Sur la route de Borg au coeur des îles Lofoten, Linus, jeune sami de 19 ans a décidé de sensibiliser le monde à la culture de son peuple si durement touché par le dérèglement climatique mais pas que... Nos reporters du climat sont allés lui poser des questions.

"Il y a 200 ans environ les norvégiens décidèrent d'imposer leur culture à ce peuple de "sauvages" qui vivaient dans la région dite de Laponie. Les scientifiques eux-mêmes avaient mesuré la taille du crâne de ces derniers affirmant donc qu'ils ne pouvaient qu'être inférieurs et sous développés. Pour éduquer ces primitifs, il fallait passer par la religion et le langage. Le christianisme fut imposé et la langue norvégienne obligatoire. Ceux qui ne respectaient pas la loi étaient brûlés.

Plus récemment, il fallut attendre le conflit d'Alta au début des années 1980 pour que la population norvégienne prennent conscience qu'il existait un peuple dans le nord de leur territoire. Ils prirent conscience que les sami étaient là bien avant eux dans ce territoire qu'ils appelaient Laponie  (mais qui en fait devrait s'appeler Sapmi) et que ces derniers étaient légitimes. Des associations se créèrent alors pour leur venir en aide.

Aujourd'hui les Sami sont environ 100 000 à travers la Norvège, la Suède, la Finlande et la Russie. C'est le dernier peuple nomade d'Europe. La langue sami est à nouveau parlée et même apprise à l'école.

Malheureusement les territoires perdus au profit des industries minières durant le XXème siècle obligea les sami à modifier considérablement leur mode de vie. Les territoires de pâturage des rennes n'étaient plus assez importants.

Aujourd'hui ces industries sont encore très présentes et mettent la pression sur le gouvernement norvégien mais depuis quelques années la loi protège les sami. En effet, toute loi dans ce territoire doit avoir l'aval du parlement sami avant d'être adoptée. Dans les faits cela n'empêche  malheureusement pas ces industriels non scrupuleux de décharger toutes sortes de déchets très dangereux pour l'environnement. La pêche y est alors très perturbée, les poissons qui ne meurent pas sont dangereux à la consommation.

Une prise de conscience collective doit s'installer durablement afin d'aider ces peuples à garder leurs territoires et retrouver leurs traditions."

Linus a apprécié le logo Mission 68°Nord, logo imaginé par la climaventurière Mélanie et réalisé par le graphiste du projet Yvan Loncle.

Un bien bel échange aujourd'hui encore !

Les climaventuriers sont arrivés sur les îles Lofoten vers 19h, à Borg très exactement. Le paysage est grandiose !!