Texte 1 :

L’imprimante tressautait, donnant des signes de fin de vie. La lumière du bureau commençait à s’affaiblir.

Dans cette bibliothèque ancienne, les seuls sons perceptibles étaient ceux de ces objets mourants. Aucune respiration ne ponctuait ces cliquetis. Aucun rire étouffé, aucune page qui se tourne.

Seulement des mots, qui s’inscrivent peu-à-peu sur du papier, et une lumière qui n’éclaire presque plus.

S’ajoute maintenant le souffle du vent qui s’engouffre à travers les fenêtres grandes ouvertes, accompagné par le bruissement des feuilles.

L’imprimante est automatique, aucune présence n’est demandée. Pourtant un être silencieux est présent.

Ressentir une présence n’est pas explicable; détecter quelque chose sans goût, sans ouïe, sans toucher, sans odorat et sans vue relève d’un sixième sens.

Tout-à-coup «Bam!» la personne, l’animal ou le robot qui me guettait silencieusement derrière les rayons poussiéreux dévoila sa présence.

Deux mètres de chair et de fer regardaient dans ma direction. Un rictus effrayant parut sur ce qui semblait être un visage.

Mais la chose était calme. Elle souhaitait seulement me prévenir:

«Sais-tu qui je suis? Je suis ces mots, vois-tu? Qui s’impriment sans cesse juste ici, dit elle en pointant de ses ongles laids l’imprimante qui sursaute. Ces mots me forment, mais l’histoire va bientôt se terminer, achève-t-elle en se ruant sur la lampe qui rendait alors son dernier soupir.

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Isaya