A. Les limites du commerce équitable
Un
manque de diversité
On
constate un manque de diversité des produits car les producteurs ont des
difficultés pour industrialiser leurs produits. 60% des produits concernent
l’alimentation. On compte aussi l’artisanat, le domaine vestimentaire et la
décoration.
Le
commerce équitable entre les pays nord-nord et sud-sud sont aussi délaissé pour
laisser place à un échange entre le nord et le sud.
Les
labels
Un
label est un signe de reconnaissance, une propriété des pouvoirs publics
attribué après la vérification par un certificateur* du respect du cahier des
charges. Généralement il permet de garantir la bonne qualité d’un produit.
Cependant, le terme de label est souvent utilisé de façon abusive par des
structures en charges de marque privées à usage collectif. A ce jour en France
il n’existe pas de label public sur le commerce équitable. Ils proviennent de
marques privées à usage collectif ou des labels privés comme Max Havelaar.
Max
Havelaar est un label attribué aux producteurs du Sud. Cependant, certains
producteurs ne respectaient pas le cahier des charges du label. Ils étaient en
fraude et se sont vus retiré ce label.
Il
y a aussi une forte complexité entre les différentes chartes. Par exemple,
certaines enseignes comme Monoprix, une des première à vendre des produits
d’origines « commerce équitable » possède sa propre charte, renseignant le
consommateur sur leur produit commerce équitable.
Les
conséquences environnementales
Un
des objectifs supplémentaires du commerce équitable est de réduire son émission
de CO2. Le commerce équitable avec des pays du Sud se voit de plus en plus
controversé depuis 2006. En effet, lorsque les pays du Nord achètent des produits
aux pays du Sud, il est nécessaire d’utiliser du pétrole pour importer.
Il
vaut mieux donc recourir à des produits locaux pour le niveau d’émission en CO2
et de son impact sur la planète.
Le
commerce équitable nous éloigne de l’essentiel qui est de relocaliser
l’économiser.
La
question du « juste prix »
C’est
le débat central du commerce équitable. La notion est très subjective. Le prix
est toujours compromis entre acheteur et producteur.
Avec
un prix trop élevé, il y aura moins de ventes. Chose qui n’est pas dans
l’intérêt du producteur. Avec un prix trop bas, il ne permet pas un salaire
décent au producteur ainsi que de payer le coût social et environnemental de la
production.
Un
prix légèrement supérieur aux prix du marché conventionnel rend ces produits
accessibles à une clientèle plus privilégiée qui peut alors faire de son acte
d’achat, un acte citoyen et avoir une certaine influence sur la régulation de
l’économie internationale. Ceux qui n’ont pas un pouvoir d’achat tel sont
exclus de cette démarche. C’est un aspect élitiste du commerce équitable.
Le
manque de visibilité des produits
Surtout
en Europe, les produits commerce équitable manquent de visibilité. Avec 3 000
boutiques en Europe, le nombre de points de vente reste insuffisant pour atteindre
un large public.
Certains
magasins présentent un aspect trop caritatif, laissant alors penser qu’ils sont
une vitrine pour exposer des objets de vente de charité. Ils perdent ainsi
force et persuasion. Il est important que la vente s’accompagne d’une analyse
correcte des enjeux du commerce équitable et que la transmission du message
soit claire et cohérente.
Les
premiers magasins présentant des produits issus du commerce équitable
reposaient sur du bénévolat avec les avantages du militantisme mais aussi sa
fragilité. Aujourd’hui, les magasins se professionnalisent et se sont les
grandes enseignes qui présentent ces produits. Les coûts de gestion augmentent,
ce qui a des répercussions sur le prix final du produit ou bien sur le prix
payé aux producteurs.
Le
problème des privilèges
Le
commerce équitable privilégie certains producteurs du Sud. Ils ont une place à
part entière dans le commerce mondial en les mettant de côté et en les
privilégiant alors que le but premier du commerce équitable est que ces
producteurs soient intégrés dans un circuit normal.
Risque
de banalisation
On
peut se demander s’il est important que les organismes du commerce équitable
augmentent leur part du marché. En effet, si le commerce équitable s’accroît,
il va se banaliser et perdre sa force d’innovation. Il risque de devenir un
secteur privé à des fins lucratives car ce commerce représente une bonne image
est est un bon argument de vente. Les consommateurs pourraient aussi perdre la
confiance en ce secteur.