un dernier
passage est consacré à la distinction des universaux, syllabique et psychique,
du M de maman et du P de papa, de « l’oralité nourricière » et de
l’analité expulsive. </span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom:10.0pt;text-align:justify;text-justify:
inter-ideograph;line-height:12.0pt;mso-pagination:none;mso-layout-grid-align:
none;text-autospace:none"><span style="font-size:9.0pt;font-family:
"Lucida Grande"" lang="FR"> </span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom:10.0pt;text-align:justify;text-justify:
inter-ideograph;line-height:12.0pt;mso-pagination:none;mso-layout-grid-align:
none;text-autospace:none"><span style="font-size:9.0pt;font-family:
"Lucida Grande"" lang="FR">Le chapitre IV intitulé : « Le symbole du nom propre
et ses sous-ensembles » (pp. 137-186) distingue les fonctions conscientes
et inconscientes du prénom, celles du surnom, du pseudonyme, de l’hétéronyme,
comme « sous-ensembles du nom propre ». D’une certaine manière le
mythe d’Œdipe raconte l’appropriation de son propre nom. Van Gogh, après la fin
de sa vocation ecclésiale, décide d’une autre filiation : celle de
peintres comme Millet ou Rembrandt. Il ne signera aucune toile de son nom par
refus du nom paternel. C’est son œuvre qui lui permet de se forger un nom.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom:10.0pt;text-align:justify;text-justify:
inter-ideograph;line-height:12.0pt;mso-pagination:none;mso-layout-grid-align:
none;text-autospace:none"><span style="font-size:9.0pt;font-family:
"Lucida Grande"" lang="FR"> </span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom:10.0pt;text-align:justify;text-justify:
inter-ideograph;line-height:12.0pt;mso-pagination:none;mso-layout-grid-align:
none;text-autospace:none"><span style="font-size:9.0pt;font-family:
"Lucida Grande"" lang="FR">« Fonctions du nom propre », titre quasi-éponyme du
chapitre V, constitue donc le cœur de l’ouvrage. C’est sans doute pourquoi
c’est aussi le chapitre le plus long (pp. 187-267) et le plus difficile pour un
non-initié à la psychanalyse lacanienne. Parmi les passages les plus stimulants,
il y a d’abord celui consacré à une « érotique du nom propre » (pp. 231-240).
L’appel du nom propre, dans l’amour, permet de subjectiver la jouissance, qui
sans cela resterait anonyme et par conséquent dépersonnalisante. Un autre
passage de ce chapitre est consacré au pronom personnel, « embrayeur de la
parole, [et qui] enterre le nom » (pp. 253-262). Remarquons que le pronom
personnel ne cohabite pas avec le nom propre. La fonction du pronom « je »
n’est pas de venir à la place du nom propre, mais de venir enterrer le nom du
père. C’est dire que la parole elle-même a une fonction parricide.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom:10.0pt;text-align:justify;text-justify:
inter-ideograph;line-height:12.0pt;mso-pagination:none;mso-layout-grid-align:
none;text-autospace:none"><span style="font-size:9.0pt;font-family:
"Lucida Grande"" lang="FR"> </span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom:10.0pt;text-align:justify;text-justify:
inter-ideograph;line-height:12.0pt;mso-pagination:none;mso-layout-grid-align:
none;text-autospace:none"><span style="font-size:9.0pt;font-family:
"Lucida Grande"" lang="FR">L’avant-dernier chapitre se penche sur les « Mises en
défaut du nom propre : repères psychopathologiques » (pp.269-302).
C’est la dimension clinique de l’ouvrage. Il interprète les psychoses à partir
du rapport difficile que certains patients entretiennent à leur propre nom et à
l’histoire familiale. Une deuxième partie du chapitre est consacrée aux
amnésies d’identité. Une dernière partie intéressera le plus grand nombre
puisqu’elle se penche, à la suite de Freud dans la <em>Psychopathologie de la
vie quotidienne</em>, sur « l’oubli des noms propres et de certains noms
communs » (pp.293-302). Rappelons que l’article de Freud :
« L’oubli des noms propres » ouvre la <em>Psychopathologie…,</em> ce
qui ne saurait être le produit d’un arbitraire de la part de son auteur. </span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom:10.0pt;text-align:justify;text-justify:
inter-ideograph;line-height:12.0pt;mso-pagination:none;mso-layout-grid-align:
none;text-autospace:none"><span style="font-size:9.0pt;font-family:
"Lucida Grande"" lang="FR"> </span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom:10.0pt;text-align:justify;text-justify:
inter-ideograph;line-height:12.0pt;mso-pagination:none;mso-layout-grid-align:
none;text-autospace:none"><span style="font-size:9.0pt;font-family:
"Lucida Grande"" lang="FR">Le chapitre conclusif (pp.303-314) porte sur l’apprentissage
de l’écriture, et en particulier sur ce que l’auteur appelle le « tabou de
la ponctuation » (p.306) qui résonne du « tabou du nom propre »,
consistant à ne jamais prononcer son propre nom dans une phrase, à cause du
totémisme latent –et qu’il ne faut surtout pas confondre avec la forclusion du
nom propre chez les psychotiques-. Ici Gérard Pommier s’appuie sur les faits
notés par les épigraphistes pour comprendre la <em>scripta continua</em>,
l’absence de ponctuation au moins jusqu’au X<sup>e</sup> siècle :
« au tabou du nom du père (dans la parole) correspond en contrepoint un
tabou d’écrire la ponctuation » (p.306).
</span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom:10.0pt;text-align:justify;text-justify:
inter-ideograph;line-height:12.0pt;mso-pagination:none;mso-layout-grid-align:
none;text-autospace:none"><span style="font-size:9.0pt;font-family:
"Lucida Grande"" lang="FR"> </span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom:10.0pt;text-align:justify;text-justify:
inter-ideograph;line-height:12.0pt;mso-pagination:none;mso-layout-grid-align:
none;text-autospace:none"><span style="font-size:9.0pt;font-family:
"Lucida Grande"" lang="FR">Il faut remercier l’auteur pour les redites au fil des
chapitres, nécessaires à des lecteurs non avertis. D’ailleurs la plupart des
analyses s’éclaireront encore à la lecture des précédents ouvrages de Gérard
Pommier. Ce livre s’adresse non seulement à ceux que la psychanalyse intéresse,
mais aussi à tout lecteur curieux d’anthropologie et de linguistique.
« C’est à propos de Cléopâtre et de Ptolémée que tout le déchiffrage de
l’hiéroglyphe égyptien a commencé, parce que dans toutes les langues Cléopâtre
est Cléopâtre, Ptolémée est Ptolémée. Ce qui distingue un nom propre malgré de
petites apparences d’amodiations […] c’est que d’une langue à l’autre ça se
conserve dans sa structure » (J. Lacan, <em>Le Séminaire</em>, <em>Livre
XI : l’identification</em>, « Leçon du 20 décembre 1961 »).</span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom:10.0pt;text-align:right;
line-height:12.0pt;mso-pagination:none;mso-layout-grid-align:none;text-autospace:
none" align="right"><span style="font-size:9.0pt;font-family:"Lucida Grande";
mso-bidi-font-weight:bold" lang="FR">Fabrice Dewolf</span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-size:9.0pt;font-family:"Lucida Grande"" lang="FR"> </span></p>
<!--EndFragment-->Paul-Laurent Assoun, L’Excitation et ses destins inconscients, PUF, 2013, lu par Mariane Foeillet-Perrucheurn:md5:bea1ef7f7148d9e9cc1928acecd64da92016-03-09T16:44:00+01:002016-03-09T21:38:15+01:00Cyril MoranaPsychanalyseexcitationFreudinconscientmodernitémétapsychologiepsychanalyse<p><span lang="FR"><strong><img title="Assoun 1, janv. 2014" style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;" alt="" src="http://blog.ac-versailles.fr/oeildeminerve/public/.AVT_Paul-Laurent-Assoun_33_t.jpg" /></strong></span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-top: 0;"><span style="font-family: 'Lucida Grande';" lang="EN-US"><em><strong>Chers lecteurs, chères lectrices, </strong></em></span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-family: 'Lucida Grande';" lang="EN-US"><em><strong> </strong></em></span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-family: 'Lucida Grande';" lang="EN-US"><em><strong>Les
recensions paraissent et disparaissent très vite ; il est ainsi fort
possible que certaines vous aient échappé en dépit de l'intérêt qu'elles
présentaient pour vous. Nous avons donc décidé de leur donner, à elles
comme à vous, une seconde chance. Nous avons réparti en cinq champs
philosophiques, les recensions : philosophie antique, philosophie
morale, philosophie esthétique, philosophie des sciences et
philosophique politiques. Pendant cinq semaines correspondant à ces
champs, nous publierons l'index thématique des recensions publiées cette
année et proposerons chaque jour une recension à la relecture. Au terme
de ce temps de reprise, nous reprendrons à notre rythme habituel la
publication de nouvelles recensions. </strong></em></span></p>
<p class="MsoNormal"><a href="http://blog.crdp-versailles.fr/oeildeminerve/index.php/category/Histoire-de-la-philosophie" style="font-family: 'Lucida Grande'; font-size: 17px; color: rgb(177, 21, 8); text-decoration: none;">Recensions d'ouvrages portant sur l'histoire de la philosophie </a></p>
<p class="MsoNormal"><a href="http://blog.crdp-versailles.fr/oeildeminerve/index.php/category/Esth%C3%A9tique" style="font-family: 'Lucida Grande'; font-size: 17px; color: rgb(177, 21, 8); text-decoration: none;">Recensions d'esthétique </a></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-top: 0;"><a href="http://blog.crdp-versailles.fr/oeildeminerve/index.php/category/Philosophie-politique" style="color: rgb(177, 21, 8); text-decoration: none; font-family: 'Lucida Grande'; font-size: 13pt;">Recensions de philosophie politique</a></p>
<p class="MsoNormal"><a href="http://blog.crdp-versailles.fr/oeildeminerve/index.php/post/22/01/2016/recensions-janvier" style="font-family: 'Lucida Grande'; font-size: 13pt; color: rgb(177, 21, 8); text-decoration: none;">Recensions de philosophie antique</a></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-size: 13pt; font-family: 'Lucida Grande';" lang="EN-US"><span style="color: rgb(74, 0, 3);"><a href="http://blog.crdp-versailles.fr/oeildeminerve/index.php/post/31/01/2016/S%C3%A9lection-de-recensions-de-philosophie-morale" style="color: rgb(177, 21, 8); text-decoration: none;">Recensions de philosophie morale</a></span></span></p>
<p class="MsoNormal"><a href="http://blog.crdp-versailles.fr/oeildeminerve/index.php/post/10/02/2016/Index-des-recensions-portant-sur-des-ouvrages-d-%C3%89pist%C3%A9mologie" style="color: rgb(177, 21, 8); text-decoration: none; font-family: 'Lucida Grande'; font-size: 13pt;">Recensions d'épistémologie</a></p>
<p><span lang="FR"><strong>P-L Assoun, L’Excitation et ses destins inconscients, PUF, 2013</strong><br /></span></p>
<p><span lang="FR">Paul-Laurent
Assoun, psychanalyste spécialiste de l’épistémologie freudienne, ne cesse de
creuser son chemin à travers la pensée et l’œuvre de Freud : citons la récente édition
critique de <em style="mso-bidi-font-style:normal">L’Avenir d’une illusion </em>qu’il
a publiée chez Cerf en 2012, dans une nouvelle traduction de Claire Gillie,
agrémentée d’un apparat critique et d’une préface très stimulante sur la portée
majeure de cet essai. Dans le même esprit, on attend deux nouvelles traductions,
l’une du <em style="mso-bidi-font-style:normal">Moïse et le monothéisme </em>et l’autre
de <em style="mso-bidi-font-style:normal">Malaise dans la culture, </em>toujours
chez Cerf. Paul Laurent Assoun, très attentif au symptôme social, interroge
aussi la clinique psychanalytique contemporaine. De formation philosophique, il
