mot à mot - Mot-clé - gide; romanCours de français et activités d' écriture .2020-08-30T10:51:33+02:00Durupt Laurenceurn:md5:8a5517644cc234d5c0562d84ad8ddfefDotclearLa Pérouse dans Les Faux Monnayeursurn:md5:a76bb6e8303830cb26a454d6f2192a672017-12-08T08:57:00+01:002020-05-03T10:43:14+02:00philaminte17gide; romanpersonnage<figure style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;"><img alt="fm66.jpg" class="media" src="http://blog.ac-versailles.fr/motamot/public/fm66.jpg" />
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<p style="text-align: justify;">Saisir un personnage mineur dans un roman nécessite d'abord et <strong><u>c'est la difficulté principale </u></strong>de <strong>se souvenir des passages où il apparait </strong>et de <strong>se montrer précis dans les références à l'oeuvre;</strong> Si Gide ne mentionne qu'une seule fois le personnage de La Pérouse dans son Journal , il insère cet pensée dans le cadre d'une réflexion sur les personnages ; En date du 23 février , dans le second Cahier, il se livre à une analyse de ses caractères , commençant par Bernard : <em><strong>"son caractère encore incertain; Au début , parfaitement insubordonné. Se motive , précise et se limite tout le long du livre à la faveur de ses amours....Olivier : son caractère peu à peu se déforme. Il commet des actions profondément contraires à sa nature et à se goûts - par dépit et par violence Un abominable dégoût de lui-même s'en suit. </strong></em>" <em><strong>Vincent se laisse lentement pénétrer par l'esprit diabolique. Il se croit devenir le diable et c'est quand tout lui réussit le plus qu'il se croit le plus perdu. " </strong></em></p> <p style="text-align: justify;">Quant à La Pérouse , Gide se désole d'avoir raté son portrait ; Dix mois plus tard, dans son Journal cette fois en date du 3 novembre , il écrit : "<em><strong>les meilleures parties de mon livre sont celles d'invention pure . Si j'ai raté le portrait du vieux Lapérouse, ce fut pour l'avoir trop rapproché de la réalité;je n'ai pas su, pas pu perdre de vue mon modèle. Le récit de cette première visite est à reprendre. La Pérouse ne vivra et je ne le verrai vraiment que quand il aura complètement pris la place de l'autre. Rien encore ne m'a donné tant de mal;Le difficile c'est d'inventer là ou le souvenir vous retient." </strong></em></p>
<p style="text-align: justify;">Le sujet retenu pour cette dissertation était double : tout d'abord il faisait référence à ce sentiment de ratage exprimé par l'écrivain; Il fallait donc se demander dans un premier temps pourquoi Gide avait le sentiment d'avoir raté ce personnage et ensuite établir un lien avec le fait que ce vieux Lapérouse peut être considéré d'un certain point de vue comme un raté . </p>
<figure style="float: right; margin: 0 0 1em 1em;"><img alt="fm60.jpg" class="media" src="http://blog.ac-versailles.fr/motamot/public/fm60.jpg" />
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<p style="text-align: justify;">La <u><strong>seconde difficulté du sujet</strong></u> consistait donc à <strong>relier les deux éléments qui forment la problématique et de les associer dans une réflexion autour de la notion de ratage ; </strong>beaucoup d'entre vous ont eu accès à un travail publié sur digischool qui porte sur la construction du personnage de La Pérouse (ce document intégral en trois volets est reproduit et commenté par mes soins ) ; ce travail extrêmement complet ne permettait de répondre qu'à une dimension de la question: celle des <strong>ratés de la vie du personnage; </strong>mais attention , un personnage n'est pas une véritable personne et vous devez donc vous demander non pas pourquoi a-t-il raté sa vie mais pourquoi l'écrivain a choisi de construire ce personnage et quel rôle joue-t-il dans le roman ? Un roman est une sorte d'édifice dont vous ne percevez parfois qu'une façade ou un pan: tentez d'enlever le personnage de Lapéroues des Faux-Monnayeurs et vous constaterez que l'économie du récit est profondément altérée : plus d'intrigue avec Boris , plus de départ à Saas-Fée , plus de diatribe contre Dieu te Diable qui trompent tout le monde , plus de modèle de couple au stade terminal , plus de victime à la pension Vedel du gang des FM... ce qui vous le voyez bien, modifie les lignes narratives du roman et même son architecture. </p>
<p><span style="color:#B22222;">Comment pouvait -on s'en sortir ? </span></p>
<p style="text-align: justify;">Reprenons les élements donnés par les recherches sur internet et essayons de les exploiter en les mettant en relation avec le sujet proposé..</p>
<p style="text-align: justify;"><font color="#4d5154" face="Arial"><strong>Je vous reproduis ici les documents ...que j'annote en rouge pour pouvoir exploiter leurs informations en lien avec le sujet de dissertation</strong> </font></p>
<p style="text-align: justify;"><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>Le personnage de La Pérouse n'apparaît pas, a priori, comme l'un des personnages les plus importants des</font></font></font><em><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font> Faux-Monnayeurs</font></font></font></em><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font> d'André Gide... En effet, il apparaît moins <strong>à six reprises seulement </strong>et nous ne le rencontrons que par l'intermédiaire de la narration d' Edouard extraite de son Journal, parfois même lue par Bernard . Pourtant, ce protagoniste du vieux professeur de piano joue un<strong> rôle crucial </strong>dans le roman.</font></font></font><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>Quelle est l'importance du personnage de La Pérouse ? Comment ce personnage est-il construit ?</font></font></font></p>
<p style="text-align: justify;"><font face="Arial"><font color="#b22222">Le premier document répond uniquement à la question : Qui est La Pérouse ?. Il est donc incomplet pour répondre à la question posée dans la dissertation </font></font></p>
<h4 style="text-align: justify;"><strong><span style="color:#000000;"><font face="Arial">Le personnage de La Pérouse</font></span></strong></h4>
<p style="text-align: justify;"><strong><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>La Pérouse</font></font></font></strong><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font> est le vieux professeur de piano d'Edouard. Il réside à Paris, dans un petit appartement près du boulevard Haussmann, en compagnie de son épouse, </font></font></font><strong><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>Madame de La Pérouse</font></font></font></strong><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>, avec qui il entretient des relations très tendues. Le vieil homme vit dans le dénuement.</font></font></font><strong><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>La Pérouse</font></font></font></strong><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font> souffre de solitude, étant donné qu'il ne s'entend plus avec sa femme ; il souffre également de la perte de son frère et de son fils, ainsi que de l'absence de son petit-fils, Boris, qu'il n'a jamais vu : il demandera à Edouard de lui ramener Boris. </font></font></font><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>Dans la troisième partie du livre, </font></font></font><strong><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>La Pérouse</font></font></font></strong><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font> a retrouvé Boris, mais ne semble pas s'entendre avec son petit-fils : il assistera d'ailleurs, impuissant, à son suicide. ( </font></font></font><font face="Arial"><font color="#b22222">à retenir : un vieillard, ami d'Edouard triste, se sent seul et inutile , pauvre et dont la vie paraît </font></font><font face="Arial"><font color="#b22222">ratée ; les traits du personnage valident vraiment l'idée du raté) </font></font></p>
<h3 style="text-align: justify;"><strong><span style="color:#000000;"><font face="Arial">Présence du personnage de La Pérouse dans le roman</font></span></strong></h3>
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<p style="text-align: justify;"><img alt="fm63.jpg" class="media" src="http://blog.ac-versailles.fr/motamot/public/fm63.jpg" /></p>
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<p style="text-align: justify;"><strong><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>Le personnage de La Pérouse</font></font></font></strong><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font> est présent dans deux chapitres de la première partie du roman, et dans quatre chapitres de la troisième partie du roman.</font></font></font></p>
<p style="text-align: justify;"><strong><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font><u>Partie I, chapitre 13, page 118 à 125</u></font></font></font></strong></p>
<p style="text-align: justify;"><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>Citation en exergue du chapitre : "<strong>On tire peu service des vieillards</strong>" – Vauvenargues.</font></font></font><span style="color:#B22222;"><font face="Arial"> ( à exploiter dans la dimension symbolique du personnage )</font></span><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font> </font></font></font><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>Le récit de la rencontre d'Edouard avec La Pérouse est raconté dans le journal d'Edouard, et lu par l'intermédiaire de Bernard, qui lit indiscrètement le journal du romancier, trouvé dans la valise qu'il a récupérée à la consigne. Cette <strong>rencontre entre Edouard et La Pérouse e</strong>st datée du 8 novembre.</font></font></font><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>Edouard se rend pour la première fois dans le nouvel appartement du couple La Pérouse, un appartement en entresol, plutôt dénué. Le vieux professeur vit dans le dénuement, il confesse ne plus avoir beaucoup d'élèves, et ne pas se faire payer par les élèves avec qui il aime travailler, comme cette élève qu'il prépare au conservatoire. Il sous-entend qu'il mettra fin à ses jours prochainement.</font></font></font><strong><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>La Pérouse</font></font></font></strong><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font> avoue ne plus s'entendre avec son épouse, et confie à Edouard l'existence de son petit-fils, Boris, fils de son fils et d'une de ses élèves russes, qu'il ne connaît pas.</font></font></font><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>Edouard part après lui avoir promis de revenir le voir souvent.</font></font></font></p>
