déc.05
Métamorphose, par Simeth
dans la catégorie Forêts et merveilles
Une consigne pour cet exercice d'écriture , toujours sur le thème "forêt et merveilles" : à un moment , on doit basculer du monde réel à un monde fantastique
Fuite
Je fuis. Je fuis dans la forêt. Je fuis ma vie, je fuis mon enfance. Je ne veux plus les voir, je ne veux plus les entendre. Des larmes constellent mes yeux, ma vision se trouble. Je quitte la route de béton pour aller me réfugier dans le sentier ocre de l’orée du bois. On m’a toujours dit d’éviter cet endroit, pourtant, même bouleversé, mes jambes me mènent vers ce ciel percé flamboyant. Les arbres m’entourent comme les frères que je n’ai jamais eus. Les oiseaux ont cessé leurs mélodies, le silence est perçant. On n’entend que les grillons chanter et les voitures au loin, coincé dans la ville. J’aurais voulu disparaître dans cet endroit. Me changer en fleur et commencer une nouvelle vie. Tous mes problèmes seraient partis. Tout ce que j’aurais à faire serait d’attendre qu’une gentille abeille vienne me butiner.
Je vois un rocher, au-dessus, les branches laissent passer les faisceaux lumineux. C’est comme si on m’invitait à me poser là-bas et à me lamenter. J’accepte l’invitation, et sens la mousse toucher mes jambes. Je reste là quelques minutes, à crier mon âme, lorsque, d’un coup, un cerf sort du buisson. Je relève la tête.
De profonds yeux noirs, deux petites lèvres collées et de majestueux bois. Je plonge mes yeux dans les siens. Soudain, le monde change. Tout ce qu’il y a autour de moi se transforme et deviens encore plus resplendissant qu’il ne l’était avant.
La nuit tombe aussi rapidement que mes yeux s’ouvrent pour ne pas perdre de vue ce spectacle. Les feuilles rousses, se changent en flammes dansantes. Des lucioles apparaissent et se transforment en fée traversant la forêt comme si elles avaient toujours été là. Une foule d’animaux sortent de derrière, et de dedans les arbres. Des lapins, des écureuils, des sangliers, des oiseaux, et même des faisans, viennent me saluer. Tous dans la nuit brillent, animés d’une flamme que seuls eux peuvent allumer. La nature dans toute sa splendeur m’invitet à sourire et ne plus pleurer.