a publié de très nombreux ouvrages qui permettent d’éclairer la théorie
freudienne à la lumière de son articulation avec les différentes pensées
philosophiques qui ont influencé Freud : citons par exemple deux de
ses<span style="mso-spacerun:yes"> </span>essais les plus précieux pour le
public de ce blog philosophique, <em style="mso-bidi-font-style:normal">Freud,
la philosophie et les philosophes, </em>1976, réédité en Collection Quadrige en
2009 et <em style="mso-bidi-font-style:normal">Freud et les sciences sociales, </em>Armand
Colin, 1993, réédité en 2008.</span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span lang="FR">Dans son présent essai
consacré à <em style="mso-bidi-font-style:normal">L’Excitation et ses destins
inconscients,</em> Paul Laurent Assoun isole un « objet » éminemment
caractéristique de la métapsychologie freudienne : on sait que <span style="mso-spacerun:yes"> </span>l’archéologie de la pensée freudienne repose
sur les études consacrées aux tissus nerveux. Dès les premiers travaux, consacrés
d’abord aux maladies neurologiques, aphasies, paralysies, puis, à la suite de
Charcot, aux affections hystériques, toute la pensée freudienne partirait de
l’innervation et de ses dérives pathologiques, même si Freud pense, dès
l’origine, la <em style="mso-bidi-font-style:normal">behandlung, </em>la prise en
charge, comme une <em style="mso-bidi-font-style:normal">Seelenbehandlung </em>:un traitement de l’âme (Freud, 1890a). </span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span lang="FR">Et pourtant, on
aura beau chercher, l’excitation n’est pas une notion psychanalytique ;
elle est<span style="mso-spacerun:yes"> </span>d’ailleurs totalement absente
du <em style="mso-bidi-font-style:normal">Vocabulaire de la psychanalyse </em>de Laplanche
et Pontalis (PUF, 1967, réédition Quadrige, 2002), <span style="mso-spacerun:yes"> </span>ouvrage représentatif de la <em style="mso-bidi-font-style:normal">doxa </em>freudienne. Refoulement
significatif qui pourrait d’ailleurs porter à croire que toute la théorie
freudienne fonctionne elle-même comme pare-excitation : énorme montage
théorique et machine à sublimer, <em style="mso-bidi-font-style:normal">écriture</em>
de l’excitation, c’est-à-dire passage au tamis de la sublimation de toute
l’énergie sexuelle, évacuation de l’excitation sur la scène théorique et
clinique, démonstration de la maîtrise du circuit et de son <em style="mso-bidi-font-style:normal">quantum </em>d’énergie. Refoulement assumé et
réactivé par l’héritage freudien, puisque Laplanche et Pontalis ont effacé
l’excitation du lexique freudien comme s’il s’agissait d’effacer le passé
neurologique de Freud. Et pourtant, toute la théorie est <span style="mso-spacerun:yes"> </span>traversée et même <em style="mso-bidi-font-style:
normal">innervée </em>par cette notion d’excitation : c’est tout le
paradoxe de la pensée freudienne, toujours <em style="mso-bidi-font-style:normal">entre
</em>le physiologique et le psychologique. A force de travailler <em style="mso-bidi-font-style:normal">à partir de </em>l’excitation, Freud crée le
concept de <em style="mso-bidi-font-style:normal">pulsion,</em> l’un des quatre
concepts fondamentaux de la psychanalyse selon Lacan (<em style="mso-bidi-font-style:
normal">Séminaire XI, </em>Seuil, 1973). Toute l’économie de l’appareil psychique
tourne autour de l’excitation, source somatique et organique, qui est, pour
reprendre la métaphore thermodynamique, le moteur et le déclic de la <em style="mso-bidi-font-style:normal">pulsion,</em> qui fait pulser la psyché. On
comprend donc pourquoi Freud, s’il part de l’excitation, ne peut en rester
là : pour la psychanalyse, l’excitation reste une donnée physiologique
dont il s’agit d’évaluer les transformations au cours de la totalité du circuit
accompli par l’énergie (ou <em style="mso-bidi-font-style:normal">libido</em>)
dégagée par la pulsion. Paul-Laurent Assoun, en réhabilitant à bon droit cet
objet déclaré « non psychanalytique », revient donc aux sources de la
théorie pulsionnelle et libidinale, aux sources vives de l’activité psychique. </span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span lang="FR">La démarche épistémologique
de l’ouvrage est lisible dès son titre. <em style="mso-bidi-font-style:normal">L’excitation
et ses destins inconscients </em>fait écho à l’essai central pour la question de
l’excitation dans son devenirpulsionnel :
<em style="mso-bidi-font-style:normal">Pulsions et Destins de pulsion</em>
(Freud, 1915c, en français dans <em style="mso-bidi-font-style:normal">Métapsychologie,</em>
Folio essais, tr. Laplanche et Pontalis, p.11 à 43). Même s’il ne s’agit pas uniquement
de faire l’historique de la théorie freudienne comme théorie de l’excitation
(sexuelle), Assoun y consacre la première partie de l’essai : il faut donc en
retracer ici rapidement les grandes lignes. A partir de <em style="mso-bidi-font-style:
normal">l’Esquisse d’une psychologie scientifique</em> (1895, projet abandonné
et jamais publié de son vivant)<em style="mso-bidi-font-style:normal">, </em>Freud
évoqueles traces laissées par
l’excitation neuronale dans le psychisme. Dans le même temps, dans ses <em style="mso-bidi-font-style:normal">Etudes sur l’hystérie </em>(avec J. Breuer en
1895), il observe l’excitation chez l’hystérique, avec son abréaction, et crée le
concept de <em style="mso-bidi-font-style:normal">conversion somatique</em> qui
complexifie encore plus le circuit : l’excitation, qui vient de l’organe,
tente de passer dans le psychisme puis, suite au refoulement, s’inscrit à
nouveau dans le corps, mais avec un déplacement. Le symptôme, localisé dans un nouvel
organe, est alors une métaphore de l’organe excité originel : il est à la
fois le signe et l’effacement de l’excitation sexuelle refoulée. En 1900, Freud
analyse dans le chapitre VII de <em style="mso-bidi-font-style:normal">L’Interprétation
du rêve </em>le circuit de la fabrique du rêve avec l’importance des traces
diurnes, excitations et incitations à rêver. Enfin, viennent les ouvrages proprement
métapsychologiques avec deux essais essentiels <em style="mso-bidi-font-style:
normal">Pulsions et Destins de pulsions</em> (1915c) et <em style="mso-bidi-font-style:
normal">Au-delà du principe de plaisir </em>(1920g). L’arc de la pensée est on
ne peut plus clair entre l’<em style="mso-bidi-font-style:normal">Esquisse </em>et
les<em style="mso-bidi-font-style:normal"> Etudes sur l’hystérie </em>d’une part
et<em style="mso-bidi-font-style:normal"> Au-delà du principe de plaisir </em>d’autre
part : Freud pense d’un bout à l’autre l’excitation comme un traumatisme,
c’est-à-dire comme une effraction<em style="mso-bidi-font-style:normal">. </em>L’introduction
duprincipe de plaisir dans le
fonctionnement de l’appareil psychique lui permet d’affirmer que celui-ci
a pour fonction essentielle de réguler l’excitation (sexuelle) selon le
principe de constance. Cet appareil psychique (que l’on peut en ce sens
identifier au <em style="mso-bidi-font-style:normal">moi</em>) a pour fonction de
jouer le rôle de pare-excitation (<em style="mso-bidi-font-style:normal">Reizschutz</em>) :
garder la quantité d’excitation, en provenance de l’extérieur, à zéro, selon le
principe d’inertie<a style="mso-footnote-id:ftn1" href="http://blog.ac-versailles.fr/oeildeminerve/index.php/post/16/01/2014/Paul-Laurent-Assoun%2C-L%E2%80%99Excitation-et-ses-destins-inconscients%2C-PUF%2C-2013%2C-lu-par-Mariane-Foeillet-Perruche#_ftn1" name="_ftnref1" title=""><span class="MsoFootnoteReference"><span style="mso-special-character:
footnote"><span class="MsoFootnoteReference"><span style="font-size:11.0pt;line-height:115%;font-family:Calibri;
mso-ascii-theme-font:minor-latin;mso-fareast-font-family:Calibri;mso-fareast-theme-font:
minor-latin;mso-hansi-theme-font:minor-latin;mso-bidi-font-family:"Times New Roman";
mso-bidi-theme-font:minor-bidi;mso-ansi-language:FR;mso-fareast-language:EN-US;
mso-bidi-language:AR-SA" lang="FR">[1]</span></span></span></span></a>. Comme
le dit Assoun : « C’est donc avec l’introduction du“ pare-excitation ”
que l’ancrage de l’excitation dans<span style="mso-spacerun:yes"> </span>la
traumatologie freudienne atteint en quelque sorte sa maturité » (p.92). </span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span lang="FR">Au fond c’est
l’idée-même du « pare-excitation » qui permet au mieux de saisir la
nature excitationnelle – donc douloureuse –<span style="mso-spacerun:yes">
</span>de l’excitation : à mi-chemin entre plaisir et douleur, elle est
donc avant tout un trauma qu’il s’agit d’éviter au <em style="mso-bidi-font-style:
normal">moi</em>. Telle est la vérité de l’excitation qui apparaît à Freud très
clairement dans la pleine maturité de sa théorie métapsychologique<em style="mso-bidi-font-style:normal">.</em></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span lang="FR">Dans la seconde
partie, Assoun explore plus spécifiquement la métapsychologie de l’excitation
dans ses aspects économique, topique et dynamique. L’aspect économique est
prégnant sur les deux autres aspects : rien d’étonnant puisqu’il s’agit
pour l’appareil psychique de gérer les flux de l’énergie libidinale. Pour
décrire ce flux et son circuit, Freud fait appel au modèle thermodynamique en
vigueur depuis le début du XIXè siècle. La « machine » humaine doit
se réguler, répartir également les énergies entre corps et psyché, l’un tirant
son énergie de l’autre. L’invention de la pulsion permet de faire le lien entre
l’un et l’autre, entre l’excitation organique et l’excitation
intellectuelle : « la pulsion est ce qui justement vient rabattre la
psyché sur l’origine excitationnelle, ou inscrire l’excitation au cœur de la
dynamique psychique »<a style="mso-footnote-id:ftn2" href="http://blog.ac-versailles.fr/oeildeminerve/index.php/post/16/01/2014/Paul-Laurent-Assoun%2C-L%E2%80%99Excitation-et-ses-destins-inconscients%2C-PUF%2C-2013%2C-lu-par-Mariane-Foeillet-Perruche#_ftn2" name="_ftnref2" title=""><span class="MsoFootnoteReference"><span style="mso-special-character:footnote"><span class="MsoFootnoteReference"><span style="font-size:11.0pt;line-height:
115%;font-family:Calibri;mso-ascii-theme-font:minor-latin;mso-fareast-font-family:
Calibri;mso-fareast-theme-font:minor-latin;mso-hansi-theme-font:minor-latin;
mso-bidi-font-family:"Times New Roman";mso-bidi-theme-font:minor-bidi;
mso-ansi-language:FR;mso-fareast-language:EN-US;mso-bidi-language:AR-SA" lang="FR">[2]</span></span></span></span></a>.
Toute la question de la pulsion tient dans cet entre-deux que Freud ne
tranche jamais : « la pulsion est-elle l’expression psychique (<em style="mso-bidi-font-style:normal">Representanz </em>dit Freud) de l’excitation
ou est-elle elle-même excitation pour le psychique ? »<a style="mso-footnote-id:ftn3" href="http://blog.ac-versailles.fr/oeildeminerve/index.php/post/16/01/2014/Paul-Laurent-Assoun%2C-L%E2%80%99Excitation-et-ses-destins-inconscients%2C-PUF%2C-2013%2C-lu-par-Mariane-Foeillet-Perruche#_ftn3" name="_ftnref3" title=""><span class="MsoFootnoteReference"><span style="mso-special-character:footnote"><span class="MsoFootnoteReference"><span style="font-size:11.0pt;line-height:
115%;font-family:Calibri;mso-ascii-theme-font:minor-latin;mso-fareast-font-family:
Calibri;mso-fareast-theme-font:minor-latin;mso-hansi-theme-font:minor-latin;
mso-bidi-font-family:"Times New Roman";mso-bidi-theme-font:minor-bidi;
mso-ansi-language:FR;mso-fareast-language:EN-US;mso-bidi-language:AR-SA" lang="FR">[3]</span></span></span></span></a>.
