autonomie_ciseaux.jpg
 

Ce n'est pas une nouveauté, la recherche de l'autonomie des enfants a toujours été favorisée dans notre classe, mais vous verrez mieux à travers cet extrait d'article tiré du site de Céline Alvarez pourquoi cela me semble si fondamental :

"Ce que la recherche nous apprend, c’est que la meilleure façon d’aider les enfants à entrer dans les apprentissages fondamentaux, c’est justement de ne pas se focaliser sur les apprentissages fondamentaux – mais de se focaliser sur le développement de leur autonomie. En effet, à travers leur activité autonome, ils développent les moyens de se concentrer, de mémoriser, de persévérer, de planifier et d’ajuster leurs stratégies : ils développent leur intelligence exécutive. Ainsi, plus les enfants seront autonomes, et plus ils assimileront rapidement les concepts culturels en langage, en mathématiques, en géographie, en musique ; car ils auront les moyens de le faire.

 

Vous l’aurez compris, s’il ne devait y avoir qu’une seule information à connaître pour aider un enfant, dans le cadre d’une classe, ou de façon générale, ce serait donc celle-ci : aidez chaque enfant à être autonome.

Un enfant “autonome” est un enfant sachant tout d’abord choisir une activité qui lui plaît, et qui est constructive pour lui. Ensuite, un enfant autonome est un enfant qui sait trouver seul des réponses appropriées aux difficultés qu’il rencontre : comme gérer un conflit avec un autre enfant, tailler un crayon, aller aux toilettes proprement, dérouler et ranger un tapis, identifier une émotion qui le traverse pour se calmer, etc.

Et, pour faire cela tout seul, pour choisir une activité adaptée et trouver seul des réponses appropriées aux difficultés qu’il rencontre, l’enfant doit avoir été accompagné individuellement par l’adulte. L’adulte aura pris le temps de rester à ses côtés pour l’aider à choisir une activité, il aura pris le temps de lui montrer comment tailler un crayon, comment dérouler et ranger son tapis, il aura pris le temps de mettre des mots sur les émotions de l’enfant, de montrer – en situation de conflit – comment exprimer son ressenti à l’autre, il aura pris le temps de lui montrer comment aller aux toilettes proprement, il aura pris le temps d’être totalement présent et d’offrir toute sa guidance bienveillante. L’adulte s’efface ensuite progressivement tout en restant disponible en cas de besoin.

Par conséquent, vous l’aurez compris, pour rendre les enfants autonomes, il ne s’agit pas du tout de dire « Débrouille-toi, tu dois apprendre à te débrouiller tout seul maintenant, tu es grand. » En effet, bien que cela semble très paradoxal, autonomiser un enfant, c’est d’abord être totalement disponible à ses côtés pour l’aider à créer les chemins neuronaux qu’il pourra réutiliser ensuite. Il a besoin que l’adulte – ou qu’un enfant plus âgé – lui montre comment faire. Et, lorsqu’il se lance pour faire seul, il a ensuite besoin qu’on ne le dérange pas car il exerce ses compétences exécutives en plein développement.

Bientôt, et c’est le meilleur indicateur de la véritable autonomie : il n’aura même plus besoin de demander si « ce qu’il a fait est bien ou pas »… il saura – et sera souvent bien plus perfectionniste qu’on oserait lui demander. Il n’aura ensuite besoin d’aide, que lorsque celle-ci lui sera en effet réellement indispensable – comme par exemple lorsqu’il aura besoin de comprendre des concepts biologiques (et encore dès qu’il saura lire, il ira chercher ces informations tout seul dans les livres), prendre un objet placé très haut, etc.