Une première émission essaie de définir quels sont les éléments du rêve et sa différence avec l'état de veille.
Pour écouter l'émission, suivez ce lien.
Présentation de l'émission :
1ère partie de l'émission "La Grande table" sur France Culture, le jeudi 25 avril 2013.
" A partir de l’essai « De la science et des rêves : mémoires d’un onirologue » de Michel Jouvet (éditions Odile Jacob)
Avec :
Tobie NATHAN
Lionel NACCACHE
Philippe MANGEOT
Tobie
Nathan : « Ce livre est d’abord un résumé de ses recherches sur les
différents états que nous traversons durant le sommeil. Et c’est aussi
le témoignage de l’activité incessante d’un chercheur qui trouve par
hasard, qui cherche le jour, la nuit, durant son sommeil, tout le temps,
et qui la plupart du temps trouve, dit-il, « par sérendipité ». C’est
enfin les mémoires d’un homme né le 16 novembre 1925, au dynamisme
exceptionnel. Dans sa vie, dans ses recherches, il déborde
d’imagination, d’idées nouvelles, de désir aussi. Il y a de la sexualité
dans ce bouquin, extraordinaire. […] Il découvre qu’il y a un sommeil à
ondes lentes et un sommeil à ondes rapides lorsque disparaît totalement
le tonus musculaire. […] Tout d’un coup, le cerveau se réveille, mais
aussi les yeux et le sexe. […] Ce sommeil est un état particulier du
cerveau. […] Il appelle cet état le « sommeil paradoxal ». Et il
remarque que c’est dans cet état que nous rêvons. »
Lionel
Naccache : « La fonction du rêve est encore largement mystérieuse. On
ne sait pas aujourd’hui. Il y a plusieurs hypothèses. […] Mais pour
comprendre la fonction du rêve, la première chose à faire est de bien
comprendre le mécanisme du rêve. Et on peut dire aujourd’hui que on voit
le rêve comme un état de conscience (contrairement au sommeil lent).
Mais il y a des particularités et l’une des plus saisissantes, c’est
qu’on est prêt à accepter la plausibilité de quelque chose qu’on
refuserait à l’état de veille. […] On a un mode d’activité cérébrale qui
ressemble au mode d’activité cérébral conscient, mais des régions du
cerveau (dont celles qui sont impliquées dans le sens critique) sont
précisément endormies, dysfonctionnelles. Donc, ça expliquerait le
manque de cohérence que nous acceptons de tenir pour vraie pendant un
rêve. »
Philippe Mangeot : « Je crois que c’est un grand
livre sur le hasard. […] Le livre dit ce qu’une recherche doit à
l’obstination mais aussi au hasard d’une rencontre, d’un rêve. […] On
sait de mieux en mieux observer le fonctionnement du cerveau, savoir
comment fonctionne le rêve, mais on ne sait pas à quoi on rêve,
[…] sauf quand on le raconte. La neurophysiologie ne peut pas observer
ce à quoi on rêve. On n’accède au rêve qu’à travers des récits. Poser la
question des fonctions du rêve, c’est poser la question de ce dont on
parle quand on parle de rêve. Est-ce qu’on parle d’une activité ? Est-ce
qu’on parle d’une activité psychique ? Ou est-ce qu’on parle d’une
pratique sociale ? […] Il faut s’interroger sur la façon dont les récits
sont ré-informés par les modes actuels, contemporains, de narration. »
Sons diffusés :
-
Montage avec : chanson « Le rêve de Louise » (extrait de la bande
originale du film « Louise », take 2), extrait du film « Freddy, les
griffes de la nuit » et extrait de l’émission « Le monde du rêve »
(Archive France Culture, 1972)
- Archive de Michel Jouvet dans l’émission « Science publique » du 12.04.2013
- « Dreamer » interprété par Supertramp"
Autre émission: La Concordance des temps: "Les rêves, quand la science s'en empare"
Présentation de l'émission:
A écouter ici.
Une troisième émission invite à réfléchir au sens de nos rêves.