Il était une fois Serge Prokofiev, petit garçon né en Russie à l’époque où un tsar, autrement dit un roi la gouvernait. Ce grand pays était très lié à la France et à sa culture, c’est pourquoi Serge apprit très vite notre langue avec l’aide de sa nounou Louise.

Il apprit tout aussi vite à jouer du piano car sa maman Maria Grigorievna, excellente pianiste, aimait lui faire entendre des morceaux de Beethoven et Chopin. Il faisait preuve d’un caractère affirmé, têtu et coléreux, qu’il garda toute sa vie et commença rapidement à composer.

À l’âge de neuf ans il écrivit son premier opéra, Le Géant, puis à treize ans entra au Conservatoire de Saint-Pétersbourg. Il donna du fil à retordre à ses professeurs car il voulait toujours avoir raison !

Mais il obtint finalement tous ses diplômes et entama une carrière triomphale dans le monde entier, tant comme compositeur que comme pianiste, on disait de lui qu’il avait des doigts d’acier.

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Il écrit Pierre et le loup en 1936, année durant laquelle il retourne dans son pays natal. C’est Natalia, directrice du théâtre de Moscou qui l’encourage à écrire un conte musical car elle souhaite présenter à la jeunesse un conte qui les 
familiarise avec les instruments de l’orchestre symphonique. 
Composé pour un orchestre et un récitant, Pierre et le loup commence par une introduction où le récitant présente tous les instruments. Tous symbolisent un personnage ou un animal.  
Commence ensuite l’histoire qui alterne des moments parlés et des moments musicaux.  


Prokofiev a donné à plusieurs instruments un rôle particulier.   
Ainsi on reconnaitra les différents thèmes qui représentent ces personnages :  
- les cordes joyeuses pour Pierre ; 
- les flûtes traversières chantantes et volubiles pour l'oiseau ; 
- le hautbois pour le canard ; 
- la clarinette prudente dans un registre bas pour le chat ; 
- le basson bougon pour le grand-père ; 
- les cors menaçants pour le loup ; 
- les timbales pour les tirs des chasseurs.

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Depuis cette création, dans l’imaginaire populaire, la clarinette est associée au chat, le hautbois au canard…  
Sauriez-vous deviner pourquoi Prokofiev a choisi ces instruments en particulier pour représenter ces personnages ?  
L’oiseau se doit d’être léger. Quoi de mieux que de faire jouer son thème par l’instrument aérien qu’est la flûte traversière ou on imagine bien un grand-père sage et rassurant avec une grosse barbe blanche et une … voix grave. Ce sont toutes les caractéristiques du basson.   
Prokofiev, qui avait lui-même été élevé dans un vaste domaine campagnard, place son intrigue dans le décor de son enfance... 
  
Le petit Pierre vit avec son grand-père dans la campagne russe. Il laisse un beau matin la porte du jardin ouverte et s'en va dans les prés verts... 

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Pour mieux comprendre l'écriture musicale de Serge Prokofiev, clique sur ce lien https://pad.philharmoniedeparis.fr/player-guides.aspx?id=1092876#ORY