sept.09
La littérature face à la société : des écrivains face à la justice
dans la catégorie Seconde
Être écrivain n'est pas toujours un métier de tout repos. A toutes les époques, de nombreux auteurs ont eu des ennuis avec le roi ou le pouvoir politique en place: leurs livres ont été interdits, parfois censurés et certains ont même été emprisonnés ou ont du s'exiler durant un temps. Au siècle des Lumières, Voltaire et Diderot ont effectué des séjours au cachot et au donjon de Vincennes. Au siècle suivant, Victor Hugo a du quitter la France lorsque Napoléon III a pris le pouvoir car il l' a violemment critiqué dans ses poèmes . La même année , en 1857, Baudelaire et Flaubert ont du s'expliquer devant la justice et Zola s'est fait beaucoup d'ennemis en prenant la défense du capitaine Dreyfus lors de son procès. Voyons ces affaires en détails ...
Confrontés au pouvoir politique, les écrivains se réfugient souvent derrière la fiction et contestent les éventuelles ressemblances avec des personnages réels qui se sentent visés. Ainsi, les procès intentés aux écrivains pour outrage aux bonnes moeurs se soldent généralement par un non -lieu car l' auteur , pour sa défense, utilise les arguments suivants : Il se désolidarise de son héros et explique qu'il prétend ainsi enseigner au public comment ne pas se comporter. Ainsi, Flaubert explique qu'il a choisi de faire mourir son héroïne , Emma Bovary, afin de montrer qu'elle est punie de ses péchés de la plus cruelle manière. Abandonnée par ses amants, elle sombre peu à peu dans la folie et son destin tragique devrait dissuader toutes les lectrices de devenir des femmes adultères. A l'époque de Louis XIV, Molière avait été, lui aussi, condamné pour avoir écrit Don Juan, une comédie dans laquelle le héros est un libertin, et un méchant homme. Sa pièce fut censurée et ensuite interdite de représentations à Versailles ; Molière s'était défendu en affirmant qu'il condamnait son personnage à mourir foudroyé, de la pire des manières .
Il est donc difficile de prouver qu'un écrivain est responsable des crimes de ses personnages car fiction et réalité doivent être dissociés. Il peut parfois être préférable pour un écrivain d'utiliser la fiction et de ne pas choisir de modèles trop facilement identifiables . L'écrivain peut cependant se servir de sa plume comme d'une épée pour combattre ses ennemis et défendre ses idées;L'auteur russe Alexandre Soljenitsyne pense d'ailleurs que l'homme de lettres n'est pas un juge indifférent mais plutôt le complice de tout le mal commis dans un pays. Selon, lui,la littérature doit être capable d'aider l'humanité à se voir telle qu'elle est ; elle doit être porteuse d'une expérience et permettre aux citoyens de différents pays de faire coïncider leurs échelles de valeur. Les idées de Soljenitsyne sont partagées par les écrivains qui font partie du courant réaliste comme Hugo, Balzac, Flaubert et Zola.