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Les oubliés (concours Ecrire le travail)

 Les oubliés, la nouvelle écrite par Lucile dans le cadre de l'atelier écriture dirigé par  Mme Gadal, professeur de Lettres, a été présentée et  primée au concours "Ecrire le travail" ,  organisé par l'académie de Versailles et le réseau de chercheurs DIM / GESTES (domaine d'intérêt majeur de la région Ile-de-France / groupe d'études sur le travail et la souffrance au travail).

La nouvelle sera  prochainement publiée dans un recueil

Félicitations Lucile !

 

Les oubliés

Comme tous les soirs, Cerise rentra épuisée du travail. Elle ouvrit la porte de son appartement et glissa à l’intérieur.

Comme chaque jour, elle appuya sur l’interrupteur de son salon et la lumière s’alluma. Elle trouva ça normal et pourtant, Marc était arrivé il y a un quart d’heure et attendait l’arrivée de Cerise pour commencer son travail. Il était allumeur de lampes. Grâce à ses allumettes, il était capable d’allumer tout l’appartement de Cerise. Mais cela, elle l’ignorait.

Elle se reposa quelques instants puis se rappela qu’elle devait aspirer sa cuisine. Elle alla donc chercher son aspirateur et commença à aspirer. Astrid avait bien pensé, comme toutes les semaines, à venir. Astrid, elle, était aspirateur.

Cerise reposa le manche de son aspirateur et se fit à manger. Elle mangea de bon appétit, mit ses affaires au lave-vaisselle et le déclencha. Robert eut alors un appel, arriva par la paroi du fond du lave-vaisselle de Cerise et entreprit de laver une à une les assiettes. Robert travaillait dans une entreprise de lavage.

Cerise regardait la télévision quand les aiguilles de sa grosse horloge bougèrent et indiquèrent vingt-deux heures trente. Marie venait de les bouger. C’est un métier fatigant, qui demande une grande précision et une grande ponctualité. Mais au moins, Marie était au chaud et elle était bien payée.

En entendant l’horloge, Cerise décida d’aller se coucher. Elle éteignit toutes les lumières. Une fois les lumières éteintes, Marc partit et laissa sa place à Matthieu, l’allumeur de nuit.

Le lendemain, Cerise se réveilla, comme tous les matins elle alla dans sa cuisine.

Cerise se prépara rapidement et partit. Elle passa devant un distributeur de gâteaux et de canettes. Elle commençait à avoir soif et prit une canette de soda à l'orange. Dans le distributeur, derrière l'étalage de sucreries, Camille activa les manettes et la canette tomba. Cerise la récupéra et continua son chemin jusqu'à la gare.

Arrivée à la gare, Cerise remarqua qu'une des bornes était hors service. Elle alla composter son billet à celle d'à côté. Assis dans la borne, Julien composta le billet de Cerise en pensant qu'il aurait deux fois plus de travail aujourd'hui car son collègue était malade.

Dans le train, Cerise repensa à la dernière réforme du ministère du travail. Cette réforme devait changer la vie de beaucoup de monde, pourtant rien ne semblait changer.

Elle sortit du train, puis de la gare, toujours perdue dans ses pensées. Elle prit une petite rue puis avança dans un parc. Il était tôt, le jour commençait à peine et elle était seule.

Cette réforme avait au moins le mérite du lui avoir trouvé un travail bien payé.

Elle arriva devant une fontaine. En connaisseuse, elle s'approcha et trouva une trappe. Elle sortit ses clés, ouvrit la trappe et descendit l'escalier qui serpentait sous le sol. Elle arriva dans une vaste pièce, posa ses affaires sur la table à droite et avança vers le centre.

" C'est bon Clément, je te remplace!"

Un jeune blond d'une vingtaine d'année descendit d'une échelle, lui tendit une bouteille d'eau et lui dit:

"Ah! Merci Cerise!"

Il s'en alla en lui souhaitant une bonne journée. Cerise monta à l'échelle et arriva dans une pièce au plafond bas avec une étrange forme vers le centre et pleine de bouteilles d'eau. Elle mit une bouteille dans le trou de la forme du centre. Sa journée commençait! Cerise était fontaine...

Lucile