Le blog se pare de noir car aujourd'hui, de nombreux pays anglo-saxons s'apprêtent à fêter Halloween en bonne et due forme. Même si cette tradition ne s'est pas réellement implantée en France, elle m'a inspiré ce billet. Son but: vous présenter quelques œuvres ayant pour thème la mort, thème universel par excellence, qui a inspiré les artistes tout au long de l'histoire.

Commençons par la musique afin de se mettre dans l'ambiance!

Nous pouvons citer La Danse Macabre de Camille Saint-Saëns (1872) qui met en musique un bal mené par la Mort qui entraîne les vivants dans sa farandole. 

Un genre musical est également dédié aux morts: il s'agit du requiem (ou messe pour les morts). Il en existe un grand nombre... difficile de choisir... Je m'arrêterai donc sur des grands classiques: celui de Mozart (1791) ou celui de Verdi (1874) sont très puissants! Au contraire, celui de Fauré (1887) se présente comme une "berceuse" pour les morts et est beaucoup plus apaisant.

Les arts visuels maintenant!

Preuve, s'il en fallait une, que la mort inspire les artistes depuis toujours, cette mosaïque datant du Ier siècle retrouvée à Pompéi et intitulée Memento mori ("Souviens toi que tu vas mourir")!


S'en est suivi un nombre impressionnant de toiles représentant crânes et autres symboles de la fragilité de l'existence (bougie, sablier...) qu'on appelle les Vanités. Quelques exemples:

Une vanité "classique": Vanité du peintre néerlandais Pieter Claesz (1630).

Une vanité moderne: Crâne, oursins et lampe sur une table de Pablo Picasso (1946).

Nous pouvons aussi citer un film: L'étrange Noël de Monsieur Jack de Tim Burton (1994), dont la bande originale est de circonstance... (le thème principal n'est pas vraiment la mort mais il était impossible de faire un billet d'Halloween sans citer ce film).


Et enfin, les arts du langage! 

Une fois de plus, il est très difficile de faire un choix... Je vais donc vous présenter un magnifique poème de Charles Baudelaire (Les Fleurs du Mal, 1857) intitulé "Le mort joyeux".

Dans une terre grasse et pleine d’escargots
Je veux creuser moi-même une fosse profonde,
Où je puisse à loisir étaler mes vieux os
Et dormir dans l’oubli comme un requin dans l’onde.

Je hais les testaments et je hais les tombeaux ;
Plutôt que d’implorer une larme du monde,
Vivant, j’aimerais mieux inviter les corbeaux
À saigner tous les bouts de ma carcasse immonde.

Ô vers ! noirs compagnons sans oreille et sans yeux,
Voyez venir à vous un mort libre et joyeux !
Philosophes viveurs, fils de la pourriture,

À travers ma ruine allez donc sans remords,
Et dites-moi s’il est encor quelque torture
Pour ce vieux corps sans âme et mort parmi les morts !

Aimez-vous ce type d’œuvres? En connaissez-vous d'autres?