Cette intrication de l’organique et du psychique, qui est la nature même de la
pulsion, trouvera tout son sens dans l’articulation entre le sexuel et le
culturel, donc dans le travail de la sublimation, dégagé par Freud jusque dans <em style="mso-bidi-font-style:normal">Le Malaise dans la culture</em> (Freud
1930a). </span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span lang="FR">Dans le même ordre
d’indécision sur la nature du lien entre l’excitation et la pulsion, Assoun
interroge la distinction entre excitation, satisfaction et frustration, triade
essentielle dans la société occidentale, avec ses enjeux économiques – au sens
propre cette fois –, subjectifs, et culturels. Le régime de l’excitation
appartient-il plus à la satisfaction ou à la frustration ? L’hésitation
freudienne à trancher sur cette question parlera à tout un chacun : l’excitation
est à la fois prometteuse du plaisir à venir et signe-manque qu’il n’est pas
encore au rendez-vous. Toute excitation met pourtant le sujet sur la voie d’une
satisfaction qui lui permettra, si elle advient, de revenir à la stase (degré
zéro de l’excitation). Freud va même plus loin : la psyché, qui a gardé
les traces des satisfactions antérieures, associe, voire identifie, excitation
et satisfaction. A rebours, si l’insatisfaction perdure, accumulant une trop
grande quantité d’excitation, il est probable que le déplaisir - et donc la
douleur - s’installera. De ce déplaisir, qui peut prendre la forme de la
détresse<a style="mso-footnote-id:ftn4" href="http://blog.ac-versailles.fr/oeildeminerve/index.php/post/16/01/2014/Paul-Laurent-Assoun%2C-L%E2%80%99Excitation-et-ses-destins-inconscients%2C-PUF%2C-2013%2C-lu-par-Mariane-Foeillet-Perruche#_ftn4" name="_ftnref4" title=""><span class="MsoFootnoteReference"><span style="mso-special-character:footnote"><span class="MsoFootnoteReference"><span style="font-size:11.0pt;line-height:
115%;font-family:Calibri;mso-ascii-theme-font:minor-latin;mso-fareast-font-family:
Calibri;mso-fareast-theme-font:minor-latin;mso-hansi-theme-font:minor-latin;
mso-bidi-font-family:"Times New Roman";mso-bidi-theme-font:minor-bidi;
mso-ansi-language:FR;mso-fareast-language:EN-US;mso-bidi-language:AR-SA" lang="FR">[4]</span></span></span></span></a>
, le nourrisson fait l’expérience fondatrice dans le rapport à l’objet premier ;
<span style="mso-spacerun:yes"> </span>la psyché en gardera la trace dans
le bouillonnant chaudron du <em style="mso-bidi-font-style:normal"><span style="mso-spacerun:yes"> </span>ça</em>. <img title="Assoun 2, janv. 2014" style="float: right; margin: 0 0 1em 1em;" alt="" src="http://blog.ac-versailles.fr/oeildeminerve/public/31_stbTDalL._.jpg" /></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span lang="FR">C’est dans la
troisième partie qu’Assoun aborde la partie la plus stimulante, pour ne pas
dire la plus excitante, de l’essai. Le point aigu de la <em style="mso-bidi-font-style:
normal">pliure</em> pulsionnelle entre corps et psyché active et ne cesse de réactiver
l’excitation : c’est sa nature-même. La phénoménologie excitationnelle passe
par la corporéité de l’organe excité : elle se manifeste dans le
prurit, la toux, l’éternuement, la douleur, l’érection, qui associent de façon
plus ou moins « bruyante », pour qui sait l’entendre, la polyphonie du
symptôme, entre corps et excitation. Mais, la destinée sexuelle et la destinée
culturelle articulant en un même mouvement désir de l’autre et désir du savoir,
excitation sexuelle et excitation intellectuelle ne font qu’un dans la destinée
de la pulsion de savoir<a style="mso-footnote-id:ftn5" href="http://blog.ac-versailles.fr/oeildeminerve/index.php/post/16/01/2014/Paul-Laurent-Assoun%2C-L%E2%80%99Excitation-et-ses-destins-inconscients%2C-PUF%2C-2013%2C-lu-par-Mariane-Foeillet-Perruche#_ftn5" name="_ftnref5" title=""><span class="MsoFootnoteReference"><span style="mso-special-character:footnote"><span class="MsoFootnoteReference"><span style="font-size:11.0pt;line-height:
115%;font-family:Calibri;mso-ascii-theme-font:minor-latin;mso-fareast-font-family:
Calibri;mso-fareast-theme-font:minor-latin;mso-hansi-theme-font:minor-latin;
mso-bidi-font-family:"Times New Roman";mso-bidi-theme-font:minor-bidi;
mso-ansi-language:FR;mso-fareast-language:EN-US;mso-bidi-language:AR-SA" lang="FR">[5]</span></span></span></span></a>. Telle
est la leçon découverte par Freud, à son « corps » défendant, grâce
……aux hystériques, grandes prêtresses en matière de co-extension entre corps (de
l’hystérique) et savoir (du maître). Ou l’inverse, puisque l’excitation est bipolaire
et que le branchement du sexuel fonctionne sur les deux pôles : dans le
transfert, le savoir rend le corps du maître attirant et l’hystérique est riche
d’un savoir (sur l’inconscient), insu d’elle-même mais convoité par le maître. Masculin
et féminin fonctionnent donc sous le même régime d’excitation : il<span style="mso-spacerun:yes"> </span>n’y a pas de distinction sexuelle en matière
d’excitation, il n’y a que <em style="mso-bidi-font-style:normal">du </em>sexuel
que l’homme et la femme partagent, plus ou moins imparfaitement ajoutera Lacan,
dans la rencontre amoureuse. L’excitation n’a pas de sexe, donc elle est
sexuelle. Tel serait le paradoxal <em style="mso-bidi-font-style:normal">cogito</em>
de l’excitation. </span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span lang="FR">La partie consacrée
à la psychopathologie de l’excitation offre un tableau clinique complet, selon la
partition classique freudienne, névrose, psychose et perversion. <span style="mso-spacerun:yes"> </span>Le pervers « idéaliste terrifiant de
l’excitation stylisée en jouissance » ne nous en apprendra guère sur son
régime de jouissance qui gèle l’excitation, ou la projette sur le « papier
glacé » de ses scénarios fantasmatiques, surtout si l’on a déjà lu Sade. C’est
surtout dans le tableau clinique de l’excitation sous ses formes paroxystiques
que se manifestera la beauté pure de l’excitation devenue symptôme. La crise
épileptique, paradigme du paroxysme excitationnel sous sa forme du « haut
mal », fascine et terrifie ceux qui en sont spectateurs depuis
l’antiquité. Elle manifeste, de façon encore plus critique que le symptôme de
l’hystérique, la réalité et l’horreur de l’excitation lorsque le corps en est
saisi et que la psyché en est totalement dépossédée. Entre présence massive dans
le corporel et absence à lui-même, le sujet ne peut plus se soutenir que par le
<em style="mso-bidi-font-style:normal">fading, </em>chute et disparition de la
scène sociale, qui pourrait bien être l’enjeu majeur de la crise : sortir
du monde, de son trop plein d’excitations, tel serait le désir caché de
l’épileptique. D’autres symptômes, sans doute moins bruyants sur la scène
sociale, mais pourtant médiatisés sont aussi les héritiers directs de
l’excitation : la mal nommée hyperactivité relèverait « simplement » d’une
hyperexcitation, elle-même avers d’un syndrome mélancolique. On traite alors chimiquement
le symptôme au lieu de l’interroger.<span style="mso-spacerun:yes"> </span>L’addiction
sous toutes ses variantes, l’anorexie et la boulimie, toute cette
symptomatologie, à première vue fort hétérogène, relève d’un régime
excitationnel déréglé. Preuve, si besoin en est, que le propos d’Assoun est
pertinent : le découpage nosologique de la psychiatrie traditionnelle ne
permet pas d’appréhender leur point commun. Seul le clinicien anthropologue peut
avoir ce regard transversal qui lui permet d’être attentif, malgré ses
chatoiements, à l’unité du symptôme dans sa logique économique. La
multiplication et la mise en avant sur la scène pathologique des dérèglements
de l’excitation et de la satisfaction doivent attirer notre attention sur la
dimension culturelle de tous ces symptômes. L’hyperactif comme l’anorexique
sont pris dans le discours contradictoire de notre société post-moderne qui
continue à vanter l’immédiateté du plaisir et la nécessité de la jouissance,
tout en plaçant les sujets dans l’impossibilité d’y atteindre. <span style="mso-spacerun:yes"> </span></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span lang="FR">C’est pourquoi,
dans la cinquième partie, Assoun traitera dans un même mouvement du socio-culturel
et de la jouissance, l’acte sexuel et l’excitation étant pris l’un et l’autre
dans cette double destinée. Comment vit-on l’excitation dans la société
post-moderne, entre stress et dépression, entre crise et stagnation sociale,
entre efflorescence des printemps révolutionnaires jetant à la rue des populations en
proie à l’excitation du collectif et guerres interethniques manifestant une
excitation ensauvagée sourde aux sirènes de l’apaisement culturel ? Sans cesse
rejouée sur le terrain de l’intime et sur la scène sociale, l’excitation
est-elle la norme et celui qui y manque sur la scène intime est-il montré du
doigt sur la scène sociale ? <span style="mso-spacerun:yes"> </span>Assoun renvoie à un texte mal connu
(1908) « La morale sexuelle civilisée et la maladie nerveuse des
temps modernes »<a style="mso-footnote-id:ftn6" href="http://blog.ac-versailles.fr/oeildeminerve/index.php/post/16/01/2014/Paul-Laurent-Assoun%2C-L%E2%80%99Excitation-et-ses-destins-inconscients%2C-PUF%2C-2013%2C-lu-par-Mariane-Foeillet-Perruche#_ftn6" name="_ftnref6" title=""><span class="MsoFootnoteReference"><span style="mso-special-character:footnote"><span class="MsoFootnoteReference"><span style="font-size:11.0pt;line-height:
115%;font-family:Calibri;mso-ascii-theme-font:minor-latin;mso-fareast-font-family:
Calibri;mso-fareast-theme-font:minor-latin;mso-hansi-theme-font:minor-latin;
mso-bidi-font-family:"Times New Roman";mso-bidi-theme-font:minor-bidi;
mso-ansi-language:FR;mso-fareast-language:EN-US;mso-bidi-language:AR-SA" lang="FR">[6]</span></span></span></span></a>
dans lequel Freud rappelle que le rôle essentiel de la culture est de réprimer
la pulsion sexuelle, jetant l’homme et la femme moderne<span style="mso-spacerun:yes"> </span>dans une <em style="mso-bidi-font-style:normal">nécessaire
</em>(donc tragique) destinée de névrosés, souffrant l’un et l’autre, et dans le
meilleur des cas l’un avec l’autre, du hiatus entre objet et excitation. Les
temps modernes seraient alors caractérisés comme une longue errance entre amour
(idéalisant l’objet donc l’éloignant) et excitation (réensauvageant l’objet
donc permettant le désir et la satisfaction mais lui faisant perdre son <em style="mso-bidi-font-style:normal">aura</em>). </span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span lang="FR"> </span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span lang="FR">Pour qui s’étonnera
de n’avoir pas trouvé un mot dans cet article sur l’orgasme, qui peut faire
figure de « fin mot » de l’histoire en matière d’excitation – ou de
« mot de la fin » –, on veut bien s’en expliquer. L’orgasme, évoqué
dans les dernières pages de l’essai d’Assoun, se signale par son absence
ou du moins par une grande rareté dans le texte freudien : le « plaisir
final » (<em style="mso-bidi-font-style:normal">Eindlust</em>) – on le
disait bien, c’est à la fin – n’est évoqué dans tout l’œuvre freudien qu’une
douzaine de fois, selon Assoun. Faisons-lui en crédit, il sait de quoi il
parle. Pour une théorie souvent accusée d’être « pansexuelle », ce
nombre à lui seul fait figure de démenti….ou de symptôme, c’est selon. Pour
paraphraser Lacan – à propos de la guérison dans la cure analytique<a style="mso-footnote-id:ftn7" href="http://blog.ac-versailles.fr/oeildeminerve/index.php/post/16/01/2014/Paul-Laurent-Assoun%2C-L%E2%80%99Excitation-et-ses-destins-inconscients%2C-PUF%2C-2013%2C-lu-par-Mariane-Foeillet-Perruche#_ftn7" name="_ftnref7" title=""><span class="MsoFootnoteReference"><span style="mso-special-character:footnote"><span class="MsoFootnoteReference"><span style="font-size:11.0pt;line-height:
115%;font-family:Calibri;mso-ascii-theme-font:minor-latin;mso-fareast-font-family:
Calibri;mso-fareast-theme-font:minor-latin;mso-hansi-theme-font:minor-latin;
mso-bidi-font-family:"Times New Roman";mso-bidi-theme-font:minor-bidi;
mso-ansi-language:FR;mso-fareast-language:EN-US;mso-bidi-language:AR-SA" lang="FR">[7]</span></span></span></span></a>
–, l’orgasme, selon Freud, vient « de surcroît », comme à la marge,
marginalité qui laisse place à d’autres façons pour le sujet de
« s’éclater » comme aime à le dire le langage populaire : Freud
met souvent en parallèle <em style="mso-bidi-font-style:normal">Ausbruch, </em>(en
allemand, éclat, éruption, manifestation subite, comme la crise de rire ou de
larmes) et l’orgasme. Et ce déplacement d’accent rappellerait à ceux qui l’oublieraient
que la psychanalyse n’est pas la sexologie : Freud est avant tout un homme
de culture et le divan une affaire de transfert – donc d’amour.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span lang="FR"> </span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span lang="FR">Cet essai sur
l’excitation vient à point nommé porter l’attention, non sur la satisfaction,
mais sur l’importance des « préliminaires » du plaisir. Ce qui du
même coup – si l’on ose dire – remet en perspective le plaisir et le
conditionne à ce à quoi il s’articule, discours amoureux, choix d’objet, amour,
tendresse, désir, autant d’éléments qui refusent au plaisir la notion
d’immédiateté. Le plaisir, dépendant de l’excitation, est « médiat »
et, comme le pire, il n’est pas toujours sûr….Il n’est donc pas question de
revenir, par l’excitation, sur le terrain du<span style="mso-spacerun:yes">
</span>physiologique, mais de réaffirmer, par elle, l’articulation du sexuel et
du culturel. Si, comme l’affirme Freud dès 1908, la modernité c’est
l’excitation triste,<span style="mso-spacerun:yes"> </span>il faut y voir
l’avènement du manque et donc du désir. </span></p>
<div style="mso-element:footnote-list">Mariane Foeillet-Perruche<br clear="all">
<hr align="left" size="1" width="33%">
<div style="mso-element:footnote" id="ftn1">
<p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><a style="mso-footnote-id:
ftn1" href="http://blog.ac-versailles.fr/oeildeminerve/index.php/post/16/01/2014/Paul-Laurent-Assoun%2C-L%E2%80%99Excitation-et-ses-destins-inconscients%2C-PUF%2C-2013%2C-lu-par-Mariane-Foeillet-Perruche#_ftnref1" name="_ftn1" title=""><span class="MsoFootnoteReference"><span lang="FR"><span style="mso-special-character:footnote"><span class="MsoFootnoteReference"><span style="font-size:10.0pt;line-height:
115%;font-family:Calibri;mso-ascii-theme-font:minor-latin;mso-fareast-font-family:
Calibri;mso-fareast-theme-font:minor-latin;mso-hansi-theme-font:minor-latin;
