Le Dieu De Bouray 5dgrp9

Généralement daté du premier siècle avant J.-C., il se nomme Cernunnos. Il symbolise la renaissance, le renouveau de la nature et l’abondance. Par sa position assise en tailleur et le port du torque typiquement gaulois, il est le plus celtique des dieux panthéon indigène.

C’est une statuette en bronze de 42 centimètres de hauteur, découverte en 1815 dans le parc du château de Mesnil-Voysin, en draguant la Juine. Entreposée dans un placard de la lingerie de la marquise de Rouge, puis oubliée, elle fut redécouverte en 1911. Le musée des antiquités nationales de Saint Germain en Laye possède aujourd'hui l'original depuis 1934 et une copie est exposée dans la salle du conseil municipal en mairie de Bouray sur Juine.

Le personnage est accroupi, imberbe, nu, le cou orné du torque gaulois à caractère religieux (collier en fil de laiton ou de fer, roulé en cercle). Le torse est disproportionné. Les membres inférieurs qui paraissent atrophiés sont des pattes de cerf avec leurs sabots, intégrant à l’homme les attributs symboliques de l’animal sacré. Le "Dieu de Bouray" est exposé dans toutes les manifestations traitant de l’art celte. Les rives de la Juine furent un lieu de culte païen.

La tête, formée de deux coques en bronze au plomb coulé, est soudée au corps, composée de deux parties en laiton mises en forme par un martelage. Des yeux en verre bleu et blanc, dont un seul subsiste, ont été placés dans la tête avant assemblage. La technique de la fonte a sans doute été retenue par le bronzier qui fabriqua cette statuette parce qu’elle lui permettait de rendre avec beaucoup plus de qualité et de finesse les détails de la tête, essentielle dans l’esthétique gauloise, que ne l’aurait fait le martelage. Le choix de techniques et d’alliages appropriés révèle la grande maîtrise des artisans du métal en Gaule.

Le jeune homme porte au cou un torque fermé à crochet et œillet. À la fin de la période de l’indépendance et au début de l’époque gallo-romaine, ce collier rigide en métal des Gaulois est souvent porté par les divinités indigènes, soit autour du cou, soit à la main, comme un attribut divin, ce qu’il semble bien être.


La pose en tailleur est celle d’un certain nombre de dieux indigènes à la fin de l’époque de l’indépendance et au début de l’époque gallo-romaine. C’est ainsi qu’est représenté Cernunnos, le dieu aux bois de cerf. Mais certaines statues en pierre plus anciennes du sud de la France, représentant des guerriers, peut-être divinisés, adoptent aussi la même pose, que l’on ne retrouve pas dans le monde méditerranéen.

Publié le 16 février 2016 par 5dgrp9