<p><strong><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font><u>Partie I, chapitre 18, page 156 à 163</u></font></font></font></strong></p>
<p style="text-align: justify;"><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>La </font></font></font><strong><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>rencontre entre Edouard et La Pérouse</font></font></font></strong><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font> est relatée dans son nouveau journal, en date du jeudi, 7 heures.</font></font></font><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>Le conflit entre les époux La Pérouse est étalé au grand jour : Madame de La Pérouse ouvre la porte à Edouard, et se plaint de son époux, qui mange à toute heure du jour et de la nuit, et se relève la nuit pour lire en pleurant des lettres de feu son frère. Monsieur de La Pérouse les interrompt et se plaint de son épouse : elle ouvre toujours les fenêtres, elle mange trop, elle a séparé les meubles entre eux.</font></font></font><strong><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>La Pérouse</font></font></font></strong><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font> parle à nouveau de son suicide prochain, et remet à Edouard un titre de rente qu'il veut voir remettre à son petit-fils Boris.</font></font></font><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>Edouard promet d'aller à Saas-Fée, en Suisse, où réside le petit Boris, pour l'amener à La Pérouse avant sa mort.</font></font></font><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>L'ancien élève et le vieux professeur se quittent après une conversation sur l'art : La Pérouse a détesté assister à une représentation d'</font></font></font><em><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>Hernani</font></font></font></em><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font> de Victor Hugo il y a peu, il décrie également la musique moderne, dissonante, à laquelle il préférerait un accord parfait continu : "Un accord parfait continu ; oui, c'est cela : un accord parfait continu... Mais tout notre univers est en proie à la discordance" (p. 162)</font></font></font></p>
<p style="text-align: justify;"><strong><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font><u>Troisième partie, chapitre 1, pages 221 et 222</u></font></font></font></strong></p>
<p style="text-align: justify;"><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>Dans le journal d'Edouard en date du 22 septembre : Edouard raconte avoir laissé le petit Boris chez son grand-père ; lorsque Madame Sophroniska est revenue le chercher une heure plus tard, l'enfant boudait seul dans un coin. Edouard note que c'était une erreur de les laisser seuls. </font></font></font><span style="color:#B22222;"><font face="Arial">(peu utile ) </font></span></p>
<p style="text-align: justify;"><strong><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font><u>Troisième partie, chapitre 3, pages 240 – 247</u></font></font></font></strong></p>
<p style="text-align: justify;"><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>Journal d'Edouard en date du 29 septembre. Visite d'Edouard à La Pérouse, qui paraît très abattu. Il révèle qu'il a tenté de se suicider le mercredi dernier, après avoir vu Boris, mais qu'il n'a pas trouvé le courage d'appuyer sur la gâchette. Madame de La Pérouse est partie en maison de retraite, mais il lui en veut toujours, notamment d'avoir brûlé les lettres de feu son frère. Edouard propose à La Pérouse d'aller vivre à la pension Azaïs, près de Boris, et annonce qu'il reviendra le chercher le lendemain.</font></font></font></p>
<p style="text-align: justify;"><strong><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font><u>Troisième partie, chapitre 15, pages 342 à 346</u></font></font></font></strong></p>
<p style="text-align: justify;"><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>Narration extérieure, puis récit d'une visite d'Edouard à La Pérouse, à la pension Vedel, extrait du Journal d'Edouard.</font></font></font><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>La narration extérieure nous informe que La Pérouse, à présent devenu surveillant d'étude à la pension Vedel, est moqué par les élèves de la pension.</font></font></font><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>Edouard trouve que le vieux professeur de piano est affaibli. Il se plaint d'entendre, la nuit, un bruit dans le mur de sa chambre, et de ne pas avoir réussi à lier de véritable relation avec Boris. Il semble craindre les élèves. (</font></font></font><font face="Arial"><font color="#b22222">dégradation du personnage pour mimer la dégradation de la vieillesse ?</font></font><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>) </font></font></font></p>
<p style="text-align: justify;"><strong><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font><u>Troisième partie, chapitre 18</u></font></font></font></strong></p>
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<p style="text-align: justify;"><img alt="fm64.jpg" class="media" src="http://blog.ac-versailles.fr/motamot/public/fm64.jpg" /></p>
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<p style="text-align: justify;"><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>Poussé par ses camarades, Boris se suicide en pleine étude, avec le pistolet de son grand-père que les autres élèves lui ont fourni, et alors que La Pérouse surveille l'étude. </font></font></font><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>Edouard raconte alors sa rencontre suivante avec le vieil homme : La Pérouse ne lui a pas parlé du suicide de Boris ; mais il vivait une crise mystique, se demandant qui, de Dieu ou du Diable, parle, est le moins cruel.</font></font></font><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>Cet épisode clôt quasiment le livre : c'e</font></font></font><span style="color:#B22222;"><font face="Arial">st dire l'importance du personnage dans l'économie du roman (remarque fondamentale ) </font></span></p>
<h2 style="text-align: justify;"><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>Les modèles du personnage de La Pérouse</font></font></font></h2>
<p style="text-align: justify;"><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>Qui a inspiré André Gide pour la création du personnage de La Pérouse ?</font></font></font><span style="color:#B22222;"><font face="Arial">( ces informations sont importantes pour évoquer les ressemblances avec des modèles qui existent mais elles en sont pas indispensables pour traiter le sujet : il suffit de mentionner les difficultés de Gide à créer ce personnage ) </font></span></p>
<h4 style="text-align: justify;"><span style="color:#000000;"><font face="Arial"><strong>Pas Saint-Simon : Gide réfute cette hypothès</strong>e </font></span><span style="color:#B22222;"><font face="Arial">(passez assez vite sur ce point peu d'intérêt d'encombrer votre mémoire )</font></span></h4>
<p style="text-align: justify;"><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>Tout d'abord, notons que dans deux lettres présentées en appendice du </font></font></font><em><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>Journal des Faux-Monnayeurs</font></font></font></em><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>, André Gide rejette une source possible du personnage de La Pérouse : le modèle qu'aurait été Monsieur le Prince, tel qu'il est décrit par Saint-Simon dans ses </font></font></font><em><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>Mémoires</font></font></font></em><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>. </font></font></font><span style="color:#B22222;"><font face="Arial">(un premier modèle littéraire </font></span><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>) </font></font></font><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>En effet, une lectrice, Suzanne-Paul Hertz, écrit à Gide dans ces termes : "L'analogie frappante qui existe entre le mal dont est atteint La Pérouse dans les dernières années de sa vie, et celui dont souffrait Saint-Simon dans ses Mémoires, prouve que Saint-Simon vous a fourni la matière du chapitre III de la troisième partie de votre livre Les Faux-Monnayeurs" (JFM p. 109)</font></font></font><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>Gide reproduit également la réponse qu'il donne à cette lettre, en niant l'influence de Saint-Simon sur la construction du personnage de La Pérouse, et en affirmant que ce personnage a été forgé sur l</font></font></font><span style="color:#B22222;"><font face="Arial">e modèle de son professeur de piano</font></span><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font> : "Le cas de Monsieur le Prince offre en effet une saisissante analogie avec celui de mon vieux La Pérouse, mais c'est la réalité qui m'en avait fourni le modèle. La Pérouse a été inspiré, et jusque dans son suicide manqué, par un vieux professeur de piano, dont je parle longuement dans </font></font></font><em><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>Si le grain ne meurt</font></font></font></em><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font> (...)" (JFM pp. 111 – 112)</font></font></font></p>
<h4 style="text-align: justify;"><font face="Arial"><strong><font>L'image de Marc de Lanux, le professeur de piano</font></strong><font color="#f18700"><font face="Arial"><font> </font></font></font><font color="#b22222">(à citer , modèle plus intéressant) </font></font></h4>
