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  "Ce n’est pas une salle cubique mais une salle dont les murs sont eux-mêmes des formes géométriques. Le bleu de la nuit est projeté partout dans la salle. Sur certaines faces, une teinte blanchâtre apparaît; la lumière des réverbères aveuglants de la rue déserte filtrent par les baies vitrées immenses de ce qui semble être un bureau.

Tout est calme. Il doit être vingt-deux heures. 

Vous réalisez qu’en réalité les formes géométriques sont des machines; des boutons de commande sont intelligemment cachés sur les côtés. L’électricité grésille dans l’air. Une odeur flotte aussi jusqu’à vos narines. Une odeur de fer, de désinfectant, de neuf, de solitude. Mais vos sens détectent aussi une intelligence, située hors de la compréhension humaine. Pourtant, vous sentez que l’endroit a bien été créé, et occupé par l’Homme. 

Ce mystère vous torture l’esprit. 

De la poussière entre par une ouverture cassée. Son onde semble attirée par un aimant. Elle se dirige, glissant sur le sol, vers un pavé de deux mètres de haut. 

Vous regardez nerveusement ce fleuve de particules progresser vers l’objet inconnu. Après de longs instants pesants, une curiosité terrible vous force à vous redresser, lever le pied de trois centimètres, puis le reposer, avoir un mouvement de recul et enfin, lentement, aligner un pas devant l’autre. Vos pas craintifs claquent sur le carrelage de laboratoire, leur écho frappant les murs mal isolés. Pendant ces quelques instants de votre traversée, vous voyez de plus en plus clairement, de plus en plus chatoyante, une lueur auprès de la machine. 

Il y a en réalité deux lumières: une paire d’yeux vous fixe. 

Dans les ténèbres se trouve un être."

Isaya

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