mso-bidi-font-family:"Times New Roman";mso-bidi-theme-font:minor-bidi;
mso-ansi-language:FR;mso-fareast-language:EN-US;mso-bidi-language:AR-SA" lang="FR">[1]</span></span></span></span></span></a><span style="font-size:8.0pt" lang="FR">On pourra se reporter à
l’article « Pare-excitations » du <em style="mso-bidi-font-style:normal">Vocabulaire
de la psychanalyse</em> (<em style="mso-bidi-font-style:normal">op.cit.</em>,
p.302-303), qui fait pendant à l’effacement de l’entrée
« excitation ». On notera que Laplanche et Pontalis écrivent
« pare-excitations » au pluriel, tandis qu’Assoun écrit
« pare-excitation », faisant de cette dernière un terme générique,
sans en distinguer les différentes sources. </span></p>
</div>
<div style="mso-element:footnote" id="ftn2">
<p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><a style="mso-footnote-id:
ftn2" href="http://blog.ac-versailles.fr/oeildeminerve/index.php/post/16/01/2014/Paul-Laurent-Assoun%2C-L%E2%80%99Excitation-et-ses-destins-inconscients%2C-PUF%2C-2013%2C-lu-par-Mariane-Foeillet-Perruche#_ftnref2" name="_ftn2" title=""><span class="MsoFootnoteReference"><span lang="FR"><span style="mso-special-character:footnote"><span class="MsoFootnoteReference"><span style="font-size:10.0pt;line-height:
115%;font-family:Calibri;mso-ascii-theme-font:minor-latin;mso-fareast-font-family:
Calibri;mso-fareast-theme-font:minor-latin;mso-hansi-theme-font:minor-latin;
mso-bidi-font-family:"Times New Roman";mso-bidi-theme-font:minor-bidi;
mso-ansi-language:FR;mso-fareast-language:EN-US;mso-bidi-language:AR-SA" lang="FR">[2]</span></span></span></span></span></a><span style="font-size:8.0pt" lang="FR">Paul-Laurent Assou, <em style="mso-bidi-font-style:normal">op.cit,</em> p.61</span></p>
</div>
<div style="mso-element:footnote" id="ftn3">
<p class="MsoFootnoteText"><a style="mso-footnote-id:ftn3" href="http://blog.ac-versailles.fr/oeildeminerve/index.php/post/16/01/2014/Paul-Laurent-Assoun%2C-L%E2%80%99Excitation-et-ses-destins-inconscients%2C-PUF%2C-2013%2C-lu-par-Mariane-Foeillet-Perruche#_ftnref3" name="_ftn3" title=""><span class="MsoFootnoteReference"><span lang="FR"><span style="mso-special-character:footnote"><span class="MsoFootnoteReference"><span style="font-size:10.0pt;line-height:
115%;font-family:Calibri;mso-ascii-theme-font:minor-latin;mso-fareast-font-family:
Calibri;mso-fareast-theme-font:minor-latin;mso-hansi-theme-font:minor-latin;
mso-bidi-font-family:"Times New Roman";mso-bidi-theme-font:minor-bidi;
mso-ansi-language:FR;mso-fareast-language:EN-US;mso-bidi-language:AR-SA" lang="FR">[3]</span></span></span></span></span></a><em style="mso-bidi-font-style:normal"><span style="font-size:8.0pt" lang="FR">Ibid, </span></em><span style="font-size:8.0pt" lang="FR">p.63</span></p>
</div>
<div style="mso-element:footnote" id="ftn4">
<p class="MsoFootnoteText"><a style="mso-footnote-id:ftn4" href="http://blog.ac-versailles.fr/oeildeminerve/index.php/post/16/01/2014/Paul-Laurent-Assoun%2C-L%E2%80%99Excitation-et-ses-destins-inconscients%2C-PUF%2C-2013%2C-lu-par-Mariane-Foeillet-Perruche#_ftnref4" name="_ftn4" title=""><span class="MsoFootnoteReference"><span lang="FR"><span style="mso-special-character:footnote"><span class="MsoFootnoteReference"><span style="font-size:10.0pt;line-height:
115%;font-family:Calibri;mso-ascii-theme-font:minor-latin;mso-fareast-font-family:
Calibri;mso-fareast-theme-font:minor-latin;mso-hansi-theme-font:minor-latin;
mso-bidi-font-family:"Times New Roman";mso-bidi-theme-font:minor-bidi;
mso-ansi-language:FR;mso-fareast-language:EN-US;mso-bidi-language:AR-SA" lang="FR">[4]</span></span></span></span></span></a><span style="font-size:8.0pt" lang="FR">Détresse </span><span lang="FR">: </span><em style="mso-bidi-font-style:normal"><span style="font-size:8.0pt" lang="FR">hilflosigkeit</span></em><span style="font-size:
8.0pt" lang="FR">, traduit aussi par dés-aide.</span></p>
</div>
<div style="mso-element:footnote" id="ftn5">
<p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><a style="mso-footnote-id:
ftn5" href="http://blog.ac-versailles.fr/oeildeminerve/index.php/post/16/01/2014/Paul-Laurent-Assoun%2C-L%E2%80%99Excitation-et-ses-destins-inconscients%2C-PUF%2C-2013%2C-lu-par-Mariane-Foeillet-Perruche#_ftnref5" name="_ftn5" title=""><span class="MsoFootnoteReference"><span lang="FR"><span style="mso-special-character:footnote"><span class="MsoFootnoteReference"><span style="font-size:10.0pt;line-height:
115%;font-family:Calibri;mso-ascii-theme-font:minor-latin;mso-fareast-font-family:
Calibri;mso-fareast-theme-font:minor-latin;mso-hansi-theme-font:minor-latin;
mso-bidi-font-family:"Times New Roman";mso-bidi-theme-font:minor-bidi;
mso-ansi-language:FR;mso-fareast-language:EN-US;mso-bidi-language:AR-SA" lang="FR">[5]</span></span></span></span></span></a><span style="font-size:8.0pt" lang="FR">Ce que Sade avait déjà
compris, plus d’un siècle auparavant, dans<em style="mso-bidi-font-style:normal">
La Philosophie dans le boudoir. </em>Mais cette vérité-là de la pulsion de
savoir n’était pas encore prête à être entendue. Et le moins que l’on puisse
dire est que le destin actuel de la psychanalyse est la preuve que les oreilles
ne sont pas plus disponibles pour en entendre davantage sur cette question……</span></p>
</div>
<div style="mso-element:footnote" id="ftn6">
<p class="MsoFootnoteText"><a style="mso-footnote-id:ftn6" href="http://blog.ac-versailles.fr/oeildeminerve/index.php/post/16/01/2014/Paul-Laurent-Assoun%2C-L%E2%80%99Excitation-et-ses-destins-inconscients%2C-PUF%2C-2013%2C-lu-par-Mariane-Foeillet-Perruche#_ftnref6" name="_ftn6" title=""><span class="MsoFootnoteReference"><span lang="FR"><span style="mso-special-character:footnote"><span class="MsoFootnoteReference"><span style="font-size:10.0pt;line-height:
115%;font-family:Calibri;mso-ascii-theme-font:minor-latin;mso-fareast-font-family:
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</div>
<div style="mso-element:footnote" id="ftn7">
<p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><a style="mso-footnote-id:
ftn7" href="http://blog.ac-versailles.fr/oeildeminerve/index.php/post/16/01/2014/Paul-Laurent-Assoun%2C-L%E2%80%99Excitation-et-ses-destins-inconscients%2C-PUF%2C-2013%2C-lu-par-Mariane-Foeillet-Perruche#_ftnref7" name="_ftn7" title=""><span class="MsoFootnoteReference"><span lang="FR"><span style="mso-special-character:footnote"><span class="MsoFootnoteReference"><span style="font-size:10.0pt;line-height:
115%;font-family:Calibri;mso-ascii-theme-font:minor-latin;mso-fareast-font-family:
Calibri;mso-fareast-theme-font:minor-latin;mso-hansi-theme-font:minor-latin;
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réduire le succès de l’analyse à une position de confort individuel, liée à
cette fonction assurément fondée et légitime que nous pouvons appeler le
service des biens ? […] Il n’y a aucune raison que nous nous fassions les
garants de la rêverie bourgeoise. […]Un peu plus de rigueur et de fermeté est
exigible dans notre affrontement de la condition humaine… » Lacan, Séminaire
VII, 1959-1960, <em style="mso-bidi-font-style:normal">L’Ethique de la
psychanalyse</em>, Seuil, 1986.</span></p>
</div>
</div>Sigmund Freud, Inhibition, symptôme et angoisse, traduction inédite de l’allemand par O. Mannoni, Petite Bibliothèque Payot, 2014, lu par Jean-Jacques Sarfati.urn:md5:99f8779dd59fc913fce33fc248afc2af2014-05-12T06:00:00+02:002014-05-12T06:00:00+02:00Baptiste KlockenbringPsychanalyseangoisseconscienceFreudInconscientinhibitionPsychanalysesymptôme<p style="margin-bottom: 0cm"> <strong><img src="http://blog.ac-versailles.fr/oeildeminerve/public/mai14/.C_Inhibition-symptome-et-angoisse_5684_t.jpg" alt="" title="C_Inhibition-symptome-et-angoisse_5684.jpeg, mar. 2014" style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;" />Sigmund Freud, </strong><em><strong>Inhibition,
symptôme et angoisse,</strong></em><strong> traduction inédite de l’allemand
par O. Mannoni. Petite bibliothèque Payot, 2014. Préface D.
Renauld, 229 pages.</strong></p>
<p style="margin-bottom: 0cm" align="JUSTIFY">Deux textes sont
présentés dans ce recueil. Ils présentent un
intérêt pour celui qui cherche à mieux comprendre l’évolution
de la pensée freudienne car ils ont, entre autres, le mérite de
mettre en évidence la genèse de deux tournants majeurs qui
s’opéreront dans la pensée du fondateur de la psychanalyse.</p> <p style="margin-bottom: 0cm" align="JUSTIFY">Deux textes sont
présentés dans ce recueil.
</p>
<p style="margin-bottom: 0cm" align="JUSTIFY">Ils présentent un
intérêt pour celui qui cherche à mieux comprendre l’évolution
de la pensée freudienne car ils ont, entre autres, le mérite de
mettre en évidence la genèse de deux tournants majeurs qui
s’opéreront dans la pensée du fondateur de la psychanalyse.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm" align="JUSTIFY">Le premier texte, publié
le 15 janvier 1895, est une œuvre de jeunesse. Il est court, clair,
facile d’accès et annonce le deuxième Freud - non plus le premier
qui interroge la médecine positiviste avec Bleuler et Fliess - mais
qui celui qui commence à trouver sa propre voie et qui expliquera
principalement, par le refoulement inconscient des pulsions,
l’origine des troubles psychiques.
</p>
<p style="margin-bottom: 0cm" align="JUSTIFY">Dans ce premier travail,
la thèse freudienne est efficace et semble ne devoir susciter aucune
interrogation particulière pour le jeune chercheur qu’il est
alors. Pour ce dernier, l’angoisse se manifeste par différents
symptômes qu’il identifie et serait, tout comme l’hystérie, le
produit d’un refoulement sexuel (p.70). Pour l’auteur qui
s’annonce, lorsqu’une personne s’abstient ou que son désir
sexuel n’est pas totalement assouvi, la puissance de la pulsion
demeure et le système nerveux lutte continuellement à l’intérieur
de l’individu assiégé par le désir refoulé, qui - épuisé par
ces attaques perpétuelles qu’il ne maitrise pas - se sent ainsi
oppressé et angoissé (p. 73). L’angoisse n’est donc que
l’expression d’une fatigue interne, celle d’un sujet qui lutte
intérieurement contre ses propres frustrations.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm" align="JUSTIFY">Pour le dire autrement :
au diable Kierkegaard et ses épigones (eux-mêmes sans doute
dominants dans la <em>doxa</em> psychiatrique de l’époque et la
bonne pensée bourgeoise), l’envie d’infini non réalisée
n’est pas cause de l’angoisse ! Seules les souffrances
infligées aux corps sont, pour le jeune Freud, à l’origine de
celle-ci.
</p>
<p style="margin-bottom: 0cm" align="JUSTIFY">Le second article publié
dans le recueil est une œuvre de la maturité. Elle est plus longue
que la précédente et bien plus dubitative que celle-ci. Elle a été
publiée en 1926 lorsque Freud a 70 ans. Elle annonce le troisième
Freud, celui qui, confronté à la montée du nazisme et du
stalinisme, face à l’arrogance d’un certain positivisme qui
commence à se développer et au succès de la psychanalyse, a une
autorité reconnue dans le monde qui est le sien et commence à
réinterroger la ou les religions, en réinterrogeant ce que Rolland
appellera le « sentiment océanique ». Cette étude
préfigure donc : <em>L’avenir d’une illusion</em>
(1927), <em>Le Malaise dans la civilisation </em>(1930) et le <em>Moise
et le Monothéisme</em>.
</p>
<p style="margin-bottom: 0cm" align="JUSTIFY">En 1925 lorsque ce texte
est rédigé, Freud, comme le rappelle D. Renauld, semble en effet
« à court de nouvelles idées » (préface p.19). Il est
certes sûr de sa pensée, mais cette assurance est celle de celui
qui sait mieux s’interroger et qui, de plus, a vécu des drames
personnels qui le questionnent sur l’existence, et il cherche
autrement, il nuance. Il s’avoue même (est-ce ici le fait d’une
stratégie pédagogique, qui sait ?) :</p>
<p style="margin-left: 1.25cm; margin-bottom: 0cm" align="JUSTIFY"><em>presque
honteux après un si long travail de continuer à rencontrer des
difficultés dans l’appréhension des situations les plus
fondamentales </em>(p. 150)</p>
<p style="margin-bottom: 0cm" align="JUSTIFY"><img src="http://blog.ac-versailles.fr/oeildeminerve/public/mai14/C_Inhibition-symptome-et-angoisse_5684.jpeg" alt="" title="C_Inhibition-symptome-et-angoisse_5684.jpeg, mar. 2014" style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;" />Certes, la névrose
d’angoisse fait partie de ces situations essentielles pour lui
malgré les 30 années passées, cependant une évolution s’est
opérée et l’auteur ne semble plus dans l’affirmation presque
péremptoire du texte précédent. Il s’interroge et avoue même
cette fois ne toujours pas totalement connaître ce qu’est
l’angoisse devenue « difficile à appréhender » tant
sont contradictoires certaines données qu’il a pu accumuler au
cours des recherches, analyses et lectures (p.161). La pensée s’est
donc épaissie et nuancée. L’importance scientifique de l’article
apparait selon nous, lorsque Freud, interpelé par le jeune Rank, ne
souhaite pas remettre en cause l’étiologie sexuelle de l’angoisse
mais se demande :</p>
<p style="margin-left: 1.25cm; margin-bottom: 0cm" align="JUSTIFY"><em>Comment
mettre ce résultat en relation avec l’autre, selon lequel
l’angoisse des phobies est une angoisse du moi, naît dans le moi,
ne découle pas du refoulement mais suscite le contraire ?</em>
(p.124)</p>
<p style="margin-bottom: 0cm" align="JUSTIFY">En d’autres termes, il
se demande pourquoi « mécaniquement » ce qui était
refoulé réapparaît sous d’autres formes et le plaisir perdu crée
autant de déplaisir. Il cherche des causes plus profondes, des
mécanismes plus cachés. Il sait qu’il a la possibilité
intellectuelle de cet approfondissement et il veut aller en
profondeur encore et encore.
</p>
<p style="margin-bottom: 0cm" align="JUSTIFY">Le fondateur de la
psychanalyse reconnaît donc que la thèse du refoulement ne suffit
en effet pas à expliquer totalement l’origine de ce mécanisme
étrange qu’est l’angoisse. Il évoque alors l’idée d’une
origine de cette névrose comme réaction face à un danger mais il
ne parvient pas à identifier précisément celui-ci. C’est alors
qu’en se questionnant toujours, il convoque les instances du moi et
le Surmoi précédemment « inventées » et remarque que,
dans l’angoisse,</p>
<p style="margin-left: 1.25cm; margin-bottom: 0cm" align="JUSTIFY"><em>Le
moi qui, d’une part sait qu’il n’a pas commis de faute ne peut
d’autre part s’empêcher de ressentir un sentiment de culpabilité
qu’il est incapable de s’expliquer</em> (p.138).</p>
<p style="margin-bottom: 0cm" align="JUSTIFY">Qu’est ce qui fait que
le moi pourtant innocent se condamne ? Qu’est ce qui fait
qu’il s’angoisse ainsi de manière récurrente chez le névrosé ?
