Je créais et je vendais, du must have, du chic, du branché, j'enfantais de la tendance que j'essorais au goût du jour. Je donnais de l'apparence à la consommation. J'ordonnais aux gens tout et rien sans que personne ne s'en inquiète.

 

J'étais comme noyée, dans un état second. Je ne sais plus à quel moment je me suis réveillée, mais la sensation de brûlure sur ma peau m'indiquait que j'étais allongée, là, sur le sable brûlant, face au sommeil depuis bien trop longtemps.

Autour de moi, pas une once d'humanité, pas de scooter vrombissant, pas de cris étouffants, pas d'odeur nauséabonde… Du sable chaud à perte de vue. Je n'avais aucune idée d'où j'étais pourtant ce décor me rappelait quelque chose de familier, comme lorsque que l'on revit une situation…

 

Les minutes, qui m'ont paru des heures, passaient et je retrouvais peu à peu mes forces. Quand je réussis à me relever et marcher, j’eus une sensation, on m' observait. Je n'en étais pas sure mais je sentais des regards qui transperçaient mon dos. J’accélérais le pas mais rien à faire cette sensation persistait.

 

Constance Seconde C.