Les registres (ou tonalités) sont liés aux effets provoqués par un texte : faire pleurer, faire rire, susciter l’admiration ou la crainte…Ces effets s’appuient sur des caractéristiques que l’on peut repérer dans les textes. Par ailleurs, les registres sont souvent en relation avec un genre : comédie et registre comique, épopée et registre épique, poésie lyrique et registre lyrique.. Mais souvent aussi, ces traits sont présents dans d’autres contextes : un poème peut exploiter le registre comique, un roman peut exploiter les procédés propres à l’épopée… Enfin, dans un même texte peuvent se trouver combinés plusieurs registres

 

registre pathétique : du grec pathein «souffrir »,  il naît de la vue des souffrances d’autrui qui crée de la compassion chez celui qui lit ou regarde celui qui souffre. Cela peut-être provoqué par la douleur, l’horreur, la terreur, la tristesse. Les procédés du pathétique sont marqués par un lexique de l’affectivité, de la souffrance, de l’exagération, par l’introduction du discours direct qui fait entendre la voix de la victime et par la fréquence des modalités interrogatives et exclamatives.

registre tragique :  il naît de la souffrance de héros souvent solitaires, confrontés aux drames de la destinée humaine, à la fatalité, au mal, à la mort ( chronique d’une mort annoncée). Le langage est souvent soutenu, l’accent est mis sur la situation désespérée du personnage qui est confronté à des forces qui le dépassent.

registre épique : du grec «epos » c’est-à-dire la parole célébrant les exploits souvent guerriers d’un héros. Il emprunte ses caractéristiques au genre de l’épopée, long poème antique (L’odyssée ou L’Iliade d’Homère) ou médiéval ( La chanson de Roland) qui raconte les exploits souvent guerriers de héros surhumains, confrontés à des obstacles colossaux, dans un univers immense où s’exercent encore des forces surnaturelles ( ex : le cyclope, les pouvoirs de la magicienne Circée ou les dieux comme Poséidon dans L’Odyssée). Un texte épique vise à susciter l’effroi, l’étonnement, l’admiration. Les procédés sont ceux de l’agrandissement : pluriels, hyperboles, superlatifs ( le plus grand), comparaisons et métaphores hyperboliques.

registre lyrique : en littérature, on appelle poésie lyrique les textes qui expriment des sentiments. Les thèmes sont variés : amour, fuite du temps, goût de la nature, le bonheur, le joie. Les procédés reposent essentiellement sur l’utilisation de la 1ère personne, sur le lexique des sentiments, les modalités exclamatives et interrogatives, et la musicalité du texte.

registre élégiaque : celui de la plainte (deuil, déploration) : lexique de la souffrance, de la solitude, de la plainte

registre polémique : du grec « polemos » : guerre, combat. Qui suppose une attitude critique, qui vise une discussion vive ou agressive. Les procédés sont multiples : exagération ( superlatifs, hyperboles), simplification ( formule-choc résumant une thèse), lexique dévalorisant, figures d’ironie, visant à susciter le mépris.

registre comique : c’est celui qui provoque le rire : il peut être satirique ( on se moque de la société dans laquelle on vit), il peut introduire le burlesque (utilisation d’un style familier pour parler d’un sujet noble, comme lorsque qu’on rabaisse un roi dans Ubu roi de Jarry), le grotesque (comique de caricature, grossir les traits).

registre fantastique : il se caractérise par l’intrusion d’un élément surnaturel dans un monde qui ne l’est pas, ceci déstabilise le personnage et le lecteur qui doutent. Cela produit un effet inquiétant. C’est l'hésitation éprouvée entre une interprétation rationnelle et irrationnelle (selon Todorov).

registre satirique : Le registre satirique concerne tous les énoncés dans lesquels on critique une personne, une situation ou une idée en s’en moquant et en la tournant en ridicule ou bien encore lorsque l’on dénonce de manière acerbe les défauts d’un individu, d’une société, d’une œuvre artistique. Ce registre peut traverser tous les genres et tous les discours et il confère à ceux-ci une dimension argumentative. Il est particulièrement présent dans les portraits, auxquels il donne également une portée argumentative et dans les textes polémiques (discours politiques par exemple)