</p>
<p style="margin-bottom: 0cm" align="JUSTIFY">Freud ne le sait pas
encore ou n’affirme encore rien de définitif sur le sujet dans ce
texte mais celui-ci nous intéresse car il semble que notre auteur
commence à pressentir que c’est en creusant ce « sentiment »
particulier, celui que certains religieux appellent le « péché
originel » qu’il trouvera de nouvelles solutions heuristiques
à ses recherches. Il pressent, sans savoir encore comment, qu’il
soutiendra par la suite que c’est par le truchement du sentiment de
culpabilité (ainsi que celui de honte qu’il analysera peu en
revanche) que toute la domination de la « mauvaise éthique »
opérera.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm" align="JUSTIFY">Dans ce texte, Freud
s’interroge encore mais on note qu’il pressent déjà ce qu’il
écrira à la fin de ce grand livre qu’est <span style="font-style: normal">le
</span><em>Malaise dans la civilisation</em>, à savoir que la névrose
n’est rien d’autre qu’une réaction au danger que constitue
l’introduction subreptice et intérieure de la pulsion de mort par
une instance brutale et violente qui a pris le pouvoir en nous (le
Surmoi frustré). L’angoisse est ainsi à la fois une peur face à
la domination de la mort que cette instance nous impose en nous
privant encore et toujours, et condamnation de ladite instance pour
des désirs qui demeurent malgré tout en nous malgré le
refoulement. L’angoisse est donc le produit d’une peur
irrationnelle suscitée par un Surmoi rendu agressif par les
privations, et par le rôle que la société lui assigne par souci
d’ordre et de régulation. Elle est une peine que le névrosé
s’applique à lui-même et qu’il s’applique en permanence d’où
sa régularité et sa constance en quelque sorte.
</p>
<p style="margin-bottom: 0cm" align="JUSTIFY">Certes les choses dans le
texte recensé ne sont pas aussi claires mais elles commencent à se
préciser en annonçant une évolution majeure. Pour le moment, Freud
se contente de noter que l’angoisse demeure une réaction face à
un danger qu’il ne parvient pas à identifier (p 192). Il sait bien
que le refoulement demeure une tentative de fuite. Il écrit bien :</p>
<p style="margin-left: 1.25cm; margin-bottom: 0cm" align="JUSTIFY"><em>Le
refoulé devient une créature à abattre, exclue de la grande
organisation du moi, soumise aux seules lois qui règnent dans le
domaine de l’inconscient </em>(p. 197).</p>
<p style="margin-bottom: 0cm" align="JUSTIFY">Toutefois, il ne sait ou
n’ose pas encore écrire que l’angoisse est ce par quoi cette
tentative de meurtre ou de liquidation s’opère. Il ne sait pas
encore clairement pourquoi certains se laissent plus aisément
abattre que d’autres parce qu’ils sont « plus moraux »
et donc se sentent plus pécheurs que d’autres. Pour le moment, il
s’interroge et en cherchant, il nous permet d’approfondir ce
qu’il pourra plus aisément clarifier plus tard.
</p>
<p style="margin-bottom: 0cm" align="JUSTIFY">En conséquence, la
lecture du recueil recensé est intéressante pour trois raisons au
moins : a) d’une part peut-être parce qu’il met en évidence
la différence qui peut exister entre le « jeune »
chercheur et celui qui a avancé en âge et qui (lorsqu’il évolue
« bien ») cherche à nuancer celui qu’il fut autrefois
sans le trahir pour autant ; b) d’autre part parce qu’il
nous aide à approfondir la subtilité de la pensée freudienne ; c)
et enfin, parce qu’il nous montre avant tout ce qu’est un grand
penseur, à savoir quelqu’un qui cherche, qui invente et qui ne se
contente pas de reproduire ou de réécrire ce que d’autres (voire
lui-même) ont pu écrire auparavant mais qui ne rejette rien de ce
qui pourrait le faire avancer.
</p>
<p style="margin-bottom: 0cm" align="JUSTIFY">Le grand penseur est
celui qui produit une pensée en mouvement, une pensée qui ne cesse
de s’interroger librement, sans tabou, ni crainte et sans se trahir
pour autant.
</p>
<p style="margin-bottom: 0cm" align="JUSTIFY">C’est également celui
qui nous aide à avancer tout en le dépassant. La recension de
cette publication est donc, pour nous, l’occasion de l’expression
d’un souhait, celui du rappel de la nécessité pour les
philosophes de réinvestir la pensée freudienne pour permettre son
dépassement en lien avec une psychanalyse, qu’il ne faut pas
combattre car celle-ci demeure encore un des seuls lieux d’expression
libre dont l’amour de l’efficacité simplificatrice et
triomphante contemporaine a permis, avec la philosophie plus libre
encore selon nous, la sauvegarde.
</p>
<p style="margin-bottom: 0cm" align="JUSTIFY">Mais jusqu’à quand ?
</p>
<p style="margin-bottom: 0cm" align="JUSTIFY">Telle est la question
qu’il convient désormais de se poser et que Freud dans ces deux
textes pose, selon nous, en osant - lorsqu’il fut jeune - combattre
la pensée-comme-il-faut qui créait tant de ravages et - lorsqu’il
fut plus âgé - se remettre en cause afin de montrer à ceux qui
croyaient que tout était simple que rien ne l’était vraiment et
qu’il fallait encore et toujours inventer, innover, se dépasser et
créer librement pour se retrouver.</p>
<p align="RIGHT" style="text-indent: 0.89cm; margin-bottom: 0.56cm; line-height: 100%">
Jean-Jacques
Sarfati</p>Ludwig Binswanger, Rêve et existence, lu par Fabrice Dewolfurn:md5:7b045edd20dda2705cd38df475e0f77e2013-11-04T06:00:00+01:002013-11-04T06:00:00+01:00Romain CoudercPsychanalyseexistenceFreudphénoménologierêve<p><span lang="FR" style="font-size:12.0pt;line-height:115%;
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<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 12pt; "><strong><span lang="EN-US" style="font-size:10.0pt;font-family:"Lucida Grande";
mso-ansi-language:EN-US"><img src="http://blog.ac-versailles.fr/oeildeminerve/public/octobre/.binswanger_t.jpg" alt="" style="float: left; margin: 0 1em 1em 0; " title="binswanger.png, sept. 2013" />Ludwig Binswanger, <em>Rêve
et existence</em>, Vrin, coll. Bibliothèque des textes philosophiques, Paris,
Décembre 2012</span></strong></p>
<span lang="EN-US" style="font-size:10.0pt;font-family:"Lucida Grande";
mso-fareast-font-family:"MS 明朝";mso-fareast-theme-font:minor-fareast;
mso-ansi-language:EN-US;mso-fareast-language:EN-US;mso-bidi-language:AR-SA">Binswanger
(1881-1966) est le fondateur de la <em>Daseinanalyse</em>, que l’on peut traduire par
« analyse existentielle », une nouvelle approche de la psychiatrie
inspirée, d’une part par la psychanalyse, par la phénoménologie d’autre part</span><!--EndFragment-->
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<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 12pt; "><span lang="EN-US" style="font-size:10.0pt;font-family:"Lucida Grande";
mso-ansi-language:EN-US">Binswanger (1881-1966) est le fondateur de la
Daseinanalyse, que l’on peut traduire par « analyse existentielle »,
une nouvelle approche de la psychiatrie inspirée, d’une part par la
psychanalyse, par la phénoménologie d’autre part. Freud et Binswanger ont
entretenu une correspondance pendant trente ans, à peu près jusqu’au décès de
Freud, à la lecture de laquelle on peut s’apercevoir de l’éloignement
progressif de Binswanger vis-à-vis de la théorie de l’inconscient psychique et
de son paradigme de l’homme pulsionnel, même si dans son aspect thérapeutique
d’écoute du patient et de recherche d’un sens, et pas seulement d’une cause, la
psychanalyse conserve pour lui quelque chose d’indépassable. C’est en
réfléchissant au statut épistémologique et à la pratique thérapeutique de la
psychiatrie que Binswanger s’intéresse aux travaux de Jaspers sur la
constitution d’une « science de la personne », avant de découvrir en
1913 la phénoménologie de Husserl qui le sort définitivement, selon ses propres
termes, de son « sommeil naturaliste ». Elle lui permet de résoudre,
grâce à l’intuition catégoriale ou « vue intuitive des essences », la
difficulté d’accéder au cœur de l’expérience vécue du sujet malade par la
méthode compréhensive sans parvenir jusqu’à l’essence des manifestations
pathologiques.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 12pt; "><span lang="EN-US" style="font-size:10.0pt;font-family:"Lucida Grande";
mso-ansi-language:EN-US">Mais Binswanger se heurte au problème de
l’articulation de l’organisme comme unité psychophysique (qu’il appelle
« fonction vitale ») avec l’histoire intérieure de la vie du sujet
par laquelle la personne s’ « essencifie ». C’est la lecture de
<em>Sein und Zeit</em>, dès 1928, qui lui permet d’y voir plus clair puisque
l’ « essencification » du Dasein repose sur son existence. La thèse
ontologique de Heidegger d’une structure fondamentale de l’être-là comme
être-dans-le-monde refonde l’anthropologie psychiatrique en dépassant la
scission sujet-objet. Pour autant l’ « analyse
existentielle » n’est pas l’analytique existentiale de Heidegger,
c’est-à-dire n’est pas une ontologie, mais un principe méthodologique
permettant d’approcher la singularité de la « tonalité affective »
des différentes flexions du Dasein malade en fonction du corps propre. A
partir de 1960 il reviendra à l’influence de Husserl. Dès 1945, dans la
<em>Phénoménologie de la perception</em>, Merleau-Ponty se réfère explicitement à
Binswanger, et en particulier à <em>Traum und Existenz</em>, en resituant la
« psychanalyse existentielle » de Sartre (<em>L’être et le néant</em>, partie
IV, chapitre 2) par rapport à l’œuvre de Binswanger, mais qu’il faudra attendre
l’introduction de Michel Foucault à la première traduction en français du texte
du psychiatre suisse, en 1954, pour que l’on en découvre l’importance. On peut
retrouver cette introduction dans le premier volume du recueil de textes de
Foucault : <em>Dits et écrits</em>, 1954-1988. La « Postface » que l’on
doit ici à Elisabetta Basso, et dont la belle traduction du texte de Binswanger
est assurée par Françoise Dastur, rend bien compte de l’influence du texte
foucaldien.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 12pt; "><span lang="EN-US" style="font-size:10.0pt;font-family:"Lucida Grande";
mso-ansi-language:EN-US"> </span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 12pt; "><span lang="EN-US" style="font-size:10.0pt;font-family:"Lucida Grande";
mso-ansi-language:EN-US"><img src="http://blog.ac-versailles.fr/oeildeminerve/public/octobre/9782711624546.jpg" alt="" style="float: left; margin: 0 1em 1em 0; " title="9782711624546.jpg, sept. 2013" />Même si ce n’est qu’en 1943 qu’il invente le
néologisme « Daseinanalyse », <em>Rêve et existence</em>, paru en 1930,
peut être considéré comme le premier texte de ce courant de la psychiatrie
phénoménologique. En identifiant la philosophie phénoménologique comme étant le
fondement sur lequel repose la psychiatrie et lui permet ainsi une
autocompréhension, Binswanger s’éloigne là encore de Freud qui se montrait très
critique vis-à-vis de l’activité philosophique. Remarquons que la
<em>Daseinanalyse</em>, comme la psychanalyse avant elle, commencent toutes les deux par
une importante étude sur le rêve. Le titre du texte de Binswanger n’est pas à
comprendre en tant qu’opposition entre le rêve et l’existence, mais en tant que
le rêve apparaît comme une modalité particulière de l’existence. Quelle est la
nature du rêve ? En 1928, sous le titre « Variations dans
l’appréhension et l’interprétation du rêve depuis les Grecs jusqu’à nos
jours », Binswanger dresse un inventaire érudit des textes consacrés à
cette question en Occident. Il rappelle que l’explication du rêve comme
production de la subjectivité individuelle n’est ni la plus ancienne, ni la
plus pertinente, et que sa compréhension doit davantage partir de l’ouverture
de l’esprit au monde. Freud s’amusera de cette ivresse spirituelle, mais devant
la qualité du travail de Binswanger il renoncera à produire une bibliographie
dans les prochaines éditions de sa <em>Traumdeutung</em>.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 12pt; "><span lang="EN-US" style="font-size:10.0pt;font-family:"Lucida Grande";
mso-ansi-language:EN-US">C’est à partir de sa lecture d’<em>Être et temps</em> que
Binswanger va penser l’activité onirique en relation avec les structures
existentielles qui dévoilent le sens de notre rapport au monde. L’espace de la
subjectivité onirique entre en résonance avec la tonalité d’ensemble de
l’existence du sujet. Il n’y a pas à interpréter le contenu manifeste à partir
d’idées latentes puisque les images sont l’objectivation de la tonalité
affective. Dans les premières pages de <em>Rêve et existence</em> il montre en quoi
l’expérience de la déception se manifeste comme existence privée d’appui, et la
structure spatiale du rêve sera alors celle de la chute. Cette image de la
chute est liée à la tonalité affective de la déception, qui dévoile le sens de
notre rapport au monde. Le sens, comme signification et direction, de la chute
est existentiel. Si chez la plupart des personnes la structure spatiale
articule dialectiquement un ensemble d’oppositions : chute/ascension,
ampleur/étroitesse, ouverture/fermeture, éloigné/proche, etc., chez le sujet
malade on assiste à l’exclusivité d’un de ces vecteurs polaires, et c’est
l’existence tout entière qui s’en ressent. On saisit mieux pourquoi les rêves
des mélancoliques sont plutôt des rêves d’engloutissement, de naufrage, etc.,
alors que dans la manie, c’est l’inverse. Le Dasein pathologique ne coïncide
plus avec le monde commun de l’intersubjectivité. La thérapie consiste alors à
ramener à l’être-en-commun-avec-les-autres, à la vie universelle et historique
de l’homme éveillé, celui qui s’est isolé dans son monde privé rigide,
s’ensommeillant dans une vie biologique au lieu de se l’approprier en se
constituant sa propre histoire intérieure. Binswanger s’appuie ici sur la
distinction du philosophe Héraclite, dans le <em>Fragment 89</em>, entre le <em>Koinos
cosmos</em> (le monde commun) et l’idios cosmos (le monde singulier, privé). Les
modes de relation au monde étant liés à une spatialité vécue, Binswanger
préconise donc de rester dans la sphère de l’existence, du vécu corporel dans
l’analyse du rêve et l’étude des formes pathologiques.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 12pt; "><span lang="EN-US" style="font-size:10.0pt;font-family:"Lucida Grande";
mso-ansi-language:EN-US">Ce court texte intéressera les curieux de
phénoménologie et de psychiatrie, mais aussi ceux que le naturalisme de Freud
ne satisfait pas, ou qui cherchent à échapper, à propos de la question du rêve,
à l’alternative entre la psychanalyse et les neurosciences. C’est un ouvrage
suffisamment accessible pour être conseillé à un élève de terminale, et qui
peut être évoqué lors d’un cours autour de la notion de sujet, ou de celles de
