Jacques Le Goff, médiéviste d'autorité mondiale, explique à travers un entretien dans Le Figaro, paru le jeudi 16 octobre 2008, que les grands personnages bien connus des historiens sont ceux qui alimentent le plus de fantasmes. Ceci est dû au fait que le fabuliste a toujours concurrencé l'histoire et que les hommes ont toujours aimé qu'on leur raconte des histoires. Ainsi, des idées fausses perdurent alors que les travaux historiques ont établi les faits. Parmi ces idées fausses circulent notamment celle qui réinvente la geste des cathares, celle qui fait du Moyen-Age une période barbare alors que les historiens ont prouvé que c'était une période brillante, créatrice, voire de progrès, ou encore celle qui raconte que Jeanne d'Arc ne serait pas morte brûlée à Rouen, alors que la jeune pucelle est le personnage du Moyen-Age sur lequel les historiens sont le mieux renseignés. L'historienne Colette Beaune publie en 2004 une remarquable biographie de Jeanne d'Arc dans Jeanne d'Arc, vérités et légendes, rétablissant ainsi un certain nombre de vérités, selon Paul-François Paoli. Plus récemment, Pierre Péan, enquêteur de talent, spécialiste des mystères et des eaux troubles de la politique et Franck Ferrand, chroniqueur à Europe 1, spécialiste de Versailles, rouvrent les dossiers historiques négligés et apportent leur regard d'amateurs éclairés dans L'Histoire interdite, de F. Ferrand et Une blessure française de P. Péan.