<p style="text-align: justify;"><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>Ce "vieux professeur de piano, dont [Gide] parle longuement dans </font></font></font><em><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>Si le grain ne meurt</font></font></font></em><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>" (JFM, p. 112), c'est Marc de Lanux. Plusieurs traits de La Pérouse sont inspirés directement de l'ancien professeur de piano de Gide : le "suicide manqué" du personnage, qui ne trouve pas le courage d'appuyer sur la gâchette ; mais aussi son trouble, lorsqu'il vit à la pension Vedel, et qu'il croit entendre un bruit dans le mur.</font></font></font><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>Un autre épisode semble être en partie inspiré par l'histoire de Marc de Lanux : il s'agit de l'épisode des lettres brûlées par Madame de La Pérouse. En effet, La Pérouse se relève la nuit pour lire les lettres de feu son frère, et Madame de La Pérouse, exaspérée, décide un jour de brûler cette correspondance : "Savez-vous ce qu'elle a fait, avant de partir ? Elle a forcé mon tiroir et brûlé toutes les lettres de feu mon frère. Elle a toujours été jalouse de mon frère ; surtout depuis qu'il est mort. Elle me faisait des scènes quand elle me surprenait, la nuit, en train de relire ses lettres (...) On l'aurait dite pleine d'attentions ; mais je la connais : c'était de la jalousie. Elle n'a pas voulu me laisser seul avec lui." (p. 245)</font></font></font><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>Cet épisode est inspiré de deux événements :</font></font></font><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>Une expérience de Marc de Lanux : dans son Journal, Gide raconte que son professeur de piano aimait relire la correspondance qu'il entretenait avec son frère ; un jour, en trouvant les lettres en désordre, il se rendit compte que sa femme avait lu la correspondance, et il résolut de la brûler.</font></font></font><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>Une expérience de Gide lui-même : au retour d'un voyage en Angleterre avec son amant Marc Allégret, Gide réalisa que son épouse, Madeleine, jalouse, avait brûlé toute leur correspondance ; il vécut cette révélation comme un drame.</font></font></font><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>Le personnage de La Pérouse s'inspire donc </font></font></font><span style="color:#B22222;"><font face="Arial">du professeur de piano d'André Gide.</font></span><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>.. Mais aussi d'André Gide lui-même ! En fait l'écrivain s'est servi d'anecdotes personnelles et a fondu en un personnages à la fois des éléments de sa biographie et des souvenirs " </font></font></font><font face="Arial" style="color: rgb(178, 34, 34);">Il a l'impression que </font><font face="Arial"><font color="#b22222">c'est un portrait raté peut être parce que ce portrait reste trop marqué justement par les souvenirs mais pour le lecteur qui ignore les détails de le vie de l'écrivain, cet effet n'est pas du tout le même ; On pouvait donc construire une partie de la dissertation sur l'existence de ses ouvenirs personnels (le point de vue de Gide ) et ensuite le point de vue du lecteur </font></font></p>
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<p style="text-align: justify;"><img alt="fm61.jpg" class="media" src="http://blog.ac-versailles.fr/motamot/public/fm61.jpg" /></p>
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<h4 style="text-align: justify;"><font face="Arial"><font><strong>La Pérouse, héritier de Gide </strong>?</font></font><font color="#f18700"><font face="Arial"><font> (</font></font></font><span style="color:#B22222;"><font face="Arial">les ressemblances entre le personnage et l'écrivain sont intéressantes à citer mais on pourrait presque faire ce travail sur n'importe lequel des personnages du roman en partant du principe simple qu'un auteur met toujours un peu de lui dans ses </font><font face="Arial">personnages ; Cette enquête a donc un intérêt limité ) </font></span></h4>
<p style="text-align: justify;"><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>En effet, le personnage de La Pérouse pourrait s'inspirer, au moins en partie, de l'auteur lui-même.</font></font></font><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>Tout d'abord, rappelons l'épisode des lettres brûlées, qui, nous l'avons vu, est inspiré autant de Marc de Lanux que de Gide lui-même.</font></font></font><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>De plus, comme le note Pierre Masson dans </font></font></font><em><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>Lire les Faux-Monnayeurs</font></font></font></em><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>, "La Pérouse (...) rêve que la vie soit "un accord parfait continu", un peu comme Gide qui, dépossédé de ses lettres, s'écriait : "Mon oeuvre ne sera plus jamais que comme une symphonie où manque l'accord le plus tendre"" (Masson, P. ; </font></font></font><em><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>Lire les Faux-Monnayeurs</font></font></font></em><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>, p. 19) : ainsi, chez Gide comme chez La Pérouse, on retrouve non seulement l'intérêt pour la musique, mais aussi l'adéquation entre le thème de la musique et celui de la vie.</font></font></font><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>Enfin, comme le rappelle encore Pierre Masson, le mysticisme de La Pérouse à la fin du roman "pourrait rappeler celui que Gide ressentit pendant la guerre." ; </font></font></font><span style="color:#B22222;"><font face="Arial">On pourrait retirer cette partie : les ressemblances enter Gide et Lapérouse. </font></span></p>
<h4><strong><font face="Arial"><font>La difficulté de créer un personnage nouveau= un leitmotiv dans le Journal </font></font></strong></h4>
<p><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>Malgré les modèles du personnage de La Pérouse, Gide a également taché de créer un personnage indépendant ; en témoigne ce passage du JFM où il explique devoir réécrire le portrait de La Pérouse, pour le séparer davantage de ses modèles : "Si j'ai raté le portrait du vieux Lapérouse (sic), ce fut pour l'avoir trop rapproché de la réalité ; je n'ai pas su, pas pu perdre de vue mon modèle. Le récit de cette première visite est à reprendre. Lapérouse ne vivra et je ne le verrai que quand il aura complètement pris la place de l'autre. Rien encore ne m'a donné tant de mal. Le difficile c'est d'inventer, là où le souvenir vous retient." (JFM pp. 75 – 76) (</font></font></font><span style="color:#B22222;"><font face="Arial">ce travail finit donc sur la citation alors que votre dissertation prenait justement appui sur cette dernière ) </font></span></p>
<p><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>La Pérouse second volet: </font></font></font><span style="color:#B22222;"><font face="Arial">ils abordent dans cette seconde fiche les échecs du personnage et ses liens avec les thème principaux du roman .</font></span><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>..</font></font></font></p>
<h3><strong><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>La critique de la famille d'André Gide</font></font></font></strong></h3>
<p><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>Le </font></font></font><strong><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>thème de l'échec du modèle familial</font></font></font></strong><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font> est très présent dans l'œuvre d'André Gide. Ainsi, il écrivait dans </font></font></font><em><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>les Nourritures terrestres</font></font></font></em><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font> (1897) : "Familles ! Je vous hais ! Foyers clos ; portes refermées ; possessions jalouses du bonheur." Cette thématique est aussi présente dans </font></font></font><em><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>les Faux-Monnayeurs</font></font></font></em><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font> : ainsi, Edouard envisage d'intituler l'un des chapitres de son roman "Le régime cellulaire", et se propose pour épigraphe : "La famille... cette cellule sociale" de Paul Bourget.</font></font></font><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>Pour Gide, la famille est un endroit clos, dans lequel le bonheur ne peut s'accomplir. Ceci s'illustre chez nombre de personnages du roman, mais particulièrement, peut-être, dans le </font></font></font><strong><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>personnage de La Pérouse</font></font></font></strong><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>, qui échoue en tant que mari, en tant que père, et en tant que grand-père.</font></font></font></p>
<h3><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>La Pérouse : l'échec d'un mari</font></font></font></h3>
<h4><span style="color:#000000;"><strong><font face="Arial">Le couple La Pérouse</font></strong></span></h4>