matière et esprit.</span></p>
<p class="MsoNormal" align="right" style="text-align:right"><span lang="EN-US" style="font-size:10.0pt;font-family:"Lucida Grande";mso-ansi-language:EN-US">Fabrice
Dewolf</span></p>
<!--EndFragment-->
<!--EndFragment-->J.-B. Pontalis, Marée basse, marée haute, Gallimard, 2013, lu par Mariane Foeillet-Perrucheurn:md5:127c7fcef25b05f6aaad611dc59e631f2013-06-23T06:00:00+02:002013-06-23T06:00:00+02:00Cyril MoranaPsychanalyseFreudInconscientmortPsychanalyse<p class="MsoNormal" style="margin-top: 0; font-family: 'DejaVu Sans', 'Lucida Grande', 'Lucida Sans Unicode', Arial, sans-serif; margin-bottom: 12pt; "><strong><span style="font-size: 10pt; font-family: 'Lucida Grande'; " lang="FR"><img src="http://blog.ac-versailles.fr/oeildeminerve/public/.AVT_Jean-Bertrand-Pontalis_619_t.jpg" alt="" style="float: left; margin: 0 1em 1em 0; " title="AVT_Jean-Bertrand-Pontalis_619.jpeg, juin 2013" />J.-B. Pontalis, <em>Marée basse, marée haute</em>, Gallimard, 2013</span></strong></p>
<p class="MsoNormal" style="font-family: 'DejaVu Sans', 'Lucida Grande', 'Lucida Sans Unicode', Arial, sans-serif; text-align: -webkit-auto; "><span style="font-size: 10pt; font-family: 'Lucida Grande'; " lang="FR">Un livre posthume : telle est la forme sans doute la plus aboutie de la résurrection. Beaucoup en ont rêvé, toute leur vie étant orientée par ce rêve. Certains y sont parvenus, Chateaubriand par ambition et orgueil, Camus, au hasard d’un accident de voiture et malgré lui.</span></p> <!--[if gte mso 9]><xml>
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<!--StartFragment--><p class="MsoNormal"><span style="font-size:10.0pt;font-family:"Lucida Grande"" lang="FR"> </span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom:12.0pt;text-align:justify;text-justify:
inter-ideograph;mso-pagination:none;mso-layout-grid-align:none;text-autospace:
none"><em><span style="font-size:10.0pt;font-family:"Lucida Grande"" lang="FR">Pour
J.-B.<img src="http://blog.ac-versailles.fr/oeildeminerve/public/.415cfprbVeL._SY445__m.jpg" alt="" style="float: right; margin: 0 0 1em 1em; " title="pontalis, juin 2013" /></span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom:12.0pt;text-align:justify;text-justify:
inter-ideograph;mso-pagination:none;mso-layout-grid-align:none;text-autospace:
none"><span style="font-size:10.0pt;font-family:"Lucida Grande"" lang="FR"> </span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom:12.0pt;text-align:justify;text-justify:
inter-ideograph;mso-pagination:none;mso-layout-grid-align:none;text-autospace:
none"><em><span style="font-size:10.0pt;font-family:"Lucida Grande"" lang="FR">Marée
basse, marée haute. </span></em><span style="font-size:10.0pt;
font-family:"Lucida Grande"" lang="FR">Comment l’entendez-vous ? <em>« Mère est
basse, mère est haute ». </em>Mouvement de flux et de reflux rêvé par l’enfant
inquiet de l’humeur maternelle, que Pontalis oriente vers le retour de l’eau
sur le sable de la plage, l’eau bienfaisante et rafraîchissante, synonyme de
vie après le reflux. Le retour de l’eau amène le retour des baigneurs, des
enfants et des mères qui surveillent les enfants, toujours inquiètes de la
noyade, inquiètes que la mer ne les emporte à jamais. Insupportable
séparation ! Le titre l’indique : la mer doit être haute, signe alors
que la vie revient, que la vie ne peut pas mourir, que la mère non plus ne peut
pas mourir. Les mouvements des marées sont comme la suite de nos jours,
avec nos humeurs changeantes, tantôt hautes et tantôt basses. Les amours
viennent, tantôt hautes, et les amours s’en vont, tantôt basses, comme nos
vies.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom:12.0pt;text-align:justify;text-justify:
inter-ideograph;mso-pagination:none;mso-layout-grid-align:none;text-autospace:
none"><span style="font-size:10.0pt;font-family:"Lucida Grande"" lang="FR">Que
reste-t-il de nous après notre mort ? D’ailleurs faudrait-il plutôt écrire
après « la » mort, tant ce phénomène ne peut se concevoir rapporté à
nous : « Notre inconscient ne saurait se représenter notre propre
mortalité » ne cessait de répéter Freud<span style="color:#0000E9">[1]</span>.
Quelle « forme » de nous conserveront nos proches ? Comment
accepter cette ultime séparation d’avec les êtres qui nous sont chers et
surtout comment apprivoiser la plus insupportable, cette séparation d’avec
nous-mêmes ? Telles sont les questions que J.-B. Pontalis pose
inlassablement depuis quarante ans, depuis la publication d’un recueil
d’articles intitulé <em>Entre le rêve et la douleur</em> (1977). Deux articles
retiennent notre attention en lisant ce dernier opus que Pontalis nous envoie
de l’au-delà : « Le mort et le vif entrelacés » et « Sur le
travail de la mort »<em>. </em>Dans le premier, déjà partiellement
autobiographique, Pontalis s’interroge sur les liens qui se tissent en lui
entre contre-transfert et écriture. Patient travail de tissage dans le travail
du contre-transfert puis, en vacances d’analyse, travail de détricotage des
liens entre l’analyste et ses patients. Mais alors, dans cette vacance de(s)
patients et de l’analyste, l’écriture naît. Là aussi, flux et reflux :
c’est dans cet écart, entre <em>Marée basse et marée haute, </em>dans cette
respiration de l’analyse que naît l’écriture qui, chez Pontalis, n’est
finalement pas séparable de l’analyse. Ce sont deux temps, inséparables l’un de
l’autre, deux pulsations comme le flux et le reflux.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom:12.0pt;text-align:justify;text-justify:
inter-ideograph;mso-pagination:none;mso-layout-grid-align:none;text-autospace:
none"><span style="font-size:10.0pt;font-family:"Lucida Grande"" lang="FR">La
question du deuil et de la séparation, il l’a « rencontrée » de
nombreuses fois sur le divan : ce sont les voix de ses patients qu’il
laissait résonner en lui, puis qu’il faisait résonner dans ses livres qui, à
leur tour, résonnent en nous. Certaines de ses voix sont restées à jamais
gravées en nous, celle de Perec, qu’il eut en analyse pendant la rédaction de <em>W
ou le Souvenir d’enfance,</em> ce livre qu’il n’arrivait pas à finir. Perec trop
tôt disparu, et qui n’a cessé de « hanter » les livres du
psychanalyste J.-B. Pontalis.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom:12.0pt;text-align:justify;text-justify:
inter-ideograph;mso-pagination:none;mso-layout-grid-align:none;text-autospace:
none"><span style="font-size:10.0pt;font-family:"Lucida Grande"" lang="FR">Ecrire
aide-t-il à mourir ? Ecrire aide-t-il à lutter contre la mort à
l’œuvre ? Voilà certainement une question freudienne, ou plutôt peut-être
LA question que Freud n’a cessé de se poser à lui-même depuis la <em>Traumdeutung
</em>et la question qui l’a accompagné dans ce patient travail de la mort en
lui. C’est peut-être grâce à l’écriture qu’il a supporté son cancer pendant
près de vingt ans. J.-B. Pontalis revient sur cette question dans le second
article auquel nous renvoie la lecture de <em>Marée basse marée haute, </em>« Sur
le travail de la mort ». Il y cite Freud : « Dans l’inconscient,
il n’y a rien qui puisse donner un contenu à notre concept de destruction. Je
me tiens fermement à l’idée que l’angoisse de mort doit être conçue comme un
analogon de l’angoisse de castration »<span style="color:#0000E9">[2]</span>.
Sur le modèle du <em>traumarbeit </em>(travail du rêve analysé par Freud dans la <em>Traumdeutung</em>),
puis sur celui du « travail du deuil » (Lagache, 1938), Pontalis
propose le <em>travail de la mort </em>en nous : « A la
question : par quoi nous, individus, <em>sommes-nous vécus ? </em>[…],
la première réponse implicite pourrait se formuler ainsi : nous sommes vécus
par la mort »<span style="color:#0000E9">[3]</span>. Ainsi la mort
n’est-elle plus l’ultime étape, redoutée ou attendue, elle <em>est</em> la trame
même de nos vies.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom:12.0pt;text-align:justify;text-justify:
inter-ideograph;mso-pagination:none;mso-layout-grid-align:none;text-autospace:
none"><span style="font-size:10.0pt;font-family:"Lucida Grande"" lang="FR">Ecrire
un ultime ouvrage, l’offrir à ses amis, à ses amours, à ses lecteurs, quatre
mois jour pour jour après sa mort : quelle élégance ! Comme s’il voulait
se délivrer de cette ultime impolitesse : nous avoir fait faux bond.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-justify:inter-ideograph;
mso-pagination:none;mso-layout-grid-align:none;text-autospace:none"><span style="font-size:10.0pt;font-family:"Lucida Grande"" lang="FR"> </span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom:12.0pt;text-align:justify;text-justify:
inter-ideograph;mso-pagination:none;mso-layout-grid-align:none;text-autospace:
none"><span style="font-size:10.0pt;font-family:"Lucida Grande"" lang="FR">Les
psychanalystes sont finalement des philosophes comme les autres – enfin, <em>certains</em>
psychanalystes. Ils écoutent leurs patients, qui n’en finissent pas
d’interroger la mort qui leur est insupportable, et, comme Montaigne, parfois
ils pourraient leur dire : « Que philosopher, c’est apprendre à
mourir ». Pontalis ouvre <em>Marée basse marée haute</em> sur un chapitre
intitulé : « Le commandant ». C’est un vieil homme, autrefois
commandant de navire, qui, à la suite d’une faute de navigation, s’est vu
retirer son autorisation de naviguer. Vieilli, abandonné par sa femme et sans
enfant, mais toujours digne et impeccablement habillé, « il regarde la mer
et les enfants excités qui courent et se renversent sur le sable. Son regard
scrute l’horizon, se perd dans le lointain, puis revient vers le plus proche,
les cris des enfants »<span style="color:#0000E9">[4]</span>.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom:12.0pt;text-align:justify;text-justify:
inter-ideograph;mso-pagination:none;mso-layout-grid-align:none;text-autospace:
none"><span style="font-size:10.0pt;font-family:"Lucida Grande"" lang="FR">J.B.
Pontalis est mort le 14 janvier 2013, veille de son anniversaire, on l’a
souvent fait remarquer. La mer s’est alors arrêtée et J.B. n’a pas voulu
repartir surveiller la plage, comme le capitaine du début du livre. Mais J. B.
Pontalis n’est pas -tout à fait- mort. Sa voix ne cesse et ne cessera jamais de
résonner en nous : celle qui, depuis 1977, nous accompagne en sourdine
dans nos vies. Freud avait raison : pour l’inconscient, la mort n’existe
pas. « La vie s’éloigne mais elle revient »<span style="color:#0000E9">[5]</span>.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom:12.0pt;text-align:right;
mso-pagination:none;mso-layout-grid-align:none;text-autospace:none" align="right"><span style="font-size:10.0pt;font-family:"Lucida Grande"" lang="FR">Mariane Perruche</span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom:12.0pt;mso-pagination:none;mso-layout-grid-align:
none;text-autospace:none"><span style="font-size:10.0pt;font-family:
"Lucida Grande"" lang="FR"> </span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-size:10.0pt;font-family:"Lucida Grande"" lang="FR"> </span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom:6.0pt;mso-pagination:none;mso-layout-grid-align:
none;text-autospace:none"><span style="font-size:10.0pt;font-family:
"Lucida Grande"" lang="FR"> </span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom:12.0pt;mso-pagination:none;mso-layout-grid-align:
none;text-autospace:none"><span style="font-size:10.0pt;font-family:
"Lucida Grande"" lang="FR">[1] Cité par Pontalis, <em>Entre
le rêve et la douleur</em>, <em>op.cit</em>.,
p.247.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom:12.0pt;mso-pagination:none;mso-layout-grid-align:
none;text-autospace:none"><span style="font-size:10.0pt;font-family:
"Lucida Grande"" lang="FR">[2] S. Freud (1926), <em>Inhibition,
symptôme et angoisse</em>, cité par J.-B. Pontalis, <em>Entre le rêve et la douleur</em>, Tel, Gallimard, 1977, p.247</span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom:12.0pt;mso-pagination:none;mso-layout-grid-align:
none;text-autospace:none"><span style="font-size:10.0pt;font-family:
"Lucida Grande"" lang="FR">[3] J.-B. Pontalis, <em>op.cit</em>.,
p.243. C’est Pontalis qui souligne.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom:12.0pt;mso-pagination:none;mso-layout-grid-align:
none;text-autospace:none"><span style="font-size:10.0pt;font-family:
"Lucida Grande"" lang="FR">[4] J.-B. Pontalis, <em>Marée
basse marée haute</em>, Gallimard, 2013, p.14.</span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-size:10.0pt;font-family:"Lucida Grande"" lang="FR">[5]
<em>Idem</em>, p.137.</span></p>
<!--EndFragment-->Frédéric Joi, Jésus était-il fou ?, éd. Max Milo, 2010, lu par Jean Martinurn:md5:ce58204f1ec8ed0e2435f736aaf629992013-05-13T06:23:00+02:002013-05-17T21:23:42+02:00Cyril MoranaPsychanalyseChristianismeFreudJesuspsychanalyse<p><strong><br /></strong></p>
<p><strong><img title="Jesus, avr. 2013" style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;" alt="" src="http://blog.ac-versailles.fr/oeildeminerve/public/avril/.ted-neeley-001_t.jpg" />Frédéric Joi, <em>Jésus était-il fou ?</em>, éd. Max Milo, 2010</strong></p>
<p>Frédéric Joi a également publié, deux ans plus tard, une analyse
similaire sur Mahomet (voir sa recension dans <em>L’œil de
Minerve</em>). Ce premier livre propose une analyse philosophique et
psychologique de Jésus (l’auteur est agrégé de philosophie et
docteur en psychologie). Comme pour le précédent, il adopte une
perspective nietzschéo-freudienne. Il n’adopte pas un ton agressif
ou méprisant, n’est pas dogmatique et pose des hypothèses dont il
tire toutes les conséquences. Son problème central consiste à
expliquer le succès des prophètes, par des causes naturelles, d’un
point de vue athée. Pour le résoudre ici, il applique les outils
d’investigation contemporains (psychiatrie et psychanalyse en
particulier) au <em>Nouveau Testament</em>.</p> <p style="margin-left: 1.25cm; margin-right: 0.99cm; text-indent: 0.5cm; margin-bottom: 0cm" align="JUSTIFY">
L’auteur suit un fil clair. Une vaste première partie (chapitres 1
à 4) relève les symptômes psychopathologiques de Jésus, à partir
de ses faits et paroles, pour remonter à sa personnalité et ses
mécanismes inconscients. Dans une deuxième partie (chapitres 5 à
6), l’auteur suit la même démarche au sujet des « miraculés »
et des auditeurs de Jésus, pour expliquer son ascendant sur les
croyants. Dans une troisième partie (chapitre 7), il examine la
valeur de vérité et la cohérence logique du système de Jésus,
sur les plans tant des idées que des actes, et de leur interaction.
