7 novembre 1916

Je ne me remets pas de la mort d’Emile. Trois jours ! Trois jours à pleurer ! Là, j’aurais bien besoin de quelqu’un pour me réconforter.

Aujourd’hui, mon père est allé voir mes cousins de Pontoise. Je n’y suis pas allé, j’étais trop triste. Pour me remonter le moral, je vais te parler, cher Journal, de choses plus joyeuses, par exemple, l’école.

A l’école, on a eu une leçon de choses et une séance de morale. Nous avons aussi regardé sur la carte où sont nos soldats. La maitresse nous a aussi causé de son mari qui est au front. Elle a pleuré quand elle nous a parlé de lui. Il s’appelle Lucien. Il avait 33 ans quand il est parti pour le front. Aujourd’hui, il a 35 ans. Il sera là la semaine prochaine car il a obtenu une permission. La maîtresse nous a raconté comment Lucien a failli mourir. Je vais te le raconter à toi, mon Journal : le 11 mai 1915, il a fait tomber par chance, son quart dans la boue. Il s’est donc baissé pour le ramasser et là, une balle a sifflé juste au-dessus de sa tête. Il en a eu de la chance, lui !

 
Classe de CM2 - Ecole du Ponceau, Cergy