<p><strong><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>La Pérouse</font></font></font></strong><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font> dit avoir aimé sa femme, dans les premiers temps de leur mariage : "Les premiers temps de notre ménage avaient été charmants. J'étais très pur quand j'avais épousé madame de La Pérouse. Je l'aimais avec innocence... oui, c'est le meilleur mot, et je ne consentais à lui reconnaître aucun défaut. Mais nos idées n'étaient pas les mêmes sur l'éducation des enfants." (p. 123)</font></font></font><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>C'est donc l'éducation de leur fils qui sépara les époux La Pérouse. Il est fait par La Pérouse un portrait très dur de son épouse : "Elle devient complètement folle. Elle ne sait plus quoi inventer" (p. 122). Le vieil homme fait à Edouard le récit de leurs disputes : Madame de La Pérouse espionnerait Monsieur de La Pérouse, lui reprochant de manger de nuit, tandis qu'il lui reproche de trop manger ; elle aurait partagé les meubles de l'appartement ; elle ouvre toujours les fenêtres en prétendant étouffer... et elle finira par brûler les lettres du défunt frère de La Pérouse. La rupture du couple est consommée dans la troisième partie du roman : Madame de La Pérouse part en maison de retraite, tout en pensant que son mari l'a faite enfermer dans un asile d'aliénés. Le portrait de Madame de La Pérouse est donc extrêmement péjoratif, d'autant qu'Edouard commente également : "Ses traits m'ont paru plus durs, son regard plus aigre, son sourire plus faux que jamais" (p. 156) (</font></font></font><span style="color:#B22222;"><font face="Arial">on note ici qu'Edouard prend le parti de son professeur de piano mise lecteur peut s'interroger sur son objectivité car la scène est toujours vue à travers son Journal ) </font></span></p>
<h4><strong><font face="Arial"><font>La critique du modèle conjugal</font></font></strong></h4>
<figure style="float: right; margin: 0 0 1em 1em;"><img alt="fm65.jpg" class="media" src="http://blog.ac-versailles.fr/motamot/public/fm65.jpg" />
<figcaption> </figcaption>
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<p><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>L'échec du couple participe à la critique du modèle conjugal, comme le commente Edouard : "Il reste que voici deux êtres, attachés l'un à l'autre pour la vie, et qui se font abominablement souffrir. J'ai souvent, remarqué chez des conjoints, quelle intolérable irritation entretient chez l'un la plus petite protubérance du caractère de l'autre, parce que la "vie commune" fait frotter celle-ci toujours au même endroit. <strong>Et si le frottement est réciproque, la vie conjugale n'est plus qu'un enfer"</strong> (FM, p. 157)</font></font></font><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>Cette critique participe bien sûr du thème </font></font></font><span style="color:#B22222;"><font face="Arial">de la décristallisation de l'amour,</font></span><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font> présent dans le Journal des Faux-Monnayeurs : "Si la "cristallisation" dont parle Stendhal est subite, c'est le lent travail contraire de </font></font></font><em><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>décristallisation</font></font></font></em><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>, le pathétique ; à étudier. </font></font></font><span style="color:#B22222;"><font face="Arial">Quand le temps, l'âge, dérobe à l'amour, un à un, tous ses</font><em><font face="Arial"> points d'appui</font></em><font face="Arial"> (...)" (JFM, p. 35)</font></span></p>
<h2><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>La Pérouse : l'échec d'un père</font></font></font></h2>
<p style="text-align: justify;"><strong><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>La Pérouse</font></font></font></strong><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font> a échoué en tant que père. Son fils est absent du roman : il est déjà mort quand on parle de lui, un mystère semble entourer son existence, son prénom n'est pas mentionné, Edouard lui-même ignorait que son vieux professeur de piano ait eu un fils : "Je fis un geste d'étonnement, car je croyais le ménage La Pérouse sans enfants. Il releva son front, qu'il avait gardé dans ses mains, et, sur un ton plus calme : "Je ne vous ai jamais parlé de mon fils ? ... Ecoutez, je veux tout vous dire. Il faut aujourd'hui que vous sachiez tout. Ce que je vais vous raconter, je ne puis le dire à personne..." (FM, p. 123)</font></font></font><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>Le fils de La Pérouse aurait conspiré contre lui, avec son épouse : "C'est maintenant seulement que je comprends que toute ma vie j'ai été dupe. Madame de La Pérouse m'a roulé ; mon fils m'a roulé ; tout le monde m'a roulé (...)" (p. 120) ; "Ils se concertaient contre moi. Elle lui apprenait à mentir..." (p. 123).</font></font></font><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>Le </font></font></font><strong><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>fils de La Pérouse</font></font></font></strong><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font> a entretenu une liaison avec l'une des élèves du professeur, une jeune Russe ; et le couple illégitime est parti en Pologne et a vécu avec elle plusieurs années, avant de mourir. </font></font></font></p>
<h2 style="text-align: justify;"><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>La Pérouse : l'échec d'un grand-père</font></font></font></h2>
<h3><span style="color:#000000;"><strong><font face="Arial">L'absence de Boris</font></strong></span></h3>
<p><strong><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>La Pérouse</font></font></font></strong><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font> est aussi un </font></font></font><strong><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>grand-père</font></font></font></strong><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font> : de l'union entre son fils et son élève est né le jeune Boris, alors âgé de treize ans. Dans la première partie du roman, le vieil homme ne connaît pas son petit-fils, et il en souffre : "Ses yeux s'étaient de nouveau remplis de larmes ; il tendait la main vers la photographie, comme désireux de la reprendre vite" (p. 124)</font></font></font><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>Aussi à la fin de la première partie du roman Edouard promet-il à La Pérouse de lui amener son petit-fils, dont il avait appris le lieu de résidence : à Saas-Fée, en Suisse.</font></font></font></p>
<h3><strong><font face="Arial"><font>Une rencontre stérile : mais</font></font></strong><font color="#f18700"><font face="Arial"><font> </font></font></font><span style="color:#B22222;"><font face="Arial">une fausse piste réussie </font></span></h3>
<p style="text-align: justify;"><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>Cependant, la rencontre entre le vieil homme et Boris se passe mal, ce qui est d'autant plus tragique que le vieil homme a attendu de nombreuses années ces retrouvailles, et a même reculé la date de son suicide, afin de pouvoir rencontrer l'enfant.</font></font></font><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>Ainsi, Edouard a laissé seul le petit Boris avec son grand-père pendant une heure, pour leur première rencontre : "Sophroniska a trouvé le vieux assis devant une paire de dames ; l'enfant, dans un coin, à l'autre bout de la pièce, boudait. "C'est curieux, a dit La Pérouse tout déconfit ; il avait l'air de s'amuser ; mais il en a eu assez tout à coup. Je crains qu'il ne manque un peu de patience..." C'était une erreur de les laisser seuls trop longtemps." (p. 222) </font></font></font><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>La distance entre Boris et La Pérouse ne cesse de croître, même lorsqu'ils habitent sous le même toit, puisque La Pérouse surveille l'étude de la pension Azaïs, où Boris étudie : "(...) Vous savez, il ne me parle pas beaucoup. Il est très renfermé... Je crains que cet enfant n'ait le cœur un peu sec" (p. 345). La Pérouse raconte encore comment son petit-fils ne se retourne pas pour lui dire au revoir, quand il part au lycée.</font></font></font><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>L'échec de cette rencontre est d'autant plus tragique que La Pérouse semble n'être retenu à la vie que par Boris : ainsi, au chapitre III de la partie III, il prétend ne plus vivre, avoir voulu se suicider le jour de sa rencontre avec Boris, et seule cette évocation lui rend le sourire : ""Depuis mercredi soir, Monsieur de La Pérouse a cessé de vivre" (...) "N'est-ce pas précisément mercredi que le petit Boris est venu vous voir ?" Il tourna la tête vers moi ; un sourire, comme l'ombre de celui d'autrefois, au nom de Boris, éclaira ses traits (...)" (p. 241).</font></font></font></p>
<h3><span style="color:#000000;"><strong><font face="Arial">La mort de Boris</font></strong></span></h3>
<p><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>La mort du petit Boris est, en quelque sorte, le point d'orgue de l'échelle des valeurs familiales, incarnées dans le </font></font></font><strong><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>personnage de La Pérouse</font></font></font></strong><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>.</font></font></font></p>
<figure style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;"><img alt="fm68.jpg" class="media" src="http://blog.ac-versailles.fr/motamot/public/fm68.jpg" />
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</figure>
<p><strong><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font><u>Les circonstances de la mort de Boris : une responsabilité de La Pérouse ?</u></font></font></font></strong></p>