Dans un chapitre supplémentaire, de type humoristique et néanmoins
instructif, il propose un (faux) test au lecteur.</p>
<p style="margin-left: 1.25cm; margin-right: 0.99cm; text-indent: 0.5cm; margin-bottom: 0cm" align="JUSTIFY">
1/ Les traits schizophréniques de Jésus.</p>
<p style="margin-left: 1.25cm; margin-right: 0.99cm; text-indent: 0.5cm; margin-bottom: 0cm" align="JUSTIFY">
2/ Le caractère anal de Jésus.</p>
<p style="margin-left: 1.25cm; margin-right: 0.99cm; text-indent: 0.5cm; margin-bottom: 0cm" align="JUSTIFY">
3/ La paranoïa de Jésus.</p>
<p style="margin-left: 1.25cm; margin-right: 0.99cm; text-indent: 0.5cm; margin-bottom: 0cm" align="JUSTIFY">
4/ La mégaparanoïa de Jésus.</p>
<p style="margin-left: 1.25cm; margin-right: 0.99cm; text-indent: 0.5cm; margin-bottom: 0cm" align="JUSTIFY">
5/ Les hystériques guéris.</p>
<p style="margin-left: 1.25cm; margin-right: 0.99cm; text-indent: 0.5cm; margin-bottom: 0cm" align="JUSTIFY">
6/ Les moutons névrosés obsessionnels.</p>
<p style="margin-left: 1.25cm; margin-right: 0.99cm; text-indent: 0.5cm; margin-bottom: 0cm" align="JUSTIFY">
7/ Les contradictions de Jésus.</p>
<p style="margin-left: 1.25cm; margin-right: 0.99cm; text-indent: 0.5cm; margin-bottom: 0cm" align="JUSTIFY">
Récréation : testez votre aptitude à faire prophète.</p>
<p style="margin-left: 1.25cm; margin-right: 0.99cm; text-indent: 0.5cm; margin-bottom: 0cm" align="JUSTIFY">
En introduction, Frédéric Joi pose son problème : comprendre
rationnellement l’aura apparemment surnaturelle de Jésus. Un
problème supplémentaire apparaît du fait que nos critères de
jugement sont justement issus du christianisme. Ainsi la plupart
d’entre nous s’aveuglent sur Jésus, en interprétant a priori
ses symptômes comme « divins » ou « bons »,
en tout cas « normaux » (pour un messie). Afin de le
résoudre, l’auteur s’appuie explicitement sur Nietzsche pour
adopter une perspective non chrétienne. L’auteur propose l’image
des « lunettes chrétiennes », représentant le point de
vue des valeurs chrétiennes, qu’il faut retirer pour voir Jésus
tel qu’il fut, avec les lunettes de la psychologie cette fois.</p>
<p style="margin-left: 1.25cm; margin-right: 0.99cm; text-indent: 0.5cm; margin-bottom: 0cm" align="JUSTIFY">
Au premier chapitre « Les traits schizophréniques de Jésus »,
Frédéric Joi relève des symptômes proches de la célèbre
psychose, comme la tendance à l’isolement, un ego hypertrophié,
une croyance dans des forces surnaturelles ou le recours à une
phraséologie obscure (ses « paraboles » si
particulières). Le flottement sur sa personnalité conforte encore
le tableau, puisqu’il se désignait par « je », le
« fils de l’homme », le « fils de Dieu »,
etc. Enfin, l’auteur propose de réunir ces symptômes sous une
brève et éclairante analyse des mécanismes freudiens de la
psychose en générale (qui s’appliquent aussi bien à la
schizophrénie qu’à la paranoïa).</p>
<p style="margin-left: 1.25cm; margin-right: 0.99cm; text-indent: 0.5cm; margin-bottom: 0cm" align="JUSTIFY">
Le deuxième chapitre « Le caractère anal de Jésus »
relève des signes révélateurs des mécanismes inconscients dont
Freud place l’origine dans la petite enfance, où l’individu doit
apprendre à devenir propre. Il en résulte des traits de
personnalité typiques, comme le caractère binaire, la certitude de
détenir la vérité, l’obsession de la pureté, la tendance aux
calculs d’intérêt et le goût même symbolique pour l’argent,
qui percent à travers les Évangiles. L’auteur cite toujours de
nombreux passages avec précision à l’appui de ses assertions. Il
est très pédagogique et vulgarise bien le jargon psychanalytique.<img title="Jesus2, avr. 2013" style="float: right; margin: 0 0 1em 1em;" alt="" src="http://blog.ac-versailles.fr/oeildeminerve/public/avril/41jGv_bxJGL._SL500_AA300_.jpg" /></p>
<p style="margin-left: 1.25cm; margin-right: 0.99cm; text-indent: 0.5cm; margin-bottom: 0cm" align="JUSTIFY">
Le troisième chapitre « La paranoïa de Jésus » croise
les deux précédents, tant une psychose systématisée par un
caractère anal engendre une paranoïa. Il commence avec une longue
liste de symptômes révélateurs d’une agressivité inattendue de
la part du défenseur de l’amour et de la paix : menaces de
mort, de guerre ou d’enfer, promesses intenables de richesse, de
bonheur ou de paradis, autoritarisme, insultes, désirs de vengeance
et appels à la délation (chez l’apôtre du pardon !),
colère, violence effective, etc. On trouve ensuite des
hallucinations diverses, des délires de persécution, une
« hypersthénie » (énergie surabondante), un manifeste
sentiment de supériorité, une hyper exigence, un sentiment
permanent d’injustice, une manie à légiférer pour tout, et
quelques traits plus mesquins comme la tendance à bouder, se vexer
ou une surprenante, mais patente vanité. Frédéric Joi livre alors
une brillante analyse des mécanismes de la paranoïa, qui
comprennent en particulier la projection (attribuer à autrui ce qui
vaut pour soi-même ou son propre inconscient), la reconstruction
psychotique d’un monde imaginaire, et surtout l’inversion du
rapport entre le surmoi et le moi : le premier, au lieu de
critiquer le moi, l’encourage et l’encense, tout en renvoyant les
critiques vers l’extérieur. L’auteur applique avec habileté ces
mécanismes à Jésus, éclairant de manière novatrice ses faits et
paroles, comme sa fameuse prédiction qu’il serait trahi.</p>
<p style="margin-left: 1.25cm; margin-right: 0.99cm; text-indent: 0.5cm; margin-bottom: 0cm" align="JUSTIFY">
Au quatrième chapitre « La mégaparanoïa de Jésus »,
Frédéric Joi fait un pas de plus dans la profondeur d’analyse,
pour passer de l’inconscient personnel de Jésus à son
« inconscient collectif » (Jung), qu’il aurait projeté
dans la construction de son monde imaginaire, grâce à un mécanisme
spécifique que Freud appelle « projection mythique ».
Cette différence est nommée « mégaparanoïa ». Elle
explique pourquoi les foules ont pu être fascinées par ses propos,
tant elles possèdent elles-mêmes dans leur inconscient collectif
ces mêmes « archétypes ». Au niveau des symptômes, la
mégalomanie vient en premier, son fameux délire de filiation divine
suit de près. L’exemple par excellence est la « mégaprojection »
du père inconscient à l’origine de l’invention de Dieu. Jésus
innove à cet égard en imaginant un père qui pardonne, à partir de
son inconscient dont on a vu le fonctionnement inversé puisque son
surmoi aime son moi au lieu de le critiquer. Les autres grands
délires sont expliqués un à un de manière simple et cohérente,
comme les délires d’immortalité, la conviction de « sauver »
le monde ou encore de détenir une « bonne nouvelle »,
comme mégaprojection de la fin du sentiment torturant de
culpabilité. L’auteur explique aussi comment Jésus a pu se faire
passer symboliquement pour le père de la foule. Il prend encore le
risque de défricher psychanalytiquement les paraboles les plus
alambiquées, comme celle où il se donne à manger par ses disciples
(cette explication met à contribution un indice laissé par Freud
dans <em>Totem et tabou</em>).</p>
<p style="margin-left: 1.25cm; margin-right: 0.99cm; text-indent: 0.5cm; margin-bottom: 0cm" align="JUSTIFY">
Dans le cinquième chapitre « Les hystériques guéris »,
Frédéric Joi propose une interprétation des fameux « miracles »
de Jésus. Loin d’en nier l’existence, il y voit au contraire une
réelle thérapie, mais psychologique, de différentes affections
psychosomatiques, à partir de l’explication freudienne de
l’hystérie.</p>
<p style="margin-left: 1.25cm; margin-right: 0.99cm; text-indent: 0.5cm; margin-bottom: 0cm" align="JUSTIFY">
Dans le sixième chapitre « Les moutons névrosés
obsessionnels », l’auteur complète l’explication du succès
de Jésus grâce à l’analyse freudienne des religions, qui
s’appuie sur les mécanismes de la névrose obsessionnelle (dont
les symptômes sont la superstition, le besoin d’obéir, d’avoir
des rituels et de nourrir un sentiment de culpabilité, etc.). La
naissance du christianisme tiendrait alors à la rencontre
« heureuse » entre un mégaparanoïaque (sans
culpabilité, inventeur de lois et redresseur de torts) avec des
névrosés (culpabilisants et moutonniers).</p>
<p style="margin-left: 1.25cm; margin-right: 0.99cm; text-indent: 0.5cm; margin-bottom: 0cm" align="JUSTIFY">
Au septième chapitre « Les contradictions de Jésus »,
l’auteur relève une impressionnante moisson de contradictions chez
le fondateur du christianisme, entre ses paroles d’une part, entre
ses paroles et ses actes d’autre part. La projection en explique un
grand nombre, tant Jésus reprochait aux autres ce qui valait pour
lui-même. Pour la bonne bouche, notons l’exemple de l’appel à
l’humilité de la part d’un homme qui se présentait comme le
fils de Dieu. Plus sérieusement, Frédéric Joi pose alors le
problème des schismes religieux, inévitables devant l’impossible
tâche d’interprétation de paroles et d’actes aussi
contradictoires. Il prend l’exemple d’Augustin.</p>
<p style="margin-left: 1.25cm; margin-right: 0.99cm; text-indent: 0.5cm; margin-bottom: 0cm" align="JUSTIFY">
En conclusion, Frédéric Joi propose un récapitulatif intéressant,
sous forme de tableau, de la structure de la personnalité de Jésus
et de son rapport « gagnant » avec les foules crédules.
Il conclut avec une mise en perspective d’inspiration freudienne,
appelant l’humanité à quitter son enfance mentale, au profit des
Lumières de la raison.</p>
<p style="margin-left: 1.25cm; margin-right: 0.99cm; text-indent: 0.5cm; margin-bottom: 0cm" align="JUSTIFY">
Comme dans le livre suivant (sur Mahomet), on trouve un chapitre
additionnel, de type humoristique « Récréation : testez
votre aptitude à faire prophète ». Il prend la forme d’un
questionnaire à choix multiple, particulièrement amusant, qui
pastiche les « quizz » des journaux grand public, tout en
faisant prendre conscience du ridicule de certaines assertions
sacralisées. Les parodies ont cette vertu de faire voir des logiques
absurdes en les grossissant.</p>
<p style="margin-left: 1.25cm; margin-right: 0.99cm; text-indent: 0.5cm; margin-bottom: 0cm" align="JUSTIFY">
Nos remarques sur ce livre sont sensiblement semblables à celles sur
son autre livre (<em>Mahomet était-il fou ?</em> Max Milo, 2012),
tant leur construction, leur esprit et leur style sont semblables.
Seul leur objet d’étude change, et donc le contenu des conclusions
pour des personnalités différentes. Jésus semble avoir inventé un
grand nombre de mythes à partir de son inconscient collectif, tandis
que Mahomet aurait surtout repris et imposé ces mêmes mythes à son
peuple originellement polythéiste.
