Cauchemar ou réalité ?

Si j'avais su que cette enquête me mènerait aussi loin, jamais je n'aurais accepté d'aider cette traîtresse de Marie. Ah, elle m'avait bien dupée grâce à Lara la Fourbe. Mais j'aurai ma vengeance, je le promets ! Enfin, ça, c'est seulement si j'arrive à me tirer du guêpier (ou plutôt du lit d'hôpital) dans lequel je me suis fourrée ! Me voilà donc clouée dans un lit d'hôpital avec une jambe et un bras dans le plâtre. Et c'est à cause de Lara et de Marie qui se sont transformée en Super-méchantes qui voulaient détruire la terre. Je suis arrivée à temps, et je les ai battues d'une seule main. Non, en fait, c'est beaucoup moins glorieux que ça.

Tout à commencé quand la grosse Marie Du Chapeau m'a abordée sur le chemin du collège. Elle a remué ses cheveux brun et sales puis m'a dit, avec sa voix de bébé constipé et d'un ton désespéré :

« Oh, Léonore, figure toi qu'on m'a volé mon bracelet ! Peux-tu m'aider à le retrouver.

-Bien sûr !

-Merci, tu es un ange. »

Un ange, un ange ! Seule ma mère avait le droit de m’appeler « ange ». En plus, j'avais dit oui par pure politesse , parce que Marie et moi, on ne s'était jamais vraiment parlé, mais bon, il n'est jamais trop tard pour se faire des amis ! Donc j'ai suivi Marie jusque dans la cour du collège, ou nous attendait Lara Landau ( que personnellement, je ne trouvais pas belle, avec ses gros yeux globuleux, ses cheveux gras et son air hautain). Elle dit à Marie, qui la regardait avec des yeux de merlans frits :

« Tu en as mis du temps !

-Désolée Lara

-Que cela ne se reproduise plus.

-Oui Lara. »

On avait presque l'impression qu'au lieu de dire « Lara », elle disait « Maître », et d'ailleurs, Lara se comportait comme tel. Puis, Marie me dit :

« Commençons à chercher 

-A quoi ressemble ce bracelet ?

-C'est une chaîne avec un dragon en or gravé dessus. »

Nous avons donc commencé à chercher . Nous avons ratissé toute la cour, mais nous n'avons pas trouvé le bracelet. Lara, qui nous avait regardé chercher, a dit d'un ton cassant qu'il devait être dans la rue. Nous sommes discrètement sorties du collège en essayant de nous fondre dans la masse d'élèves (enfin...discrètement c'est un bien grand mot, car tous les élèves riaient en nous regardant passer. Je savais que Lara et Marie n'étaient pas populaires, mais à ce point là...). Ça faisait environ une heure que nous cherchions, quand tout a coup, un gros 4x4 est arrivé dans la rue. Marie m'a brusquement poussé sur la route et je suis tombée sous les roues du 4x4. Je me souviens juste d'une douleur fulgurante puis plus rien. Je me suis réveillée dans un lit d’hôpital. Un médecin est arrivé et m'a dit, d'une voix désolée : je vais t'annoncer une mauvaise nouvelle, alors sois courageuse : tu ne pourras plus jamais faire de sport.

Je n'ai rien dit et je me suis roulée en boule sous ma couette. J'ai entendu le médecin sortir de la chambre. Je voulais pleurer mais je n'y arrivais pas. J'allais leur faire payer, à Lara et Marie. Elles ne l'emporteraient pas au paradis ! Et voilà toute l'histoire. J’espère que je vais bientôt pouvoir sortir de l'hôpital, parce que on s’ennuie assez, à force de rester allongée, à regarder des éléphants à la télé et à manger des sandwichs.

Soudain, la porte claque, et je sens deux mains me serrer fort le cou. Je me débat, mais les mains resserrent leur prise. Avec peine, j'ouvre les yeux, et là je vois (bizarrement, je ne suis pas surprise) Lara qui me serre le cou, le visage figé dans une grimace pleine de haine, et, derrière, Marie qui me regarde en affichant un sourire sinistre. Tout à coup, le médecin entre dans la pièce, et mon étranglement se transforme en une douce caresse. Le médecin dit aux filles, le regard méfiant : « allons mesdemoiselles, il est temps de laisser votre amie se reposer ».A ces mots, je ne peux retenir une grimace : elles, mes amies ? Puis le médecin se tourne vers moi, souriant : « j'ai une bonne nouvelle, Léonore, tu sors demain et tu pourra tout de suite retourner à l'école ». J'essaie de faire un sourire enthousiaste, mais le cœur n'y est pas : qui sait le sort que Marie et Lara vont me réserver !

Et voilà, retour à la normale, l'école et tout ça....sauf que je ne regarderait plus Lara et Marie de la même manière. Donc, je suis en cour, en train d'écouter Mme Kenithy qui fabule sur l'Arménie. Pendant la récré, tout mes amis me demandent comment je vais, ce qui s'est passé, mais pas un ne me demande QUI m'a poussée! Lara et Marie me regardent, perdues dans un coin de la cour. Je me dirige vers elles d'un pas assuré, le regard menaçant. Il est temps de demander des explications. Elles reculent en balbutiants et se cognent contre le mur mais, soudain, elles m'attrapent par la taille et me tirent vers elles, avec tant de force que je ne peu pas résister. Lara et Marie se mettent à courir, mais si vite que je tombe ! Avec un bon coup de pied dans les fesses, elles me remettent debout. On se remet à courir, mais un peu moins vite. Quand on s'arrête (enfin!) je m'aperçois que, nous sommes dans une partie du collège que je ne connais pas. Marie me plaque contre le mur pendant, ce qui ne sert absolument à rien car je suis incapable de bouger tant ce qui se passe sous mes yeux est affreux. Lara enfle, ses mains se recourbent et des griffes acérées poussent, des poils d'un noir nacré couvrent tout son corps et son nez et sa bouche se transforment en museau. Lara ouvre sa gueule, dévoilant d'immenses dents. Puis elle vient me tenir, sa gueule près de mon visage, et je sens son haleine (qui empeste la viande pourrie) pendant que Marie se transforme. Lara me lâche et recule, pour se mettre à côté de Marie. Elles s'approchent menaçantes . C'est bête parce que je n'avais pas l'intention de mourir si vite. Je comprends que, dès que j'ai posé le pied dans cette école, j'ai été leur proie. Elles se ramassent sur elles même et sautent ! Je hurle.

C'est alors que j’entends une douce voix, celle de ma mère, qui me dit de me lever. Je suis pressée d'aller à l'école et je prends à peine le temps d'avaler une tartine. Au collège, je cours vers mes meilleures amies, Lara et Marie (qui, contrairement à ce qu'elles étaient dans mon cauchemar, sont en réalité très belles ) :

- Salut les filles, figurez- vous que cette nuit, j'ai fait un cauchemar bizarre dans lequel vous étiez. Voilà,c'était.....

FIN


Alix B.N 5ème 2015