<p style="text-align: justify;"><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>Tout d'abord, rappelons les circonstances de la mort du petit Boris : celui-ci se donne la mort, en pleine étude, poussé par ses camarades de la "confrérie des hommes forts."</font></font></font><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>Si </font></font></font><strong><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>La Pérouse</font></font></font></strong><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font> n'est pas directement responsable de cette mort tragique, mi-suicide, mi-meurtre, les circonstances accentuent une impression de culpabilité :<font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>Tout d'abord, La Pérouse surveillait l'étude lors de la mort de son petit-fils, et lui adressa les dernières paroles qu'il entendit : "La Pérouse se pencha. Et d'abord il ne comprit pas ce que faisait son petit-fils, encore que l'étrange solennité de ses gestes fût de nature à l'inquiéter. De sa voix la plus forte, et qu'il tâchait de faire autoritaire, il commença : "Monsieur Boris, je vous prie de retourner immédiatement à votre..." (p. 374)<font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>De plus, Boris met fin à ses jours avec son pistolet, le pistolet qu'il réservait à son propre suicide : "Mais soudain il reconnut le pistolet ; Boris venait de le porter à sa tempe." (p. 374)<font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>La Pérouse demeure immobile : "La Pérouse comprit et sentit aussitôt un grand froid, comme si le sang se figeait dans ses veines. Il voulut se lever, courir à Boris, le retenir, crier... Une sorte de râle rauque sortit de ses lèvres ; il resta figé, paralytique, secoué d'un grand tremblement" (p. 374)<font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>Enfin, rappelons que l'échec des relations entre La Pérouse et son petit-fils est également une des raisons du drame : si la communication avait été possible, peut-être le grand-père aurait-il réalisé les circonstances dans lesquelles Boris se trouvait (désespoir après la mort de Bronja, influence néfaste des camarades de classe).</font></font></font></font></font></font></font></font></font></font></font></font></font></font></font></p>
<p><strong><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font><u>L'ironie tragique de la mort de Boris</u></font></font></font></strong></p>
<p style="text-align: justify;"><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>La mort de Boris pourrait relever de l'ironie tragique, c'est-à-dire qu'elle aurait pu être précipitée par La Pérouse... alors même que ses intentions étaient absolument contraires !</font></font></font><strong><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>La Pérouse</font></font></font></strong><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font> voulait une véritable relation familiale avec Boris, mais l'échec de leur rencontre a renforcé la solitude et la vulnérabilité de Boris...</font></font></font><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>... et surtout, La Pérouse a été incapable de mettre fin à ses jours alors qu'il le désirait ("Et je n'ai pas tiré. Je n'ai pas pu... Au dernier moment, c'est honteux à dire... je n'ai pas eu le courage de tirer" p. 243), et c'est finalement son petit-fils qui meurt, par l'arme qui devait être l'instrument de la mort de La Pérouse, alors même qu'il voulait préserver sa vie.</font></font></font><span style="color:#B22222;"><font face="Arial">(on peut y voir une réussite du diable et également de l'écrivain avec cette ironie tragique ) </font></span></p>
<p style="text-align: justify;"><strong><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font><u>La Pérouse, anéanti par la mort de Boris</u></font></font></font></strong></p>
<p style="text-align: justify;"><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>La mort de Boris sacre l'échec des valeurs familiales pour La Pérouse : il est anéanti par la mort de son petit-fils, non pas anéanti de douleur, mais bien anéanti en tant qu'homme.</font></font></font><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>Ainsi, lorsqu'Edouard lui rend visite, La Pérouse ne lui parle pas du suicide de son petit-fils, alors même qu'il s'est produit sous ses yeux : il évoque la fin du bruit qu'il entendait dans le mur, et la lutte entre le divin et le démon.</font></font></font><strong><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>La Pérouse</font></font></font></strong><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>, personnage qui se définit régulièrement par ses relations familiales, est réduit à néant par leur échec. Le roman se clôture sur l'image du vieil homme détruit, soulignant ainsi son importance dans le roman.</font></font></font></p>
<p style="text-align: justify;"><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>Le </font></font></font><strong><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>personnage de La Pérouse</font></font></font></strong><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font> représente donc l'</font></font></font><strong><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>échec des valeurs familiales traditionnelles</font></font></font></strong><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font> :</font></font></font><font face="Arial" style="color: rgb(178, 34, 34);"> il s'agit donc bien volontairement de faire le portrait d'un homme quia raté sa vie familiale notamment et qui s'est montré incapable de nouer ou de conserver des relations avec son fils et son petit-fils ; l'échec de sa relation avec B</font><font face="Arial"><font color="#b22222">oris redouble l'échec qu'il a essuyé avec son fils. La tentative de réparation avec la génération suivante se solde à nouveau par un cuisant échec. De plus l'élement féminin dans le roman apparaît ici de manière presque caricaturale comme un facteur de séparation entre les hommes de la famille . Madeleine, la femme de Gide lui a fait plusieurs scènes terribles quand il l'a quittée pour vivre avec Marc Allégret. </font></font></p>
<p><font color="#4d5154" face="Arial">La troisième partie de cette étude aborde la </font><span style="color:#B22222;"><font face="Arial">dimension symbolique </font></span><font color="#4d5154" face="Arial">du personnage . </font></p>
<p><strong><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>La Pérouse</font></font></font></strong><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>, seul protagoniste d'homme âgé des </font></font></font><em><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>Faux-Monnayeurs </font></font></font></em><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>de Gide, est l'incarnation, dans le roman, de la </font></font></font><strong><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>vieillesse</font></font></font></strong><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>.</font></font></font></p>
<h3><strong><span style="color:#000000;"><font face="Arial">Le portrait de la vieillesse</font></span></strong><font color="#f18700"><font face="Arial"><font> </font></font></font></h3>
<figure style="float: right; margin: 0 0 1em 1em;"><img alt="fm69.jpg" class="media" src="http://blog.ac-versailles.fr/motamot/public/fm69.jpg" />
<figcaption> </figcaption>
</figure>
<p style="text-align: justify;"><strong><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>La Pérouse</font></font></font></strong><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font> est le seul </font></font></font><strong><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>personnage de vieillard du roman</font></font></font></strong><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font> : il est caractérisé par son âge, et ce dès la première description dont il fait l'objet, dans le récit du mariage de Laura, où il joue de l'orgue : "Le vieux La Pérouse à l'harmonium ; son visage vieilli, plus beau, plus noble que jamais, mais son œil sans plus cette flamme admirable qui me communiquait sa ferveur, du temps de ses leçons de piano" (FM, p.101). La vieillesse de La Pérouse est rattachée à la noblesse, mais aussi à la perte de l'élan, du personnage. Dans son </font></font></font><em><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>Journal</font></font></font></em><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>, Gide caractérise également toujours La Pérouse par son âge : il l'appelle ainsi le "vieux Lapérouse" (JFM, p. 75), ou encore, plus affectueusement, "mon vieux" (JFM, p. 111). Enfin, la vieillesse de La Pérouse est soulignée par la citation mise en exergue au début du chapitre XIII de la première partie : "On tire peu de service des vieillards" (Vauvenargues, FM p. 118) ; une citation qui rappelle l'inutilité des vieillards dans la société ; ce que rappelle La Pérouse lui-même.</font></font></font><strong><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>Le personnage de La Pérouse</font></font></font></strong><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font> souligne l'originalité qu'est la présence d'un personnage de vieux dans un roman, et explique cela par le désintérêt des jeunes, et donc des écrivains, envers la vieillesse : "Pourquoi est-il si rarement question des vieillards dans les livres ?... Cela vient, je crois, de ce que les vieux ne sont plus capables d'en écrire et que, lorsqu'on est jeune, on ne s'occupe pas d'eux. Un vieillard ça n'intéresse plus personne..." (FM, p. 120) </font></font></font><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>En outre, </font></font></font><strong><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>La Pérouse</font></font></font></strong><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font> met en scène cette vieillesse, en s'illustrant comme quelqu'un de véritablement conformiste : il raconte ainsi à Edouard avoir été scandalisé par l'immoralité d'une pièce de Victor Hugo à laquelle il a assisté, </font></font></font><em><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>Hernani</font></font></font></em><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>, une pièce qui avait été jugée immorale et choquante lors de sa première représentation en...1838.</font></font></font> <font color="#b22222">Ce personnage incarne donc également un monde révolu et des valeurs désuètes qui appartiennent aux générations précédentes ; on peut souligner son originalité dans la mesure où les romans ne donnent généralement que très peu de place au vieillards ; Sur ce point on pourrait parler de réussite ; Gide a réussi à se montrer original en faisant le choix de ce portrait de vieillard.</font></p>