</p>
<p style="margin-left: 1.25cm; margin-right: 0.99cm; text-indent: 0.5cm; margin-bottom: 0cm" align="JUSTIFY">
Ces livres suscitent une véritable réflexion philosophique chez le
lecteur, quelles que soient ses convictions. Très impressionnants
dans l’ensemble, voire confondants.</p>
<p style="margin-left: 1.25cm; margin-right: 0.99cm; text-indent: 0.5cm; margin-bottom: 0cm" align="JUSTIFY">Jean Martin</p>Anna et Sigmund Freud, Correspondance 1904-1938, Fayard, 2012 (lu par Mariane Perruche)urn:md5:78317581624594120e23d3935aaddd512013-01-10T05:18:00+01:002013-01-14T08:51:39+01:00Cyril MoranaPsychanalyseCorrespondanceFreudPsychanalyse<p style="margin-top: 0; "><img src="http://blog.ac-versailles.fr/oeildeminerve/public/janvier/.freud_t.jpg" alt="" style="float: left; margin: 0 1em 1em 0; " title="freud.png, janv. 2013" /><p style="margin: 0 0 12px; text-align: justify; font-family: 'Lucida Grande'; "><span style="letter-spacing: 0.0px"><strong>Anna et Sigmund Freud, <em>Correspondance 1904-1938</em>, Fayard, 2012, 680 pages.</strong></span></p>
<p style="margin: 0 0 12px; text-align: justify; font-family: 'Lucida Grande'; "><span style="letter-spacing: 0.0px">Sigmund Freud, le père de la psychanalyse, (1856-1939) entretint toute sa vie une correspondance fournie avec ses collègues, ses amis, écrivains ou analystes, et avec sa famille dispersée dans toute l’Europe. De nombreux extraits de cette correspondance sont disponibles tant en allemand qu’en français. </span></p>
</p> <p class="MsoNormal"><p style="margin: 0 0 12px; text-align: justify; font-family: 'Lucida Grande'; "><span style="letter-spacing: 0.0px">La partie professionnelle de la correspondance ne fait plus de mystère pour le public français, ainsi que tout ce qui concerne l’histoire et la préhistoire de la psychanalyse, comme par exemple la fameuse correspondance entre Freud et Fliess dont l’importance fut révélée par la Naissance de la psychanalyse, Lettres à W. Fliess 1887-1902 (PUF, 1991). En revanche la partie plus intime de la correspondance, comme ses lettres à sa femme (toujours indisponibles en français) ou les lettres à sa fille Anna présentées ici pour la première fois en français, ne manqueront pas d’attirer un public intéressé par l’histoire de la psychanalyse. Cette édition est établie par Ingeborg Meyer Palmedo (pour l’édition allemande en 2006) qui rédige également la postface et les notes et fournit un appareil critique précieux (index et bibliographies très complètes). Cette spécialiste de la correspondance de Freud a déjà travaillé sur la publication en allemand de la correspondance entre Freud et Ferenczi, puis sur celle de la correspondance de Freud avec ses enfants (Briefe an die Kinder, Berlin, Aufbau, 2010, Lettres à ses enfants, Aubier, 2012). La correspondance entre Freud et sa fille cadette présente toutes les lettres échangées entre Sigmund et Anna depuis 1904, alors que celle-ci, la dernière de ses six enfants, est âgée d’à peine 9 ans et Freud de 48, accompagnées d’un appareil critique très précis après chaque lettre permettant à tout public, même peu informé, de suivre commodément le flux de cette correspondance. Meyer-Palmedo confronte de façon rigoureuse les événements évoqués dans cette correspondance avec les biographies bien connues de Freud, au premier chef celle d’Ernest Jones (Das Leben und Werk von Sigmund Freud, Stuttgart, 1960-1962, trad. en français PUF, Quadrige, 2006) et celle d’Anna Freud par Elizabeth Young-Bruehl (trad. française, Payot, 2006). Meyer-Palmedo n’hésite pas à remettre en question tel et tel détail de ces biographies qui ont fait autorité à la lumière de cette correspondance entre Freud et Anna, ce qui fera bien sûr de cet ouvrage un précieux allié pour les historiens de la psychanalyse et les spécialistes de l’œuvre de Freud. </span></p>
<p style="margin: 0 0 12px; text-align: justify; font-family: 'Lucida Grande'; "><span style="letter-spacing: 0.0px">Mais le principal intérêt de cet ouvrage n’est pas seulement dans cette précision historiographique. Il n’apportera pas non plus de révélation qui viendrait nourrir les polémiques récentes autour de la vie et l’œuvre de Freud : celui-ci y apparaît au fil des pages comme un père de famille attentif, soucieux, aimant, souvent douloureusement meurtri par les maladies et le décès de ses proches et préoccupé par la nécessité d’établir la sécurité financière d’une nombreuse famille. On y retrouvera au fil des échanges, souvent étouffé par une sorte de retenue commune à Freud et à Anna, le deuil de sa fille Sophie, décédée subitement de la grippe espagnole en 1920 : en effet Anna se chargera pendant de longs mois des deux enfants de celle-ci à Berlin au foyer de Max Halberstadt son mari et se prendra d’affection pour l’aîné, Ernst, dont elle assumera l’éducation pendant quelques années. Et on retrouvera l’émotion très contenue de Freud concernant la mort de son petit-fils préféré, Heinele, trois ans après celle de sa mère (195 SF, p.392).</span></p>
<p style="margin: 0; text-align: justify; font-family: Helvetica; "><img src="http://blog.ac-versailles.fr/oeildeminerve/public/janvier/.51-qHISrFOL._SL500__m.jpg" alt="" style="float: right; margin: 0 0 1em 1em; " title="Freuds, janv. 2013" /></p>
<p style="margin: 0 0 12px; text-align: justify; font-family: 'Lucida Grande'; "><span style="letter-spacing: 0.0px">L’intérêt principal de l’ouvrage consistera dans le fait que le lecteur peut suivre pour ainsi dire en direct le transfert d’Anna sur son père, qui fut aussi son analyste, et le développement de ce que l’on pourrait appeler son rêve d’être Antigone : Anna découvre très tôt dans sa vie son intérêt pour l’œuvre de son père, la psychanalyse. Le lecteur suivra avec attention et émotion au fil des échanges, la fragile jeune fille, souffrant peut-être d’anémie et même de divers symptômes hystériques, sentir naître en elle ce désir, non seulement de soutenir l’œuvre de son père, mais aussi d’être analysée par lui, puis de devenir elle-même analyste. Freud, dans un premier temps, sans clairement s’opposer à ce projet, s’en inquiète et a peur des conséquences pour sa fille de cette ambition intellectuelle qu’il perçoit chez elle : elle transige dans un premier temps en s’intéressant à la pédagogie, désir peut-être plus susceptible d’être accepté comme « féminin », et veut devenir enseignante, mais très vite, se forme son projet d’être analyste d’enfants. </span></p>
<p style="margin: 0 0 12px; text-align: justify; font-family: 'Lucida Grande'; "><span style="letter-spacing: 0.0px">La limpidité de ce destin transférentiel fait que l’on peut lire dans cette correspondance la réponse à la double question : « Comment devient-on analyste ? » et « Comment se transmet la psychanalyse ? ». Au fil de ses lettres parsemées de récits de rêves, le portrait d’Anna Freud se dévoile sous le signe du transfert au père et de la difficile construction de sa personnalité en tant que femme. Le double destin d’Anna Freud en tant que femme et en tant qu’analyste s’est construit autour de l’ambiguïté de son désir de plaire - et de ne pas déplaire - au père, mais aussi autour de l’ambiguïté de son désir à lui, Freud, vis-à-vis de sa fille. Il ne cesse de la mettre en garde, et cela très tôt, contre les éventuels prétendants, et en tout premier lieu contre Jones, qu’il soupçonne de vouloir courtiser Anna, alors âgée de dix-neuf ans, lorsque celle-ci s’est rendue seule en Angleterre. On lira – outre les interdictions explicites adressées à Jones dans la lettre du 20 juillet 1914 dans la note 1 p.119 - très attentivement la succession des lettres 40 à 45 qui décideront de son rapport à la féminité : la carte postale qu’il lui envoie, représentant une guenon très intelligente en train de se coiffer (une caricature d’Anna si elle devenait une femme savante !), ses préventions contre Jones, sa fine analyse de la différence de sa fille cadette par rapport à ses sœurs (« tu as plus d’intérêts intellectuels et tu ne te satisferas vraisemblablement pas sitôt d’une activité purement féminine » 43SF, p.117) jusqu’à la réponse d’Anna en 45AF : elle rêve de Loe Kahn, la maîtresse de Jones et écrit « Cela doit être beau d’écrire quelque chose ». Anna se sent attirée par les femmes et est traversée par la volonté de créer. Son goût pour l’écriture sera sans arrêt combattu par son père.</span></p>
<p style="margin: 0 0 12px; text-align: justify; font-family: 'Lucida Grande'; "><span style="letter-spacing: 0.0px">Au fond Anna suit le même chemin que son père : celui-ci a fait son auto-analyse à travers sa correspondance avec W. Fliess et il est certain que l’analyse d’Anna et le nouage de son lien transférentiel à son analyste-père ont commencé avant l’analyse proprement dite par les nombreux récits de rêves qu’elle transcrit dans ses lettres : elle ne cesse de rêver d’être « totalement examinée » (au moment de passer son diplôme d’enseignante), désir inconscient d’être « analysée » révélé à son père (49 AF, p.128). Et - encore plus beau - Anna rêve chaque nuit de Mme Jones et qu’elle est devenue aveugle (53 AF, p.133) : c’est Antigone qui rêve d’être Œdipe, manifestant tout à la fois son penchant homosexuel et son identification au père. Tout cela aboutira clairement en 1915 au rêve de devenir la gardienne du temple (58 AF) : «J’ai rêvé récemment que je devais défendre une métairie qui nous appartenait contre des ennemis, mais le sabre était brisé et j’ai eu honte devant les ennemis » (p.140). Anna est alors âgée de 20 ans : comment devenir le porte-étendard de la psychanalyse quand on est une femme ? Mais aussi, et tout aussi difficilement, comment être autre chose qu’un porte-étendard du père ?</span></p>
<p style="margin: 0 0 12px; text-align: justify; font-family: 'Lucida Grande'; "><span style="letter-spacing: 0.0px">Son destin d’Antigone se nouera malgré elle au printemps 1923, lors de la survenue du cancer de Freud qui lui vaudra trente opérations et de longues années de souffrance. C’est aussi cette même année que se déroulera un voyage à Rome de trois semaines en septembre qui marquera symboliquement pour la jeune femme la transmission de la psychanalyse. Le programme de leurs visites, consciencieusement noté par Freud et consultable dans l’ouvrage (p.400-401 et commenté en Annexe 1, p.536-545) est impressionnant. C’est un véritable voyage initiatique qui permit à Anna de s’installer avec l’accord de Freud comme son héritière spirituelle. C’est à partir de cette année-là qu’Anna décida de ne plus quitter le foyer familial et de rester auprès de son père pour le soigner. Son père l’intronise psychanalyste en 1925 – en lui offrant un fauteuil d’analyste : il faut lire ces quelques lignes de Freud (207 SF, p.415), si caractéristiques du ton humoristique et complice qui régnait entre eux. Mais, paradoxalement pour le lecteur, le renforcement du lien entre le père malade et la jeune femme va amenuiser la correspondance : Anna, qui était aussi la principale infirmière de Freud, ne quittait que très rarement son père, sauf pour le représenter lors des réunions officielles de l’Association psychanalytique internationale, et pour quelques vacances avec Dorothy Burlingham. Dorothy, qui avait quitté New York était venue à Vienne pour confier à Anna son fils Bob en psychothérapie. Cette jeune femme issue d’une riche famille américaine fut à la fois sa compagne, sa complice et son associée dans le projet de créer une école privée inspirée par une pédagogie innovante et intimement associée à la psychanalyse appliquée aux enfants. Cette école vit le jour en 1927 à Heintzig (dans la banlieue de Vienne) et ceux qui y enseignèrent eurent pour nom Erik Erikson et August Aichhorn. Ce projet pédagogique incarne l’interprétation personnelle d’Anna de la psychanalyse et trouvera son juste prolongement dans la Hampstead Child Therapy Clinic fondée par Anna et Dorothy Burlingham à Londres après l’exil de la famille Freud en 1938.</span></p>
<p style="margin: 0 0 12px; text-align: justify; font-family: 'Lucida Grande'; "><span style="letter-spacing: 0.0px">Anna Freud n’est pas un clone de son père : loin des carcans familiaux viennois, elle est à la recherche d’une autre féminité, d’un mode de vie alternatif, fondé sur l’idée d’une famille élargie. Anna incarne une psychanalyse de terrain, moins théorique, et animée par le souci d’améliorer le bien-être de l’enfant.</span></p>
<p style="margin: 0 0 12px; text-align: justify; font-family: 'Lucida Grande'; "><span style="letter-spacing: 0.0px">A partir de fin 1932, la correspondance s’amenuise, constituée uniquement de cartes autographes de Freud, adressées à Anna pour son anniversaire et accompagnant un présent – toujours symbolique : un bureau (1932), un bijou chinois (1933), une bague en or (1935), une statuette Han (1936) sont les dernières marques du lien indéfectible entre l’un et l’autre. Il ne subsiste plus aucune lettre d’Anna depuis septembre 1930. La dernière lettre de Freud à Anna, qui se trouve à Paris chez Marie Bonaparte pour le Congrès psychanalytique international en juillet, est datée d’Août 1938 et comporte des accents tragiques : un an avant sa mort, Freud, émigré à Londres in extremis en juin 1938, se montre à juste titre préoccupé par le sort de ses quatre sœurs restées aux mains des nazis à Vienne. Il mourra avant de connaître leur sort : déportées d’abord à Theresienstadt, où l’une mourut de faim, puis à Treblinka, où les trois autres périrent tragiquement. </span></p>
<p style="margin: 0 0 12px; text-align: justify; font-family: 'Lucida Grande'; "><span style="letter-spacing: 0.0px">On ne peut donc que recommander la lecture de cet impressionnant travail de retranscription de la correspondance entre Sigmund et Anna Freud : l’historiographe de la psychanalyse y trouvera son bien ainsi que le profane, qui lira cet ouvrage aussi facilement qu’un roman, tant les « personnages » nous y apparaissent vivants et tant les lettres nous les restituent dans un décor toujours changeant, au gré des déplacements des deux rédacteurs. L’amour de l’écriture, sensible partout, resserre les liens familiaux, si importants dans la famille Freud ; il est aussi la marque d’une société viennoise très férue de littérature romanesque. Nulle impression de voyeurisme en lisant cette belle correspondance : ni crépuscule, ni idolâtrie, mais la matière d’une vie - ou plutôt de vies - au service de la psychanalyse.</span></p>
<p style="margin: 0 0 12px; text-align: right; font-family: 'Lucida Grande'; "><span style="letter-spacing: 0.0px">Mariane Perruche</span></p>
</p>