Les gladiateurs
INTRODUCTION :
Il serait trompeur de réduire les combats de gladiateurs dans la Rome antique de simples épreuves sportives, indépendamment de leur aspect sanguinaire indiscutable. Car quand les romains offrent au peuple les spectacles de l’arène, ils montrent toutes leurs puissances et leur richesse. Ils assurent aussi une certaine paix sociale, en maintenant la plèbe hors du jeu politique .Le poète Juvénal résume alors d’une formule « Panem et circeses » « Du pain et des jeux » .Reste que les combattants sont les véritables stars de leurs époque, à l’image des sportifs de haut niveau du XXIe siècle.
Les combats e gladiateur (gladius, en latin qui signifie « glaive ») venus d’Etrurie (l Etrurie était le territoire des Étrusques, il correspond aujourd’hui à l’actuelle Toscane) nous plongent dans un contexte e foule bruyante, massée sur les gradins ou la passion s’empare du public. A Rome, le plus ancien combat de gladiateurs mentionné dans les textes se déroula en 264 av.-C, sur le Forum Boarium (le marché aux bœufs), espace sans beaucoup de prestige juste à côté du Circus Maximus (extrémité nord). Ce combat fut rapidement suivi par de nombreux autres.
A gauche, le rétiare, sans casque ni cuirasse, armé d’un trident un poignard et d’un filet pour prendre l’adversaire .Puis le thrace, casqué, armé d’un glaive. Le mirmillon, avec le bouclier gaulois et l’épée recourbée. Enfin le samnite au grand bouclier romain.

Le Rétiaire
(prononcer reciare comme on dit patience), gladiateur léger, à cause de son
équipement offensif caractéristique, a frappé les imaginations. Sa panoplie
rappelle en effet celle du pécheur : filet (rete-is), trident (fuscina) et
poignard. Son armement défensif, en revanche, est réduit au minimum : pas
de casque, mais des chevillières (fasciae) et un manchon (manica) qui
protégeait le bras gauche, le plus exposé par le maniement du filet ou du
trident. Le galèrus, une large épaulière, couvrait la base du cou et donnait
au rétiaire une silhouette particulière. Tous, cependant, ne portait pas le galerus,
mais seulement une armure souple qui recouvrait le cou, le bras et tout le
flanc gauche. Le maniement du filet, rattaché au ceinturon par une cordelette,
exigeait une grande dextérité. Si son rivale l ’esquivait et l’accrochait, le rétiaire
devait couper le lien à l’aide de son poignard. La suite du combat dépendait
alors de son adresse et de sa rapidité. Il se retournait pour contenir la
poursuite et lançait sa contre-attaque en tenant le trident des deux
mains : la droite au bas de la hampe et la gauche serrant aussi le
poignard, près de la fourche. Cette position s observe fréquemment sur les
monuments figurés.
Le Thrace, ci-contre, avait comme arme caractéristique la sica, une dague courte. Celui –ci était protégé par un petit bouclier, souvent de forme carrée (parma) et par deux jambières (ocreae) qui montaient jusqu’ aux cuisses. Il portait un casque à rebord (galea). Gladiateur ethnique, il évoque les guerriers de la Méditerranée orientale que les romains combattent à cette époque. Il peut être opposé à un autre thrace. Il est également opposé au mirmillon qui constitue son principal adversaire jusqu’ à la fin de la gladiature.

Le Mirmillon, ci-contre, héritier direct du gaulois d’époque républicaine, apparait au 1er siècle av J-C. Il évolue techniquement pour devenir le secutor. Il demeure jusqu’ à la fin de la gladiature l’adversaire principal du thrace mail il est souvent opposé au rétiaire. Son nom provient un poisson (en grec mormuros) qui décorait son casque. « Ce n’est pas toi que je poursuis, c’est le poisson, pourquoi me fuis-tu gaulois ? » Cette chanson que le rétiaire entonnait avant de lancer l’attaque décisive prend ici toute sa signification et prouve la filiation entre le gaulois et le mirmillon. Comme celui du gaulois, l’armement défensif du mirmillon était limité à un grand bouclier le fameux scutum murmilliconum : il s’agissait vraisemblablement d’un bouclier hexagonal allongé semblable aux boucliers gaulois.

Le Samnite, ci-contre, gladiateur lourd, est la catégorie la plus anciennement attestée. Son nom évoque les redoutables tribus du centre l’Italie qui s’opposèrent Rome au IVe siècle av J-C ; dans les premiers temps de l’expansion romaine. Tite-Live rapporte qu’en 310 av J-C, après une défaite des Samnites, les Campaniens, alliés des Romains, récupérèrent sur le champ de bataille les armes des vaincus tués au combat et en équipèrent des gladiateurs qu’ils exhibèrent dans l’arène. Le gladiateur samnite était muni d’un lourd bouclier, d’une épée, d’un casque à aigrette, de jambières et de brassières .Très répandu à l’époque républicaine, il disparut sous le règne d’Auguste.