<p style="text-align: justify;"><strong><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font><u>La déchéance physique </u></font></font></font></strong><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>Cette déchéance physique est marquée dès la première visite d'Edouard à son ancien professeur : la tenue de La Pérouse est très négligée : "Il était en bras de chemise et portait sur la tête une sorte de bonnet blanc jaunâtre, où j'ai fini par reconnaître un vieux bas (de madame de La Pérouse sans doute) dont le pied noué ballottait comme le gland d'une toque contre sa joue" (FM, p. 118). Cette déchéance se ressent, plus généralement, dans l'attitude du vieillard : il "trott[e] à petits pas" (p. 119).</font></font></font></p>
<p style="text-align: justify;"><strong><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font><u>La déchéance sociale </u></font></font></font></strong><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>Cette déchéance physique est à liée à une déchéance sociale : plus personne ne vient voir les époux La Pérouse. Ainsi, voici l'échange qu'il a avec Edouard, lorsque celui-ci le croise au mariage de Laura : "Il m'a dit un peu tristement, mais sur un ton où n'entrait nul reproche : "Vous m'oubliez un peu, je crois." Prétexté ne sait quelles occupations pour m'excuser d'être resté si longtemps sans le voir ; promis pour après-demain ma visite" (FM, p. 103)</font></font></font><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>Edouard se rend compte de la solitude du couple La Pérouse : "C'est madame de La Pérouse qui est venue m'ouvrir. Il y avait plus de deux ans que je ne l'avais revue ; elle m'a pourtant aussitôt reconnu. (Je ne pense pas qu'ils reçoivent beaucoup de visites)" (FM, p. 156).</font></font></font></p>
<p style="text-align: justify;"><strong><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font><u>La déchéance professionnelle</u></font></font></font></strong><strong><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>La Pérouse</font></font></font></strong><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font> n'a plus besoin de s'habiller ou de bien se tenir, car il n'a plus d'occupation professionnelle. Le professeur de piano a perdu ses élèves, ses méthodes d'enseignement sont démodées : "C'est comme pour les leçons que je donne : les élèves trouvent que mon enseignement les retarde ; elles veulent aller plus vite que moi. Elles me lâchent... (...)" Il ajouta à voix si basse que je l'entendis à peine : "Je n'en ai presque plus..."" (FM, p. 119) </font></font></font><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>Cette déchance professionnelle amène La Pérouse à reconsidérer son utilité dans la société, et par conséquent à envisager le suicide : "Je sais qu'il sera temps bientôt. Je commence à gagner moins que je ne coûte ; et cela m'est insupportable. Il est un certain point que je me suis promis de ne pas dépasser" (FM p. 121)</font></font></font><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>Effectivement, </font></font></font><strong><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>La Pérouse</font></font></font></strong><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font> apparaît comme un homme profondément désespéré, voire dépressif – une situation à relier à sa vieillesse.</font></font></font></p>
<h2 style="text-align: justify;"><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>Un homme dépressif</font></font></font></h2>
<p style="text-align: justify;"><strong><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font><u>La tristesse</u></font></font></font></strong></p>
<p style="text-align: justify;"><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>Dans </font></font></font><em><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>les Faux-Monnayeurs,</font></font></font></em><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font> La Pérouse est d'emblée qualifié de triste : "j'ai senti, dans le sourire qu'il m'adressait, tant de tristesse (...)" (p. 101), "il m'a dit un peu tristement (...)" (p. 103). La Pérouse est effectivement un homme profondément malheureux : lorsqu'Edouard lui rend finalement visite, il ne peut que constater son profond désespoir : "Le soir tombait. Je ne distinguais déjà presque plus les traits de mon vieux maître ; mais soudain a jailli la lueur du réverbère voisin, qui m'a montré sa joue luisante de larmes" (FM, p. 120).</font></font></font><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>Cette tristesse est à rapprocher de la grande solitude de La Pérouse : il ne s'entend plus avec sa femme, il a perdu son fils, il n'a jamais connu son petit-fils Boris, dont on lui a longtemps caché l'existence... Après les retrouvailles avec Boris, la tristesse du vieil homme naîtra de leur impossibilité à s'entendre.</font></font></font></p>
<p style="text-align: justify;"><strong><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font><u>La méfiance envers les autres</u></font></font></font></strong></p>
<p style="text-align: justify;"><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>Si La Pérouse est un homme seul, cette solitude est encore accentuée par la méfiance qu'il entretient envers les autres : ainsi, il est persuadé d'une conspiration générale envers lui. "C'est seulement maintenant que je comprends que toute ma vie j'ai été dupe. Madame de La Pérouse m'a roulé ; mon fils m'a roulé ; tout le monde m'a roulé ; le Bon Dieu m'a roulé..." (FM, p. 120). Il</font></font></font><span style="color:#B22222;"><font face="Arial"> sombre alors dans une paranoïa qui es rapproche de la folie et qui motivera les hallucinations auditives dans la pension. </font></span></p>
<p><strong><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font><u>Un comportement caricatural</u></font></font></font></strong></p>
<figure style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;"><img alt="fm67.jpg" class="media" src="http://blog.ac-versailles.fr/motamot/public/fm67.jpg" />
<figcaption> </figcaption>
</figure>
<p style="text-align: justify;"><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>La Pérouse met en scène son mal-être avec un comportement pour le moins caricatural, qui s'illustre à plusieurs reprises dans le roman. Ainsi, lorsqu'Edouard lui rend visite après lui avoir amené le petit Boris, La Pérouse s'obstine à parler de lui-même à la troisième personne, comme s'il était quelqu'un d'autre, et en prétendant être mort – à tel point qu'Edouard doit "entrer dans son jeu", comme s'il était un enfant, pour communiquer avec lui : ""Monsieur de La Pérouse n'a pas de fièvre. Il n'a plus rien. Depuis mercredi soir, Monsieur de La Pérouse a cessé de vivre." J'hésitais si le mieux n'était pas d'entrer dans son jeu" (p. 241).</font></font></font><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>Cette mise en scène caricaturale de son mal-être ne fait que s'accentuer dans la troisième partie du roman : par exemple, lorsqu'Edouard lui rend visite au chapitre XV, il montre son mal-être physique en assurant aller très bien :</font></font></font><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>"Il s'est replié sur un des bancs, tout de biais, après de vains efforts pour introduire sous le pupitre ses jambes trop longues. "Non, non. Je suis très bien, je vous assure." Et le ton de sa voix, l'expression de son visage, disaient : "Je suis affreusement mal et j'espère que cela saute aux yeux ; mais il me plaît d'être ainsi ; et plus je serai mal, moins vous entendrez ma plainte."" (p. 343 ) </font></font></font><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>Il continue à se comporter ainsi avec Edouard : "J'ai taché de plaisanter, mais n'ai pu l'amener à sourire. Il affectait une manière cérémonieuse et comme gourmée, propre à maintenir entre nous de la distance (...)" (p. 343). </font></font></font><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>Ce comportement caricatural ne cessera de s'accentuer jusqu'à la crise mystique de La Pérouse, dans le dernier chapitre du roman.</font></font></font><span style="color:#B22222;"><font face="Arial">Gide a réussi à construire la dégradation du personnage pour aboutir à cette crise mystique essentielle dans le roman . </font></span></p>
<h3 style="text-align: justify;"><font face="Arial"><font><strong>Le désir de la mort </strong></font></font><font color="#f18700"><font face="Arial"><font>:</font></font></font><span style="color:#B22222;"><font face="Arial"> un thème </font><font face="Arial">essentiel </font></span></h3>
<p><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>En outre, le mal être profond du personnage s'illustre également dans son désir de mettre fin à ses jours.</font></font></font></p>
<p><strong><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font><u>La volonté de se suicider</u></font></font></font></strong></p>
