-arrivait de la droite. Ils s’agitaient, se mouvaient au gré des vagues et du vent. Une multitude de courants d’air et de brises les suivaient de près, et la nuée d’oiseaux semblait danser avec le ciel. Claire ne savait pas quoi penser de cela. Elle voyait ces points noirs volants traverser l’horizon de droite à gauche sans avoir la moindre idée de la démarche à suivre. Elle était prise d’un dilemme que personne d’autre ne comprenait. D’un côté, elle pourrait partir et voyager tout en vivant ses rêves. De l’autre, elle ne pouvait se résoudre à quitter cette douce petite ville qu’était la sienne.
 
Claire était née dans une petite ville près de la mer. Il n’y avait rien de spécial là-bas, enfin pas aux yeux des autres. Pas d’ami proche, pas d’amour, pas de famille. Les parents de Claire étaient partis bien loin il y a 11 ans de cela. Ils ont disparu ensemble main dans la main en laissant leur fille seule. Dans un coin d’elle-même, elle leur en voulait toujours. Elle avait assisté à leur funérailles pourtant, elle leur en voulait d’avoir disparu du jour au lendemain. Elle n’avait plus besoin d’eux.
 
Rien de précieux se cachait dans cette ville, juste des fragments de souvenirs mâchés et remâchés. Des fleurs plus belles et plus violettes que l’année dernière autour d’une fontaine cachée par les arbres lors d’une journée d’été. Une discussion silencieuse avec un moineau sur un banc parsemé de graines et de notes aigues. Un avion transperçant le ciel d’une ligne blanchâtre lorsque les vagues se battaient avec l’écume et les algues, les pieds enfoncés dans le sable. Elle ne pouvait pas partir, il n’y avait pas grand-chose, mais le peu qu’il y avait en valait la peine.
Malgré tout, l’idée de voyager et tout quitter l’attirait de plus en plus. Découvrir des terres anciennes peuplées de bâtiments plus vieux que l’histoire connue du monde semblait plus charmant que de rester dans ce même quotidien et trivial paysage. Elle savait qu’une partie d’elle souhaitait grimper à un arbre pour observer d’autres animaux interagir loin de ce rivage sablé où son esprit se perdait. Elle se demandait comment elle allait parvenir à choisir entre un avenir incertain plein de promesses et un futur plus  sûr et connu survolé d’une peur d’ennui inapaisable. Elle se levait du banc sur lequel elle était assise pour-

Simeth