<p style="text-align: justify;"><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>Le </font></font></font><strong><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>thème du suicide</font></font></font></strong><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font> parcourt</font></font></font><em><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font> les Faux-Monnayeurs</font></font></font></em><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>, mais c'est </font></font></font><strong><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>La Pérouse</font></font></font></strong><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font> qui l'introduit. Ce désir de mort est la conséquence du sentiment dépressif du personnage.</font></font></font><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>Ainsi, dès qu'Edouard lui rend visite pour la première fois dans les FM, La Pérouse évoque son suicide prochain, en s'interrogeant également sur sa moralité : "Est-ce que vous trouvez, vous aussi, que c'est mal ? Je n'ai jamais pu comprendre pourquoi la religion nous interdisait cela" (FM p. 121).</font></font></font><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>Dans la troisième partie du roman, La Pérouse raconte à Edouard ne pas avoir eu le courage de se suicider, alors même qu'il avait arrêté la date de sa mort ; suite à cela, Edouard demande à ce qu'il lui remette ses pistolets, mais La Pérouse s'y refuse, prétextant le souvenir de son frère : "Vous n'avez plus de crainte à avoir. Ce que je n'ai pas fait ce jour-là, je sais que je ne pourrai jamais le faire. Mais ils sont le seul souvenir qu'il me reste à présent de mon frère, et j'ai besoin qu'ils me rappellent également que je ne suis qu'un jouet entre les mains de Dieu" (FM p. 246) </font></font></font><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>Ces paroles rappellent l'ironie tragique du dénouement du roman, puisque c'est finalement Boris, le petit-fils bien-aimé de </font></font></font><strong><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>La Pérouse</font></font></font></strong><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>, qui mettra fin à ses jours devant son grand-père, avec ces mêmes pistolets. </font></font></font><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>Des trois personnages ayant un lien avec le suicide dans le roman, La Pérouse est le seul qui ne met pas en acte ses pensées suicidaires – Olivier fait une tentative de suicide ratée, Boris meurt d'un suicide qui est aussi un meurtre – et pourtant, c'est bien lui le plus malheureux.</font></font></font></p>
<p style="text-align: justify;"><strong><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font><u>L'étrange maladie</u></font></font></font></strong></p>
<p><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>Dans le </font></font></font><em><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>Journal des Faux-Monnayeurs,</font></font></font></em><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font> André Gide rapproche la tentative de suicide de La Pérouse du mal dont il souffre à la fin du roman – en rappelant que les deux éléments, qui rappellent la déchéance du vieil homme, viennent du personnage de Marc de Lanux. </font></font></font><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>En effet, La Pérouse entend un bruit dans le mur, près de son lit, qui reste inaudible à Edouard : "On dirait un grignotement. J'ai tout essayé pour ne plus l'entendre" (FM, p. 345)</font></font></font><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>Ce n'est qu'après la mort du petit Boris que La Pérouse cessera d'entendre ce bruit.</font></font></font></p>
<p style="text-align: justify;"><strong><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>La Pérouse</font></font></font></strong><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font> incarne, </font></font></font><span style="color:#B22222;"><font face="Arial">également</font></span><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font> dans le roman, le </font></font></font><strong><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>thème de la vieillesse</font></font></font></strong><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font> ; vieil homme triste et solitaire, il sombre dans la dépression tout au long du roman. Pourtant, si la tristesse montrée par La Pérouse touche parfois à la caricature, le vieux professeur de piano n'accomplira pas son désir de suicide : c'est Boris, la seule lumière dans la vie du vieil homme, qui, ironiquement, se suicidera sous ses yeux. </font></font></font><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>André Gide clôt le roman </font></font></font><em><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>les Faux-Monnayeurs</font></font></font></em><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font> sur une </font></font></font><strong><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>description de La Pérouse</font></font></font></strong><font color="#4d5154"><font face="Arial"><font>, qui semble avoir perdu tout sens de la réalité, puisqu'il n'évoque même pas la mort terrible de Boris, et qu'il paraît être en proie à un délire mystique. </font></font></font><span style="color:#B22222;"><font face="Arial">La déchéance du vieil homme s'est donc poursuivie tout au long du roman. Le portrait ne semble pas du tout raté pour le lecteur; Au contraire, il a pu entrevoir à travers le personnage les thèmes essentiels du roman et un certain nombre de réflexions philosophique sur la relation de l'homme avec sa mort et les conséquences du très grand âge, la décristallisation amoureuse , la difficulté des relations familiales ; C'est un portrait particulièrement réussi pour le lecteur car il concentre véritablement la plupart des thèmes du roman qu'il montre à leur paroxysme. Le vieux Lapérouse illustre à la fois L'homme face à sa famille, l'homme face à l'amour et l'homme face à Dieu là où justement la plupart des personages gidiens n'incarnent qu'un de ces trois aspects;, en 6 apparitions et à lui seul, il réunit les trois dimensions . </font></span></p>
<p>Voilà un plan détaillé possible <br />
I <strong>Le personnage La Pérouse peut sembler à Gide un portrait raté .</strong>..car (recherche des causes ..) </p>
<p>1, <strong>Il n' apas totalement réussi à s'affranchir des modèles </strong></p>
<p>s'est inspiré de son prof de piano et de certains de se souvenirs (citer ce que vosu pouvez ) : n'a pas réussi à se détacher, à innover suffisamment </p>
<p>2. <strong>il n'a pas réussi à créer un personnage indépendant </strong>: n'est qu'un liant avec Edouard </p>
<p>Les rencontres ne sont vues que par Edouard , dans son Journal et le personnage n'a pas d'existence autonome ; il est juste imbriqué dans une narration qui ne relate que des bribes éparses de son existence ( narration de la visite d'Edouard , crise mystique ) ; il ne laisse pas vraiment de souvenir marquant pour certains lecteurs qui le détestent </p>
<p>3. <strong>Il n'a pas réussi à créer un personnage auquel on s'attache</strong> (discutable ) </p>
<p>personnage agaçant, pathétique mais dépressif et geignard : mésentente conjugale sordide, a des côtés d'enfant capricieux ; la dimension pathétique est parfois concurrencée par une forme de comportement caricatural qui laisse peu de place à l'émotion </p>
<p> II En fait c'est vraiment <strong>le portrait total d'un immense ratage </strong>, un véritable naufrage voulu par Gide pour les besoins de sa démonstration </p>
<p>1.<strong> Une vie entièrement marquée par les échecs ;</strong> </p>
<p>(citer tous les échecs ) </p>
<p>le domaine professionnel, (n'a plus d'élèves et ensuite en sera pas respecté mais moquée <strong>il est devenu manifestement impropre à ce qu'on attendait de lui <span style="color:#B22222;">(</span></strong><span style="color:#B22222;">phrase très dure à la fin du roman quand les parents retirent leurs élèves de la pension </span><strong><span style="color:#B22222;">)</span> </strong></p>
<p> le domaine familial : mari aigri, couple qui traduit la <span style="color:#B22222;">décristallisation</span> , père et grand-père qui échoue à nouer le lien </p>
<p>2. <strong>un homme dégradé par sa vieillesse</strong> </p>
<p>Gide a surtout réussi le portrait d'un homme rongé par la vieillesse : c'est une longue dégradation pour le personnage et une réflexion sur la place des vieux dans la société; un portrait original car rare dans les romans (citation de Vauvenargues) </p>
<p>3. <strong>un homme tenté par le désir d'en finir </strong></p>
<p>il rate son suicide (encore un échec peut être mai peut- être pas ) car cela peut aussi être le signe que la vie le retient pourtant en dépit de ses malheurs ; Gide très préoccupé par cette question qui es reflète dans le roman .</p>
<p>III <strong>Et c'est pour cela que c'est une véritable réussite d'avoir concentré autant de choses importantes dans un seul personnage mineur</strong> </p>
<p>1. <strong>Lapérouse est un concentré des thèmes essentiels du roman : </strong></p>
<p>on le voit peu mais il véhicule des idées essentielles au yeux de l'auteur notamment l'ironie du sort avec la scène du suicide de Boris sous ses yeux : il réunit à leur paroxysme des interrogations sur la famille et la difficulté des relations intergénérationnelles; le thème du batârd est également convoqué avec les circonstances de la naissance de Boris </p>
<p>2. <strong>C'est un instrument déterminant pour la construction du récit : </strong></p>
<p>la visite d'Edouard génère le départ à Saas-fée et le changement de cadre, l'arrivée de nouveaux personnages et le retour à Paris avec le passage obligé par la pension Vedel qui devient alors centrale dans l'intrigue : il éclaire le personnage d''Edouard d'un jour nouveau et sera <span style="color:#B22222;">l'instrument du destin</span> ; son rôle dans l'architecture narrative est primordial ; </p>
<p>3; <strong>c'est le personnage de clôture qui rappelle le rôle central du démon </strong></p>
<p>la <span style="color:#B22222;">crise mystique</span> qui marque le dénouement nous rappelle que l'auteur l'a choisi lui pour le final : il a donc le mot de la fin alors que Bernard et même Edouard passent au second plan ; il considère que son petit-fils a été plus courageux que lui ..il est devenu manifestement impropre à ce qu'on attendait de lui mais il sourit quand Edouard vient le retrouver à la pension après la mort de Boris (Edouard s'attendait à des larmes ) ; là encore Gide a réussi à éviter l'évolution prévisible du personnage (thème de la fausse piste ) ; Lapérouse semble apaisé dans le silence : il s'exprime comme un musicien "Nous n'avons pas d'oreilles pour écouter la voix de Dieu ..le diable et le bon Dieu ne font qu'un ..il s'amuse avec nous comme un chat avec la souris qu'il tourmente.La cruauté voilà le premier des attributs de Dieu .. Edouard y voit "u<strong>ne indirecte expression de sa douleur, trop étonnante pour pouvoir être contemplée fixement " Cette dernière phrase à elle seule atteste de l'importance du personnage </strong></p>
<p> </p>
<p> </p>
<p> </p>
<p> </p>
<p> </p>Les faux-Monnayeurs : principes de composition du romanurn:md5:735612c9e92437020c61f76fe5c5a1fb2017-03-25T09:50:00+01:002020-05-03T10:43:14+02:00philaminte17gide; roman<figure style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;"><img alt="gide_42.jpg" class="media" src="http://blog.ac-versailles.fr/motamot/public/gide_42.jpg" />
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<p style="text-align: justify;"> Un point d'abord sur ce qui existe : En 1925, quelles sont les attentes des lecteurs de roman et qu'est-ce que Gide entend en prétendant vouloir renouveler le genre romanesque ? Avec la naissance du courant surréaliste, le roman est montré du doigt à cause de se artifices et de certains choix esthétiques ; Ainsi André Breton, le fondateur du courant surréaliste affirme que : "le roman avec se descriptions inutiles et sa psychologie rationaliste ne relève que les moments nuls dans la vie. " On lui reproche d'être un genre facile et de chercher à copier la vie ou au contraire de s'en écarter trop artificiellement. Gide rêve d'un roman pur et il prend modèle sur la littérature étrangère, russe et anglaise qu'il apprécie et sur laquelle il travaille. Certaines de se techniques seront reprises et retravaillées ; 20 ans plus tard par le courant littéraire du Nouveau-Roman qui ira encore plus loin dans la contestation du réalisme.</p> <p style="text-align: justify;">En effet, Gide va fortement s'inspirer de ses lectures pour imaginer des principes de composition romanesques novateurs en France . Il réfléchit beaucoup dans son Journal des FM à l'élaboration des différentes catégories du récit et notamment aux principes de composition des intrigues.Il cherche à imiter de nombreux éléments empruntés à Dostoïevsky comme : </p>
<ul>
<li style="text-align: justify;">l'oeuvre naît de la rencontre des idées et des faits</li>
<li style="text-align: justify;">les personnages sont encore informes, en construction et en évolution intérieure</li>
<li style="text-align: justify;">l'auteur doit créer le plus de relations et de réciprocités possibles entre les différents personnages </li>
<li style="text-align: justify;">des personnages restent parfois longtemps dans l'ombre </li>
</ul>
<p style="text-align: justify;">Gide a cherché dans son roman à imiter certaines de ses techniques romanesques par volonté de se démarquer réalisme et également par désir de réfléchir à ce qu'est le roman . La multiplicité des points de vue et des perceptions nous empêche ainsi de saisir une pensée ou une vérité unique.</p>
<figure style="float: right; margin: 0 0 1em 1em;"><img alt="gide45.jpg" class="media" src="http://blog.ac-versailles.fr/motamot/public/gide45.jpg" />
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<p style="text-align: justify;">Que pouvons-nous dire à propos de l'organisation du roman ? Ce qui frappe au premier abord, c'est l'absence de continuité et l'impression de déséquilibre de l'ensemble.</p>
<p style="text-align: justify;">Gide a utilisé différents modèles comme le roman d'apprentissage mais il y glisse quatre intrigues sentimentales qui vient se greffer sur les aventures de Bernard et Olivier ; et surtout il ajoute le personnage d'Edouard et ses carnets qui permettent de fabriquer une dimension supplémentaire et un regard décentré. Il place également en arrière -plan une intrigue policière avec cette bande de jeunes faussaires mêlés à des affaires de moeurs plus ou moins louches et qui forment une sorte du secte.</p>
<p style="text-align: justify;">Ainsi si l'on suit l'itinéraire séparément de chaque personnage, on perçoit les jonctions avec les différentes formes prises par le roman. Au premier plan dès le chapitre 1 : Bernard ; l'adolescent révolté qui aimera deux femmes et reniera son milieu . Au départ Gide avait souhaité que ce soit ce regard (il appelait ce personnage Lafcadio ) qui découvre la plupart des événements du roman comme une sorte de touriste curieux.On retrouve certains de ses aspects chez Bernard notamment quand il épie Olivier, le suit, vole la valise à la consigne de la gare après avoir dérobé le billet. </p>
<p style="text-align: justify;">Quand Bernard quitte le premier plan, on voit apparaître Edouard qui est secrètement amoureux de son neveu Olivier mais n'ose lui avouer cet amour et le dissimule derrière une fausse indifférence à la limite de la froideur. Edouard va faire le lien avec Laura et Vincent du coup qui est le grand frère d'Olivier; on voit avec cet exemple à quel point Gide s'efforce multiplier les liens entre les différents personnages . Alors qu'il rdv d'avoir Olivier à ses côtés, c'est d'abord Bernard qu'il engage comme secrétaire et emmène avec lui à Saas-Fee : les rôles sont mal distribués de même que le couple Vincent / Lilian et le couple Edouard/ Laura ou Bernard /Laura. </p>
<p style="text-align: justify;">Ce principe de mal assortir les couples de personnages permet ainsi au roman de procéder à des réajustements, à des redistributions et permet de faire évoluer les intrigues qui sont toutes entrecroisées. Ainsi tout semble pourtant découler du choix originel d'Edouard : en ne choisissant pas Laura, il la condamne à se marier avec un homme qu'elle n'aime pas Félix Douviers , à ensuite avoir un amant qui la délaisse pour une autre femme Lilian qui, elle, ne l'aime pas ... et Laura recueillie par Edouard dont elle est toujours amoureuse, éprouvera l'amour de Bernard sans le partager..poussant ce dernier dans les bras de Sarah , sa soeur ....autant de combinaisons, de substitutions et de redistributions amoureuses toutes imbriquées le unes dans les autres. </p>
<figure style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;"><img alt="gide44.jpg" class="media" src="http://blog.ac-versailles.fr/motamot/public/gide44.jpg" />
<figcaption>Edouard et Olivier </figcaption>
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<p style="text-align: justify;">Cela pourrait déjà donner le tournis au lecteur mais ce qui contribue encore davantage à lui emmêler l'esprit et qui rend parfois la lecture du roman difficile, voire rebutante, ce sont les choix de Gide de multiplier les points de vue et de relater les mêmes événements sous des angles différents et au moyen de techniques d'insertions de points de vue. Ce principe d'emboîtement des niveaux de narration peut paraître un peu artificiel aujourd'hui mais à l'époque , il imite les techniques des romanciers anglais. Ainsi Bernard a accès à des lettres qui relatent une partie inconnue de son passé et une partie de celui d'Edouard lui est connu grâce à la lettre de Laura; Lilian raconte à Robert de Passavant, au cours d'une conversation avant l'arrivée de Vincent, une anecdote dont elle a été la victime autrefois et Georges et Olivier racontent chacun comment ils ont découvert l'intrigue amoureuse entre Vincent et Laura. </p>
<p style="text-align: justify;">Toutefois Gide complique encore les choses car pour donner l'impression de quelque chose de naturel, il ébauche des intrigues dont il semble ensuite se désintéresser et qui n'aboutiront pas . Ce sentiment d'inachevé peut parfois dérouter le lecteur qui cherche d'instinct à renouer les fils entre tous les récits, à la manière d'une construction intellectuelle. Pour décrire l construction du roman , plusieurs termes peuvent convenir par métaphore. </p>
<ul>
<li style="text-align: justify;">une composition <strong>nébuleuse </strong>: un livre qui ne s'achève pas par épuisement du sujet mais par au contraire, son élargissement et son absence de contours: un livre qui doit "<em><strong>s'éparpiller, se défaire </strong></em>" écrit Gide dans son Journal des FM; à la mort de Boris, tous les liens entre les personnages semblent ainsi se défaire .
<ul>
<li style="text-align: justify;">une composition<strong> symphonique</strong> : Gide utilise la comparaison avec l'art de la fugue en musique pour qualifier la composition de son roman. Lorsqu'Edouard affirme qu'il souhaiterait composer un livre qui imiterait l'art de la fugue, il fait référence à un livre qui explique qu'en musique, dans une fugue, les thèmes et leurs imitations successives doivent se fuir et se poursuivre en même temps. Le roman reprendrait donc cette idée en associant les intrigues amoureuse qui renvoient les unes aux autres et en entrelaçant les différents sujets . Trois suicides, deux duels, trois adultères et deux naufrages : ces motifs sont orchestrés à travers les différentes intrigues et les différentes parties du roman. "j<em><strong>e suis comme un musicien qui cherche à juxtaposer et imbriquer un motif d'andante et un motif d'allegro.</strong></em>" (<u><strong>journal des FM</strong></u> juin 1919 )
<figure style="float: right; margin: 0 0 1em 1em;"><img alt="gide43.jpg" class="media" src="http://blog.ac-versailles.fr/motamot/public/gide43.jpg" />
<figcaption> </figcaption>
</figure>
<p> </p>
</li>
<li style="text-align: justify;">une composition<strong> symétrique : </strong>en plus des références musicales , l'écrivain construit ses personnages et leurs intrigues autour de principes de ressemblances et d'oppositions; On pourrait presque parler de glissements ou de variations autour de certains principes. On peut aussi évoquer un désir de décentrement car Gide a longtemps explique qu'il avait tenté d'associer la matière de deux livres différents : "<em><strong>il n'y a pas à proprement parler un seul centre à ce livre, autour de quoi vient converger mes efforts.c'est autour de deux foyers, à la manière des ellipses , que ces efforts es polarisent. " (J<u>ournal des FM</u> août 1921 ) </strong></em></li>
<li style="text-align: justify;">une technique de <strong>contrepoint</strong> : le journal d'Edouard peut être considéré comme un élément majeur de la composition du récit car il introduit une ligne différente qui converge avec l'intrigue pris en charge par la voix narrative centrale. Cette présence duelle ainsi que l'introduction de différents points de vue au moyen des lettres par exemple crée une composition tournoyante et complexe. </li>
</ul>
</li>
</ul>
<p style="text-align: justify;"> </p>
<p style="text-align: justify;"> </p>